
les matières animales ou végétales; il eft com-
p o fé , fur ico p a r tie s , d e 71 de foufre & de 25)
d'oxygène. -
Cet acide fe trouve pur dans quelques lieux
volcanifés aux environs de Sienne & de Viterbe,
près de Saint-Philippe en Italie , au-deflus de
quelques eaux minérales fulfureufes. Il y eft très-
peu abondant, mais en revanche il forme des fels,
& des fels.fi nombreux, qu'il a porté pendant long-
tems le nom d'acide univerfel. Dans la nature, on
le rencontre à l’état de combinaifon avec :
Cinq terres : la chaux, la baryte, laftrontiane,
la magnéfie & l’alumine.
Un alcali, la foude.
Quatre métaux : le cuivre, le plomb, le fer &
le iinc.
I. Sulfate de chaux.
Le cit. Patrin a rencontré cette fubftance dans
les monts Oural.
D’après ce que nous avons dit, on voit que le
fulfate de chaux fe rencontre aufli dans les montagnes
primitives.
Le guhr de Montmartre renferme quelquefois
des offemens d’animaux quadrupèdes, que le cit.
Cuvier rapporte à l'ordre des pachydermes.
Partout,-dans les pays fecondaires & tertiaires,
lefîulîaïe de chaux repofe fur la pierre calcaire ,
& partout il alterné avec des couches de marne
& de limon, qui contiennent quelques coquilles
fluviatiles.
Dans les montagnes primitives, cette fubftance
n'eft mélangée d’aucunes couches étrangères ; elle
ne renferme point de fofiiles. Lorfqu’elle eft dif-
pofée en couches, ces couches font irrégulières
& inégales dans leur épaiffeur.
C e fe l, plus connu fous les noms de félénite ,
gyps, albâtre gypfeux, guhr, pierre à plâtre,
chaux vitriolée, &c. a pour caractères piincipaux
& généraux :
Sa dureté, moins confidérable que celle du
carbonate de chaux ; fa fufibilité au chalumeau ,
en un émail blanc qui tombe en pouflière quelques
heures après, & fa folubilité dans 500 fois fon
poids d’eau froide.
Après le carbonate de chaux, on peut bien
dire que c'eft le fel le plus abondant dans la nature.
Il compofe une maffe de 2 jo lieues carrées
, fur 1 yo pieds au moins d’épaiffeur, dans la
ci-devant île de France. Il remplit une grande
partie du badin où coulent la Seine, la Marne,
l ’Aifne & l’Oife.
Il fe rencontre très-abondamment aux environs
de Brifembourg, vallée de la Charente} dans la
vallée de l'Üvone, à trois lieues de Marleille, : il
compofe le terrain des environs de Martigues,
dans le val Saint-Pierre} celui de Cotignac, dans
la vallée'de Chaioffe} celui des environs de Dra-
guigran , vallée de l’Artuby, 8cc.
Le fulfate de chaux cr-iftallifé'ëxifte principalement
à Freyberg en Saxe, en Efpagne, en Sicile
, dans les falines de la Haute-Autriche.
La variété fibreufe fe voit près de Saint Georges
de Laven-cas , département de l’Aveyron.
La grotte alumineufe de l’îlede Milo, en Grèce,
renferme le fulfate de chaux aciculaire.
Plufieurs endroits de la France préfentent je
fulfate de chaux ciiftallifé3. ainfi on le rencontre ,
aux environs de Meziëres, à Saint-Germain-en-
Laye. Montmartre & Ménil-Montant près Paris,
&c. &c.
L'albâtre gypfeux fe trouve le plus ordinairement
aux environs de Paris, dans les carrières de
Montmartre, & furtout dans celles de Lagny.
