
environs de cette fjurce , qu’un tremblement de
terre, dont on n’a refllnti qu’ un foible retentif-
fement en France.
De la Bonnieure.
Cette rivière commence Ton cours par la réunion
des eaux du grand badin fitué entre les limites
de l’ancienne terre du Limofin & la nouvelle
terre qui lui eft adoffée en Angoumais : aulîi les
vallons tous abreuvés, au nombre de huit , & qui
font diftribués fur la pente , font tort alongés,
avec plufieurs ramifications à leur origine ; ils
finiffent par fe réunir enfemble fous des angles
aigus. ' # J 1
La principale vallée , qui eft à la droite de cet
afferoblage d’eaux courantes, fe rend à Chaffe-
neuil : fon cours eft de l’eft à l’oueft, & apres
qu’elle y eft parvenue, elle éprouve un détour
dans la direction du nord au fua , & reçoit à l’eft
les eaux de trois des huit valions dont il a été quef-
tion ci-detëus, & qui occupent toute la longueur
de la pente. La Bonnieure, fortifiée par cette, réu- ■
nion, reprend fon premier cours de Veft à l’oueft ,
& , après un trajet de trois mille cinq cents toi-
fe s , èlle reçoit le ruiffeau latéral de Saint-Mary,
puis elle continue fon cours, fans grands détours,
jufqu’ à Saint-Ciers, au milieu d’une fuite de vallons
grands ou petits, & qui font tous fecs 3 excepté
celui de Grenouille rt, qui y verfe un ruiifeau
d ’un fort long cours.
Avant de fe jeter dans la Charente, un peu
au deffus de Manfle, la Bonnieure éprouve cinq à
fix ofcillations alongées, à proportion de l’abondance
des eaux de cette rivière.
Je diftinguerai maintenant trois parties fort remarquables
dans le cours de la Bonnieure la première
comprend, comme je l ’ai déjà dit, cet affemblage
de ruiffeatix qui coulent parallèlement en-
tr'eux, fur une pente affez rapide, faifant partie de
l ’ancienne terre du Limofin, & fe réunifiant à celui
de l’un d’eux, qui a fon cours au pied de cette
pente, & au milieu des couches horizontales de
la nouvelle terre. C’èft dans ce fol que fe continue
le lit de la Bonnieure, dont les bords ne font couverts
que d’une fuite de vallons fecs plus ou moins
grands.
Enfin, la troifième partie fe diftingue par une
fuite d’olciilations qui m’ ont paru en toutes cir-
eonftances annoncer que cette Eivière, après avoir
coulé fur une certaine pente, a formé*enxonfé-
quence du ralentiffem.entde la.marche de fes eaux,
des dépôts affez étendus, lefquels ont contribué
à ces ofcillations.
Du Son & de la Sonnette réunis.
Le Son a fon origine dans le baflin dé Nieuil,
avec trois embranchemens chargés, de droite &
de gauche de plufieurs petits vallons abreuvés..
Après un cours de peu d’étendue, le S on reçoit un
ruiifeau latéral dans les environs deSainjt-Cloaud,
& continue fon cours au milieu de petits vallons
fe c s , jufqu’ à la rencontre de la Sonnette, qui
figure fort bien à côté du Son. Cette fécondé riv
iè re , dont le cours eft fort long jufqu’ à fa naif-
: fiance, eft formée de la réunion de deux embranchemens
chargés de vallons abreuvés. Ce qu’il y
a de fingulier, c'eft que la Sonnette, depuis la
naifiance jufqu’à la réunion avec le Son, parcourt
un lit auquel aboutiffent un grand nombre de vallons
fecs, qui font tous fort alongés à droite.
Le Son & la Sonnette continuent leur cours au
milieu de femblables vallons fecs , foit courts ,
foit alongés, jufqu’à leur confluence avec la Charente.
Cependant il faut excepter une portion de vallon,
voifine de Saint-Suipice,qui eft abreuvée d’un
ruiifeau qui, après avoir fait tourner deux moulins,
vient fe perdre au delfous du vieux A ’ilnac,
dans la fuite du même vallon fe e , mais qui parqit
être fort rétréci jufiqu’aux Son & Sonnette réunis.
