
îa plus commune, & qui produit les effets les j
plus terribles 6c les plus vioiens. La neige , comme
on (ait j fond plutôt en deffous qu'en deffus. Ayant
perdu fon adhérence avec fes points de conta#
& d'appui, fi elle eft fur un plan incliné & d’une
pente rapide, elle gliffe, entraîne avec elle celle
qui eft deffous, de proche en proche : la viteffe
s'accélère par la pente, l’énergie augmente par
le poids, qui s'accroît j l'humidité de la neige fait
qu'elle fe taffe & s'arrondit en pelottes. Le tout
forme une maiTe énorme, qui peut avoir aflez de
force & de folidité pour renverfer tous les obf-
tacles qu'elle rencontre dans fon chemin. Les arbres
les plus forts font rompus, brifés & tranf-
portés ; les plus groffes maffes de rochers entraînées
î des maifons folidement bâties , détruites i
des terrains entiers déplacés, & tout eft ravagé
partout où paffent ces tourbillons prodigieux.
Ajoutons à l ’effet des neiges la preflîon de l’air
qu’occafionne un pareil déplacement : fon courant
s’étend aux environs, & concourt aux mêmes
effets. . : , .
Le vent, le bruit, tout ce qui peut occafionner
de l'agitation dans l’air, peuvent caufer 6c déterminer
les avalanches ,* c'eft pourquoi on défend
de parler, on tamponne les fonnettes des mulets
dans ces pas dangereux, ou bien on cherche à prévenir
les avalanches par la décharge d'armes à feu
avant de s’y expofer. Ces chutes font- accompagnées
d’un bruit & d'un fracas horrible , qui augmentent
6c fépropagent par mille échos répétés qui
circulent de vallon en vallon, & on croiroit qu'il
fe paffe de vioiens orages à plufieurs lieues ; outre
cela , ces chutes caufent dans les environs, des
commotions pareilles à celles des tremblemens
‘de terre.
' 11 n'y a d'autre fureté à prendre contre ces,fortes
avalanches, que de fuir promptement, 6c
éviter par-là de fe trouver dans leur atmofphère.
On les voit commencer j & on eft fur du chemin
qu'elles tiendront, au lieu que celles qui font produites
par les-neiges gelées font plus fubites,
viennent de tous côtés, n'ont aucune direction
confiante, vont & viennent félon le caprice des
vents. Nous rapprochons ici tout ce qui a rapport
à ces terribles phénomènes, parce qu'il eft important
que les voyageurs en foient inftruitslorfqu'ils
lé trouveront expofés aux dangers des avalanches.
Autres avalanches.
La neige fond en deffous ; ce qui forme la fécondé
efpèce d'avalanches, la plus commune : les
maffes de neiges ayant perdu leurs adhérences avec
les bafes qui les portent, gliffent fur les plans
inclinés , & c . ( Tableau topographique de.la Suijfe,
lom, V3 pag. 33.)
A V A LO N , ville du département de l’Yonne ,
Éur le Coufin. C'eft un point remarquable de. la
limite de Y ancienne terre du Morvan ; suffi eft-elle
établie fur un plateau médiocrement élevé, formé
de granit rouge , fufceptible de poli : outre cela,
dans tous les environs a’Avalon on voit un fyftème
de vallons creufés par les eaux courantes, q u i,
partant de l'ancienne terre, fe portoient fur la
nouvelle. Ce font ces différentes marches des eaux
qui ont dégarni certaines parties de l ’ancienne terre
des dépôts de la nouvelle, lefquels la couvroient
dans ces limites, pendant qu’ à une certaine dif-
tance de là , cette ancienne terre eft reliée couverte
de dépôts de,la nouvelle fort étendus. C ’eft
la réunion de ces deux fortes de fols aux environs
à’Ayalon 3 qui fait que cette ville eft entourée
d'un côté de pâturages & d'étangs, parce que
l'ancienne tient l'eau à tous les niveaux, & de l ’autre
côté de terres labourables, fertiles en fromens
& en vins de bonne qualité. J’ajoute que, non
loin de cette limite, fe trouvent de vaftes forêts,
qui fervent à une grande partie de la provifîon de
Paris. On fait flotter ces bois fur la Cure jufqu’ à
l’Yonne, qui les rend enfuite à la Seine en trains.
