
près-de Gmunden j d’autres, du midi au nord, & *
c e font les montagnes de granit qui fe prolongent
de Krems, en pafiant par Lintz jufqu'à Paffaw , &
qui s'étendent même dans la Bavière. Les montagnes
de pierre de fable & de brèche ne tiennent
point de dire&ion régulière. On peut dire la même
chofe des montagnes fecondaires d'ardoife, de
Charbon de terre & de marne.-
Les montagnes calcaires font toutes pelées ;
celles de granit font couvertes de bois. La pierre
Calcaire y eft compacte, & fe laiffe polir comme
le marbre‘5 de forte qu'on l’emploie pour les plus
beaux bâtimens. Le Trauenftein, la plus haute
montagne du pays, eft en grande partie compofée
de marbre qui contient beaucoup de pétrifications.
En général, toutes les montagnes calcaires de ce
pays en font amplement fournies.
Les montagnes qui vont depuis Krems jufqu’aux.
confins de la Bohême contiennent un granit gris,
ordinairement d’un grain affez fin. Du côté de
Lambach il y a des maffes de porphyre groflier.
On appelle cette pierre pierre a paille ( jlrohftcine) ,
parce que le feldfpath qui s'y trouve, ayant été
décompofé, reffemble à des brins de paille incruf-
tés dans la pierre.
Les lacs de l 'Autriche fupérieure font ceux de
Traun, d’Eben, de Wolfgang, de Rammer & de
Hallftadt > ils portent tous bateau , Sc fervent aux
tranfports des denrées du pays. Je traiterai de la
formation de leurs .baflins à l'article général des
Lacs.
AUTRUCHE. Cet animal bipède fe trouve
dans T Afie j mais fa vraie patrie eft l'Afrique. Les
autruches habitent par préférence les lieux les plus
folitaires & les plus arides, & où il ne pleut jamais
j elles fe réunifient dans ces déferts en troupes
nombreufes. La race de Y autruche n'eft pas
moins pure qu’elle eft ancienne j elle a fu fe con-
ferver pendant une longue fuite de fiècles, toujours
dans la même terre, fans altération î en forte
u’elle eft dans les oifeaux , comme l'éléphant
ans les quadrupèdes, une efpèce entièrement
îfo lé e , & diftinguée de toutes les autres par des
Caractères aufli fFappàns qu'invariables.
Les autruches, quoiqunabitanres des déferts de
l ’Afrique 8c de l’Ethiopie, ne font point d'un naturel
u fauvage qu’ on ne puifle les apprivoifer ai-
fément, furtout lorfqu’elies font jeunes. On en
prend tous les ans un grand nombre, quon apporte
au Cap de Bonne-Efpérance : alors elles
font de La groffeur d'une oie : on les y élève en
les nourriffant de feuilles de laitue hachées & de
mie depain. Les habitans de Daru & de Libye en
nourriflent des troupeaux, dont ils tirent fans j
douce ces plumes de la première qualité, qui ne
fe prennent que fur les autruches' vivantes ; elles I
s'apprivoifem même fans qu’on y mette de foin. I
On voit des efpèces de bipèdes au Pérou & à j
Surinam, qu’on a nommées improprement autru- j
ckes <f Occident ; elles font plus petites que les
autruches d’Afrique : c ’eft le thouyou. On tire les
plumes <¥ autruche de Barbarie, d’Egypte, deSayde
& d'Alep, par la voie de Maifeille.
A U V ERG N E , grande & belle province de
France, qui occupe une partie des montagnes du
centre de cet Empire. L ‘Auvergne peut fe divifer
naturellement en haute & baffe : cette dernière fe
nomme communément.Limagne ; elle forme une
longue & large plaine, au milieu de laquelle coule
l ’Ailier. La montagne qui borde la Limagne à
l’oueft eft la Haute-Auvergne. Cette dernière n’eft,
à proprement parler, qu’un cordon de montagnes
qui fe lie1 avec celles du Gevaudan aü midi : ce
cordon correfpond à une femblable chaîne qu'offre
le Forez à l'orient de la Limagne.
