ASSISES CÈâ 6 ar r ièr e s. C ’eft. en architecture
, un rang de pierres de même hauteur, placé 3
l'oit de niveau, foit rampant. Ceci me paroît une
imitation de la nature, où nous trouvons des couches
naturelles de pierres qui ont fourni les premiers
modèles de ces conftru&ions, tant par rapport
à la difpofition des matériaux, que par rapport
à leur forme <k à leur nature.
Il y a telle couche de pierres calcaires, tel
banc qui a reçu de la nature le plus bel appareil &
la difpofition la plus régulière par l ’effet de la
defficcation, en conféquence de la finelfe du grain
de cette fubftance. La réparation des lits horizontaux
s’y trouvant très-nette, & dirigée fur une
même ligne , il en réfulte une ajjtfe naturelle ,
qu’on peut regarder comme le modèle de nos
conlir unions.
Il n’eft donc pas étonnant que, dans l ’appareil
des pierres, on ait fuivi deux difpofîtions^très-
effentieiles : la première, le gifement des pierres
dans le fens des dépôts fucceflifs, formés par les
eaux de la mer ; la fécondé, les coupures latérales
, q u i, dans ces mêmes couches , font les effets
de la defficcation, & ont divifé verticalement des
bancs primitivement continus. C ’eft furtout dans
les cantons & dans les couches de pierres de Cos à
grain fin, que l’on voit tous ces phénomènes, &
qu’ on en faifit les circonftances avec plus d’avantage.
Je pourrois indiquer de grandes fuites de
ces couches aux environs de Chaumont er. Bafli-
gn y , à Vermanton en Bourgogne, à Château-
roux,, à Châtellerâut, & dans les intervalles de
ces différentes villes; proche Verteuii & Manfle
en Angoumois, & dans tous les environs : c’eft là
furtout qu’on peut voir & étudier tous les détails
dont nous avons parlé , & en tirer les conséquences
que nous avons expofées dans cet article.
A ssises de Ju d ic a . Les rochers qui compo-
fent cette montagne font formés de très-bonnes
pierres, diftribuées par ajftfes qui femblent avoir
été a p p a r ié e s & pofées de main d’hommes :
elles offrent l’apparence d’ un mur qui préfente
l ’affemblage àrajffes exactement de niveau & bien
parallèles entr’elles, fur une grande hauteur j elles
ont des joints bien perpendiculaires à l'horizon
& aux lignes d'afifes.
A S SON, village du département des Baffes-
Pyrenées, arrondiffement de Pau. Il y a à Ajfon
une forge de fer. Les mines qu’on y emploie, font
fituées à la montagne de Loubie, fur la rive gauche
de Louzon. Sous l’églife d Ajfon il y a des
maffes de pierres calcaires grifes, qu’ on doit con-
fidérer comme un marbre groffier. Entre ce village
& le pont de la Tape , on voit des couches
de fehiftes prefque verticales , qui fe détachent
par lames, & des maffes-d’ophites. Il y a une groffe
forge de fer à Saint-Paul j dépendance à’Ajfon.
Elle eft fituéè fur la rivière de Louzon, à fix cents
toifes du village. La mine qu'on y emploie, eft
fituée à la montagne de Loubie. A une petite dif-
tance fud de la forge, il y a du fehifte mol, & , à
cô té , des bancs de marbre gris.
ÂSSOUSTE, village du département des Baffey
Pyrénées, arrondiffement d’Oléron. A Aigues-
Caudes , près d’AJfouJle, on trouve des eaux chaudes
minérales, & aux environs, des ardoifes ar-
gileufes.
A S T A B A T , ville d’A fie , dans l’Arménie, fur
les frontières de l ’Araxe. Son territoire produit
d’excellent v in, & la campagne d’alentour eft ar-
rofée d’un grand nombre de ruiffeaux qui en rendent
le fol extrêmement fertile : aulïi chaque habitation
de la ville-a fa fontaine & fon petit jardin.
