
une idée de leurs cours } auffi renvoyons - nous
pour cet objet à notre Arias.
La Roanoke, dans toute la partie où elle coule
fur les terres de la Virginie, n’eft navigable que
pour des bateaux, & même dans des efpaces fi
.courts, qpe les habitans n'en profitent point.
Jamcs-lliver Es eaux fourniffent à la navigation
les .reifources fui-vantes : Y Elisabeth 3 qui
y communique, forme dans toute fit longueur un
port qui peut recevoir des vaiffeaux de ligne : fon
canal a de .cent cinquante à deux cvents brades de
largeur, & dpnpe à haute mer dix-huit pieds
d ’eau , jufqu’à Norfolk. L ile de Çrancy fe trouve
placée vers l'entrée de cette rivière.
La rivière de Nanfemcnd fe remonte , jufqu’à
Slcepyhole, avec des bâtir^ens, de deux cent cinquante
tonneaux } jufqu'à Suffolk, avec ceux de
rçent tonneaux ; & jufqu’à Milner, avec ceux de
vingt-cinq.
Pagan-Crcck admet des bâtimens de vingt tonneaux
jufqu’ à SmJthfield.
L'emboUchure de la Chicahominy eft obftruée
par une barre qui ne laide que douze pieds d’eau à haute marée. Les vaiffeaux qui la paftent, & qui
tirent dix pieds d'eau , remontent jufqu'à douze
milles j les barques de fix tonneaux peuvent naviguer
vingt milles plus loin.
L 'Appatamox eft navigable jufqu’ à Broadvays
par tous les vaiffeaux auxquels la barre de Harri-
fon, qui eft dans James-Rivet-, a permis d'y pénétrer
: elle a enfuice neuf à dix pieds d'eau jufqu’à
ia barre de Fisher, puis environ quatre pieds feulement
jufqu’à Pétersbourg, où la navigation cefle.
La rivière de James elle- même offre un port
aux vaiffeaux de toutes grandeurs, dans la partie
nommée Üamyton-Road ; mais il eft peu fur pendant
l'hiver. Les bâtimens de toutes grandeurs
peuvent remonter jufqu'à Mulbery-lfland : les vaiffeaux
de quarante canons peuvent naviguer jufqu'à
James-Tc\Hm, & paffer avec des allèges la barre
de Harrifon, qui n’a que quinze pieds d’eau. Les
bâtimens dé deux cent cinquante tonneaux remontent
à Watv/kk i ceux de cent vingt-cinq à
Rocket; à un mille de Rkhmont. La rivière n’a
enfuite que fept pieds d’eau jufqu’à cette ville,
qui eft audeffous des chutes -..elles interrompent
la favigation dans un efpace-de fîx milles } les canots
& les bateaux la reprennent enfùite jufqu’à
dix milles des montagnes bleues : on peut même
pafter h ligne de ces montagnes avec le poids
d’un tonneau ; & on croit qu’ il feroit poflible d’ouvrir
la navigation par Jacfons-River êz Carpenter s-
Creek. Un pertage de vingt-cinq tr illes communique
roi t de ce point à la crique de Green-Briard,,
qui fe réunit au grand Kanhawa, lequel coule dans
l’Ohio, Il faut obferver que , dgns nos cartes ,,
James-River, au delTus du confluent de la Riyanna
te jufqu’aux montagnes bleues > fe nomme Fluvan-
nay puis U rivière de /«ac/oa jufqu'à fa fource.
i,\Rwann<i, qui eft une branche d elà rivière
James3 eft navigable pour les bateaux jufqu’aux
montagnes, c’eft-à-dire , Jufqu'à vingt-deux mille; j
& cette navigation pourroit s’étendre, au moyen
de'quelques travaux, jufqu’à Charloueville. Yorck-
Rh e/-ferme, à Yorck-Town, le port le plus fur de
la Virginie pour les vaiffeaux de toutes grandeurs.
La rivière confe.rvequatre braffes de fonda haute
marée, jufqu'à la t'oroporank, qui s’y réunit à
vingt-cinq milles plus haut. Au confluent de la
Pamonkey & de la Mattapony, elle eft réduite à
trois braffes de profondeur, qu’on trouve dans
la Pamonkey jufqu’ à Cumberland, d’où elle diminue
graduellement jufqu'à Brokman s-Bridge, à cinquante
milles au deflus dtHannaver s town ,-où la
rivière cefle d’être propre à la navigation. La
Mattapony fe rémonte, de fon cô té , jufqu’à Downer
s-Bridge y à foixante milles de fon confluent.
