
mer, Glaciale, mais ne remonte pas les rivières.
De même-le flétan-, pliuronecles glacialis , eft commun
fardes* rivages'fabloneux.
Pour pafler en- revue* les habitans des côtes
arârqaes', il faut revenir à ce que j'ai dit des
habitans-du Finmark>, des Lapons. ( Voyeç leurs
articles; ) >
Plus-loin jetrouve Ies-Sàmoïèdes & les Tfchut-
*ki. Les- Samoïèdes\ bordent' fes» cotes depuis
l'extrémité orientale1 de; la Mer-Blanche jufqu’à
î’O b y i & mêmejufqu’à YAnabara, qui tombe dans
la mer Glaciale* à là latitude-de 75;de^rés-3o mi- ;
nu tes: Ils* occupent" la, partie la plus fauv-age de
l'intérieur des-terres, en s'avançant jufqu’à la la-
trtude-éy*
Après-eux-fe^trouve à lleft ttne race-de moyenne
tailîe-i 8fv, ce qui eft bien extraordinaire , au lieu
de trouver dans-oes'contrées'une dégénération, il
exifte dans*lès Tfchutski une fuperbe race d'hommes
, fous-;un climat» également rigoureux , fur un
fol auflt ftërilé en productions néceffaires à la vie ,
qu’aucune autre-partie de ces régions. Les moeurs
«è~ ces- peuples1 font-- fauvages : lèur manière de
vivre-e-ft’fale- & dégoûtante au-delà de ce qu’on
peut imaginer, & cependant c'eft dans l'emplacement
de ces nations, que Mêla a placé Ces aimables
& élégans Hyperboréens.
Cette prodigieufe étendue des-États afiatiques,
qui offre des'objets- naturels fi étonnans & n variés
, eft reftée long-tems inconnue, &• fa décour
verte eft- d'une date allez moderne ; mais ce territoire
fi mal peuplé eft occupé par deshommes.
encore fi barbares , qu’il ne peut guère ajouter à
T’Empire une force réelle.- Ses habitans languiffenc
dans-un engourdiffèment prefque continuel;, in-
dolens & parelfeux : état oàkles' tient la.néceflité
de refter- confinés- dans* leurs-étuves pendant le
long hiver de-cettë contrée. Dans cette fai l'on la
terre eft couverte d'une neige épaiffe, Scie froid
y eft d’une rigueur affreufe:
Le printetr.s ne fe reconnoît qu'aux tarrens fougueux
des,neiges^fondues^qui fe; précipitent des
montagnes & couvrent d’ eau les plaines : les
brouillards-, la pluie * la neige, font les variations
de cette faifon , & ces phénomènes- continuant?
jufqu’au mois de juin. Leur court été efl fort
chaud , & favorable* à la végétation. On voit le
blé grandi à la hauteur d’un pied vers le-20ju in ,
& le gazon & les» plantes fpontanées. couvrir la;
terre avec une étonnanteprofrifion. Il eft très-peu,
de-plantes- potagères qui puifTent être1 cultivées'
avec fuccès aux environs de Tobolsk : lesvfruits,
de tout genre y-font inconnus, excepté-la. gro-
feille, qui ne redoute point d'intempérie.
Les animaux de la Sibérie, dont les-pelleteries
furent dans l'origine l’objet de fa conquête , font
aujourd'hui fi diminués de nombre, que les Ruf-
fes* font obligés d'avoir recours à l'Angleterre
pour tirer de i'Amérique'feptentrionaleun fupplé-
ment-à la maffe des fourrures qu'ils tirent de leur
pays , tant pour leur ufage, que pour le commerce
qu’ ils en font avec la Chine.
Les métaux parafefent l ’objet principal de leur
trafic & de leur induftrie. Le fer & le cuivre y
[font abondans, & d'une excellente qualité. L'or
; & l'argent fe trouvent auffi en plufieurs contrées ,
î& en affez grande quantité pour former un des
'plus importans articles des revenus de la Ruflie.
jLes mines de cuivre de Kolivan, d’où font extraits
jcès métaux précieux, emploient environ quarante
mille perfonnes, la plupart colons établis fur les
Ifieux. Les mines d’ argenc.de Nertfchinsh, au-delà
jdu lac Baikal, en occupent environ quinze mille,
\ St le revenir total de ces métaux n’eft pas au def-
jfous de 1,630,037,112 livres.