C ’eft le feul pays où croît la racine de ronas, qui
a la même groffeur que celle du régliffe , 6c qui
fert à donner une belle couleur rouge à toutes les
toiles qui viennent de l’Indoftan. Les caravanes
d’Ormus, qui font le commerce de ronas 3 vont fans
ceffe d’Ormus iAJiabat3 & dans toutes les fai-
fons.
A STAM A R , grand lac en Arménie & dans les
environs des fources de l 'Euphrate ; il eft fur la
pente des terrains qui fervent furtout à verfer les
premières eaux dans les baflinsde l’ Euphrate &
du Tigre.
A S T E , village du département des Baffes-Py-
renées, arrondiffement d’Oléron. C ’eft de ce territoire
que fe tirent les beaux mâts de navire dont
on fait ufage à Bayonne. Au nord de ce village ,
du côté de Bielle, il y a des bancs de marbre gris,
& des couches de pierres calcaires. On a ou vert
j entre Afte & Bielle une carrière d’ardoife qu’on
I emploie rarement, à caufe de fa mauvaife qualité.
A une petite diftance au fud de ce village, les
montagnes font compofées d’ un marbre gris &
dur : il y a d’ailleurs près d*Ajte une mine de fer
fpathique & en petites lames. La même mine fe
! trouve encore du côté de Loubie, à- la montagne
d’AJie, fur la côte-orientale du ruiffeau de
Sourde.
A STR A CAN (Gouvernement d’ ) , dans la
Tartarie mofeovite ; il renferme une partie de la
côte orientale & feptentrionale de la mer Caf-
pienne. La chaleur y eft fi forée en é té , que, fui-
vant les obfervations faites par M. Leich à Ajira-
can , elle y a furpaffé quelquefois le ic o e. , &
même le 105e. degré du thermomètre de Fahrenheit
: il y pleut très-rarement en é té , & quand
la pluie a lieu, elle ne dure pas plus d’un quart
d’neure. Il règne, depuis le commencement de
mai jufqu’à la fin d’août, un vent qui tempère la
chaleur, laquelle fans cela feroit> comme nous
l ’avons d it, infupportable. Ce pays feroit totalement
ftérile fans les débordemens duWolga.
D’ailleurs, les terrains bas, voifins des bords de
ce fleuve, du Don & du Jaik, font d'une grande
fertilité, & donnent d’excellens pâturages. Le
froment n’y réuiiit pas, & les habitans en font
venir par eau , de Cafan, ce qui leur eft néceffaire
pour leur contamination. Quant aux fruits de différentes
efpèces, ils y viennent en grande quantité,
& font d’une grande beauté : on y cultive
furtoqt des melons de très-bon goût, des citrouilles
& des concombres, qui ont une demi-aune de
longueur. Le mûrier y vient bien , & l’on pour-
roic obtenir, avec plus d'attention, de bonnes
récoltes de foie.
Le premier vignoble des environs d* AJiracan
fut planté en 161$ : on fe fervit de plants venus
de Perfe. Depuis ce tems la culture de la vigne
s’ eft fort étendue, & le raifin vient d’une groffeur
extraordinaire ; il eft d'un goût exquis, & il donne
un vin excellent. On cultive aufli le coton à Afkra-t
can. Enfin; il croît dans les vattes bruyères des
environs, des fleurs, des plantes médicinales 6c
potagères.
En remontant le Wolga on trouve une quantité
prodjgieufe de racines de régliffe, dont les tiges
font fouvent plus grofles que le bras, & croillent
à la hauteur d'une aune : on L'arrache en grande
quantité pour en extraire ce qu on appelle le jus
de régliffe ,_que l’on prépare dans les apothicaire-
lies d’AJiracan.
Les bruyères ou déferts voifins d'AJiracan contiennent
plufieurs lacs ou mares d’eau falée, où
Je fel repofe au fond de l’eau en forme de criftaux,
ou bien fumage comme des glaçons. Tout le terrain
qui environne AJiracan eft tellement imprégné
de fel, qu’on n’y trouve d’eau douce nulle part,
à quelque profondeur qu’ on creufe. Aujourd'hui
la cour de Ruflie empêche qu’on enlève ce fel ;
elle s'en réferve à elle feule le débit. Le plus connu
des lacs falés eft celui d ‘Eicon. On dépofe le fel
dans des magafins fitués fur le Wolga , & de là il
eft difperfé par le commerce dans les diverfes contrées
des environs.