(Voye% M o r v a n , T r a i n s d e b o i s . )
AWATSKA (Baie d ') . La baie à’Awatska au
Kamtzchatka mérite une defeription particulière,
à caufe de l'importance dont elle eft pour les navigateurs
qui arrivent dans ce parage ; c’eft pourquoi
on croit devoir renvoyer ces détails à l'article
K a m t z c h a t k a .
Nous dirons feulement que l’entrée de cette
baie git par 52 degrés $ 1 minutes de latitude nord ,
& F 58 degrés 48 minutes de longitude orientale
( méridien de Greenwich), 6c qu'elle fe trouvé
au milieu d'une autre baie extérieure, formée au
nord par le Cheepoonskoi-NoJf3 & au fud par le cap
Gavareea. La première de ces pointes fe montre
au nord-eft, & à trente^deux lieues de la fécondé.
Depuis le cap Gavareea jufqu'à l'entrée de la baie
à*Awatska 3la côte prend une direélion à peu près
nord, 6c fon étendue eft de onze lieues i elle offre
une chaîne de rochers élevés & efearpés, qui ont
fouvent devant eux d'autres fragmens de rochers
folitaires. De loin on croit y appercevoir, en bien
des endroits , des baies ou des encrées \ mais lorf-
qu'on, en approche, on reconnoït que les pointes
avancées font réunies par des terrains bas.
Le Cheepo.onskoiNo(f git à l ’efbnord-eft-un-quarc-
de-rhumb-eft, & à vingt-cinq lieues de l'entrée
de la baie. La côte eft baffe & plate de ce côté ,
6c on voit fur les derrières, des collines d'une hauteur
confidérable. Les cartes ruffes fe trompent
de vingt-un milles fur la latitude du cap Gavareea.
Son-véritable parallèle, eft de 52 deg. 21 min.
(méridien"de Greenwich).
La différence très-fenfible qu'on remarque entre
les terrains des deux côtés de la baie d ‘Awatska,
& leurs pofitions diverfes, font les meilleurs guides
qu'on puiffe fuivre pour y entrer en venant
du fud. Lorsqu'on arrive du côté-du nord , le
Cheepoonskoi-Nojf eft-très-fer fible t car c'eft un cap |
élevé qui a beaucoup de faillie, qui offre, une
quantité confidérable de terrains unis, plus bas
que la pointe, 6c par lefquels il eft réuni au continent.
Vu du nord ou du fud , il préfente le même
afpea , 6c il empêchera les navigateurs de fuppo-
fer que la baie d’A-watska fe trouve dans la crique
formée par la cô te , au nord de ce Nojf; car là
reffemblance frappante qu'on obferve entre cette
crique^ ou baie, & une autre fituée au fud de la
baie d‘Awatska3 peut donner lieu à une pareille
méprife.
A V E L A N , village du département des Hautes-
Pyrenees, arrondiffement de Bagnères : il y a des
bancs de marbre gris près de ce village.
A v e l a n , village du département du Gard,
arrondiffement d'Alais. On trouve dans le territoire
de ce village des mines de fer & de cuivre., '
& des rognons de mine de plomb, que l ’on nomme
extra-filons ^couverts de terres fort humides. Dans
une ouverture ancienne on voit deux filons qui fe
réuniffent dans le roc jufqu’à quatre toifes de profondeur.
Cette mine a donné par'quintal dix onces
d'argent.
AVENHEM, village du département du Bas-
Rhin. Il y a dans ce village des bains fournis par
une fontaine, dont les eaux ont une odeur défa-
gréable. La fource de cette fontaine eft dans le
village même : fon baflin a environ fix pieds de
profondeur, & autant de largeur, 6c fournit un
égal volume d'eau pendant toute l'année. Les hommes,
ainfi que les animaux, y trouvent toujours
un remède affuré. , - ’
AVENTURE (Baie de 1' ). Cette baie, fituée
dans la terre Van-Diemen, git par 43 deg. 21 min.
20 fec. de latitude nord, & par 147 deg. 29 min.
o fec. de longitude orientale (méridien de Greenwich').
