
on àÿpëHë Tété, dâ'rô h partie haut? ,1e tertre pendant
lèqirél il né pleut yès'i fà'ns s’inquiéter fi c’eft
hendatft qu’il gèle ou qu’il fait plus froid , & par
îâ mérite incbnfequencë on y appelle hiver lè fertis
pendant lëqtiel il pleut, quoique le folëîi y fïiivë
aîofs fbn côtïis dans cet 'hémifphèré.
L’ ërë cOnnrtéttcè eh mai darts la partie haute,
& c’ëft alots qu'on èft près de l’entrée de l’hiver
dans la patrie baffe : il dure jufqu’en novembre
dknS là prémiërè, & dans la féconde c’eft"alors
que ceflfent les garnir ou brumes, & q u e fe diflipént
1 obfcùrh1© & ce ridëau de nuagës, qui cacboit
le foleil & y faifoit l’hiver. Cèttëfàrfon dé féré
commente én décembre dans la partie haute-, &
c ’eft alOrs qufe le folëil, dégagé de l’ obfcurké,
communique faxhaléur à la terre darrsd’aürrè 'partie.
Ainfi quand la partie haute a l’hivér, la'baffe
â fon é té , & réciproquement fans qu’il ÿ ait en-
tr’ellës d’autres dïftàUcèS inter médiat rës que l’ëf-
pàcè de tertre qu’il faut pour monteraux ‘pinacles
du globe.
Il éft à remarquer que , dans ces contrées où
xâ chaleür éftfî raible qtfon peut rnêtnè regarder
la température comme1 étant à certains degrés de
gelée, les récoltes y parviennent à la maturité
convenable par l’effet même de ces gelées , qui
füppléent en quelque forte au peu de force des
rayons folàîrés, & complètent airrfi-la rèprodùC-
tion. Mais cet objet fera traite ailleurs : fuivons
éë qUe iiouS aVorts à dire fur les tènipéiaturès.
L ’été eft diftingué de l ’hiver danscesxontrées-,
én ce que c ’eft dans cette première faifon que les
récoltes arrivent au derniér degré de maturité,
quoique ce foit alors -qu’il gêlë, & que le froid |
fait lë plus confiant. D’ailleurs, le ciel y eft clair,
& le foleil y eft découvert j & il n’eft pas Ordinaire
qu’il pleuve ou qu’ il gèle. Lés vents n’yffont
pas pour lors d’une certaine violence, & ceux
qui y régnent fouïRent modérément de la partie
dè la côte occidentale , tenant un peu du fud.
C ’ eft tdut le contraire en hivér : le ciel y éft couvert
de nuages, & lés jours y font fombrês. Les
gelées ceffent d’avoir lieu, & le'froid, fans y être
d’une cerraihe force, devient plus pénible, en-Ce
qu’il fait fentir aux corps orgànifës l’humidité des
givrés qui fôntffort fréqUens. Ces brouillards froids
& chargés de1 givrés tombent quelquefois-ën affez
gros floccOris oa en pouflière trèS-fine, qui pénètrent
par lés iffues les plus petites. Quelquefois il
grêle, il pleut, il .tonné f ie vent faufile de diffé-
fens côtés fans qu’on puiffe s’ attendre à l’un ou
à l’autre de ces météores. Les vents font fort
variables , & viennent ordinairement de terre }
ceux qui viennent-Hé la mer ceffent tOtalemènt.
Les pluies font abondantes : il n'eft pas rare de
voir'pleuvoir & ‘grêler en même tërtïs, de force
que les gouttes d’eau fe trbuveht mêlée s^âvec lia
' C ’ëft'une règle générale, qdefotites les fors
que les' gelées ce ffent de Ux j ou rs ë iré ré , il pleut
imméoha tement i & aiïffrtôt que la pluie cëffê la
gelée rèprénd : ceci reffemble un peu à nos gelées
blanches-, qui font très'-fouvent fui vies de pluies
plus èu moins abondâmés. LOrfque l’hiver tend
vers fa fin, les pluies font auffi interrompues pen*
dant quelque tems-, &- auffi tôt il gèle j de forte
que les plùiès & les gelées fe fuccèdënt alternativement.
11 eft même rate qu’ il ffe paffe un jour fans
gelée plus oU moins fôrte , ou fans 'pluie & neige*
ou fans grêle. On voit donc ici plus rha’nifëftemënt
qu’ën toute autre partie du globe, l’ agitationxon-
tinuelle des -ca U fes météoriques occafionnées par
les fréquëns changérriens qui ont lieu lrmfque les
pluies ceffent, 8c que la température paffe a l’extrémité
oppoféè* 'qui eft la gelée. Les vents de
terré ceflfent pour lots., & font plate à ceux de la
côte, qui fuccèdèht & dominent en pénétrant
jüfqu’aux terres hautes : on voit «par-là que les
vents'font affez' régulièrement à l ’ordre des faifon s
que nous venons d’indiquèr.