1 Après le Nouveau-Monde il n'eft point de pays
jqiii ait plus agrandi la fphère & les richefies de
Thiftoire naturelle , que la Sibérie. Comme ôn l’a
•déjà-remarqué ailleurs, la nature y prend une face
jtoute nouvelle par rapport au règne animal : il
jen eft de même dans le règne tégétal, du rnbms
[elle a peu d'arbres qui foient communs à l'Europe
&r à YAJîe. Si Ton cite les plus nobles efpèces, on
jvoit que le chêne, fi commun dans la Ruflie &
jdans le territoire de Cafan, ne fe trouve dans
.'cette vafte région que près des bords de T Argun
& de YAmur, dans les Etats de la Chine. Le peu-
îplier blanc ( populus alba) & le tremble ( populus
\tremula) y font extrêmement communs *, le peu-
' ; plier noir ( populus nîgra ) , le faute commun (/a-
\lix caprea ) , le faule odorant ( falix pentandra ) ,
lie faule blanc (falix alba) , y abondent aufli. Le
•noifetier ( corylus. avellana ) fuit le chêne & fes
Idiverfes contrées; Le bouleau Commun ( betula
j alba ) eft très-nombreux, & , comme dans toutes
|les régions du Nord, y eft d'un ufage univerfel.
• Quant au bouleau nain { betula nanaj) , il eft relé-
|gué dans le voifinage du lac Baikal. L'aune ( be-
j tula a Inus) y eft très-Tréquent ; le pinï fauvage
|(pinus pinça), le pin à graines combuftibles ou
|pinus cembra, & le larix ou mélèze (pinus larix) ,
I tous arbres de la première utilité, foit pour la mé-
;d ecine,fôit pour les ufages de la vie, couvrent
!de grandes étendues de terrain dans ce pays. Le
{fapin de Noawège ou fapin mâle (pinus abies), &
Ile fapin d’argent ( pinus picca ) , forment de gran-
I des forêts dans ces cantons. Le premier ne pa-ffe
| pas la latitude nord de 60 degrés, & le dernier
| difparoît après la latitude de 58 j cependant lepre-
j mier fleurit, en Europe , & forme , bien1 au-delà
du cercle polaire, des forêts d’une grande étendue :
j preuve que la rigueur du froid eft plus grande dans
{le nord de 1 'AJie. Voilà à peu près la totalité des
{arbres européens qui croiuent dans la Sibérie.
Les arbres & les arbuftes particuliers à la Sibé-
| rie & à:Ia Tartarie font : l’érable de Tartarie (acer
\tartarlcum ) , T orme, nain ( ulmus pumila) , le pru-
■ nier de Sibérie (prunus Jîberica ) , le poirier perlé
l ( Pyrus baccata ) , le ■ robinia caragana , arbrifléau ,
& lç nain.
On peut obfervei* que le taccamahacca ou le
peuplier-baumier (populus balfamifera ) , commun
dans l'Amérique feptentrionâle, croît aufli en
grande abondance dans la partie fupérieure dïi
cours de la Lena , de Langara & du Jenifei , & entre
YOnon & YAga : une infufion de fes bourgeons
s ’emploie par les naturels comme un excellent
remède contre la maladie vénérienne, qui a pénétré
dans cette vafte contrée.
L ’Europe doit à la Sibérie cette excellente ef-
pèce d’avoine qui en porte le nom (avenufibe-
rica) , & nos jardins font embellis & animes de
plufieurs fleurs apportées de ce climat rigoureux
& lointain. Je vais en préfenter ici un choix qui
prouvera combien la totalité doit en être intérêt
fance pour un botanifte inftruit, & accoutumé à
comparer les productions de ce genre, qu’on rencontre
dans diverfes contrées du globe.
1°. La véronique de Sibérie (veronicaJibirica)',
20. l'iris de Sibérie (iris (ibirica) j 3®. le panicaut
ou chardon à cent têtes (eringium planum) j 40. le
lis a bulbes, fur la tige (lilium buhiferum , porppo-
nium) -, y°. le lis orangé , martagon (delphinium
grandifiorum ).} 6°. \-erytkronium ( dens canis ) x ef-
pèce de dent de chien j 70. Yhemerocallis jaune,
dont la fleur ne.dure qu’un jour j 8°. la faxifrage
à feuilles épaifles (crajjtfolia)-, 90. la croix de Jeru-
fil em (lycknis chalcedonicd) ; io°. ’la falicaire rayée
(Jyftrum virgatum ) ; n ° . T amandier nain ( amygda-
lus nana) j 120. la pivoine à petites feuilles (peonia
tenuifolia ) ; 130. la clématite à feuilles entières
( clematis integrifolia) ; 14°. l’oeil d’oifeau (adonis
vernalis)} 1 j° . le pois chiche de montagne, à queue
de renard ( aftragalus alopccuroides) \ 160. le mille-;
pertuis à tige carrée (hypericum afcyrun)'3 17°. le:
chardon éehinope (eckinopecitro)-, i8°. Telléborft
noir ( veracrum nigrum ).