De l'Argent or.
Cette rivière, qui tombe dans la Charente au
delfous de Verteuil, eft formée à fon origine de
deux embranchemens qui ont chacun une dénomination
particulière, laquelle fait partie du nom
total. Ainfi le premier embranchement, qui palfe à
Saint-Coûtant, & qui réunit cinq vallons abreuvés
, fe nomme Argent, & le fécond, qui palfe à
Champagne-Mouton , & qtii n’a que des valions
fecs, eft connu fous fa dénomination d‘ Or : il en
réfulte qu’après leur réunion, la rivière porte le
nom d'Argentor 3 laquelle n’a que deux vallons ,
\ abreuvés par celui du vieux Ruffec & de la Boif-
fière} mais les autres vallons diftribués dans le relte
de fon cours, qui eft fort long, font tous fans eau ,
comme tous ceux des environs de Verteuil, grands
ou petits. Il m’a paru que çec état doit être attribué
furtour. au peu d'approforidHfement que les
eaux pluviales ont pu donner à cés vallons.
Des rivières d*Aigre , £ Anac & de la Nouère.
Les rivières de la Nouère & du Fondion ont un
cours forr long, foit avant, foit depuis leur réunion
: outre cela, leurs lits paroiffent tracés en
droite ligne au milieu de vallees affez étroites, &
.qui ne renferment que des vallons fecs : ceux fur-
tout de la Nouère font fort alongés au nord. C ’eft
.’dans cette direction que fe trouve le vallon abreuvé
latéral d * Amer.
Le vallon de la Nouère offre fur fes rives des
prairies & des jardinages très-multipliés} il eft perpendiculaire
au vallon de la Charente. Les groies
i vives qu’ on parcourt depuis ce vallon jufqu’à Hyer-
(ac, produifent indiftinéfcemenc des grains & des
vins de fort bonne-qualité.
J’ajouterai: d'abord à. ce detail le s vallées fort
larges qui Ce rendent à la ville d’Aigre fur trois
directions différentes, & qui renferment de grandes
cultures de lin. Les eaux de ces ruiffeaux
viennent tomber à l'extrémité d’une longue ofcib
lation de la Charente.
J’indiquerai en fécond lieu les différentes finuo-
fité$& embranchemens de la rivière à‘Anac3 qui
tombe dans la Charente à l’extrémité d’un fembla-
b!e plan incliné de la même'rivière.
ANIMAUX. Dans la foule d’objets que nous
pr.Tente ce vafte Globe, dans le nombre des différentes
productions naturelles dont fa furface eft
peuplée, les animaux tiennent le premier rang,
foie relativement à la variété de ces ê tres , foit
relativement à la manière dont ils peuvent fervir
aux befoins de l’homme > car nous ne nous occuperons
que de ces confidérations dans cet article ,
& non point de ce qui concerne leur conftitution
phyfique, laquelle ne tient point à la géographie-
phyfique. Ainfi, l’on fentira facilement la néceflîté
de les diftribuer par ordre, moins relativement à
leur organifation qu’à leurs habitudesde vivre,
& aux choix qu’ils ont faits de certaines contrées
de la terre : c’eft donc le fyftème de la population
du Globe par les animaux, qu’ il nous convient
d’indiquer ici.
J’y vois d’abord la nombreufe famille des quadrupèdes
qui habitent les contrées infiniment variées
de nos continens, tant celles qui fe trouvent
dans l ’intérieur des terres, que celles qui font le
long des bords de la mer ; tant les contrées peuplées
& cultivées, que les déferts $ tant les quadrupèdes
fauvages & féroces, que les quadrupèdes
faciles à réduire à l ’état domeûique, foit pour
concourir aux grands travaux de l'homme, foit
pour fervir à fies agrémens.
