
plus fubite 8c plus concentrée ; que ces deux cou- j
rans refluoient plus brufquement vers le lac & la
ville j que les eaux du Rhône remontoientplus
rapidement le long de la rive droite fupérieure
& feptentrionale, & celles de VArve le long de
la rive gauche & méridionale, les unes 8c les
autres demeurant diftinétes par les couleurs qui
leur étoient propres.
Ces différens accidens ont été obfervés outre
cela le 3 décembre 1570, le 21 novembre ,
le 10 février 1711, le 15 feptembre 1753, & le
21 décembre 1740, où l’on a vu avec furprife les
eaux du Rhône 8c de VArve entraîner vers le lac
.tous les bateaux & les autres corps flottans , &
faire tourner les roues des moulins en lens contraire.
Nous pourrions faire envifager a la farté
de ces débordemens de VArve, d'autres effets
dont nous remettons l’expofition aux articles Lac
& Léman. Nous y ferons connoîrre les moyens
que la nature emploie dans la formarion des baflins
des lacs , 5c leur application au lac Léman & aux
crûes de VArve.
ASAPS, village du département des Baffes-Py-
renées, arrondiffement d’Oléron. On trouve près
à'Afups des bancs de pierre? calcaires grifes, qui
ont le grain du marbre. Ce village eft domine d ailleurs
par une montagne calcaire que l’on notnme
Binée y 8c qui, par l'élévation de fon fommet juf-
qu*à la région des nuages , eft confidéréê comme
préfageant les changemens de tems, fuivant qu il
eft plus ou moins couvert de nuées ou de brouillards.
Nous connoiftons beaucoup de ces montagnes,
8c noüs aurons le plus grand foin d en faire
mention.
ASCENSION (Ile de V ). Latitude auftrale, de
fept degrés cinquante-fept minutes ; & longitude,
de feize degrés dix-fept minutes à l’occident de
Paris. Cette île n’a guère plus de trois lieues de
longueur du nord au fud, ni plus de deux de l’eft
à l’oueft : elle n’offre prefquè partout que des
productions volcaniques d’une époque aflez moderne.
On trouve à'ia faperficie du fai une terre
rougeâtre , femblable à de la brique pilée ; dans
quelques endroits une terre jaunâtre, & dans les
autres, 8c furteut dans les fonds, une terre noire,
fine & meuble. , ,
L’île eft compofée de plufieurs montagnes de
moyenne élévation , comme de çer.t.à cent cinquante
toifes, parmi lefquelles on en diftinque une
plus groffe & plus élevée au fud-eft de l’ile, qui
peut bien avoir quatre cents toifes de hauteur j elle
fe termine par un fommet double & alongé, comme
ceux de plufieurs montagnes volcaniques. Les autres
ont la forme conique & font couvertes de terres,
où petites .feories rougeâtres., Au milieu de ces
matières volcaniques , pulvérulentes
minuées, on trouve une quantité confidérable de
laves trouées, & de feories légères, dont un grand
nombre reffemble au laitier. Quelques-unes même
font recouvertes d’un vernis ou émail d’un blanc-
terne tirant fur le vert. Les laves de certaines portions
de courans, diftribuées fur la pente des montagnes
, paroiffent pofées aflez irrégulièrement les
unes fur les autres ; 8c comme elles ont peu de
folidité 8c de confiftance, ainfi que toutes les matières
qui recouvrent les courans, elles'manquent
fous les pieds des voyageurs qui veulent tenter de
s’élever fur les montagnes. En général, 1 afpeét
qu’offre cette île de toutes parts, eft le fpeCbacle
d’une maffe ravagée par les feux fouterrains, dont
Iss produits ne font pas altérés encore à un certain
; point, 8c paroiffent appartenir à l’époque la.îplus
récente. ( Voye\ Époqve.)