Sauffure a obfervé le fulfate de chaux aux environs
du Mont-Cénis, au Mont Saint-Gothard,
près d'Ayrolo, dans la vallée Levantine;
2. Sulfate de baryte.
Ce fel ( vulgairement appelé fpath pefant, Jpatk
féléniteux, baryte vitriolée ) a pour caractère : fa
dureté plus.confidérable que celle du carbonate de
chaux, & moindre que celle du fluate de chaux}
fa fufibilité au chalumeau , en un émail blanc fo-
lide, & qui tombe en pouflière quelques heures
après } fa grande pefanteur & la phofphorefcence
par la chaleur. .
Le fulfate de baryte fe trouve en France , à
Roya, département du Puy-de-Dôme} à Servoz,
département du Mont-Blanc} à Montmelard en
Maconois , &c.
Outre cela on le retrouve comme faifant partie
d'une brèche compofée d’ailleurs, de fragmens
calcaires, dans le département de la Manche, à
une lieue & demie de Quetehon, fur les bords
de la mer.
Nous pouvons l’ indiquer comme exiftant d’abord
en Angleterre , dans le Derbyshire & dans
le StrafFordshire.
En Efpagne, dans les mines de cinnabre.
En Italie, à Monte-Paterno, près de Bologne.
En Allemagne, à Freyberg, Gersdorf, Menf-
mendorf, Marienberg & Scharfenberg } en Saxe,
à Schmnitz & Felfobanya} en Hongrie, au Hartz}
dans les mines de Saint-Etienne, près Offenba-
nya , & à Kapnick eri Tranfylvanie} à Bleyberg
& Huttenberg, en Carinthie } àAndrarum, en
Scanie} à Wolfftein dans le Palatinat, à Fal-
kenftein en T y ro l, à Geroldfeck en Brifgaw,
dans le cercle de Ne.uftadt, dans le pays de Deux-
Ponts & en Bohême.
On le voit aulfi en Pologne, dans les falines de
Wielifzka , & à Lublin en Gallicie.
En Notwège ,. à Kongsberg.
En Sibérie, à Schlanggenberg.
Cêtte fubftance accompagne Couvent les mines
métalliques., & particuliérement cellès d'antimoine,
de zinc , de mercure & de fer fulfuré.
Il colore légèrement, en rouge, la partie bleue
du dard de flamme produit par le chalumeau ; il
raye le carbonate de chaux, & eft rayé par le fluate
de chaux. Sa pefanteur, comparée avec celle de
l’eau, eft dans le rapport de 3.58 & 3.95 à i.Qp.
Cette fubftance fe trouve criftallifée, en Sicile,
dans les c’avités des couches de foufre des vais de
Noto & de Mazara, dans une carrière de plâtre }
près de Saint-Médard, département de laMeur-
the} fous la forme fibreufe, près de Frankftown,
& dans la glaifière de la commune de Bouveron,
près de T o u l, département de la Meurthe} enfin,
cette fubftance fe rencontre à Montmartre, près
Paris, en maffes informes & d’un afpeél terreux.
4. Sulfate de magnéfie.
Ce fel eft connu fous les noms de fe l de fedlitç,
fel d’epfom , fel d'Angleterre , vitriol de magnéfie, Scc.
Il eft d’une faveur amère, & d’ailleurs foluble
dans une quantité d’eau froide moindre que le '
double de fon poids, & dans une quantité d'eau
chaude qui excède à peine la moitié de fon poids}
il eft fufible à la flamme d'une chandelle} il ne
détonne ni ne décrépite au feu.
Le fulfate de magnéfie fe trouve dans les eaux
de la fontaine d’Epfom en Angleterre, dans celles
de Sedlitz, village de Bohème} dans les eaux
d’Egra, vil^e du même pays. Schmeffer dit qu’il
eft dans les Alpes & en Suiffe, fous une forme
pulvérulente, & quelquefois en maffe ou à l'état
d’incruftation, avec un tiffu fibreux. On en a découvert
à Montmartre", à l’état pulvérulent. Le
cit. Chaptal a trouvé ce fel dans toutes les eaux
potables des environs de Montpellier. Il en a rencontré
fur une montagne duci-dévant Rouergue,
en allez grande quantité pour en permettre l'exploitation^
& il obferve que les oifeaux de paffage
en étoient avides. Enfin , on l'a découvert à
Araujuèz, & dans d'autres endroits d'Efpagne.