Viennent enfuite les animaux qui occupent les
parties des rivages des continens Sc des bords de
la mer : ce font les quadrupèdes amphibies. Enfin,
nous devons indiquer ceux qui. vivent dans les
entrailles de la terre, comme dans le fond des
mers. Je trouve en même tems les poiffons , qui
parcourent en troupes nombreufes les divers parages
des côtes, les harengs, les fardines, les huîtres,
& c .
Les poiffons qui de la mer remontent dans les
fleuves & les rivières, & qui offrent une nourriture
abondante aux habitans de ces rivages.
Il nous refte à parler des oifeaux qui ont une
marche particulière à la furface du Globe. Nous
n'en ferons faifir que les mouvemens principaux,
nous réfervant d’en faire mention à l’ article Oi s
e a u x , & encore plus aux articles particuliers
de certaines claffes d’oifeaux diftingués par des
habitudes qui leur font propres, & dont la çon-
noiffance peut nous intéreffer, à l’article M i g r a t
i o n s .
Après ces confidérations générales fur la population
du Globe par les animaux t nous parlerons
des changemens d’habitation de ces animaux, qui
font furvenus à la fuite des habitations & des cultures
établies par les hommes.
Les Gaules & la Germanie, par exemple , nour-
riflbient des élans, des loups-cerviers,'des ours
& d’autres animaux qui recherchent les cl:mars
froids ; mais depuis les défrichemens de Certaines
parties de la France, ces animaux fe font retirés
dans les pays plus reculés vers lts pôles, moins
voilïns des contrées habitées & cultivées.
Ainfi, lorfque nous trouvons les dépouilles de
Y aurochs dans certaines contrées de la Flandre &
de la Picardie, & que ces dépouilles font ensevelies
dans des parties des vallées encombrées depuis
ces tems par des vafes & des tourbes, nous
trouvons là les preuves de deux événemens qui
font également dignes de notre attention : la marche
des animaux qui fuient des contrées échauffées
par la culture, pour fe porter dans d’autres qui
ont confervé leur température froide } en.fécond
lieu, l enfeveliffement de leurs dépouilles par les
transports & les dépôts de terres que les eaux courantes
ont entraînées dans Us vallées. C ’eft donc
parce que l’on a abattu les forêts , defleché les
marais & défriché les bruyères incultes, que certains
animaux ont déferté la France, l’Allemagne
& l ’Angleterre. On peut voir fiurtout dans l’article
A n g l e t e r r e , toutes les circonftances de ces
changemens d’habitation par les animaux.
I! ne nous refte plus, pour compléter cette considération
au fujet de la population des animaux ,
qu’à renvoyer à l’article Z o o g r a p h i -e , où l’on
trouvera leur diftribution annoncée en détail, &
enfin relativement à ce qui concerne leurs dépouil-
les fojfiles.
ANIO, petite rivière connue aujourd’hui fous
le nom de Teverone y elle a fa fource au mont
T re v i, vers les frontières de l’Abruze, d’où elle
coule entre h Sabine & la campagne de Rome. Jé
ne crois pouvoir mieux faire connoître le payS
que parcourt cette rivière, qu'èn offrant ici lè
précis d’une courfe que j’ ai faite aux environs dé
T iv o l i, & l’expofé fuccintt de différens objets
d’hiftoire naturelle que j’ y ai obfervés, & au milieu
defquels la rivière d’Anio ou Teverone figure
d’une manière fort intéreffante.
Le chemin de Rome à Tivoli offre des matières
cuites & même fondues, femblables à celles qu’on
obferve fur la route de Rome à Frafcati. On nè
voit le fol changer qu’ à un quart de lieue des Ae«-
que-Zolfe, où l’on voit des maffes de travertin
qui font à la furface de la terre. Ces eaux foufrées
répandent une odeur très-pénétrante de foie de
foufre; elles fortent d’ une efpèce de lac qui eft
très-peu étendu ; il eft entôuré de rofeaux, 8e
recouvert, dans une partie de fa furface, d’ iléS
flottantes, lefquelUs ne font oue les racines des
rofeaux, qui y ont fait des additions fuccellives
chaque année. Les anciennes racines fe pourrif-
L l 11 i