La Haute 8c la Bajfe-Auvergne different entr'elles,
non-feulement par la Formé & la dilbofmon de
leur fo l, mais encore par la nature de ce fol &
par la température qu'on y éprouve. Ces deux
pays , quoique contigus l ’un à l'autre, offrent des
climars très-différens : la BaJfe-Auvergne eft une
plaine fort chaude, qui produit de bons fruits,
du vin dont la qualité eft affez bonne, de beaux
chanvres & de bons fromens i h Haute-Auvergne eft
dans un climat pltîs froid , qui ne produit que du
feigle, de l'avoine 8c des pâturages fort abondans
pour les befiiaux, qu'on y entretient & qu'on y
élève feulement pendant quatre mois de l'été. On
donne à cette province environ quarante lieues
du nord au fud , & trente de l’eft à l’oueft.
Haut e -Auvergne.
La Haute-Auvergne comprend un peu plus de la
moitié de la province : fa plus grande longueur du
nord au fud s'étend depuis le Puy-de-Verrièses
jufqu'à la ville de Chaudes-Aigues ou jufqu'à celle
de Maurs, 8c l'on compte dans fa plus grande largeur
quinze à dix-huit lieues de l'eft à l'oueft, depuis
la Margeride jufqu'à Monvert ou Bort.
L'élévation du fol de la Haute-Auvergne, fa nature
graniteufe, en font un climat froid dans une
province qu'on compte parmi les provinces méridionales
de la France. J’ajouterois même que la
nature volcanique d'un grand nombre des fommets
de la Haute-Auvergne, où les produits du feii re-
pofent fur les granits, a contribué de même à les
rendre plus froids.
Pour fe former une idée de la Haute-Auvergne ,
il faut s’imaginer un maflîf de granit fort éle vé ,
ui s'étend du nord au fud, qui offre une plaine
ont la pente eft fort douce à Poueft, & qui fe
précipite fort rapidement à l’e ft, dans une large
plaine fort baffe 5 que l’on imagine une rangée de
cônes tronqués fur cette plaine é le vé e , qui fe
diftribue à droite & à gauche du Puy-de-Dôme.
Plus loin, au fud-oueft, un groupe de montagnes
encore plus élevées que les précédentes d’environ
deux ou trois cents toifes : ce groupe forme les
monts Dor. En-fuite, après ia continuation du
même maffîf & de la même plaine haute, on trou ve
deux autres groupes qui forment les montagnes
de Salers & du Cantal. Que l’ on fuppofe enfuite
que de ces maftifs on defcende à l'oueft & au fud
par une pente douce, prolongée vers les frontières^
du LimoJïn , du Rouet gue & du Querci„ 8c
qu'au contraire la pente fait très .rapide à l'eft , &
prefqu à pic dans la ..Bajfe-Auvergne, on aura pour
lors la forme générale des diverfes parties de la
Haute 7 Auvergne.
Cette large chaîne, eft bordée des deux côtés
par des vallées parallèles à fon axe : celle qui règne
a .llelt eft, comme nous l'avons d it, .la Limagne,
■ qui eft la vallée de l'Aliier. Le paffage de la plaine
haute à Ja plaine baffe ^eft brufque 8c rapide, fur-
tout vis-à-vis le Puy-de-Dôme, au lieu que de
l ’autre co té , à l’oueft , il eft plus doux , car la
penre qui conduit dans la plaine de la Sioule eft
infepfîple. L’élévation de la plaine haute fur le
fond de la Limagne eft de deux cent cinquante
toifes , fans compter les cônes tronqués volcaniques
, élevés fur cette bafe à la hauteur de cent
cinquante , 8c même de deux cent cinquante
toiles.
Dans le groupe des monts Dor , les montagnes
font liées par leur bafe, & fe détachent par des
fommets plus ou moins élevés. On trouve dans ce ;
groupe l’origine de plufieurs vallées confidéra- ;
blés , donc les eaux coulent vers tous les points ;
de l'horizon , & qui abôutiffent définitivement j
dans la Sioule, dans la Dordogne & dans l'Aliier. ;
Les vallées qui vont dans celle de la Sioule font ]
celjes du Sioulet & de Roçheforc, qui font toutes ]
dirigées du fud au nord.
La vallée du_Mont-Dor, qui eft celle de Ja Dor- ;
cogn e , eft dirigée d'abord du fud au nord, puis ;
de l’eft à l’oueft, 8c enfin.du nord au fud, puis à
1 oueft. C'eft alors que cette rivière reçoit toutes
les vallées, qui defeendent des monts Dor directement
vers l’oueft : les principales font celles de
là Tour d'Auvergne & de Pont-Vieux.
