
dont Laon eft le chef-lieu * tù e fou, non* de la .
belle milèca donc nous venons de parles. Le'fol
d.eèe département e ft, pou« la plus grande partie,
.calcaire, foit flous forme de craie, fait fous celle
de pierres calcaires à grain plus ou moins fer,ré,
plus ou moins coquillieri une autre partie, fur-
tout celle qui elt voifine de Vervins, effre des
fchiftes & une terre végétale qui en eû le débris ;
à cô té , ou au milieu de ces différens fyftëmes, de
maffifs, font des amas de marnes 8c dp glaife.
Mais nous devons parler ic i d’une couche de
tourbe martiale, qui s’étend du nord-oueft au
fu d -e lf, depuis Pie.one & laTerriène., entre le I
Cartlet & Cauabray, jufqu’à Beaurieux, fur le
bord- de l’Ajfne, entre Laon & JUieiras. Sa largeur,,
du nord-eftfau, Cud-eft, occupe i ’efpace
compris entre Humblières & Itanceurt, jufqu’au-
delà des fouilles de Golancourt, entre Ham &
Nôyon.
Dans cette vafte foperficie, cette mine eft Cour
vent interrompue,, tant par des dépôts de diverfes i
natures , que par les vallées de i ’E fcaut, de la
Somme, de 1 C)ifo, ds LAâfne, & dlautresrivières
Sr ruiffeaux qui, ont approfondi ces terrains mobiles.,
Les filons ont depuis un pied jufqu’à quinze
& dix-huit d'épaiffeur. Les parues exploitées qui
en ont le moins, ont ordinairement trois pieds
d’épaiflèur.
On. a commencé, il-, y a, dix à douze ans, la
fouille de deux ©:u trois carrières près des bords
de l’Aifne 8c dans le voifinage de.Soiffons. On fe
fort plus communément de.cette tourbe martiale
comme d'engrais, après l’avoir Iaiffé effleutir à
l ’air, 8c cet engrais eft connu, parmi les cultivateurs
,. fous le nom de cendres, noires.
11 y. a-deux établiffemens dans lèfqpels on emploie
le produit de cette mine à fabriquer de la
couperofo que l’on en extrait.
Nous ne parlerons pas ici des tourbes légères-,
connues, fous le nom, de, boudin,, 8c qui fembdent
s’y reproduire par la végétation, fucceffive des ro-
feaux. Nous renvoyons à l'article Somme 1?expo-
fition.de tout ce qui concerne-cette tourbe, 8c à
Celui, Tourbe.
Les- arrondiffemens, de Saint - Quentin 8c de
Vervins, 8c une grande partie de celui,de Laon,,
n’ont,point de vignes: cette culture;-ne commence
qu’ au midi de Laon,. Si règne le long des coteaux
qui- bordent, le cours des. rivières- d’Aiûie 8a de
Marna ; suffi,’ trouve -t;- on dîaflèz. nombreufes
plantations de pommiers, dans l’arrondiffismenc de
Saint-Quentin 8c dans l’ancien diftridtde Chauny,
qui fourniffent du cidre à,ces,contréas & à celles
de llarrondiflement de Vervins-:. cette liqueur,
avec la bière, fait la-boiflbn ordinaire de la partie
feptentrionale du département. X’ad, indiqué cette
culture comme une preuve de ht,météorologie-agraire
de cette partie du département, 8c de la,différente
température qui y règne, avec celle des pays de
vignobles; cireouftancesintére-ffiunes-,qua la géographitsphyfique
doit fuivre avec le plus grand
foin, en prenant les productions comme autant de
degrés qui en règlent les décifions.
AIX-LA-CHAPELLE. Je me propofe de faire
connaître les différens maffifs du fol naturel qui
environne cette ville incéceffante, 8c c'eft ainfi
que j.e donnerai une idée de fa géographie-phyfi>
que. Je commence cette defcription depuis Map-
triche, 8c la prolongeant jufqu’à Vetviers, nous
fiàtimas d’abord un premier dépôt que nous ont
offert les croupes de la vallée de la, Meufe j enw
fuite nous en, gagnâmes un fécond- qui eft auffi
fertile que le premier :. iis font l'un 8c l’autre
compofes de fables 8c de pierres roulées. En- fui-
vant un plan incliné affez rapide, on s’élè ve , au
milieu dè grands amas dfe terres mobiles ou- le
fable domine parmi un mélange de cailloux roul
é s , quar.rzeux 8c fehifteux, jufqu’aux couches
horizontales de, pierres- calcaires, femblables. à
celles de la. carrière de- Saint-Pierre 8c au même
niveau cet affemblage de bancs eft recouvert , à
fa plus grande hauteur,par des dépôts de terres,
de fables 8c de. cailloux roulés-, femblables aux
premiers dont nous avons parlé : tout ceci, fe
continue jufiqu’à Golpen 8c même un peu au-delài.
