que des monticules ou dunes compofées d’ un fable
blanc , & qui changent de place au gré des vents.
La végétation y eft prefque.nulle, & les habitans
de la ville dépendent absolument, pour leur fubfîf-
tance, du marché de Bofton.
En s'éloignant de ia pointe du Cap on trouve
des bois de fapins> fur lefquels raccumulation des
fables gagne journellement. Qu’on fe repréfente
des vagues de fables , dont les extrémités infé-
\ rieurès touchent à la mer, 8c dont.les parties élevées
recouvrent les arbres, 8c qui s'avancent lentement
8c conftamment pour engloutir les bois
qu’elles laiffent dans un état de delféchement complet
derrière elles, & l'on aura une idée de ces
effets produits par l ’inondation des fables.
Les îles font nombreufes fur la côte, principalement
dans la baie de Mafia chuffets : plufieurs
d’entr’elîes , fans aucune reffource de culture,
font peuplées de pêcheurs. L ’Etat de Maffachuf-
fe t s , ainfî que tous les pays montueux & fort
arrofés, préfente une grande variété d’afpefts. La
qualité du fol n’eft pas moins variable : elle offre
toutes les nuances, depuis»le plus ftérile jufqu’au
'• plus riche. Les productions du pays font le b lé ,
le feigle, le maïs, l’orge , l’avoine, le chanvre,
le lin, les pommes de terre, les pois, les fèves ,
les pommes, les pêches, les prunes. La proportion
moyenne des produits de la bonne culture,
dans les meilleurs cantons, font de quarante me-
fures d’avoine, de trente ff’orge , de vingt de blé,
de trente de feigle, & de cent de patates par acre.
Les mines de fer font communes dans cet Etat,
•8c quelques-unes font abondantes : on a découvert
auffi des mines de cuivre 8c de plomb, qui
pourront s’exploiter par la fuite.
Rhode- I sland & Providence. L ’Etat de
Rhode-Ifland eft borné au nord & à le ft par
l’Etat de Maftacbuffets j au fud, par l’Océan, &
à l’oueft par l’ Etat de Connefticut.
L’île de Rhode, qui donne le nom à l’Etat, eft
fituée, ainfî qu’ un grand nombre d’autres îles, dans
la grande baie deNaraganferéelle a treize milles de
long fur une largeur moyenne de quatre milles }
ellefe divifeen trois arrondiffemens ; favoir : celui
de Newport 8c ceux de P.ortfmôutk 8c àeMidletown,
La'ïîtüation, le fol 8c lé climat font de cette île
une contrée delxieufe. . On compté que cette île
nourrit trente à quarante mille moutons.
Les trois autres îles remarquables de la baie de
Naraganfetfonz celles de Çf>nnê£îicut, de Prudence
8c de Btqcle-ijland.
Lès terrés de cet Etat font en général plus propres
aux prairies'8< ^ux fruits, qu’à la culturje des
grains. Le commerce, dé$. beftiaux, des fromages
8c du bepfrë occupe furtouq!^ partie qu’on nomme
Naragâtifet-Çontry : la partie du nord-oueft de cet
Etat eft.generalèment ftérile 8c peu habite^’
Les principaux artides d’exportation de,Rhode-
Ifland font les bois, les chevaux, le bétail, le
boeuf falé, îe porc, le poiffon, la volaille, le
beurre, les fromages, la graine de lin 8c les étoffes
de coton.
C onnecticut {Etat de). Il eft borné au nord
par Maffachuffets } à l’eft , par Rhode-Ifland } au
fud, par le détroit qui le fépare de Rhode-Ifland j
à l’oueft, par l’Etat de New-Yorck.
Quoiqu’expofé à différens degrés de chaleur 8c
de froid, 8c par conféquent à des changemens
affez brufques de température, l’Etat de Connecticut
eft très-falubre. Les vents de nord-oueft, qui
régnent fouvent en hiver, font froids 8c glacés j
mais dans cette même faifon l’air eft pur, 8c le
ci eh ferein. La plus grande partie de ce pays ,
coupé de rivières, de montagnes 8c de vallées ,
offre un fol fertile 8c très-fubftantiel. Dans quelques
cantons la terre légère, peu profonde, eft
d’ un très-petit rapport. Le pays produit peu de
froment, mais beaucoup d'orge , d’avoine , de
mais, de lin , de chanvre, des légumes 8c toutes
fortes de fruits j mais les principaux objets de revenus
font les prairies. On a calculé qu’une étendue
donnée des bons prés de Connefticut rend
un profit double d’un efpace de terrain fembla-
b le , cultivé en froment dans les meilleurs cantons
de New-Yorck. Les boeufs, les porcs, les
fromages 8c le beurre de Connefticut font d’une
très-bonne qualité.