- continuant à fuivre le contour des monts
Dor m ori trouve au fud les vallées de la Valcine i
& de Ja Valciniière j mais elles courent peu dans
le maffif des (grandes montagnes , car èiies tournent
affez promptement à l’eft pour fe réunir à
celles qui.occupent cette région.
. C ’eft fur ce revers que l’ on trouve les-vallées
de Beffe, de Champey , de Lav-aur, lefquelles fe
prolongent jufqu’à l’Aliier j elfes ont d’abord une
chute fort rapide j enfui te leur pente Vadoucit à
mefure que leurs bords s’abaiffent, & que du
maffvf des granits elles gagnent celui des couches
horizontales calcaires.
C ’-eft-en fuivant ces vallées de l ’eft qu'on paffè
lapidement d'un climat froid dans une plaine fort
chaude , & c'eft dans ce trajet qu’un naturalifte
trouve des maffifs 4e .différons ordres, àppartenans
à des époques marquées & fucceffîves, 8c
dont l’étude mérite fon attention.
Si l’on revient maintenant à la bafe des monts.
D o r , aux environs 4e Beffe, 8c qu'on la fuivie
au fud & à l'oueft , on trouve toujours une plainp
haute , totalement à découvert au nord 8c à
l'oueft. M y a quelques vallées étroites qui ver-
fent leurs eaux dans la Dordogne : telle eft
celle de Saint-Thomas. Les vallées à l'eft font
plus riches & plus peuplées; Les principales font
celles d’ Iffoire, de Saint- Germaiw-Lambroude
Bielle, de Bafïignat, de Cherlu j elles font profondes
& étroites,, toutes taillées dans les granits.
8c dans les fohsftes. Vers leur partie inferieure
elles participent de la Limagne , de fa température
, de fon fol calcaire :: aufli leurs productions
font-elles à peu près les mêmes.
Nous avons déjà dit qu'au-delà de cette plaine
haute, au fud , font les montagnes du Cantal 6c
de Salers, établies toujours fur la même bafe. Les
vallées qui descendent des montagnes de Salers
font toutes dirigées vers l’oueft : ce font d ’abord
celles d'Hauferre & de Falgoux j en fui te viennent
celles de Fontanges , de Saint-Paul , de Saim^-
Camant & de Tournemire, qui verfent leurs eaux
dans la Dordogne» Les deux premières de.ces vallées
font fort étroites & froides : les autres font
plus agréables j leur pente eft plus douce 5 Ja température
y eft moins froide : c'eft à leur extrémité
inferieure que font fituées les petites villes de
Mauriac, de Pleaux & de Saint-Martin^de-Val-
meroux.
En tournant ces montagnes au midi, l’on trouve
les belles vallées de Marmanhac & de Joxdane ,
qui gagnent, par une pente adoucie» les larges,
plaines arrofées par les rivières qui débouchent
rapidement de ces vallées :ces plaines font ocu*-
vertes de belles prairies. L ’on ne trouve rien ni
au fud ni à l’eft, parce que les montagnes de Salers
font bornées de ce côté par 1e groupe des
montagnes du Cantal.
Mais en s ’avançant vers - le nord , on y trouve
les vallées de Die ne, de Cheylade 8c d'Apchon ,
qui defeendent du revers du Puy-Mary; elles ferat
larges dès leur origine : celle de Diene tourne
vers le nord-eft pour porter fes eaux dans la Bajfe-
Auvergne $ les deux autres au contraire verfent
leurs eaux dans la Dordogne, près Saint-Thomas.
Le groupe des montagnes du Cantal eft affis à
l'extrémité de la plaine haute don; nous avons
parlé, & au fud-eft des montagnes de Salers , car
ces deux groupes fe bornent réciproquement j ils
ne font féparés que par une vallée qui eft dirigée
du nord-eft au fud. La vallée de Cère defeend
rapidement entre des collines élevées qui la ref-
ferrent d’abord » mais à mefure qu’on s'éloigne
du pied des montagnes, la vallée s’élargit, & les
collines s'abaiffent en formant les plaines d'Yoîlec
& d’Arpajon. Il n'en eft pas de même de celles de
Reylhet & de Brifons, qui offrent d’abord des