La Rapakanock donne quatre brafles d’eau jufqu’à
Hob’ shole y & deux brafles jufqu’à Frederick3 s-
bu'-gky à cent dix milles.
La Patowmak eft fans contredit la rivière la
plus confîdérable de la Virginie : elle a fept milles
& demi de large à fon embouchure dans la Chl-
fapeak, trois milles à Aquia, un mille & demi à
Hallocingtpoint, & un mi ile & un quart à Alexandrin.
La fonde donne, à l’embouchure djé cette
rivière , fept brafles d’eau } cinq à l’île de Saint-
Georges , quatre & demi à Lower-Matchodic, trois
brafles à Swans point jufqu’à Alexandria, & enfin
dix pieds d’eau jufqu’aux chutes inférieures, à
! treize mille plus haut. Le courant de la marée,
J qui eft fenfible jufqu’à trois milles de la chute,
n’eft jamais très I fort dans la Patowmak , fi ce
n’eft après les pluies considérables : le reflux a
pour-lors un courant confîdérable, mais le montant
eft prefque nul : celui-ci ne dure guère que
quatre ou cinq heures, à moins que les vents du
fud ne fouffient allez violemment.
En remontant la Patowmak jufqu’à & fource,
on trouve quatre chutes, qui interrompent la navigation}
favoir : les petites chutes, à trois milles
au deflus de la marée , où la différence de niveau
eft de trente-fix pieds} les grandes chutes, à fix
milles, plus haut, où la pente eft de foixante-fix
pieds dans un efpace d’un mille & un quart 5 les
chutes de Senecds à fix milles plus haut, qui forment
des. rapides irréguliers, & dont la différence
de niveau eft d’environ dix pieds} enfin les
chutes de Shenandoah , à foixante milles plus haut,
qui donnent une. différence de niveau de trente
pieds dans un efpace de trois milles ; de là au fort
Cumberland on compte cent vingt milles.
Le cours entier, de la Patowmak & la fertile
vallée arrofée par la Shenandoah, qui y réunit fes
eaux, font habités, ainfi que les bords déplu-
fie ms autres rivières qui s’y jettent, & cette population
ne peut que fe multiplier très-prompte-,
ment par les travaux qui rendront très-praticables
pour la navigation toutesles chutes dont nous venons
de parkr.
La Shenandoah, qui donne fon nom à l’immenfe
vallée qu’elle arrofe, fe réunit à la Patowmak,
derrière la ligne des montagnes bleues. Une dé-
p^nfe peu confîdérable fuffira pour la rendre navigable
dans un efpacë de cent cinquante milles.
Au-delà de la' fécondé ligne des montagnes, la
Patowmak, nommée Sonthbranch, eft navigable
dans un efpace de cent milles-au' travers d’un pays
extrêmement fertile. D’autres rivières moins com
fidérables coulent du fud dans la Patowmak, &
peuvent devenir navigables pour les bateaux du
côté du Mariland. La Monocajÿ, VAntittam & la
Conegocheague, qui prennent leur fource en Pen-
filvanie, offrent les mêmes facilités pour les. communications*
Le grand Kankava eft une rivière très-impor-
rantê par la fertilité du pays qu’elle parcourt, &
parce que, dans la partie fupérieure de fon cOiirs,
elle fe rapproche'des eaux de James-River ; mais
les ob.ftaclcs que fon cours préfente à la navigation
feoeblent être difficiles à furmonter.
A foff embouchure dans l’Ohio le grand Kan-
hava a cent quarante toifes de largeur} il fe remonte
avec quelque difficulté jufqu'à quatre-vingt-
dix milles : là fe trouve une première cataraéte ,
te à foixante milles-plus haut une féconde. La rivière
de Green-Briard s ’y jette à cent quatre-vingt-
dix milles de l’Ohio : de là jufqu’aux mines de
plomb’ qui font fur le cours du grand Kanhava.ow
compte cent vingt milles, & au milieu de cet intervalle
il reçoit, de l’eft, Little-River. La fource
du grand Kankava eft dans la Caroline ndrd.
