
mille quatre cent trente .toifes audeffiis defon
niveau. Cayamhé , ,qui uft précifément placé Ions
•l'équateura.plus.de.trois mille toifes ,t8c Chirn-
borazo eft plus haute encore de deux cents toifes.
La plupart de ..ces montagnes ont été volcani- ;
ques, & il paroît qu'à .différentes .époques elles I
ont éprouvé des éruptions violentes. Elles <s'é- -
tendent delféquateur à travers Je C h i l i ., où d'on !
•trouve une fuite de fommets volcanifés, depuis |
•vingt-fix degrés de latitude fpd, jufqu'à quarante-
«rrais degrés trente, minutes.
Sur le flanc oriental de ces Alpes on trouve une
rfuite de plaines & de plans inclinés d'une étendue
immenfe. La rivière des Amazones coule fur un
fol fort plat, c o n v e r tie forets depuis les différons
réduits d'où .elle fort à Pongo .de Borgas, juf-
qu’à fon embouchure, où elle reflèmble à une
mer qui fe joint à l'Océan atlantique comme un
golfe.
Dans l’hémifphère feptentrional les Andes fe
continuent par Aifthme étroit de Dar-ien , traver-
fent le royaume du Mexique, & fe confervent à
une fort grande Jiauteur : quelques-uns de ces
fommets ont été volcanifés. La montagne Popaca-
tepec éprouva une violente éruption durant l’exr-
pédition de Cortez.
Du royaume du Mexique cette chaîne fe pro^
longe au nord, à l'eft de la .Californie} enfuite
elle tourne tellement à l'oueft , qu’elle ne laide
qu'un intervalle peu confidérable entr’elle & l'Océan
pacifique. Souvent .des branches détach es
du tronc vont former, fur le fiord de la mer ,
des promontoires que plufieurs navigateurs ont
Remarqués , avec des portions de la chaîne même.
-Un pays en plaine, peuplé de bois & couvert
de prairies dans les intervalles , fert de retraite
aux bifons ou buffles, aux cerfs , aux daims de
Virginie, aux .ours & à une grande variété de gibiers
; ce pays occupe une prodigieufe étendue,
depuis les grands lacs du Canada, jufqu'au golfe
du Mexique.
11 êft borné vers J’eft par une autre chaîne de
montagnes connues fous le nom à’Apalackes, qui
font les Alpes de cette partie de l ’Amérique fep-
tentrionale ; on peut foupçonner qu’elle commence
vers le lac Champ)ain & le lac Georges,
&r jette différentes branches qui s’avancent ofili-'
quement jufqu'au fleuve Saint-Laurent. D'autres
s ’étendent en diminuant graduellement de hauteur
jufqu'à la Nouvelle ^Ecoffe. La principale
chaîne paffe à travers la province de New-Yoïk,
où elle eft diûinguée par le nom de Hautes-Terres3
fituée à quarante milles de l’Atlantique. Elle
s'éloigne enfuite, de la mer à mefore qu'elle fe
prolongé vers h fud, & près de fon extrémité
dans laCaroljne méridionale} elle eft à trois cents
milles de l’Océan. Elle eft compofée de plufieurs
chaînes parallèles, divifées par des vallées fertiles,
& généralement peuplées de forêts. Ces chaînes i
t!.éièvent gradueilemem, depuis l'e ft, l’une au [
deflùs de l’autre, jufqu'à la chaîne centrale, d'où
elles vont s'inclinant, & defcemiant par degré,
i vers 1 oueft, dans lés plaines immenfes du Miffiftipi.
! La chaîne du milieu eft d'une 'cnaffe confiaé-
rable d'une grande élévation. Toutes enfemble
ces chaînes occupent une largeur de foixante-dix
milles : elles ont en plufieurs endroits de grandes
ouvertures ou brèches pour la décharge des rivières
nombreufes qui naiffent au milieu de ces
montagnes, & verfent leurs eaux dans l'Océan
atlantique après avoir procuré de grandes facilités
aux provinces qu'elles arrofent pour le tranf-
port par eau de leurs dentées.. ( Ffoyc^ la carte de
la Virginie & l'article de cette province, oû
ces coupures font tracées. )
Nous avons parlé dela haute & immenfe plaine
qui occupe une grande partie de l'Empire rUffe :
nous en retrouvons une pareille dans l'Amérique
feptentr-ionale, dont nous devons faire mention
apres ce detail des Alpes américaines. Ce vaftfc
pays, appelé les Hautes-Plaines, eft une terre extraordinairement
fertile : elles commencent à la
rivière de Mohock, s’étendent fort près du làe
Ontario ^ & vers l'oueft fe confondent avec les
vaftes plaines de J' Ohio 3 d’où elles fe prolongent
fort loin au-delà du Mlffifïîpi. De grandes rivières
y prennent leurs fources, 3z coulent vers tous
les points de l'horizon dans le lac Ontario, dans
la rivière d’Hudfan 3 à ans la Delavare 8c dans la
Sufquehama.