Pour achever de Elire connoître YAJîe fepten-\
^trîonale, il eft néeeflaire de décrire les contrées]
des Tfchutski & du Kamtchatka d’après le mémo
plan qu’on a fuivi dans la notice qu’on z donnée,,
des contrées précédentes : aufli nous renvoyons àj
ces deux articles, où Ton trouvera tous les détails ; :
qui concernent les différons objets dont s’occupe!
la Géographie-Phyfique, & fous les divers rappro-!
chemens qui intéreflent le plus. On peut aufli con-j1
fulter les articles particuliers des montagnes
des rivières dont on a fait mention , & qui offri-j
ront. toutes les vues les plus propres à donner une
ridée de la conftitution intérieure de ces monta-|
gnes, & de la marche des eaux courantes dans
•-cette vafte étendue de;pays : il en eft de même des!
-articles Mer. G l a c ia l e , Sam o ied e s , No u -I
VEELE-ZeMBLE ,:'K>AMTZCHATKA.
A sie MÉRIDIONALE» ( Géographie-P hyjîque. }j
Les pays de Y-Afie qui font fitués'fous la zone tor-|
rideront d’abord l'Arabie fur la JVler-Rouge, depuis
la Mecque jüfqu’au port d’ Adeh , à douz?!
degrés de latitude nord : il y-iègne de grandes cha-i
leurs en mars & en avril, & encofe plus quand le
foleil y paffe par le zénith & qu'il en refte voifin ,
en mai, juin , juillet & -août. On croit que l'extrême
chaleur qu’ori y reffent, vient de ce qu’ il
ne fort aucune vapeur du fein de la terre, qui éft
piërreufe & qui manque d’eau. Quant aux vapeurs
qui s’élèvent de la Mer-Rouge, le vent général,
quoique foible en ces contrées, les emporte vers
1 oueft : la furface de la terre, qui eft couverte de
fables en plufieurs endroits, conferve toute la nuit
la chaleur que ces fables ont reçue, & la commu-
"nique à l'aif. ( Voye^ l'article A r a b i e , où tout ce
qui concerne la géographîe-phyfique de cette contrée
fingulière fe trouve expofé en détail.)
A Camboye & dans les parties de l’ Inde qui font
fous le tropique du Cancer, fur la côte de Malabar
, du côté de Toueft, la faifon humide dure depuis
le 10 juin jufqu’ au 10 oélôbre, plus ou moins
long-tems & plus ou moins conftamment.
Sur la côte orientale de l’Inde, appelée Coromandel,
la chaleur eft violente depuis le 4 mai
jufqu’au 4 juin t le vent foufle du nord, & l'on
ne peut pas fè tourner de ce côté-là fans fentir un
air brûlant.
Dans les pays fitués fur la côte de h mer, à Tem -
bouchure des golfes qui font oppofés aux côtes
de Coromandel, & qui font aufli aü nord de la
zone torride, comme Siam , Pégu & la prefqu’ île
de Malaye, les mois pluvieux qui font déborder
les rivières font feptembre, oéloore & novembre;
‘mais dans le pays de Malaye il pleut deux ou trois
fois par femainey excepté dans les mois de janvier,
février & mars, où pour lors la féchereffe eft continuelle.
Il faut rejeter la caufe de cette marche
des faifons fur lès montagnes, les vents réglés &
le voifinage de la mer. Au refte, le débordement
des rivières & lès vents y tempèrent la chaleur,
& y produifent une récolte abondante de toutes
fortes de fruits. Nous allons expofer par la fuite
tous ces phénomènes d'une manière fuivie & rai-
fonnée.
Les montagnes de la Mecque & de l'Yemen fe
joignent à celles de l’ Arabie p étrée, & puis'à
celles de la Paleftine & de la Syrie, parmi lef-
quelles on diftingue le Mont Liban.
Les montagnes qui s’étendent le long de la mer,
en-deçi d'Antioche de Sy r ie , continuent cette
chaîne jufqu'au Taurus, qui a trois principales
branches : Tune , fe portant à l’ occident, court
jufqu’à l’Archipel; la fécondé, avançant vers le
nord par l’Arménie, va prendre le nom de Caucdfe
entre la Me/-Noire & la mer Cafpienne ; la troi-
fième court vers l’orient, paffe l'Euphrate, coupe
la Méfopotamie en plufieurs parties , va fe joindre
aux montagnes du Kurdiftan, & remplit toute la
Porfe de fes ramifications.
La chaîne qui fe diftribue dans la Perfe n'y ëft
pas concentrée ; elle encre dans la Coraffane, & ,
fous le riOm à'Imaiis, fépare la Tartarie de Tln-
doftah. Üne de fes parties la plus confidérablè-,
M m ifim n i 2