Le petit Kanhàvawt fournit qu’une navigation
-de dix milles} mais fa branche feptentrionale,
nommée Junius-Creek, qui communique à la‘ téo-
nongahela, pourra donner d'ans la fuite un paflage
plus prompt de celle-ci à POhio:
J pant, dont ftf. Jefferfon nous a préfenté un détail
' curieux : « Le fpeélatèur, dit-il, eft placé fur un
i « terrain élevé : à fa droite vient la Shenandoah ,
: » qui a fuivi la montagne i’efpace de cent milles'
j »3 pour chercher une iiiue; fur fa gauche s’appro-
: » che la Patowmak, qui cherche de même un paf-
î 33 fage. Au moment dé leur réunion elles fe préck
; »3 pitent contré h montagne, qui fe fépare devant-
! ü elles pour donner à leurs eaux un libre cours
^ 3> vers l’Océan. Cette fcène, au premier coup
i 33 d’oeil, fait naître l ’idée que la terre a été créée
î 33 par époques } que les montagnes ont été formées
33 d’abord, & que les rivières n’ont commencé
*3 à couler que dans un rems poftérieur} que, dans
33 cet- endroit en-particulier, les eaux, retenues
; 33 par la digue des montagrfcs bleues, formoient
| 33 un Océan derrière elles} que L ur poids crôiffant
3* à mefure que leur niveau s’élevoit, elles ont
ï 3> enfin fotcé^Te paffage & fehdu la montagne du
»d foinmet à la bafe. Les maffe s de rochers, en taf-
» fées ds part & d'autre, furtout du côté de la!
» Shenandoah; les marques évidentes d’un déchi-
» remtnt violent, opéré par les plus puiffins agens
, « de la nature, fortifient cette idée. ... Auffi loiri
sa que la vue peut s’étendre au travers de la brèché-
i 33 étroite de la montagne, on découvre une plaine1
> 33 immenfe. Après avoir paffé la Patowmak^au dèf-
J » fus du confluent, on la côtoie Fefpaçe de trois’
i »» milles le long des rochers menaçans qui s'élè-
: >3 vent à une hauteur effrayante, & l’on aiteint^
[ »31 en fuivant fon! cours, le beau paffage que for-
: 33 nient les enviroris de Frédérics town. » Dans un-
j article qui fuivra celui-ci-, nous difeuterons ce'
j qui concerne l’ouverture de ces gorges, ainfi que;
! dkns l’Atlas, en décrivant la carte de la Viiginie>
j qui s’y trouve inférée avec dès- details trés-inf-
I truétirs; J |
‘ Les coquillages marins fe trouvent en grande
quantité en divers lieux & à diverfes profondeurs*
: non4-feulement dans la plaine, mais dans les montagnes.
Une plaine de cent cinquante à deux cents milles
de largeur, à; peine vafiée de quelques inégalités,
& légérëme’nt inclinée'vers l’Océan, compofe la
partie de la Virginie fituéë à l’eft dès montagnes:
le fol de cette plaine, aihfique nous l’avons'ihdi- J
qué ailleurs-, eft corfipofé de dépôts fucceflifs, ,
produits par l’aétiori des1 eaux de la mer.
Enfuite les lignes de la chaîne des^ Alleganys
fon t féparéesr par un plays étendu & fertile : la hau- |
teur de ces montagnes ne paffe nulle part quatre |
mille pieds1 air deffus- des- plaines, q u i, comme' ;
nous l’avons obfervé, font déjà fort élevées au-
deffus du niveau- de la*mer. Les montagnes blèues
ont une dire&ion-, une forme1, une hauteur plus
confiantes etlcOre que leS autres lignes } q’ eft eh
quelque forte une énorme muraille qui fé'parè la-
p'iaihè de la région montueufè: Ees gorgés qui
donnent paflage aux rivières à-travers ces lignes
font dfes phénomènes très - remarquables xianS le
genre- deS opérations dè la-nature, relatives à la'
manière- dbht1 la maffe des eaux' courantes* a’ pu- 1
sfouvrir des iffues à* travers- leS ; montagnes. La |
Patowmak préfente à ce fujec un1 fpeôtracle'fràp- !
Ainfi, par exemple, on voit dans le comté:
d t Bote tourt y qui eft eiitouré de montagnes de
toutes parts, une étendue de quarante mille acres
entièrement couverte de coquilles d’huitres & de'
pétoncles. A cent milles de l’Océan on trouve,
fur lés bords de Jantes River, dés dents de requins
& beaucoup d’ arêtes depoiffons de mêr de toutes’
grandeurs dans un état de pétrification.
Le fol dé la plaine; quoique d’ une qualité inférieure
à celui des vallées, eft en général propre à
la culture du tabac, des gtàins, du lin & du chanvre
: on y ajoute, dans quelques comtés, celledù.
coton. Oh fait auiïi du cidre en grande quantité'
à la fuite d’uns récolte abondante des pommes,
ainfi que deTeâU-de-vie fo'ft eflimée : on la dif-
tille des pêches qui abondent auffi le long des'
rivières de la Chejapeak.
Dans les comtés dé l’oueft on élève une grande’
quantité de-beftiaux : ils paiffsnt ert liberté & eû‘
plein air pendant toute l'aunée. Les chevaux’fdnt
C c c z