On y mouille par douze bralfes, fond de
fable & de vafe. L'eau 6c le bois s'offrent en abondance
aux navigateurs qui abordent dans ce canton
i mais l'herbe dont ils ont befoin pour leur
bétail eft d’une qualité très-groffière. v
On trouve ail fond de la baie de l ’Aventure une
jolie grève de fable 5 elle paroît formée uniquement
des particules détachées par les flots, d'un
très-beau grès blanc qui borde la côte prefque partout
> & dont la pointe cannelés 3 fituée à peu de
diftance, femble compofée. Cette grève a environ
deux milles de longueur : on y pêche à la ligne
d une manière commode. On rencontre par-der-
riere une plaine qui a un lac d'eau falée ou plutôt
d eau faumatre, dans lequel on prend à la ligne de
petites truites, 6c un nombre affez confidérable
de brê.mes blanches. Les rives longitudinales de
ce lac font parallèles a la grève. Les autres can- •
tons qui avoifinent la baie font montueux j ils of- j
firent, ainfi que h-plaine, une feule forêt de très,-*
grands arbres, que les arbriffeaux, les fougères &
les débris d'arbres rendent prefqu'impénétrable.
Il faut en excepter néanmoins les flancs de quelques
unes des collines, où les arbres font ciair-
fernés, & où l’on n'a à lutter que contr'une herbe
groflière.
Au nord de la baie on voit un terrain b as, qui
fe prolonge au-delà de la portée de la vue : on y
apperçoit quelques touffes de bois répandues ça
& là. Le fol de la plaine eft fabloneux, où il offre
un terrain jaunâtre, & quelquefois une argile de
' couleur rouge. Le fol de la partie inférieure des
collines eft de la même efpèce j mais plus haut ,
& furtout dans les endroits où il y a peu d'arbres,
il paroît d’un gris-foncé, & l ’on peut croire qu'il
eft très-ftérile.
Le vent de nord-eft eft le feul auquel cette baie
foit expoféej mais comme il foufle des îles Maria,
il ne peut amener une très-groffe mer, & en tout
la rade doit être regardée comme fûre. Le fond
eft net & de bonne tenue : la mer y a de douze à
cinq 6c quatre braffes de profondeur.
La meilleure eau que les navigateurs peuvent
embarquer plus commodément fe puife à l'un des
ruiffeaux , qui tombe dans un étang fitué derrière
la grève du fond de la baie} elle fe mêle dans l'étang
avec 1 eau de la mer, & il faut la puifer au
deffus i ce qui n’eft point difficile. On charge très-
aifément du bois à brûler.
1 A v en tu r e (Ile de 1’ ). Cette île eft une des
îles baffes, qui forment un groupe affez confidérable
dans la mer du Sud. Celle dont il eft ici quef-
tion eft fituée par 17 deg. 4 min. de latitude fud ,
6c 144 deg. 30 min. de longitude oueft ( méridien
de Greenwich). M. de Bougainville nomme avec
raifon Archipel dangereux qq groupe d'îles baffes
& fubmergées. La tranquillité de la mer apprend
affez qu'on en eft entouré , & qu’il ne faut négliger
aucune précaution, furtout la nuit, dans la
marche des vaiffeaux.
Ces îles balles, dont la mer du Sud eft remplie
entre les tropiques, font de niveau avec les flots
dans les parties intérieures, 6c élevées à peine
d une verge ou deux dans les autres : leur forme
eft fouvent circulaire. Elles renferment à leur centre
un biffin d eau de la mer : la profondeur de
1 eau tout autour des cotes n'a pas été reconnue.
Les rochers s’élèvent perpendiculairement du
fond. Elles produifent peu de chofe : les cocotiers
font vraifemblablement ce qu'il y a de meilleur.
Malgré cetteftérilité, maigre leur peu d'étendue*
la plupart font habitées. Il n'eft pas aifé de dire
comment ces petits cantons ont pu fe peupler , &
il n eft pas moins difficile de déterminer d’où les
îles les plus élevées de la mer du Sud ont tiré leurs
hapitans. Les navigateurs qui ont débarqué fur ces
• îles ont trouvé les infulaires réfervés, & craignant
» les étrangers ; caractère qui provient peut-être