Le cit. Patrin nous apprend , dans fon Hiftoire
naturelle des minéraux, que tous les déferts de la
Sibérie font couverts chaque année d’efflorefeen-
ces de fel d’ epfom, 8c que, pendant les chaleurs
courtes mais vives qu'on éprouve dans ces climats,
cés efflorefcences font quelquefois tellement
abondantes, qu’oncroiroitmarcher dans la neige.
Chaque année les pluies S? la fonte des neiges entraînent
dans les ruiffeaux & dans les rivières tout
ce fel triagnéfien , & chaque année voit paroître
de nouvelles efflorefcences aufli abondantes que
les précédentes. Pallas a d’ailleurs reconnu ce fel
dans un grand nombré de lacs de la Sibérie méridionale.
Le vitriol dè cobalt doit être rangé parmi les
fulfates de n\agnéfie, n’en différant que parce
qu’il contient un peu de cobalt, doVit la préfence
eft indiquée par la couleur bleue que prend le
borax fondu au chalumeau avec un petit fragment
de cette fubftance.
On la trouve, fous forme de concrétion & d’une
couleur rougeâtre, à Herrengrun & à Uenfohl en
Hongrie, dans les mines de cuivre gris & de cuivre
pyriteux, où elle eft accompagnée de quartz &
de fulfate de chaux. On la rencontre encore à
Nockel & à Léogang, dans le pays de Salzbourg.
J". Sulfate de foude.
Le fulfate de foude ou fel de glauber fe rencontre
dans les eaux de toutes les mers, & dans
celles des fontaines falées} principalement dans
les falines de Durrenbourg, près de Hallein ,
dans le pays de Salzbourg, dans les falines de Salins
, Lons-Ie-Saulnier 3 8cc.
Il eft très-abondant autour d'une fource près
d’Aranjuèz en Efpagne.
L'eau du Tage eft même tellement imprégnée
de ce fel & de quelques autres, comme du fulfate
de chaux & de magnéfie, que dans cette partie
de fon cours elle n’eft pas potable , & ne peut
même fervir au blanchiffage.
6. Sulfate d'alumine.
Le fulfate d'alumine ou alun a été regardé pendant
long-tems comme uniquement compofé d’alumine
& décide fulfurique. Mais l'analyfe que le
cit. Vauquelin a faite de cette fubftance, y a démontré
la préfence de l'alcali 5 aufli le cit. Haüy,
dans fon Traité de minéralogie, a-t-il donné à ce
fel le nom d’alumine fulfatée alcaline ( les chy-
miftes l’appellent fulfate alcalin d'alumine ).
Ce f e l , que tout le monde connoït, a une faveur
douceâtre & aftringente } il n'eft pas volatil
par le feu : fa caffure eft vitreufe } il criftallife en
oélaëdre régulier , quelquefois en cube lorfqu’il
y a excès de bafe } il eft foluble dans l'eau.
L’alun eft peu abondant dans la nature } il fe
rencontre fous forme de filamens dans la grotte de
l’île de Milo , & il porte alors le nom d'alun de
plume.
Pallas a reconnu, dans fes voyages, plufieurs
endroits où .fe trouve l’alun tout formé } mais il
l ’a toujours vu coloré en jaune , & principalement
dans les cavités d'un fehifte alumineux , fur la rive
gauche du petit ruiffeau de Dvorovoïa , vers fa
réunion avec le fleuve Enifféï.
Dans la, montagne d’Onéirtifch, fur la rive
droite de la rivière d 'A i, dans les fentes des roches
brunes qui bordent le Khilok , près du village
de Parkinai.
On .le retire par la lixiviation des terres de la
folfatare, près P ouzzole, dans le royaume de
Naples.
L'alun dit de Rome fe trouve à la Tolpha ,
à quatorze lieues environ de cette ville, dans une
pierre aflez dure, & que l ’on a appelée pierre alù-
minaire'.