
menfe de pierre calcaire , qui a trente milles de
circuit : fon flanc oriental eft rempli de coquilles
prefque jufqu’au Commet 3 compilé de menus débris.
On y trouve aufli du. marbre blanc & gris,
une ardoife mince près d’ Ingle tondu tripoli, un
peu de mine de plomb : telle eft cette chaîne vers
Ton extrémité. Plus loin , dans le fud, les hauteurs
rie l*eft font compoÉ^s de craie, & celles ide
l'oueft, telles, que les montagnes ;de Mendip en
.Sornmerfetshire y font entièrement-calcaires.
Le granit commence ià fe;mant,ret À IDairtmoor
en Devônshire^ &'On le trouve fans interruption !
jufqu’au fond du comté de .GomouaiHe , -où il
prend di ver fes couleurs; c 'e lt le granit v e r t, -le
granit rouge-ou granit oriental * leblanc, le; jaune, j
le bleuâtre , ou granit nuancé. Fr<ès duLiÊvrd & :
.du Mullion font des blocs de ferpentine ik de
Jftéatite.
Le granit abonde dans les montagnes de la principauté
de Galles., ainfi que les grandes malles de
quartz & de ferpentine. On a trouvé une grande1
r.effemblance entre les fubftances de celles de
WtckLovf' .en I r la n d e d ’où on .a conclu que ces
deux contrées ont été jointes {autrefois , tandis
qu'à Tell de. T Angleterre , la pierre .calcaire remplace
la^cKaie».Laacôte versée pays de Galles offre
le granit & lès autres roches de l'ancienne terre.
LeWrekin, à dix milles environ à Peft de Shrewf-
bury , renferme pour principaux matériaux , un
caillou rougeâtre., .force de pécroftlexy un grès
filiceux, lebaftâte, & mneefpèce de granit. La
grande mine de oharbon de Coiebrook -iDale a
pour bafe une argile .endurcie , tandis que cette]
auprès de Briftol-îe trouve mêlée àune pierre-de
taille noire, & même la .pierre de taille calcaire j
ue l'on trouve au voifinage de Batbj eft Tarde]
e plufieurs veines de charbon. .-Les hauteurs- de]
Malvern , au fud - oueft .de Worceftershire, qui;
s’étendent enviromdix.milles nord fud , offrent
plufieurs roches,granitiques, despétrofilex,& de
l ’ardoile.
On peut juger, .d'après tous ces détails, quels j
font les principaux matériaux .qui .entrent dans la :
compofition des montagnes de l’Angleterre , Tui-
vant leurs différentes pofitions. Ce fujet médite la
plus grande attention de la part des naturaliftes
obfervateurs.
ïV . 'Des. forêts.
Il n’y a guère en Angleterre que quatre princi- :
pales forêts , qui font .peuplées a un certain point
de grands arbres : ce font celles de Dean en Glo-
ceftershire, de Shervood en Nottingharnshire, de
Windfor en Berkshire , & la, Nouvelle-Forêt en :
Hampshire. Outre ces principales forêts, un grand j
nombre de diftriéts en confervent la dénomination
, eq joignant à leurs noms celui de Foreft ou !
de Chajfe : tels font Dartmoor-Foreft en Devonf-
hire, Énfield-ChafTe en tyliddlefex, les forêts de :
tWitham, d’Epping, 8c celle d’Henault en Effexj,
celles d eSacy , de Wittleborough, de Rocking-
ham en Northamptonsfore, Peak-Foreft en Der-
byshire, Malvern-Ghaffe, & WiuerForeft en W or-
ceftershire, Cannock-Chaffe & Neidwood-Foreft
en Staffordshire, i&c.
J'obferverai ici .que ,, .dans cè myaume, une forêt
n’a pas quelquefois l ’ombre d’unfeul grand
arbre ; que, au moins affez fou.vent, ne préfente-
t-eile que quelques chênes -rares .& flétris : on y
donne même ce nom aux landes & aux bruyères
des montagnes.
-V. Elone de la Grande-Bretagne.
Parmi les nombreufes efpèces des végétaux in-
digènes de l'Angleterre-, à peine en e ft il une propre
à alimenter Yhomme-ou à le vêcir. Les'pluies
fréquentes, les vents.froids & impétueux, la petite
portion de chaleur quelle foleilaccorde à ce
pays^ le privent de ces précieux végétaux qui „
Tous-des climats tempérés & fous les Tropiques ,
s'offrent avec une précieufe abondance pour fa-
tisfaireles befoins des peuples quTles habitent..
