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uhlir l'équilibre. On- doit d'ailleurs (entir qu'il y
a j tur ph fieurs parties des continens, plwlieurs
exceptions à ces phénomènes , parce qu'a b cha-
du foleil, cautè puiffuwe & principale, û fe
joint fouvent d'autres eau (es locales dues furtout
aqx afpeéts 8c aux difpofjtion-s des terres. Les
montagnes élevées, &c dont quelques - unes >
telles que les Cardillières, recèlent des frimats,
continuels, doivent former néceffairemeot des
ohftacles au cours du veut alijé, en occafionnan-t
des c on de n Cations diverfe-s, dont o» verra toute
la putflàuce à l'article des Fenu Mariables. Audi la
ûu&ce plane des merseft-elle le champ vrai, ainfî
quelle plus vafte, pour les obiervations fur lesquelles
on doit le plus compter.
Au refte, les venu atifés ne font point totaie-
ipent exempts d'irrégularités j quelquefois ils ont
un furcroîc de force, quelquefois ils font calmes,
quelquefcds même ils varient, & c ’eft dans k s régions
où. ils régnent, qu'éclat ent ces terribles’ouragans
, dont nos coups de vent nous donnent à
peine une idée. Tons ces faits cependant ne contredirent
point notre théo-rie, & nous tenterons
de les expliquer à mefure que l'oecafion s'en présentera
eti traitant des vents variables.
• On a v u , par tous les détails qui précèdent,
que le foleil produit par fa chaleur de grands
naouveroens dans ratmofphère , &r que ces mour
vemens étoient d’autant plus marqués, que cette
chaleur y agiffoit plus piuffamment. On a vu que
le cours invariable de cet aftre entraînok & ëé-
terminoit celui de l'air 8c fes déplacemens, &
ue. c'étoic ainfi que fe formoient les vents atifés
ans la zone que le foleil parcourt. Nous expo-
ferons dans d'autres articles quels font les vents
qui régnent dans les autres parties du Monde, &
lès çirconftances qui les produifent.
ALKATIF , ville d'Afie, dans l'Arabie déferre,
fur le golfe Perfique „ à fix journées de Baffora,
au fod : elle communique avec la mer par un canal
que les plus forts va idéaux peuvent remonter
quand la marée eft haute. Il croit aux environs
une grande quantité de dattes, 8c il s'y fait une
pêche de perles dont les profits font eonfiié-
rables.
ALLEMAGNE ( Mer d'y. Cfeft afofi qu'on
nomme la mer qui baigne les rivages de la Grande-
Bretagne & de l'Ecoftè d'un coté, & celles de la
Flandre, de la Hollande & du Jutiand de l'autre:
fon extrémité nord s'étend entre iVungsky-Head3
latitude cinquante-huit degrés trente-cinq minutes
nord > §t la même latitude au fud de la Norwège.
Avant que l'Angleterre fut Réparée du continent
de la Gaule, on ne pouvoit confidérer cette mer
ue comme une vafte baie. Les marées y fuient
u nord-eft au fud-oueft, en fuivant la direction de
la côte ; mais dans la haute mer le reflux court au
«oxd à travers le grand canal qui eft entre les. îles
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Shetland & la Norwège. La profondeur de Ifeou
au tems des plus hautes marées, «ans le détroit
de Calais, eft de vingt-cinq bradés5 elle augmente
jufqu'à trente-une entre Lowjloff & l'embouchure
de la Mais ; elle gagne encore, entre les bancs
d'W tll &■ de Dogger, mais dans un feul endroit,
quelques brades de plus. Au-delà de Dogger-Banc
elle s'approfondit, depuis quarante-huit jufqu'à
toisante-douze braffes. En tre le nef de'Buchan & le
de Shut en Norvrège, elle a depuis quatre-vingt-
fix jufqu'à cent hrafles 5 enfuite elle décroît vers
tes Orcades & les îles de Shetland,, de faixante-
qttinze à quarante. Mais entre les îles de Shetland
& Bergen,extrémité feptenttionale de eettemer,
ta profondeur eft de cent vingt à cent cinquante
braffes.
