
cette large plaine, & s’y perdent; d’autres s’y
déchargent & s’y perdent. En fuivant les eaux
courantes, on voit que leur di(parution a lieu
dans deux circonftances bien différentes, mais qui
femblent toutes* deux appartenir à des limites de
terrains dont la nature & la forme varient beaucoup.
En allant plus lninfe trouvent trois autres ruif-
feaux dans les collines ; le premier, circulant aux
environs de Morette, fe perd après un cours de
dix huit cents toifes j le fécond, au fud du premier
, raffemble les eaux de plufieurs ruifleaux
latéraux, & fs perd également après un cours
de trois mille toifes ; enfin un troinème, aufli au
midi, fe perd après un cours de neuf cents toifes
: ce dernier ruifleau parcourt,les environs de
Vinay.
Sur le bord méridional de la vallée de Saint-
André , on trouve le ru1 fléau de Beau-Croiffant,
qui fe perd après quatre cents toifes de cours.
Viénnent enfui te le ruifleau de Saint-Paul à Sil-
lans,celui de la Fortereffe, celui de Saint-Didier-
de-Brions , qui fe réunifient à Saint-Etienne-de^
Geoirs pour former le Nivelon ou Rival , qui
fe perd au milieu des dépôts littoraux de la plaine
de Saint-André.
Au fud-eft de cette plainè la Mantols , formée
de la confluence de cinq ruifieaux, fe perd vis-à-
vis d’autres abforbans dont nous avons parlé.
Enfin, au nord-eftla rivière de l’Auron, formée
du Suzon & des fontaines réunies au defious de
Beaurepaire , fe perd à la hauteur d’Epinoufe ,
après un cours de quatorze mille quatre cents toifes.
Nous devors remarquer que les trois rivières,
le Lauron, la Mantols & le Doleur difparoiffent,
à la même hauteur , dans la plaine de Saint-André,
qui n’ offre dans fon fond que de grands amas de
cailloux roulés & de fables. '
Pour ne rien omettre, nous indiquerons un
petit ruifleau qui eft au nord de la commune le
Pommier, & qui fe perd fur les limites fepten-
trionales de la plaine de Saint-André.
Proche Saint-Vallier, entre la Motte-Galaure
& Saint-Uzeberthes, font quatre ruifleaux qui fe
perdent avant d arriver à. la rivière de la Galaure.
Le ruifleau du village de Triors fe perd dans le
terrain plat de la plaine.
Aux environs de Saint-Marcellin , trois ruif-
feaux fe perdent, i° . celui qui coule à foueft de
cette ville , après deux mille quatre cen s toifes
de cours; les deux autres, circulant au nord-eft de
cette même ville, après un cours de huit cenrs toifes
, fe perdent dans des vignes avant de parvenir
à l’ Isère ; mais.on voit fur le bord de cette rivière,
deux fources qui femblent être les débouchés des
eaux de ces ruifleaux perdus.
Le ruifleau de la commune Couldevic fe perd
dans un, vallon ouvert, après avoir abreuvé trois
petits étangs.
Enfin un ruifleau fitué au nord de la commune
d’ Engins, après un cours d’environ cinq cents toifes,
fe perd dans un entonnoir ouvert.
En jetant les yeux fur la planche de Grenoble,
il eft aifé de diftinguer trois fo tes de terrains :
d’abord des màff s montueufes calcaires à grain
fin, en couches inclinées à l’horizon. Nous n’y
avons trouvé aucun ruifleau qui 1e p-. rde. En fécond
lieu, des collines à couches horizontales calcaires
qui occupent l’intervalle, entre l’Isère &
le Rhône; c’ eft de ce centre que fortent plufieurs
ruifleaux pour fe porter le long des limites de la
troifième portion du fol renfermé dans cette
planche, & qui eft proprement la plaine de Saint-
André : c’ tft là que difparoiffent toutes les eaux
courantes qui circulent à la fuperficie des deux autres
fols. Cette plaine eft un amas de cailloux roulés
& de fables marins dépofés fur les limites de
l’ancien golfe du Rhône ; & comme ces matériaux
n’étoient pas de nature à fe diftribuer régulièrement
par couches I il n’eft pas étonnant que la
plaine qui en eft le réfultat, nous ait offert un des
cantons abforbans, ie plus remarquable qu’ il y ait
en France,
N°. 93. La H OU du E. Département de la Manche.