C’eft par la même raifon qu’on n’y trouve aucune
fource, aucune rivière , parce que tout le
fol eft tout criblé par les éruptions des volcans,
& que d’ailleurs les matières volcaniques düj?er-
fées à la furface du fol, ne peuvent contenir l’eau
des pluies. On y voit cependant quelquesdits, de
torrens & des "ravins formés par les pldiés lorf-
qu’elles font très-abondantes, mais ces eaux courantes
n’ont pas de fuite, 8c font abtorbéèà àffez
promptement dans leur courfe. Cependant on
trouve au pied de la montagne Verte quelques
amas d’eau dans des fonds ; mais il eft à xroire,
ou que ces fonds n’ont pas été remués ni' altérés
par le feu, ou que les feories réduites en terres
fines par la comminution qu’elles ont coutume d’éprouver,
ont formé un ftratum propre à contenir
l’eau comme tous les fols volcanifés cjui appartiennent
à la première & plus ancienne époque.
La furfacé de cette île n’offre de ces terres qu’en
un petit nombre d'endroits 5 auffi éft-ellè àblolu-
mentnue 8c inculte, par la'ràifori quel’ea'u & la
terre végétale y manquent. C’èft par la thème raifon
qu’on n’y voit ni arbres ni arbuftes.
De même les animaux y font peu nombreux.
On n’y rencontre guère que des oifeaux de mer
.qui y fréquentent'les côtes-: il y a auffi peu d’in-
fe&es; mais elle eft lé rendez-vous des tortues de
mer, & les navigateurs n’y abordent guère que
.pour fe pourvoir, pendant une courte relâche, de
cette nourriture faine & bonne , furtout pour les
équipages fatigués par de longs trajets-fur mer.
Les bords de cette île font'formés par dés rochers
noirs, qui paroiflent être des laves folides 8c
compares des premiers tems que le feu comment
çoit à ravager la maffe intatte de cette île : il s’y
trouve auffi des plages de fables, qui ne font qu’un
débris de coquillages fous forrrté de petits grains
arrondis de déférentes couleurs. Ce font des portions
de coquilles décompofées, & qui ont con-
fèrvé leurs couleurs naturellés : les principales
font le jaune, le cramoifi 8c le blanc. Ces grains
font plus ou moins fins dans les différens endroits
de la côte, & ces différens volumes paroiffent
dépendons des efpèces de coquilles qui lés ont
fournis par leur decompofition.
On
•On trouve des anfes où ces grains reffemblent à
des anis de Verdun, & d’autres où ils ne font pas
plus gros que les plus fines nompareilles de cette
ville : cet arrondiffement, cette grande comminu-
tiop des grains, eft l’ouvrage des vagues, plus
avives dans ces lieux refferrés.
Ce qu’ il y a de plus curieux, 8c ce qui mérite
Inattention des naturaliftes, c’eft qu’en beaucoup
d’endroits ces grains de coquillages, gros ou menus,
fe trouvent liés par un gluten fort dur, qui
en a formé fur la plage des bancs folides de cinq
à lîx pouces d’épaifleur. C ’eft ainfi que fes côtes
de cette île fe prolongent infenfîblement par le
travail de la pétrification dont les coquilles fournif-
fent les matériaux. Nous avons déjà vu de fembla-
bles appendices fur les côtes de l’Ile-de-France
& de l’Jle-de-Bourbon, formées par des bancs de
coraux & de madrépores. (V^oye^ ces articles. )
ASCIENS, confédération géographique fur la
pofition de certains peuples qui, en certain tems
de l’année, n’ont pas èiombre : tels font lés habi-
tans de la Zone torride, lprfque le foleil eft vertical.
Cette difpofition indique de grands degrés de
chaleur, dont nous ferons connoitre les effets en
décrivant la plus grande partie des Etats d’Afrique
& d’Afie, voifins de l ’équateur.
A S IE , l’une des quatre grandes parties du
monde, & la fécondé dans l’ordre de leur diftri-
bqtion méthodique, quoique la première habitée
j elle eft féparée de l’Europe par la mer Méditerranée,
l’Archipel, la Mer-Noire, les Palus-
Méotides, le Don 8c la Dwina ; de l’Afrique, par
le golfe Arabique 8c l’ifthme de Suez. Elle eft
des autres côtés entourée de l’Océan. Les parties
principales de ce continent font : VArabie,
la Turquie ajiatique, la Perfe, t bide, la Tarta-
r-ie y la Mofcûvie ajiatique , la Chine, le Japon 3 le
royaume dYAva 3 celui de Siam, l’île de Ceilan,
les îles de la Sonde, Sumatra 3 Java3 Bornéo 3 l’île
de Cêl'ebes , les Mo laque s , les Philippinesles Maldives.