Ce dépôt fe rapproche beaucoup de celui que j’ai
appelé le fécond, 8r qu’on parcourt de* même
depuis Ruremonde jufqu’à-Maftrjtrhù ; mais il diffère
du. dépôt des landes de: Bais-le-Duc & de
Gemect».
Ce fol naturel, diftribué par couches, eft comt-
pofé d’une pierre coquillière, tendre, fore blanche
& dont lesdits fonrplus ou. moins épais, &
fareis defilex fort noirs & fous: formes» bizarres:;
ce fol„ d is-jecontinue jufqu’ à Aixrla-Chapelkr,
mais la couverture du dépôt ne fe prolonge pas
à beaucoup près jufque-là. i° . C e dépôt eft fort
altéré' par l’approfondiffernent de plüfiéurs vallons
qui ont contribué à troubler la continuité, & l ’ont
déplacé en lui* faifont recouvrir les croupes nouvelles1,
& en le mêlant avec les débris du- fol naturel:
& primitif y car on : trouve pour-lors, dans
tout ce trajet, 1-affociation étonnante de fragmens
de pierres calcaires-, de frlex , de quartz* roulés-,
dè^ fables, de- débris de* terres calbaires1 Blanches,
mêlés: de ïàblefs*
Il eft vilîble que ce font les eaux des1 ru’ffeâtix
qui circulent dans ces vallées multipliées, qui les
ont creufées rForganilarron en eft fiés-régulière,
& le défordre des matériau«'qui fonts difperfés fur
leurs croupes, s’explique aifément dès qu’on eft
remonté: jufqu’ àux* deux époques- primitives! qui
ant précédé4 l’état aétuel. En arrivant: ài Aix-la-
Chapelle.} l ’extrémité de: ces dépôts horizontaux
de:couches calcaires! femble mettre à découvert
la bafede-Fandenne-’ terre,.qui eft, ou-talcite, ou
fehifteufe.
La* culture eft’fort bonne dans-tout ce trajet, &
particuliérement dans toute l’étendue des plaines
hautes & des croupes couvertes de terres meubles
& profondes ; car lorfque la pierre eft à découvert
il y a peu de productions. On y cultive
Je froment, le fdgle avec le trèfle, l’avoine avec
le trèfle, le colza & les fèves avec le trèfle, le blé
noir, les pommes de terre, & c .
Arrivés à Aix nous nous femmes occupés à faire
l’examen du fol naturel qui fert d’emplacement à
la ville. Nous avions vu d’abord les fources d’eaux
chaudes de Borfette. L’eau fort par deux ouvertures.:
l’une, qui eft plus élevé e, eft couverte, &
l’-on en dirige les eaux par des conduits, pour fer-
vir à i’ ufage des bains, aux lavages des laines employées
dans les fabriques de draps, & pour les
différons befoins du ménagé. Gefte eau dépofe fur
les bords de fes canaux des ftakétites abondantes,
& d’ ailleurs n’annonce aucune autre qualité fëftfi-
ble, foit au goût, foit à l’odorat, que celles de
l’eau chaude. Un puits inférieur au niveau de cette
première feutee pré-fente la fécondé à découvert,
qui s’élance avec des traînées de bulles d ’air. Ces
fouroes fortent l ’une & l’autre d’un fchifte gdlatre,
à petites lames verticales ou inclinées, avec plu*
fleurs fentes de déification.
L ’eau minérale qui eft dans la ville d’A ix , &
qu’on boit, a une feurcè particulière qui n’ a rien
de commun avec ces deux premières dont je viens
de parler : elle eft conduite dans des bâtimens appropriés
aux bains, & outre cela dans la fontaine
où elle fe boit. Elle a une odeur très-forte de foie
defôu fre, & donne dans les différens conduits
plufîeurs fublimations de fleurs de foufre.