La, verdure éternelle qui revêt les plaines & les
collines de cette -île , fertile en gras herbages &
en plantes légumineufes, prouve combien elle eft
propre aux quadrupèdes ruminans, & l'on fait effectivement
que fes anciennes forêts abondoienc
en cerfs & en daims, comme aujourd’hui Tes campagnes
abondent en bêtes à laine & en gros bétail.
Cette apparente intention de la nature, qui
refüfe à l'homme la nourriture végétale qu'elle
offre avec profufîan aux troupeaux de toute ef-
pkce ,en ne luiffantaux premiers habitans de cette
•île.dfautrejeffource pour fûfbfifter,*que la chair des
animaux, leur in%iràphjs;diindüftrie&d’ aCtivicé
qu’il n’y «n peu,t avorr-dansjun climat plus chaud,
au même degré de dvïhfatsion. ’L ’"habitant des régions
du Tropique-obtient fans peine, comme il
attend fans inquiétude , l'abondante & régulière
provifionqu’ une Providénéedibérale lui envoie en
noix de c o co , en bananes, en fruits à pain, & c .
L!ancien 'Breton , au contraire, n’ a pu tirer de la
ï terre la nourriture* du jour que par le travail du
joér j il Tut réduit à poutfaivre les bêtes fauves,
au fond des bois. Plufieurs naturaliftes anglais peu-
fent que cette éducation agrefte a été’le germe de
cetye précieufe indüftrie -qui, fans eefie excitée
par leluxe.& le befdin, a fu conquérir les richef-
. fes végétales du Globe*
Les Anglais n’ont pas négligé cependant la botanique
; ils ont augmenté , par des recherchés
-fuivies'& multipliées , la lifte de leurs plantes indigènes.
La Flore britannique-n’étale ni les plus
brillans niTesplus rares trélors de la végétation^
mais elle renferme une aufli grande variété de
genres & d’efpèces, que tout autre pays d’ une
égale étendue. Nous ne donnerons pas ici un’e
defcription particulière de chaque famille, ni une
inutile & longue nomenclature de chaque genre ,
•car ce tableau reffemble à- celui de toute autre
contrée d’Europe, &• nous ne ferons mention ici
qué des plantes qui, par leur rareté & leur utilité,
feront dignes de figurer dans cet ouvrage.
Nous mettrons au premier rang la famille des \
gramens, relativement à fon importance & à fes |
variétés. Prefque toutes les parties dont on ne foi- j
gne pas la culture, fe revêtent principalement de !
plantes graminées.: elles*le trouvent dans.prefque J
toutes les variétés;de. fol & d’expofitjon.i,elles ■
couvrent les terrains; les plus ingrats comme, lés ■
plus fertiles. L'Angleterre leur doit ,-8o l’abon- :
dante verdure de fes gras pâturages, & les peloufes ;
qui couvrent fes landes, & même les-, vê-temens
moins riches des contrées-montagneufes. lln fen eft
aucune vériéneufe, foi-t pour l’homme,fpitpour les
animaux : au contrairefraîches ourfèchas , elles
font une nourriture agréable pour tabérail..
Outre les principaux gramens des-prairies &£dejs
pâturages anglais, dfaaitres. efpèces, habitent les
marais & les lieux humides ;y elles; font généralement
plus: fortes & plus nourriffanres , & fi: en
qualité elles le cèdent aux précédentes., ce défaut
eft plus qiie compenfé par la quantité d'herbages
qu’elles produifent.
, Les terres légères & fabloneufes, particuliérement
les côtes deTeft & du fud r abond§nt en gramens
qu’on rencontre à peine dans.Hintérieur de
]'île : leur herbage donne- une'pâture dure &. pauv
re , & iis fé distinguent de leurs-congénères, par
deux caractères palpables., la-longueuri& la force
.de leurs racines rampantes. Ces gramens fervent,
aufli aux habitans de l’île de Sk-sy, & des-autres
Iles occidentales d’Ecoffe , à faire- d’excellentes
cordes : ils ne font pas moins mîtes par- leur végétation
} ils lient le fable mobile de? leurs noeuds
ferrés, & l’émpêchent d’être le jouet des,vents ,
qui en couvriroient. les. environs des dunes*
Les flancs & les fommets des montagnes anglai-
fes font couverts d'un petit nombre^de gramens,
parmi quelques autres généralement; ré^dtis.*}
cependant comme, dans ces fîtes élevés 8c froids,
couverts de neiges quelques mois de l'anriée, enveloppés
de nuages pendant une grande partie du
refte, ces plantes pourroient difficilement cfejîroer
leurs femences à maturité ,, nous des; voyons faire
une exception remarquable, aux lois communès de
la nature : la femence leur eft inutile elles ont
des tiges à fleurs à la vérité, qui .même fe couvrent
<le leur parure, mais aucune gtainenv’acçompagne
ces fleurs : ce font des bulbes qui végètent promptement
, qui ont des racines ,,8$même une feuille
avant de tomber à. terre. Nous, fuppïimerons fes?