Gès différent-états detempêrac urès: va ri en t • très*-
peu -dans les différentes1 heures du jou r, foit en
hiver, foit ëh été. Arniï la température ne varie
que d?un quart ou d'un «tiers dé degré depuis fix
heures du mâtin jüfqü’à deux ‘heures1 après midi,
ou depuis cette dernière heureijirfqü’ à onze-heures
du foi:r : rarement il fé trouve un-dèmi-degré dê
différence. Urte fuite d’obferVâtions faites1‘pendant
fix arts environ , depuis novembre 175$, juf-
qu'aU mois d’août 1764, a prouvé cette unifor-
mité , farts qu’ il y ait plus de différence dans unê
anriée qüe darts l’aut-re. 1
f L’hiver commence en décembre, comme on l’a
dit. La chaleur y èft de S^ p degrés & demi dans
les chambres ou pièces habitables. Le thermomètre,
expofe a i air, mais à-l’ ombre, marque 5 à 4
degrés. Par-pièces habitables on doit entendre
| celles qui font garnies de vitres ou de toiles-y qui
i en intérceptent la eommunicacion avec l’air extérieur.
Cette températurë dure jufqu’ en avril, &
! l’été commence avéc les gélées, comme on l’a
vu. Le point le plus ordinaire où fe fixe alors le
thermomètre expofé à Pair, éft celui dè la congélation
: il baiffe tout au plus de 3 degrés pendant
la -gelée 5 tuais dans les appartemens il fe
maintient jüfqü’ à 8 ou 8«& dëfni, fans qu’il y ait
du feu poür les'ëchaüffér. Gés degrés- de froid ne
font pas xonfidérables, à la vérité j mais comme
ils font prëfqtïe continuels & qu’il y a peu d’in-
tefvalie de Pété à l'hiv er, il en réfulte que les
gelées perfévërent dans tous les lieux où le foleil
ne projette pas fes rayons. Auffi n’efP-il pas fur-
prenartc que le thermomètre y fo it quinze à vingt
jours-au terme -de la congélation, & à l’iriftant
què la liqueur monte on në fent la gelée interrompue
que pour avoirde laipluiè, ainfi que nous
Pavons dit.
En- comparant eërte température avec celle de
la Loirîfiane, on y trouve une différence frap-
pimte,qtfe-n'oas' croyons devoir indiquer ici rapidement.
D’un c ô té , il n’y a de différence entre
l ’hiver & l’été que de 9 degrés, qui commencent
à 3 degrés au deffous de la congélation, & qui fe j
terminent à 6 degrés au définis j de 1 autre, il y a
41 degrés un quart, Depuis 7 degrés demi plus
bas que le terme de la congélation, jufqurà 3-3 dej- ]
grés un quart au deffus : outre cela , à la Loivifiane !
l’hiver eft interrompu par des jours -de. chaleur, :
& la différence y eft de y-degrés :& .demide gelée,
à 21 degrés & demi de chaleur ; au lieu que, dans
la partie haute du Pérou, l'hiver eft interrompu
par des -jours de froid & de gelée quoique
l’été le foit également par des jours de neige' &
de pluie, la différerrce, prife à.la rigueur, y eft à
peine de 4 -à-5 degrés, & ne confifte que dans la
nature du froid, dont l'un eft fec ,-& l autre humide.
Il eft à remarquer que l’été arrive, dans la partie
haute du Pérou, les mêmes mois qu'en Europe5
car il commence en mai, & finit en /Octobre ou-en
novembre, contre ce qui devroit être ifi cette
faifon fuivoit l’ordre déterminé par la plus grande
proximité où le foleil s avance-du zénith}.mais il
ne fuit pas cet ordre dans ces -contréps : il faut
■ feulement que le foleil foit découvert & dégagé
de tout nuage, & qu’ il échauffe ia terre pa^r i activité
des rayons qu’il y projette. O r , ceci n arrive
que dans les mois défignés, & non danS/d autres.
-Dire que'le foleil échauffe ici la terre, ce fero.it
une elpèce de contradiétion ave exe que nous avons
vu concernant les froids qu’on éprouve alors dans
ce climat; mais cette contradiction_n eft qu apparente.
En effet, le foleil y ichauffe la terre en
é té , & c ’eft lorfqu’ il-échauffe que les gelccs tout
les plus fortes. Cet été -àc -ces .chaleurs n.ont .pas
lieu'lorfque le foleil parcourt les iix fignes de I he-
mifphère aultral, comme nous l’avons ,dit, mais
ceux de 4’hémifphèré feptentrional, & lorfqu il
eft le plus éloigné du zénith.
