
prolonge jufqu'à neuf milles du lac Erié, 8c décharge
fes eaux par la Conawongo dans Y Allegany.
Rivières de New-Jerfey.
Les rivières de New-Jerfey font peu confidé-
rables, mais en grand nombre} les trois princi-r
pales font : la Hackinfack , la Pajfaïk & la Raritan.
La première prend fa fource dans le comté de
Bergen, dirige fon cours vers le fud,' & le termine
en fe jetant dans la baie de Newart : elle a
une grande largeur à fon embouchure, & fe remonte
avec les bateaux jufqu’à environ quinze
milles.
La rivière de Pajfaïk prend naiffance dans un
grand marais du comté de Morris : fon cours eft
fort rempli d’ofcillations} mais fa direction générale
eft de l'oueft-nord-oueft à ll eft-fud-eft: : elle
fe réunit à YHackenfak , près de la mer , & fe remonte
en bateau à près de dix milles. Cette rivière
éprouve à Patterfon, à travers une fente de ro -
cher, une chute de foixante-dix pieds, qui préfente
un fpeétacle intéreffant en ce genre.
La rivière Raritan, formée de deux branches
fud & nord, qui prennent leur origine dans les
comtés de Morris & d’Hunterdon, après leur
réunion, paffe à B'runfwick & à Amboy, où elle fe
jette dans la mer. Cette embouchure contribue à
former le port de cette dernière ville. La Raritan
éprouve une chute aux collines de ce nom.
A Brunfwick cette rivière a fi peu de profondeur,
qu'elle eft guéable pour les voitures 5 mais
un peu au deffous elle en prend une fi confidé-
rable, que les corvettes y naviguent fans obftacles,
& Jes chaloupes remontent au deffus du gué au
moyen de la marée j & lorfque celle-ci eft baffe,
il n'eft pas rare de v o ir , dans la rivière, des chaloupes
à fec, à une portée de fufil des plus gros
vaifleaux à l ’ancre.
Les autres rivières du pays font : la Cefarea, qui
prend fa fource dans le comté de Salem, & peut
fe remonter jufqu'à Bridge-Town, à vingt milles,
avec des bâtimens de cent tonneaux s la Mulicus,
qui divife les comtés de Glocefter & de Burlington
, & que les vaiffeaux de foixante tonneaux
remontent jufqu'à vingt milles 5 la Maurice, qui a
fon origine dans le comté de Glocefter, & qui eft
navigable pour les chaloupes dans un trajet de
trente milles j Y Allouay & YAncocus, qui fe jettent
dans la Delaware ,* ce qui fert à tranfporter les
denrées qui abondent dans le pays que ces rivières
parcourent.
Enfin, dans la partie fud de New-Jerfey } qui eft
baffe & qui avoifine la mer, on compte encore
huit petites rivières ou criques, qui, par le fecours
de la marée, peuvent fe remonter avec les bateaux
prefque jufqu’à leur fource.
Rivières de la Penfilvanie.
L$ Penfilvanie a fix rivières cqnfîdérabîes, qui,
dans les diverfès-parties de leurs cours, arrofeat
toutes les contrées de cet Etat. Ce font la Delaware
, le SchuiLkill, la Sufquehanna , la Youhiogany,
la Monongahela & Y Allegany.
La baie & la rivière de la Delaware font navigables
dans un efpace de cent cinquante-cinq
milles, jufqu’au faut de Trenton. La baie & la rivière,
jufqu'à Philadelphie, font navigables pour
les vaiffeaux de foixante-quatorze canons, & les
floops remontent jufqu'à Trenton j les bateaux du
port de neuf tonneaux naviguent encore dans un
efpace de cent milles fur cette rivière j & les canots
indiens remontent encore cinquante milles
plus haut, au moyen de quelques portages. La
marée , qui eft feniible jufqu'à Trenton, eft ordinairement
de cinq à fix pieds à Philadelphie: outre
cela la Delaware reçoit à Eafton la rivière de ie-
high, qui eft navigable l’efpace de trente milles.