La marée de la rivière d’Hudfon remonte très-
loin dans fon lit profond , fk même jufqu'à une
petite diftance de la fource de la Delavare, qui,
après un cours précipité fur une longue pente interrompue
par des rapides, ‘rencontre la marëô
fort près de fon embouchure dans l'Océan atlantique.
Les matériaux qui compofent les montagnes
dont nous venons de parler, reffemblent b àu-
coup à ceux des montagnes fituées au nbrd de
1 Afie} c'eft une roche grife ou granit, compofée
de feldfpath , de fchorl & de quartz. Le fchbrl
eft ordinairement fort noir, & le quartz coloré
en rouge. Près du fleuve Saint-Laurent, la bafe
des montagnes eft une efpèce de pierre à chaux
feuilletée : de larges lits de pierres calcaires de
diverfes couleurs fe voient adoffés aux maflift
de granit, & font remplis de cornes d’ammon 8c
de différentes fortes de. coquilles foffiles, particuliérement
d’ une petite efpèce de pétoncle avec
plufieurs variétés de madrépores, foit branchus ,
foit étoilés. Les couches ae pierres calcaires fe
montrent auffi près de la bafe de la chaîne de$
Apalaches.
Les roches fchifteufes, feuilletées & fendues
en divers fens, foit fur un plan horizontal, foit
fur un plan vertical,* fe trouvent aufli adofféé»
également aux montagnes de granit de fl Amérique
feptentrioBale. L'on y rencontre des mines,
aiiifi que d*ns le granit. Nous ajouterons ici qu'il
reftô
refte beaucoup de détails à fuivre fur la diflribn-
tion de ces différentes matières ; mais nous ne
doutons pas que des recherches ultérieures ne confirment
, par rapporta cette partie de l’Amérique,
les mêmes diftributions de matériaux que les natu-
raliftes ont trouvés, foit en Europe, foit en Afie,
dans les mêmes latitudes à peu près correfpon-
dantes. •( Voyei Amérique. )
VIII. Alpes écossaises et britanniques.
Ces montagnes font face à l’Océan atlantique, &
courent à l'occident de Cathneff. Parmi ces Commets
élevés on diftingue Morvern & Scaraben ,
Benkop & Benlugal. La province de Sutherland ,
ainfi que les comtés de Rojf & <T lnvern-ef t font
entièrement couverts de ces chaînes, dont les plus
hautes font Mea/fouvounich, le Coriarich, Benevich,
près du fort Guillaume. La derrière montagne a,
dit-on, feptacent vingt-cinq toifes; ce qui fait une
moyenne hauteur.
Une grande partie du comté dx Aberdeen eft com-
prife dans l'efpaee occupé par ces Alpes : ce comté
le vante d’un autre Morvern, qui s’élève bien au
defïus des autres fommets, & qui eft au centre
des collines de Grampian, & peut-être la plus
haute de toutes celtes de la Grande-Bretagne, au
deffus du niveau de la mer. Les Alpes ccojfaifes
embraffent encore une grande partie du comté de
Pérth, & vont finir aux magnifiques rivages de
■ Loch-Lomond, à floccident duquel s 'élève, d'une
manière diftinguée, Ben-Lomond. Depuis cet endroit
le refte du nord de fl Angleterre préfente feulement
des chaînes de collines fort baffes > mais
dans le Cumberland, dans une partie du Weft-
morelaad, dans les comtés d’Y o rk , de Laneattre
& de Derby, les Alpes fe relèvent; & après un
intervalle affez long de plaines & de pays fort
unis, on voit la longue & fublime chaîne da pays
de Galles. Depuis Lord' les grande^ montagnes
occupent l’intérieur du pays, & biffent entre
leurs bafes & la mer un plateau immenfe , qui op-
pofe aux vagues an maffif de hauts rochers, juf-
qu’à la petite Crique de Staxigo,
Nous ri'avons cité ici que les montagnes qui fe
diftinguent par leur hauteur au defïus des pays
voifins ; mais nous ne devons pas nous borner à
.cette feule eonftdération : la- nature des matériaux
qui entrent dans leur covnp-oiition, nous intéreffent
bien davantage encore , ainfi que leur arrangement
& leur difpofition. Nous nous en occuperons
aux articles A ngleterre & Ecosse.