On y appelle ordinairement fo,leil depunas.celui
■ dont on reçoit l’impr-efiion pendant les*moisd été.
Tous ceux qui ont fejourné dans ce pays.favent
que, qtiartd-le foleil y donne..en plein, 11 y eft fi
chaud qu’on «-ne peut en foutenir l’impreflion, 6c .
qu'il y caufe les plus fortes douleurs-de tête &
autres fâcheux accidens : il y a tant-deforce, qu il
paroît y faire infiniment plus d’impreftlon que dans
4es pays qui font naturellement chauds. En gene-
•ral, on dit que le folèil y brûle, &que U ombre y gele.
»On a plufieurs fois éprouvé qu’en fe tenant dans
un efpace fermé des quatre côtés, à une heur-
après midi, & à deux pieds hors de la ligne.de
l’ombre, il étoit impoffible de foutenir la chaieur,
'tandis.qu’avancé à deux pieds dans l’ombre , on
femoit un froid infupportable. La caufe de xes
phénomènes eft, fuivant toutes les apparences,
i'extrême fubtilité de l’air, qui ne peut conferver
-les particules ignées, réfléchies dans la partie
•éclairée par le-foleil, au lieu que la partie où ii
vne donne pas eft véritablement une ombre , relativetnent
à la température, tandis que l’autre fembl^
être une fournaife : de là vient que.la terre per,d(,
auflitôt que le foleil fe cache, la chaleur qu’ej^e
.av.odtcontraâée le jour; laquelle n’y*;,ft.quf ÇOfpnje
axcidentelle.A EinÜant il y g è le , parce que :l’at-
mofphèré, par fa rareté, .n’y retient pas fqrtemeqt
les partipules igaées , co:rune dans les par-çies f e la
teEte où l'air a pius.de denfité. ,■
Il en eft tout aiuremenfen hiver '• le ciel y;-,eft
co.uv.ert de nuages , plus ou moins épais 5 le foleil
n’y paroît que peu d’heures ; U s vents fouffiept
avec force , font fort variables : on a des pluies
preique journalières, & eu général accp.m.Pfg.Uêfs
de tonnerre. A . Feutrée de cette fajCop qui tieut
ici Heu de l’automne,.le froid , même fans ge.lée,
eft plus fenfible, ^parce qu’il pénètre d,ayantage>>
& que le foleil n’échauffe pas j’atmofphère. Mais
entre toutes lesxhofes qui y diftinguent les deu^
faifons, c’eft particuliérement la végétation, qui
fuit fes progrès, comme en Europe, depuis novembre
jufqu’en avril} car c’eft alors ,que les fe-
mences & lesplantes fe renouvellent : vient enfuite
l’é té , depuis.mai.jufqu’en .oéfobre, intervalle pendant
lequel toutoft fec & aride : de là réfulçe çette
fingularité, que les. faifons font oppofées à l’ordrp
régulier du cours du foleil, & déterminées par
les effets & les circonftanees,accidentelles .qui aç-
xompagnent ce-Co:.rs, & à la fuite jdefquelles ja
nature travaille à Ja reprôdu&ipn .générale des
végétaux , comme nous le ferons voir par ja
fuite.
Des différentes températures de la partie fiaute de
V Amérique méridionale j effets qu elles produisent j
caufe s de ce.qu.on obferv.e de contraire à l'ordre
général des auprès .parties fe globe.
Lés .températuresme font pas. égales, d-ans.la partie
élevée; de Y Amérique méridionale : elles, ont par p
variées, fuivant Je .niveau ■ & la djfpofftiondes te,ç-
rains. Pr.opoTtionneJle.rofcnt à ees.njveaux-^ à ,çe^
hauteurs y les gelées y font plus conft.antes eu dtd*
des.neiges , ainfi que les .gelées, plus communes
en hiver. Mais plus on .defeend , plus la température
eft chaude, & moins les. froids font conftans.
Ces vaftes profondeurs, qu’on y appelle avec rai-
fon quebradas , ,& au fond defquelJes coulent les
eaux, font Les ..parties de la furfaçe de la.terre où
l’on retrouve .tous.les phénomènes généraux de la
zone torride. D’-abctrd l’air y a plusde dëpfijté ,qup
dans les.autrts contrées :fup.e.rficiejles plus eleyées :
la chaleur du foleil s’ y accumule plus, abondamment
que dans les parties où l’ air eft plus léger &
plus .rare, & l ’abri .des vaftes bordures que forment
ces profondeurs contribue à multiplier la
force des réverbérations. Il réfulte de ces deux
caufes, que Ja chaleur y eft très-confidérable } ce
que ces vallées font affez connoître dans toutes
leurs productions.
La quebrada d’ Ifcuchaça, .dont nous avons déjà
LU z