Depuis Dungsky-FIead jufqu’au Cap de Flamber
o»%h, les cotes'font hautes & tranchées à pic,
& peuvent être apperçues de la mer, depuis fèpt
jufqu'à quatorze lieues. Depuis ce dernier Cap
jufqu'à Spum-Head, c'eff encore une côte foin*
& nette, tans bancs m brifàns;. mais le et fie de la
côte de Norfolk & de Suffolk eft bas, & ne s'ap-
perçoit qu'à une petite diftance, & devient très-
dangereux par le nombre de bancs de fable qui
s'avancent très-loin dans la mer. Après qu’on a
paû[é Spvm-Heady les navigateurs gouvernent entre
tes Doufing extérieur & intérieur, vers le fanal
flottant, à bord d’t.n petit vaifleau confinait pour
ce. fervice, ëc toujours à l'ancre ,au bord intérieur
d'un banc de fable qu'on,appelle l’écueildeDogskon,
à huit lieues de la côte de hiacainshire , fur environ
quinze brades d'eau.
Heureufement cette mer, au nord, eft beaucoup
plus remarquable par fes bancs de fable, utiles à
la pêche , que par des écueils funeftes à la navigation
î & elle n'auroit jamais été fi fréquentée
fans la multitude de poiftbns q ui, dans les différentes
fàifons, fuivant leur efpèce, viennent fe
rendre fur les bords de ces bancs du fond, des mers
du nord , attirés, ou par la variété des nourritures
qu’ils y trouvent, ou par le befoin d’y dé-
pofer leurs oeufs en fureté.
Le premier banc donc ©n doit faire mention
n'eft pas fufcepcible d'être décrit i c i , & cependant
on ne peut le paffer fous fifence, parce qu'il
appartient à lhiftoire naturelle de la mer d’Allemagne.
Il court à travers le canal qui eft entre
Buckanejf 8c l ’excri mité nord du Juts-Riff. l a
moindre profondeur qu’on trouve fur ce banc eft
de quarante braffes, en forte qu’on ne l'auroit
pas remarqué fi la mer n'annonçoit pas une profondeur
fubite à c ô té , pour former ce qui'on
nomme les abymes de Buckan.
Le iû ig Banc ou le banc Fortys porte à l'eft-fud-
eft de Buchandf, qui eft à la diftance d'environ
quarante-cinq milles, & s'étend au fud jufqu’en
face de Newcaflle : il a .environ cinquante lieues
dé longueur fur fept de largeur, & 1 on y trouve
depuis trente-deux jufqu'à quarame-cinq braffes
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d'eau. Le fond eft un gros fable mêlé de plantes-
marines , & il paifiè pour -une bonne pêcherie.
Le Banc de Mur eft fitué entre le précédent &
le rivage oppofe à Bervich ; fa forme eft ovale :
il a environ quinze milles de longueur, vingt-fix :
braffes d’eau à fa furface, & environ quarante fur :
fe« bords.
Le banc appelé Monroft Pus eft ufi peu à l'èft 1
du milieu de Long- Fonys ; il a cinquante milles de !
longueur, & il eft très - remarquable par cinq
grands puits ou trous de trois à quatre milles de j
diamètre, fur les bords defquels on ne trouve que j
quarante braffes, pendant que la fonde defeend j
jufqu'à foixante-dix & même jufqu'à cent, fut un
fond doux & limoneux, au milieu de ces puits.
Le fond des bords eft graveleux. Ces puits, malgré
leur profondeur brufquée, n’occauonnetH aucun
mouvement extraoid naire dans les eaux dd là
mer, dans toute l’étendue de ce banc.
Vient enfuite le fameux Dogger-Banc > il commence
à douze lieues de diftance du Cap Flam-
boroug, & , fe prolongeant à travers de la mer
d'Allemagne vers i'eft , f ur une étendue d'environ
fokante - douze lieues, il va joindre Hom^Rijf,
langue de fable très-étroite fut la côte du JutlanO ,
û. plus grande largeur eft de vingt lieues : il n'a
communément que dix à douze brades d'eau, &
dans certaines parties jufqu’à vingt-quatre &vingt-
n ’nq braffes.