Depuis l’entrée de la baie de la Delaware, entre
le cap May & le cap Henlopen, jufqu'à Bombay-
Hook, où la rivière commence, on compte vingt
milles : e-Ue a , vis-à-vis Bombay-Hook, quatre à
cinq milles de large. Depuis ce point jufqu’à l'ile
de Reedy, dans laquelle le port Pann eft le rendez-
vous général des vaiffeaux chargés pour le dehors,
on compte encore vingt milles. G'eft à Philadelphie
que les vaiffeaux qui arrivent de l'extérieur
attendent la fonte des glaces, qui s’oppofent ordinairement
à la navigation de la rivière pendant
fix femaines ou deux mois.
Le Schuilkill prend fa fource au nord-oueft de s
montagnes deKittatiny, qu'il traverfe} il coule
au fud-eft l'efpace de cent vingt milles, & fe réunit
à la Delaware cinq ou fix milles au deffous de
Philadelphie. Depuis Reading , qui eft à trente
milles au deffus de Philadelphie, il eft navigable
jufqu'à fa fource.
Nous avons vu ci-deffus que la branche orientale
de la Sufquehanna. fortoit du lac Otfego. Après
fon entrée dans l'Etat de Penfilvanie, elle reçoit
de fa partie occidentale la Tyoga, dont nous avons
indiqué le cours. A Vioming elle éprouve une
chute. Parvenue à Sunbury, fous.le 41e. degré de
latitude, elle reçoit une branche de l'oueft, laquelle
peut fe remonter avec des bateaux jufqu'à
quatre-vingt-dix milles, & dont quelques rameaux
aufli navigables approchent fort près des branches
navigables de l’Allegany. Au deffous de Midleton
la Sufquehanna a plufieurs rapides ou chutes , qui
n'empêchent cependant pas les radeaux de d,ef-
cendre. A quinze milles au deffus de Harrisbourg
elle reçoit du nord-oueft la Juniata , qui defçend
des Aileganys à travers un pays montueux, mus
très fufceptible de culture. Cette rivière peut fe
remonter jufqu'à cent vingt milles. Enfin la Swe-
tarai qui fe remonte à quinze milles, fe rend du
nord-eft dans la Sufquehanna. De là le cours de la
Sufquehanna fe dirige au fud-eft, jufqu'à la baie
de Chefapeak, dans laquelle elle entre au Havre-
-de-Grace.
Les
Les diverfes branches de la Youhiogany forcent
de la pente oueft des Aileganys : elle a déjà acquis
une maffe d’eau confidérabie lorfqu'elle éprouve
la chute d’ Ohiopile. Son cours, dirigé d abord au
fueLoueft, tourne enfuite au nort|- oueft dans un
efpace de trente à quarante milles , qui eft navigable
pour les bateaux} après quoi cette rivière
perd fon nom en fe réunilfant à la Monongahela ,
qui vient du fud, & verfe une maffe d’eau à peu
près double. A la diftance de quinze milles de
cette réunion, la Monongahela rencontre a Pitt-
bourg l’Allegany , qui vient du nord-eft, & Y Ohio
fuccède à ces deux rivières réunies. En remontant
h Monongahela avec les bateaux, au deffus dev¥ou-
hiogany, dans un efpace de quarante milles, jul-
qu'à Cheat-River, on lui trouve une largeur prefque
confiante de cent cinquante toifes. Dans les
cinquante milles qui féparent l ’embouchure de
Wcfternfork, la Monongahela n'a plus qu'une largeur
moyenne de cent toifes, & fa navigation,
quoiqu'obftruée de rapides & de bas-fonds, elt
praticable pour les bateaux lors des crues d’eau.
Enfin, malgré ces rapides, elle admet encore des
bateaux légers, excepté dans les féchereffes s jufqu’à
la vallée de Tygart, éloignée de Wefternfork
de cinquante-cinq milles.
L'Allegany eft navigable en toute faifon pour
les bateaux légers, jufqu'à Venango, où elle a environ
cent toifes de large, & où elle reçoitFranch-
Creek, laquelle fe remonte jufqu'aü fort le Boeuf,
à quinze milles du Idc Erié. Une des branches
navigables de l’Allegany fe rapproche fi près d'une
des branches navigables de la T yog a, & le pays
qui les fépare eft fi praticable , que les Seneca font
dans un jour le voyage de l'une à l'autre.
Hydrographie de fEtat de Delaware & du territoire
nord-oueft de L'Ohio.