Les Kalmouks & les Tartares Nogais fe répandent
pendant Pété fur les bruyères, qui font remplies
d'oifeaux, de gibier & de bétail : les Tartares
y entretiennent de grands troupeaux. On y trouve
aufli une efpèce de chèvres fauvages, qui portent
de petites cornes recourbées ; une forte de rat qui
donne prefque la même odeur que la civette, &
qui fe tient fur les rives du Wolga ; des aigles, des
perdrix, des faifans, des gelinotes, & c . Le poif-
fon de toute efpèce y eft abondant fc à bon prix.
Les villes principale^ de ce gouvernement font
AJiracan , Kroifnujar, Jenatajowska , Tfchernoijar,
Zarijin, Sarutow, &c.
Les îles formées par le Wolga aux environs de
cette ville l'ont extrêmement fertiles : les melons
d'eau, les pommes, les poires, les cerifes & les
abricots y croiffent en abondance, 6c tous ces
fruits y font d’une qualité excellente.
La chaleur & la féchereffe du climat produifent
une multitude de coufins & de moucherons qui
infeftenc tout le pays ; mais on en eft fort fouvent.
débarraffé au moyen d’ un vent qui s’élève de la
mer Cafpienne, & fe répand fur toutes les terres
des environs : ces infeétes fortent des marais voifins
, qu’une grande quantité de rofeaux couvre
6c rend inacceflîbles.
Le froid eft fort grand pendant l ’hiver dans ces
contrées, & quoiqu’ il ne dure pas plus de deux
mois, on voit pour lors le Wolga couvert de glaçons
qui fe prennent facilement, & de manière à
porter des traîneaux.
On ramaffe , à un mille au deffous d‘ AJiracan ,
une grande quantité de fel marin : on creufe pour
cela de grandes foffes qui fe rempliffent d’eau, &
après que la chaleur du foleil l’a fait évaporer , le
fel fe trouve au fond en criftaux d’une grande pureté.
On les caffe : on les embarque enluice fur 1^
rivière, dans des vaiffeaux de cinq à fix cents tonneaux.
ASTURIE , province d ’Efpagne, qui fe divife
en deux contrées féparées, défignées fous les noms
d'Ajlurie et Ofviedo 6c d’Ajiurie de Santiliane.
Le pays eft inégal, & couvert au midi par de
hautes montagnes qu'on peut confidérer comme
les branches des Pyrénées , & font féparées par
ces barrières naturelles des royaumes de Léon 6c
de Vieilie-Caftille : toutes ces montagnes font
couvertes de vaftes forêts. Les parties du territoire
qui font défrichées produifent aflez de b lé ,
beaucoup de fruits & d’excellent vin. L ’air y eft:
bon. On y trouve plufieurs mines d’or, de chryfo-
co lle , d'azur & de vermillon ; mais les productions
les plus remarquables font les chevaux, dont
la bonté & la viteffe, fi eftiraées par les Romains,
foutiennent toujours la même réputation. Les villes
principales font Ofviedo, Santillane 6c San-
Andero.
A T AC AM A , ville & port de mer dans l’Amérique
méridionale, au P érou, proche le tropique
du Capricorne.
A t a c am a , montagnes d’Amérique, qui fépa-
rent le Pérou du Chili ; elles font fituées entre la
ville & le défert d*Atacama.
A t a c a m a , grand défert à l'extrémité méridionale
du Pérou & au nord du C h ili, encre la
grande mer du Sud & les Andes à l’orient. Le pays
eft fi aride, que les mules yj)ériffent faute d’eau.
& d’herbe : il ri’y a , l elpace de quatre-vingts
lieues, qu’une forte de rivière d un cours intermittent,
& qui s’arrête toutes les nuits. On attribue
la caufe de ce phénomène à 1 a&ion du foleil
, qui le jour fond les neiges, dont les eaux fe
N n n n j i *.