IX. Alpes de la Norwège, dè la Suède ê? d'e la
Scandinavie. Dès qu'on a patié le Sund on trouve
le promontoire de Tiare, vifiWe à huit ou dix
lie des de diftance} enfuite le Bommef & le Dtom-
m e l, hautes montagnes- à l’eft, & là haute terre
de Lefl 3. valle montagne qui s’élève graduellement
vers l'oueft, depuis le rivage de la-mer, font des
toaffes connues des marins, & qui leur fervent dé
Géographie-Phyfique. Tome 11,
’ guides. Les montagnes qui fui vent en N o rv è g e ,
pourroient devenir un grand objet d’ obfervation
. pour les voyageurs. Leur étendue eft confidérable:
j p-n y trouve un grand nombre de filons d’argent
1 natif, de plomb, de cuivre, & c . Il'eft difficile de
[ dire où commence cette chaîne énorme. En Scan-
dinavieelie part du grand rocher Koelen, à l’extrémité
du Finmarck ; elle entre enfuite dans la
Norwège par le diocèfe de Drontheim, fe dirige
à l ’oueft vers la mer, & s’y termine à un vafte
précipice qu'on peut voir à YHeirefoJf, environ à
trois milles norwégiens de Lifter.
Une autre branche fépare la Norwège de la
Suède } plus loin elle occupe la plus grande partie
de la Laponie, & forme les fommets remarquables
3c connus des favans, furtout fous les ndrns
. d’Horrilakero , d'Avafaxa 6c de Kittis,• enfin elle
fe termine par de.s maffes de granit, éparfes &
détachées dans la baffe province de Finlande.
Dans lia plus grande partie de fon cours elle enferme
la Scandinavie fous forme de fer à cheval,
& la fépare de9 vâftes plaines de la Ruffie. I/anc ien
nom de cette chaîné éioitSevo Mons, qu’elle, con-
ferve encore aujourd’hui fous la dénominatfon de
Sevaberg. Pline h compare aux monts Riphées, &
nous apprend qu'elle forme une b .le immenfe,
laquelle s’étend jufqu'au promontoire Cimbrrcn j
ce qui fe trouve confirmé par l ’obfervation. Les
montagnes & Tes îles, oû ces maffes font brifées
fous mille formes différentes ,. pourroient fournir
aux deffinareurs de quoi exercer ieürs crayons.
Àuffi a-t-on déjà commencé à nous offrir des Recueils
intérefîans de ces objets, où la nature fe
montré par des traits bien vrais 8c bien frappans.
Les vues, l’es montagnes des Sept-Sofurs dans le
Helgeland, Si t é tonnant roc de Tog-Hatten, s ’élevant
majeftueüfement du fein de la mer avec fâ
caverne à jour, longue de fix mille pieds, haute
de trois cents, frappée des rayons du foLeil r qui
par fois brillent à travers, font les principales &
les plus fingulïèrés', fans compter les fommets de
plufieurs autrês, préfentant des formes de. tours,
d’édifices.gothiques, &c.
Je fuis convarnca, avec plufieurs naturaliftes.,
qùe la hauteur dés montagnes de la Scandinavie
a été exagérée, par flévêque Pontoppidàn ; elles ne
font nullement à comparer avec celles desi Alpes
fuiffes, 3c encore moins avec plufieurs .montagnes
de l’équateur. Les calculs modérés que les.habiles
phyficiéns du nord ont donnés, confirment incon*-
teftablement l'opinion raifonnable qu'ont adoptée
plufieurs qbfervâtêurs naturaliftes „ qu’il y. a un*
augmentation progreffive de hauteur dans les montagnes,
depûislè pôle jufqu’à l’équateur. Âftcaniue^
profeffeur de minéralogie à Drontheim, foutiene
que, d’après.quelques mefuresi récentes*, l -s p us
hautes de-ce diocèfe n’excèdèm pas fix cents toifes
au deffus du niveau de là mer: que les-montagnes
. s'abaiffent vétsifoueft à la diftance de huit à dix
milles norwégtéfis', Si de quarante vers l’orient $
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