Elle pept avoir d’occident en orient mille
fept cent .cinquante lieues, & du midi au fepten-
trion mille cinq cent cinquante j mais ce font moins
ces étendues brutes que leurs détails phyfiques ,
& furtout les formes correfpondantes des terres
avec l’Océan, qui nous intérefferont ici.
- Les peuples de ce vafte continent, ceux furtout
qui en occupent l’intérieur ou qui habitent les
côtes de l’Océan feptentrional, nous font peu
connus, excepté les Mofcovites, qüi en occupent
quelques parties, & dont les caravanes en traver-
fent tous les ans quelques trajets pour fe rendre à
H Chine. Au refte, on trouvera aux différens articles
de tous les lieux que nous venons d’indiquer
ci-deffuSi les détails qui peuvent être de la compétence
de la géographie - phyfique , - & qu’on
pourra rapprocher au moyen des renvois que nous
Géographie-Phyjique. Tome //.
joindrons exa&ement à ces divers renfeignemens,
que nous Soignerons avec la plus grande attention.
Tableau géographique abrégé de l'AJie.
L‘AJie3 beaucoup plus grande que l ’Europe ,
s’étend, à compter de fes parties les plus occidentales,
depuis le 43e. degré de longitude, juf-
qu’au 200e. , & depuis l’extrémité méridionale de
la prefqu’île de Malaie , touchant prefqu’à la ligne,
jufqu’au cap Swiatoi, fous le 76e. degré de
latitude feptentrionale.
Cette étendue peut avoir mille neuf cents lieues
du fud au nord, & plus de trois mille des côtes
de FAnadolie à celles de la Ruffie d’Afiefur la
grande mer du fud.
VAfie fe trouve au fud fous l’équateur dans le
premier climat d’heure, & s’étend vers le nord
jufqu’au troifième climat de mois > ce qui donne
pour le plus long jour, au fud dou-^e heures, & au
nord trois mois.
U AJie a pour bornes , au nord, la mer Glaciale;
a l’eft, la grande mer du Sud3 au-fud , la mer des
Indes3 à l’oueft, l'Europe 3 la Mer-Noire3 UArchipel
3 la Méditerranée y ViJthme . de. Sue£ 3c la Mer-
Rouge.
Les principales chaînes de montagnes d‘AJie.
font les montagnes d’Arménie, au milieu def-
quelles eftl’Ararat; elles fe continuent jufqu’au
nord de la Perle par le fud de la mer Cafpienne;
les montagnes du Thibet au nord de l’Inde j les
Gatres dans la dire&ion du nord au fud, au milieu
de la prefqu’île en-deçà du Gange.
On peut comprendre fous la dénomination de
prefqu îles*! 19. la partie occidentale de VAJie, appelée
anciennement AJie mineure, 8c actuellement,
au moins en partie, Ânadolie, ainfi que l’Arabie
au fud-oueft. Les autres prefqu’îles font les deux
prefqu’îles de l’Inde, l’une en-deçà, 8c l’autre
au-delà du Gange. La prefqu’île au-delà du Gange
a au fud une autre prefqu’île j c’eft celle de.Malaie
ou Malaca 3 8c au fud-eft celle de Camb/ia; en-
fuite là prefqu’île de Corée au nord-eft de la Chine,
& enfin cefle.de Kamtrckatka au nord-eft de
Y AJie.
Les principaux caps font le cap Rafalgatte au
fud-eft de l’Arabie ; le cap Comorin au fud de la
prefqu’île occidentale de l ’Inde j le cap Remania
au fud de la prefqu’île orientale; le cap Swiatoi—
NoJJ: au nord de Y AJie 3 fous le 154e. degré de longitude.
, Les principales îles font à l’occident, dans la
Méditerranée, Cypre3 Rhodes, &c.
A l’orient, dans la grande mer du Sud, la terre
tf’Yefo, les îles du Japon, dont les principales
.font Niphon, Sikoko 8c Kiujiu. L’île Formojè au fudeft
de la Chine , & l’île de Hainan au fud.... Les
.îles Mariants y affez loin vers l’eft....Au fud, de
l’île Formofe 3 les îles Philippines 3 dont les principales
font Lufon", ayant pour capitale Manille au
L l 111