On trouve dans cet Etat des mines de cuivre ,
de plomb 8c de zin c , mais qui ne font pas exploi-r
tées : celles de fer , qui font fort abondantes dans
diverfes contrées , font travaillées avec activité..
Les principaux ports de cet Etat font ceux de
New-London 8c de New-Haven. La rade de New-
London , depuis le fanai qui eft à fon entrée, juf-
qu’à la v ille, a trois milles de longueur fur une
largeur moyenne de trois quarts de mille : elle a
partout cinq à fix braffes d’eau 8c un fond de bonne
tenue. Le port de New-Haven eft fort inférieur :
la rade a quatre milles de long, mais très-peu de
profondeur.
Etats-Unis du centre.
III. Ces Etats comprennent :
New-Yorck.
New-Jèrfey.
Penfilvanie.
Delaware.
Ohio nord-oueft.
New-Yorck:. Cet Etat eft borné au fud-eft par
l’Océan } à l’ eft, par le Connefticut, Maffachuffets
8c Vermontj au nord, par le Canada}au nord-
oueft, par le Saint-Laurent 8c les lacs Erié 8c
Ontario}, au fud-oueft 8c au fud, par la Penfilvanie
8c New-Jerfey.
La rivière d ‘Hudfon.eft une des plus grandes 8c
des plus belles des Etats-Unis c elle prend naif-
fance dans les montagnes qui féparent le lac Û11-
tario du lac Champlain} elle coule d’abord au
fud-eft, paffe à fix milles du lac Georges} elle reçoit
la Socondaga, puis la Mohawk, 8c fe dirige
enfuite prefque uniformément vers le fud, jufqu’à
la mer, ou elle fe jette dans la baie de New-
Yorck. Sa longueur totale eft de deux cent cin-
quante^milles ; elle n’éprouve de chutes qu’entre
le lac Georges 8c Albany. Dans ce trajet, qui eft
de cinquante-cinq milles, elle eft navigable pour
les bateaux, au moyen de deux portages d’un demi-
mille chacun. Le lit' de cette belle rivière eft un
canal uniformément large 8c profond , creufé fui-
vanc une direftion régulière,au milieu de rochers
élevés à travers meme des chaînes de montagnes,
8c dont le niveau, fenfiblement égal, permet à la
marée de remonter au deffus d’Albany, c’eft-à-
dire, à plus de cent foixante milles de la mer. Les
floops de quatre-vingts tonneaux naviguent juf-
que-là, 8c les vaiffeaux de toute grandeur parcourent
ce canal dans un efpace - dé cent trente
milles. Il eft aifé de voir de quel avantage cette
rivière peut devenir par la communication qui en
peut réfulter aveçjes lacs. On ouvre actuellement
un canal qui pourra par la fuite établir une navi- ■
gation entre cette rivière 8c le lac Champlain par
Somhbay. On pêche abondamment, dans la rivière
d’Hudfon, une grande variété de bons poiffens.
La Savanak prend fa fouree dans les montagnes
entre le fleuve Saint-Laurent 8c le lac Champlain,
où elle va fe jeter en paffant par Platsbourg. On
y trouve le faumon, le brochet 8c la truite en
abondance.
Black-River prend fa fouree dans le voifinage de
Canada-Creek, qui fe jette dans la Mohawk. Cette
rivière, qui reçoit les bateaux depuis le fleuve
Saint- Laurent jufqu’à fa fécondé cafcade, dans
un efpace de foixante milles, eft furtout remarquable,
en ce quelle eft la feule navigable d’entre
celles qui prennent leur fouree dans les Etats-Unis,
8c qui fe jettent dans ce grand fleuve. Cette cir-
conftance doit finguliérement favorifer les établif-
femens qui fe font maintenant fur les bords de
cette rivière.