La côte de l'Etat de Delaware eft garnie de,
baies nombreufes, de criques ou petites rivières
dont les bords font plats, le cours obftrué de bas-
fonds, & les environs inondés de marais. Sept
rivières qui fe jettent dans la baie de Chefapeak,
prennent leur fource dans l'oueft & dans les contrées
méridionales de.l'Etat} quelques-unes feulement
font navigables à vingt ou trente milles, dans
l'intérieur des terres, pour des vaiffeaux de cinquante
à foixante tonneaux.
Nous ferons enfuite connoître les rivières qui
'arrofent le'vafte territoire nord-oueft de l'Ohio.
D'abord le Muskinguin , qui coule du nord, a cent
vingt-cinq toifes de largeur à fon embouchure}
il fe remonte avec des bateaux jufqu'au lac où il
prend naiffance, & de ce lac un portage d’un
mille conduit, à la Cahiahoga, qui eft navigable
dans tout fon cours jufqu'au lac Erié.
Le Hockhoking, qui coule parallèlement au Muf-
kinguin, fe remonte jufqu’à foixante - dix- milles
Géographie-Phyftque. Tome U.
avec de grands bateaux, & encore plus près de fa
fource avec des bateaux plus^ légers. Ses bords
font garnis d'inépul fables carrières de pierres de
taille, de mines de fer , de plomb, de charbon ,
de fources falées & de bancs d'argile blanche &
bleue.
Le Scioto eft une rivière plus confidérabie} 1’ fe
remonte, depuis Y Ohio jufqu'à deux cents milles 3
avec de grandes barques : il communique, ai1
moyen d ’un portage de quatre milles, au Sandusky,
qui fe jette dans le lac E r ié , & eft navigable dans
tout fon cours. C'eft. par ces deux rivières que
peut fe faire la communication la plus aétive entre
l’Ohio & le Canada.
Le petit Miamis y qui fe jette dans l’Oniô , n'admet
aucune navigation, mais fert à l’arrofémc.it
d'un terrain fertile, tant par la quantité que par
la circulation de'fes eaux.
Le grand Miamis, qui fe jette de même dans
l'O h io , a un cours rapide : il communique par
plufieurs branches navigables, foit au Scioto, foit
au Sandusky, foit à une autre rivière de Miamis,
qui fe jette dans le lac Erié. ^ r
La Vabash eft une belle & grande rivière qui
a cent trente-cinq toifes à fon embouchure dans
l’Ohio : e l le fe remonte, pendant neuf mois de
l’année, avec des bateaux qui tirent trois pieds
d’eau, jufqu’à Ouïtanon, établiffement français
fur fes bords, à quatre cent douze milles de fon
embouchure. De cet endroit les bateaux légers
remontent encore à cent quatre - vingt - dix-fept
milles. Un portage de neuf milles conduit au village
de Miamis, fi tué fur la rivière du même nom,
qui fe jette dans le lac Erié. La pierre de taille, la
pierre à chaux , les fources falées. & les bancs
d’argile font abondans fur les bords de la Va b as h.
Les rivières à’Avafe&c de Kaskaskiàs fe jettent
dans le Mifliflipi. La première fe remonte jufqu’à
foixante milles, & la fécondé jufqu’ à cent trente-
un milles. A foixante-fix milles au deffus de ^’embouchure
de l’O hio, dans le Miffiffipi, & à dixr
huit milles au deffus de celle du Miffouri, la rivière
des Illinois, large de deux cents toifes , fe
jette dans le Mifliflipi. Cette rivière, bordée d’im-
menfes prairies, & dont les environs fourniffent
aufli des mines dè charbon & des fources falées,
préfente une communication avec le lac Michigan
par la Chïgago, à laquelle, par un portage de quatre
milles, elle, offre une réunion fort avantageufe.
Plufieurs embranchemens de la rivière des Illinois
font navigables dans une étendue qui varie depuis
quinze jufqu'à cent quatre-vingts milles.
Aucune des rivières que nous venons de décrire
n’a de chutes ni de rapides»
Baies & rivières du MariLanft
La baie de Chefapeak, qui idivife le Mariland en
deux parties inégales 3 çft la plus grande des’Etats-
Unis. Onze rivières remarquables, & beaucoup
L e e