douze familles fuivantes 3 & même les arbres &
arbuftes , pour paffer aux- animaux., attendu qyô
tous ces individus s'offrent également dans les
contrées Septentrionales du- continent
V I . Animaux.
M. Pennant, dans faZoologie britannique> parle
de vingt genres de quadrupèdes , depuis le cheval
jufqu’au phoque & à la chauve*fouris » il. compte',
outre cela, quarante-huit genres &o i f eaux, quatre
de reptiles-3 quarante d e poljfans 3 outre les crufiacé&s
8z les coquillages. Le cheval naît en Angleterre du
mélange de plufieurs-races, tandis que , dans bien
d’autres pays„ omnfen trouve qu'une. Les-chevaux
de courfe anglais dafcendent d’étalons arabes,
fk cette généalogie s’étend jufqu’a^x.cheyàux
de ehafiè. La taille élevée & la.force pro.digieufe
qu’on remarque dans les chevaux de trait, eft un
héritage des chevaux d’Allemagne de Flandre 8i
du Hôlftein-, Il y a d’ailleurs un fi-grand mélange
de races étrajigères, que. K Angleterre peut fournir
des chevaux pour- toutes-fortes diufages. On vante
funtmit- le- feu & la-, beauté de ceux que produit
TYoïksbife, & l’on ne fait pas un moindreeloge de
l’habiieté aveQlaq.nelle?lespalefre.niôrs de.ce comté
foigneRt&. élèvéne ce.précieux animal j & telfoeft
la» forqe d’un cheval de fomme de l'Yorckshtire ,
qu’ il porte ordinairement ia.charge d'e quatre, cent
vingt livres anglaifes.
On fait, aujourd'hui que la race indigène & primitive
des boeufs ex ifte dans laforêcde Neidwrood
en Staffords-h ir e ,. à G'hiUmgam-Caftle dans le
Northumberland. Ces animaux, avec les longues
jambes du daim-, §5 fa^-vâges, comme lu io n t tout
Le;corps d’un blanc pur , excepté;le mufeau , les
oceillês & laïqueue, qui font d-une couleur norre-,
ainfi qu’une bande étroite qui régné le long de
leur dps, ♦ ...
Les racés du gros bétail anglais font prefqu’aulfi
variées que celles des chevaux.: lesboeufs de Galles
&. de Cornouaille font.petits *. le Lincolnshire erj
a dfone- forte- taille , produite par les boeufs dti
Hôlftein. Aü fud-e’eft la belle race de Guernefey,
ordinairement.dérouleur brune & de petitetaille.y
dont tes, feraelleÿ font précieufespar l’abondance
&.-la bonté de leur laiti
Qn- peut juger du nombre & de la valeur des
troupeaux de,bêtes à laine que poffède le royaume,
par le grand commerce que leurs toifons alU
mentent depuis tant- d’années* Oh y. voit plufieurs
races de-ces-animaux-, & c’eft par leurs comtés ou
leurs 4iftri£b *éfpe&ifs‘ qu?on le$^ défigne le plus
communément :; celles d’Herefordshire, de Dej-
; vonshire , des dunes de Got-fv/old, font renom-
; mées pour la- fineffe des toifons^ celles du Lin-
| colnshire &; du Warwickshire-, pour la quantité;
! La race de Taefdale, dans le comté de Durham,
, eft toujours digne de fa réputation : les individus
| donnent une belle laine y mais, la longueur de leurs
jambes les fait moins rechercher de la part des
bouchers. La chair dit mouton de Galles eft au.
contraire fort eftimées mais fa toifon eft groflière ,.
& néanmoins tnife en oeuvre dans plufieurs manu-
■- faftures.
(: Quelques-unes des nombreufes races de chiens
d’Angleterre étoienc connues du tems des Romains.
: Sous le règne d’Elifebeth, le doêleur Caius e»
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