Au midi de Dogger-Banc eft un grand banc de
fable, nommé dans fes différentes parties le Banc
d'W^ill9 le Banc Stuart, W Banc Brun .* ces differentes
parties font couvertes d’une fuffifante profondeur
d'eau. Encre ceux-ci & les côtes de l ’An
gleterre font l 'Ower ite le Le mon, redoutés des
matelots par des naufrages fans no i»bre. Le Canal
entre le JBogger^Banc & le XPell-Banc -a jufqu'à
quatre cents braffes de profondeur, &r il eft connu
par les navigateurs fous .le nom de Sikct-Pks :
il eft renommé furtout pour la pêche de la morue,
qui garnit les marchés de Londres. La morue aime
les endroits de la met un peu profonds, & le
poiffon plat les bas'fonds. '
Nous ne fuivrons pas ici en détail les côtes
d'Angleterre & d'Ecofiè , qui bordent la mer
d'Allemagne 5 nous parlerons feulement des côtes
qui avoifineat le Cap Flamborough, parce que la
nier participe , quant à fon fond, de la nature des
rochers de cette côte : auÆ aux environs de ce
Cap & à'quelques milles au noid les rivages font
pleins de rochers qui offrent des retraites aux
écrevifles de aux autres cruftacées. Enfuite plu*
fieurs bancs de fable fin, qui ont depuis un mille
iulqa'à cinq milles de largeur, s'étendent vers
relt,i& depuis leurs bords julqu’à ceux de Dogger-
Banc c'eft un fond inégal, hériffë de rochers caverneux
avec une mer profonde ,a& préfque partout
revêtu de corallines & autres produ&ions
marinès."
La uifpofition du rivage procure aux habitat»
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dfc cette côte une pêcherie avantageufe ; car d'un
côté le r iv age, ainfi que nous venons cfe le déc
r ir e , & de l'autre les bords du Dogger-Banc,
peuvent être confidérés comme les côtes d'un
piège, qui fervent à diriger la multitude infinie
des efpèces de morue qui viennent annuellement
de l’Océan feptentrional, féjourner, s'égayer &
dépofer leur frai dans les parties adjacentes aux
côtes de l’Angleterre : elles trouvent une nourriture
abondante dans les plantes qui font attachées
aux rocher^ du fond ik dans les vers dea
fables, & un abri pour leur frai dan« les creux
& les cavernes de ce fond : elles le dépofenc
dans le canal qui eft entre les grands bancs 8c
ceux du rivage : c'eft là qu'on en fait une pêche
fort avantageufe, ou bien dans le canal qui fe
trouve entre Dogger-Banc &c Well-Banc; car elles,
évitent l’agitation de l'eau, telle qu’elle a lieu fur
les fut face s fans profondeur. Au contraire, le*
taies à peau dure', les kolibutes, les carrelets &
autres poiffons plats s'enféveliftènt dans les fables*
& s’y mettent à couvert du mouvement detf
vagues.
Une prodigieufe multitude de merlus vifitent
cette cote à des périodes marquées j généralement
ils arrivent vers le mois ae décembre, St
s'étendent à trois milles du rivage 5 <& en longueur
depuis le Cap Flamboro'ugh jufqu’au château de
Timuouth & encore au*delà» Une armée de goulu«
de la petite efpèce bordent les flancs de ce banc dé
merlus pour en faire leur proie. Quand les pécheurs
jettent leu*-* lignes plus loin qu’ à trois milles dé
la terre, ils ne prennent que ce poiffon vorace.
J’ajoirterai ici que toutes les parties de la côté
de la Grande-Bretagne, qui offrent ries rocher*
élevés & efearpés, fervent de retraites à d'innombrables
«ifeaux de mer d'une grande variété
d'efpèces : on y voit les canards à édredon, le*
becs à rafoir , les guillemots, les cormorans, le*
nigauds, &rc.
Si ces hauteur« leur manquent, ils fe retirent
dans les rochers que la mer environne, .comme
dans des lieux qu'ils croient inaeceflîbles à l'hom-4
me. Les cinq efpèces de guillemots & de pingouins
paroiflent dans le printems » & difparoiffbnt
dans l'automne : les autres oifèaux confervent
pour retraites les lieux qui les ont vu naître, oui
fe repofent fur les rivages voiftns.
De Bamborough jufqu'à l’embouchure dé ht
Tweed on trouve un rivage fablormeux, qui fe
rétrécit à mefure qu'il S'approche de l ’Ecoftè.
Linderfarne on l'ile Sainte ( Holy Ifland), avec
fa cathéd'ale fon château ruinés, eft loin dû
rivage, 8t acceflîble lorTque la mer eft retirée. Il y
a grande apparence qu’elle a été fépafée du Nor-
thumberland par fe ti avail des flots. Les marées1
ne montent pas fur. cette plage avec leur énergie
ordinaire & par une. ma! che graduée j mais l'eau ,
par un progrès irtlenfihle, fort doucement du feiù
tks fables« qui d'ab«id s».'a£frentqu'un fond maté*
ô -o z