Il paroït, par cet examen, que le fond du fol
où eft bâtie la ville d’Aix eft un fehifte fous forme
trapézoïdale, plus ou moins dur i c ’eft de ce fehifte
que fortent les eaux minérales de diverfes natures,
dont nous avons fait mention. Il ne faut pas prem
dre le change à l’afpeét des collines élevées qui
environnent cette ville , & qui font calcaires ; car
elles recouvrent une bafe fehifteufe, primitive,
femblable à celle que la formation du vallon où
cette cité fe trouve, a mife à découvert. Cette
pierre calcaire & crayeufe eft, comme nous l’ avons
dit, farcie de Alex difttibués par lits. Outre cela,
ces couches de craie font couvertes de terré jaune
plus ou moins fablortnèufè, le toutfurmontéd’un lit
de fable,au milieu duquel fe forment des rognons
de grès plus ou moins nombreux. Gette réunion
dè fubftances hétérogènes reftemWe fingtiliére“
ment à ce que l’on obfèrve dans les contrées de là
France, où fé trouve la crade, & furtout aux environs
de Paris. Mais cet ordre de chofes ne le remarque
plus le long dès croupes où les fâbks, les;’
Alex,: les grès & quelques fragmens de pierres
coquilliëtes oflPrent tes fuites de quelques démolitions
affez étendues p-car des mêmes eaux pluviales
& torrentielles qui érft- cfèufé fe vallon
d’Aix, & mis à découvert la baCé qiie récouvroit
la fupérfetation des.couchès horizontales ,.CtayèUr
marneufes & fablonneufes ^contirntetïtà; tour-;
mentèr ces mêmes bancs qui, n’ayant pas confervé
une certaine épaiffeur , & étant compofés ds
matériaux très^-tendres & fort mobiles, s’éboulent
chaque jour, de manière que les débris des parties
les plus élevées fe voient fut les croupes les .plus
bafies en défordre & fans f uite.
Dès qu’on gagne un certain niveau dans tout le.
baffin de la ville cFAix, les fchiftes reparoiffent.
C ’éft ainfi qu’après avoir franchi là première hauteur
qu’on rencontre fut le chemin de Verviers,
& îîir le fommet de laquelle on obferve la craie
avec fes filéx, la terre jaune & lés fables, on voit
les fchiftes au milieu defquels fe trouve la mine
dè Calaminé. Ce maifif règne dans tout îè fond de
la vallée j mais dès que la route remonte à un certain
niveau, la craie reparoît avec des Alex, des
ourfins, des madrépores & quelques fragmens de
bois pétrifiés, & ces premiers dépôts fous-marins
font encore conttamment recouverts par des lits
de terres jaunes, marneufes, de fables & de rognons
de grès. On parvient ainfi à Henry-la-Chapelle,
d’bû l’on découvre un double fyftème de
vallées, dont l’afpeét étonne i& réjouit également
par le grand nombre d’habitations qui s’y trouvent
difperféès.
En fuivânt îès pentes alongées de ces vallées,
on voit que les parties les plus élevées des croupes
offrent aês couches de craie, des terres jaunes &
des fables âvec des rognons de grès j qu’ à un
niveau inferieur Ce font des fyftèmes de croupes
fefcôndaires, formés par réboulement de tous ces
matériaux tendres & mobiles , déplacés , & enfin
dans le fond des vallées les fchiftes fe montrent
fous lés formés lés plus bizarres.
Toutes ces vallées font femées d’habitations, à
côté defquelle's font des d o s , ou en pâturages»
ou en vergers. Il y a peu de cultures : l’on n’en
trouve guère qu’aux environs de .Henry-la-Cha-
pelîe, de Baptîftè, d’Audîmont & de Verviers.
Lorfqu’on eft parvenu à Henry-la-Chapeîle, on
défoend à Baptiftè par Une arête fort étroite, où
la craie êft confërVée avec les fables.. Vers Audi-
mont & un peu au deffus, le maifif des fchiftes eft
à découvert. Ce.qu’ il y a dë ftnguîier » c’eft que
l ’on trouve des anomies, des madrépores & des
cames , qui fonrempâtés-dans les fchiftes. Enfin
on arrivé à Verviers, dont fêtafrliffemènt eft un
fond dé fchiftes trapézoïdaux, qui offrent quelques
fifagmefissdè pierres calcaires ,, coquilliëres, auiîi
empâtés dans cès fchiftes.
f l eft vifîbfë que ce pays renferme deux fyftèmes
dfe matériaux, qut» tarit par leur naturêque par leur
otgânifatiÔh , tiennent à deux ordres de chofesùieis
hétérogènes : d’abord âqx fchiftes qui font diftri-
bües pàr couches, verticales, inclinées, horizon-
tares, ondéespliçes dans tous les feqs 5 les fchiftes
atgîlêux»mèîés de couches calcaires ;.les fchiftes à
lits épais avec les fchiftes:à lames minces» ceux-ci
offrant plus de. variétés que les épais j, mais les uns
& IéS»âutcês,m>ont paru- pouvoir itrerappoatésaus