
Cet*e fubftance fe trouve :
A Johann-Georgen-Stadt à Freyberg en Saxe ;
A Guadalcanal en Efpagne ;
A Sainte-Marie-aux-Mmes en France;
*A Annaberg, dans la Haute-Autriche. ( C ’eft
la mine d’argent alcaline de Justi. )
Il e ft, au Pérou, au centre des Cordillières.
Le muriate d’argent fe rencontre encore au
Mexique & en.Sibérie. Dans prefque tous les lieux
que nous venons de détailler* fa gangue eft quart-
zeufe ou calcaire.
40. Muriate de mercure.
Le muriate de mercure ou mine de mercure cor-,
née eft d’une couleur grife nacrée ; il eft volati-
lifable par le chalumeau ; ce qui le diftingue du
muriate d’argent, lequel eft réduétible, au chalumeau
* en un globule métallique. Il eft friable, &
non pas mou comme le muriate d’argent. Cette
fubftance a été découverte par W o u lf, dans les
mines de fulfure de mercure du* pays de Deux-
Ponts,. 11 y occupe les cavités d’ une argile ferru-
gineufe endurcie.
5®. Muriate de cuivre.
Enfin l’ acide muriatique, uni à l'oxide de cuivre
§ forme le muriate de cuivre ou sable vert du
Pérou. CeTel eft fous forme pulvérulente ; fa couleur
eft le vert; il communique à la flamme où on
le je tte , une couleur bleue ou:verte; il eft fo-
luble, fans effervefcencè dans l’aride nitrique.
Cette fubftance eft un poifon affez violent : Dom-
bay l'a rapportée du Pérou ; il la tenoit d’un Indien
, qui lui dit qu’elle fe trou voit dans une petite
rivière de la province de Copiapu ; l’Indien
ajoutoit que cette rivière fe perdoit dans les fables
du défert d’Atacama, qui fépare le Pérou du Chili,
& que le fable vert y étoit peu abondant.
$. V I I .
A C I D E F L U O R I Q U E .
L’acide fluorique eft un de ceux encore inconnus
dans leur nature intime & dans leur compofition
s il eft, à l’état de gaz, invifible comme l’air,
mais il fe furcharge facilement d’humidité ; alors
il devient vaporeux : fon odeur eft analogue à
celle de l’acide muriatique ; il éteint les bougies
& afphixie les animaux; enfin, fon caractère ef-
fentiel eft tiré de la propriété qu'il a de dépolir
& difloudre le verre avec beaucoup d’activité. Il
eft dilfoluble dans l’eau.
L’acide fluorique fe rencontre dans !a nature,
mais jamais à l'état pur & libre ; il eft toujours
combiné avec des terres 8e quelquefois en même
tems avec un alcali.
1°. Fluate de chaux.
Le fiuate de chaux ( fpath fluor ) réfulte de la
combinaifon de l'acide fluorique ayec la chaux.
Sa forme primitive eft l’oétaèdre ; il eft plus dur
que le carbonate de chaux, & phofphorefcent par
chaleur , &c.
Cette fubftance fait fouvent partie de la gangue
des mines métalliques. Les métaux qu’elîe accom- ■
pagne, font ordinairement l’argent, l’or , le mercure
& le cuivre ; néanmoins elle fe trouve quelquefois
dans les roches primitives dépourvues de
métaux.
Le fpath fluor exifte :
En Angleterre :
Dans le Derbyshire, & principalement dans les
mines de Caftelton , en rognons de plus d’un pied
de diamètre , qui ont pour matrice une marne
mêlée de baryte, que les mineurs du pays appellent
caulk ,•
Dans le Northumberland ;
Dans la province de Lincoln , près Boston ;
Dans le Cornouailles.
On travaille le fpath fluor à De rby, à Matlock,
à Ashfort & à Birmingham.
En France :
Dans les montagnes primitives de Gyromagny,.
faifant partie des Vofges ;
Dans le département de la Haute-Loire, près
de Langeac;
Dans le département de la Loire, à Ambierle;
Dans le département du Rhône, aux mines de
plomb du Mont-Pilat , à quelques lieues fud de
Lyon ;
Dans le département du Mont-Blanc , vallée de
Chamouny , au rocher dit des Grandes - JoraJJes ,
vers le fond du glacier des bois;
Dans le département du Puy-de-Dôme, aux environs
de Royat;
Dans le département de Saône & L o ire , entre
leBreuil & Charecey, route du petit Mont-Cé-
nis ; à Châlons-sur-Saône.
En Suijfe :
Au mont Saint-Gothard.
En Allemagne :
A Stollberg &- à Strasberg en Saxe ;
Au Hartz ;
En Bohême;
En Souabe, &c.
A Kobola-Pojana, près de Sigeth , dans le co-
mitat de Marmoros, en Haute-Honpie , dans un
filon puilfant, avec du quartz.
En Suède , à Ixio.
En Afie feptentrionale :
Dans la mine d’argent de Zméof, dans les monts
Atlaï ;
Dans la Daourie, près du fleuve Amour ; il fe
trouve rarement dans la montagne d’Odon-Tehe-
lon.
i ° . Fluate alcalin d'alumine.