Quatre ruifleaux , dont deux d’un aflez long
cours, & dans le trajet duquel ils font tourner
des moulins, fe perdent au milieu de marais voi-
fir s du bord de la mer, dans le voifinage du village
de Coqueyille«
A côté eft un ruifleau à deux branches, q ui,
après avoir fait tourner plufieurs moulins, fe jette
dans les mares, près de Vraville.
Il en eft de même des deux ruifleaux'voifins de
Ve ville & de Gouberville, lelquels fe jettent aufli
dans des mares ou lacs. Le dernier a un cours de
trois mille toifes & fait tourner cinq moulins.
Plus loin, le ruifleau de,Reville fe perd dans les
fables du bord de la mer.
Plus bas, en face de la Hougue, plufieurs ruif-
feaux difparoiffent au milieu des fables de la Grève.
Enfin, deux ruifleaux près de Quineviile terminent
leurs cours dans les fables.
Nous offrons ici ces détails qu’ on peut fuivre
encore au-delà de la planche, pour donner une
idéedes aterriflemens & des envafemens plus con-
fidérables & plus fuivis, que les eaux courantes
des continens rencontrent fur les bords de la mer,
& qui font moins faciles à reconnoître.
N®. 174. SAINT-HUBERT. Département des Ardennes.
La rivière de Lefle fe perd au Trou de Han, &
continue à couler fous une montagne pour repa-
roître à Hun-fur-LeJfe, au-delà de la montagne, &
continuer fon cours : à côté de la montagne eft
Une vallée où cette rivière paroît avoir coulé à
découvert avant de fe perdre entièrement fous la
ma(Te<te h montagne. On -verra l’expofition de
ce phénomène curieux avec fon application inté-
reliante, à l’article des Ponts naturels. , .
N°. I l 2 . JOINVILLE. Département de la Haute-
Marne.
Le gros ruifleau de Fleurnoy, qui prend fa fource
à Trois-Fontaines, après un cours de quinzecents
toifes & avoir fait tourner le moulin de Fleurnoy,
fe perd dans un grand entonnoir. II y a grande apparence
que cette eau reparoît à la belle fource
de Broufleval, fituée dans la vallée de la Blaife
{planchede Troyes), un peu au deflus de Vaïïy.
Les crois ruifleaux de Briancourt, de Rochefort
& de Chantraine fe perdent, avant de fe réunir,
dans un valion commun qui les conduit à Bologne-
fur-Marne; ils ne coulent guère qu’après les grandes
pluies. On trouve fur le bord de la Marne, à J’embouchure
du vallon dont on vient de parler, une
fource qui paroît être le produit des eaux des trois
ruifleaux ci-deffus, qui ont difparu comme nous
venons de l’indiquer.
Le ruifleau d’E cot fe perd vers Sainte-Colombe.
Le ruifleau de la commune de Clinchamp abreuve
un étang, fait tourner deux moulins, & après un
cours de quinze cents toifes, fe perd vis-à-vis la
Chapelle Saint-Charles, au deflus du bois d’Ecot.
Le ruifleau de Vefaigne, après un cours de
quinze cents toifes, fe perd vis-à-vis Saint-Blain.
Les deux rivières de Vicherey & de Tramont
fe perdent un peu au deflous de l’étang & des moulins
de Gemonviile , & après un intervalle allez
confidérable, celle de Vicherey, qui reprend fen
cours proche ^commune d’Harmonville, fe perd
de bouveau à une demi-lieue de Barifey, & reparoît
pour continuer fon cours fans interruption.