La rivière d’ Onondago fort du lac Oneida, 8c
coule vers l’oueft, jufqu’ à Ofwego, fur le lac Ontario
: à un portage près les bateaux naviguent
d’un lac à l’autre , 8c remontent par Vood- Creeck,
jufqu’auprès du fort Stanwix. De ce fort, au moyen
d ’un portage d’un mille, on peut communiquer
à la Mohawk.
La rivière de Mohawk prend fa fouree à huit
milles de Black-River. Après un cours de vingt
milles vers le fu d , elle change de direftion au
fort Stanwix, 8c coule l’efpace de cent dix milles
à l’eft, jufqu’à la rivière d’Hudfon. Les denrées
qui defeendent par la Mohawk à Sheneftady fe
tranfportent enfuite par terre l’efpace de ieize
milles, jufqu’à Albany. Excepté une chute à cin-
quante-fix milles au deffus de Sheneftady, 8c qui
oblige à un portage d’un mille, la Mohawk eft
navigable depuis cette ville jufqu’à fa fouree. A
la diftance de trois milles de la rivière d’Hudfon,
elle éprouve une catarafte q u i, par fa hauteur 8c
la grande maffe de fes eaux, préfente un fpeftacle
impofant. Ondoit rendre praticable par des éclufes
la navigation, depuis Sheneftady jufqu’aux lacs
Ontario 8c Seneca. Au moyen de cette opération ,
une étendue de mille milles de rivages, fins ÿ
comprendre les lacs, pourra être arrofée par des
canaux navigables, 8c les établiffemens qui fe formeront
dans ces contrées trouveront tentes les
facilités pour le débit avantageux de leurs denrées.
La Delaware fort du lac Ufta-Yantho, coule
au fud-oueft, puis au fud-eft, en féparant l ’Etat
de New-Yorck de la Penfilvanie, 8c enfin ce d e r nier
Etat de celui de New-Jerfey, jufqu’ à fon
embouchure dans la baie qui porte fon nom.
La Sufquehanna, navigable pour les bateaux dans
tout fon cours, fort du lac Otfego, 8c fe dirige
dans le fud-ouelt} elle coupe trois fois la ligne qui
fépare la Penfilvanie de Nc.w-Yorck, 8c, immédiatement
après avoir quitté cet Etat, elle reçoit
la rivière de Tyoga : celle-ci, qui peut fe remonter
par les bateaux à cinquante milles, prend fa
fouree dans les Alleganys, fous le 42e. degré.
La Seneca prend fa fouree dans le canton de ce
nom} elle coule vers l’oueft, reçoit les eaux des
lacs Seneca 8c Cayuga, 8c enfin finit par fe réunir
à la rivière à3 Onondago.
On trouve enfin dans le comté d’Orange, au
nord des montagnes, une étendue de prairies
unies^d’enviroiT\cinquante mille acres, qui font
inondées annuellement pendant plufieurs mois. On
croit qu’ une foible dépenfe fuffiroit pour rendre
à la culture cette étendue confidérable de bons
terrains. .
Cet Etat comprend trois îles confidérabîes }
favoir : Yorck-Jjland ou Mahatan, Staten-JJland 8c
Long-Ijland. La première, fituée d’ans 1a rivière
d’Hudfon, près de fon embouchure, eft féparée
du continent par un bras de cette rivière, qui
prend le nom d’ Eaft-River j elle a quinze milles
de longueur fur une largeur qui eft à peine d’ un
mille.
La fécondé eft fituée à neuf milles au Tud de la
ville de N ew -Yo rck : elle a dix-huit milles de
longueur fur une largeur .moyenne de fix à fe.pt
milles} elle eft affez montueufe, 8c renferme près
de quatre mille habitans.
Long-ljland eft fituée parallèlement à la côte de
Connefticut} elle a cent quarante milles de long
fur dix de largeur moyenne. Toute la partie du
fud de rïle eft un pays plat, 8c le voifinage de la
, mer eft garni de marais falans} la partie du nord
! eft inégale 8c montueufe : on cultive les grains 8c
les fruits dans celle-ci, 8c l’on s’attache auffi aux
prairies 8c aux pâturages dans l’une 8c l’autre.
Il y a dans lé centre de l’île une étendue de
bois 8c de bruyères, qui fert de retraite à un
nombre infini de daims 8c d’ autres bêtes fauves.