Le fluate alcalin d'alumine ou cryolithe d’Abild-
gaar eft un fel infoluble dans l’eau, fufible à la
ftmple flamme d’une bougie, plus dur que le ful-
fate de chaux , &c.
Cette fubftance a été trouvée an Groenland,
par un miflionnaire qui en porta quelques morceaux
à Copenhague, où ils furent analyfés par
M. Abildgaard.
§. V I I I .
A C I D E B O R A C I Q U E .
L’acide boracique eft le troifième & le dernier
de ceux dont la nature & la compolïtion nous font
encore inconnues ; il eft fous forme de petites paillettes
blanches, micacées, d’une faveur fraîche,
falée, aigrelette, très-légères, rougifîànt les teintures
bleues végétales.
Cet acide exifte pur, en diflolution , dans les
eaux de plufieurs lacs de Tofcane, & principalement
du lac Cherchiajo , près Monte-Rotondo,
dans la province de Sienne.
Combiné avec la magnéfie & la chaux, l’acide
boracique forme le fel connu fous le nom de bo-
rate-magnéflo calcaire.
1°. Le borate de magnéfie.
Le borate de magnéfie a été appelé pendant long-
terns borate de chaux ,• mais, d’après les analyfés
de Vauquelin, Weftrumb & Schmit, il eft prouvé
que la magnéfie entre, dans fa compofition, en plus
grande quantité que la chaux. Cette fubftance fe
trouve toujours en criftaux à peu près cubiques,
qui font électriques par la chaleur» en huit points
oppofés deux à deux ; elle eft plus dure que le
verre, & eft fufible, au chalumeau ; en un émail
jaunâtre, hérifïé de petites pointes qui, par un feu
prolongé, font lancées comme des étincelles.
Le borate de magnéfie fe trouve près de Lune-
bourg , dans le duché de Brunfwich, au haut d’une
montagne appelée Kalsberg, en petits criftaux cubiques
, dont les angles & les arêtes font remplacés
par des facettes. Ils font engagés dans des
couches de chaux fulfatées.
2°. Le borate de foude.
Le bprate de foude ( borax tinkal ) a une faveur
douceâtre & favone.ufe ; il eft fufible, avec un
bourfouflement considérable, en un globule v itreux
; il a la réfraction double.
Ce fel nous vient, en grande partie, de la Perfe,
du Thibet. A quinze jours de marche au nord de
Tefchou-Loumbon , fous le 29e degré de longitude
& le 89e f i de latitude, on rencontre un
lac gelé la majeure partie de l’année, Sc qui tient
en diflolution dans fes eaux une grande quantité
de borate & de muriate de foude ; le premier de
ces fels eft. dépofé ou formé en criftaux , dans la
vafe des parties les moins profondes ; le muriate
de foude , au contraire, eft retité du milieu du
lac (c ’ eftje lieu où il y a le plus de profondeur).
Ce lac eft entouré de tous les cotés, par des
hauteurs couvertes de .rochers, & l’on n'apper-
çoit pas un feul ruifleau ni une feule fontaine
à l’entour, mais il eft alimenté par différentes
fources falées , dont les habitans du pays ne font
aucun ufage ; cependant ils retirent le fel gem ne
du milieu du lac, & l’emploient. Ils exploitent aüflt
le borax , qui fait une des branches principales de
leur commerce avec les Européens.
Le borax fe trouve encore dans quelques cavernes
de Perfe , dans Fîle de Ceylan, dans la
grande #Tartarie, & même dans l'éleClorat de
Saxe.
Acides métalliques.
Il ne nous refte plus à pafler en revue que quatre
ou cinq acides, tous métalliques, c’eft-à dire , .
compofés d'un métal ( toujours fragile ) uni avec
une certaine quantité d’oxygène. Cette quantité,
plus ou moins grande d’oxygène , conflitue fuc-
ceflivement, i° . l’oxide métallique; z°. l’acide
métallique, dans la compofition duquel il entre
peu d’oxygène, mais toujours en plus grande proportion
que dans les oxides : cette forte d’oxide
eft défignée par la terminaifon eux ; 3°. lacide
métallique, muni d’une plus grande proportion
d’oxygène que les acides en eux, & à plus forte
raifon que dans les oxides. Les acides de cette
fécondé forte font défignés par la terminaifon
iique.
Parmi les vingt-un métaux connus, quatre font
fufceptibles de former des acides par leur combinaifon
avèc l’oxygène : ces métaux font l’arfenic,
le fchéelin, le molybdène & le chrome.
On trouve très-rarement dans la nature, l’arfe-
nic à l’état d’acide pur ; c’ eft l’acide arfénieux :
combiné avec diverfes bafes, c ’eft Y acide arfenique«
§. IX.
ACIDE ARSÉNIEUX.
L'acide arfénieux ou arfenic blanc du commerce
eft blanc & folide ; il eft foluble dans l’eau, & répand
une odeur d’ail par l’ a&ion du feu.
Il fe trouve criftallifé, à Joachims-Thal en Bohême
, & à Rufîna-Baptifta en Tranfilvanie.