La Mandre, après-un long cours, éprouve des
diminutions fucceflives à mefure qu’elle approche
du lit de la Meufe, & Ænit par fe perdre entièrement
avant que d’y. arriver.
Le ruifleau de Sercicourt fe perd après avoir
fait tourner un moulin: il a huit cenrs toifes de
cours»
Sur le bord de la planche, à l’e ft, deux petits
ruifleaux fe perdent, l’un au nord-oueft du village
d Acfiize, & l'autre au nord-eft de la commune de
Damnaartin-fur-Vraine.
Nous finirons par indiquer ici la Meufe elle-
même, qui difparoît au village de Bazoille, & reparoît
près de Noncourt, au fud-oueft de Neuf-
château : cette difparution occupe un efpace de
trois mille toifes. A l’ouett & fort près de la Meufe,
je ruifleau de Lafol-le-Petit fait tourner trois moulins,
& fe perd près le village de Saint-Avant, &
reprend fon cours un peu. au delïous de la commune
de Morvilliers : ainfi ce fol femble difpofé
de manière à favori fer ces pertes & ces réapparitions
: au refte, nous renvoyons, pour une plus
grande explication, à l’article Neufch ateau, où
les accidens curieux de la perte & de la réapparition
de la Meufe fe trouveront décrits avec tous
les détails que l’ôbfervation la plus foignée a pu
me faire connoïtre.
Je ne dirai riçn ici de la rivière de Mouzon ,
qui fe perd, ou au moins qui éprouve des dimi*
nutions notables avant de fe réunir à la Meufe.
N°. 113* LANGRES. Département de la Haute-
Marne.
Vers l’angle fud-oueft de cette planche, le
ruifleau de Combe-aux-Fontaines fe perd fur les
limites de celle de Dijon. Le vallon refte à fec
dans fa partie inférieure, & l’eau n’y reparoît qu’à
Confracour.
Uu autre ruifleau qui prend fa fource aux environs
du village d ’Oigney, & qui enfuite abreuve
un étang & fait tourner un moulin, fe perd dans
un entonnoir à la hauteur de la commune de Sem-
madou.
De même deux autres ruifleaux, après avoir
coulé dans le vallon latéral au précédent,.fe perdent
dans un entonnoir au deflous de la commune
de Melin ; puis ces eaux abforbées reparoiflent
à la fuite de ces deux vallons près de Gourgeon ,
& font tourner fucceflivement plufieurs moulins.
En fe portant un peu vers l’oueft & fur la même
ligne, on voit proche Farincourt un riiifleau formé
par la réunion de plufieurs autres, difparoître dans
une fofle après un certain intervalle, pendant lequel
le vallon refte à fec : l’eau perdue ne reparoît
qu’à Fouvent-la-Ville, pour former la rivière de
Talion, qu on peut fuivre dans la planche de Dijon.
Encore fur la même ligne , à l’oueft, un fem-
blable fyftème de ruifleaux réunis en un feu l, à
Tornay, fe perd au moulin Garfin, dans la planche
de Dijon.
Sur la même ligne, toujours vers l’oueft, un
ruifleau d’un aflez long cours & groflî par la réunion
de deux autres, fe perd dans la fofle An-
drouts, à la hauteur de la commune de Chafligny.
Enfin le ruifleau qui coule dans le vallon de
Saint-Broing, fe perd à Suxy, dans la pl mche de
Dijon. La vallee refte à fec, puis d'autres ruifleaux,
apres avoir coulé dans deux vallons qui confluent
au premier, fe perdent aufli, & ne rèparoiflenc
que vers Choley pour fe jeter dans la Vingeanne,
N°. J r. Leblanc. Département de l'Indre.
On voit d'abord un ruifr-au à plufieurs branches,
c^ui, après avoir abreuvé fix petits étangs, & particulièrement
le grand étang de Guier, fe perd
dans un vallon ouvert.
Près de la commune de Luant & fur le bord de 1»
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