
Il y a , fuîvânt la Loubère, une belle carrière
de marbre blanc auprès de Siam.
A la Chine , dans quelques provinces , le marbre
eft fi commun 3 que plufieurs ponts en font
conftruitsj A douze ou quinze lieues de Pékin,41 y
a des carrières de marbre blanc.'
En Sibérie , les monts Oural fourniffent les
marbres les plus beaux 8c les plus variés. La plupart
fe tirent d’Ekatérinbourg.
Le citoyen Patrjn a.vu, dans la partie des monts
A t la ï, traverfée par fflrtiche , d’énormes rochers
de marbre parfaitement blanc & pur.
Les lumackelles font des marbres formés prefque
entièrement de petites coquilles qui fe font
raffemblées par familles.
La lumachélle de Carinthie fe trouve dans la
mine de Bleyberg, où elle forme le toit d'un
filon de plomb.
Les marbres du canton de Bâle font remplis d’ aftroï-
tes 8c de coralloïdes. Ceux du duché de Brunfwick ,
d’Altorf en Franconie , de Bareith, de Blanken-
bourg, abondent en béîemnites 3 en cornes d’ am-
mon & efi divers gemes^àg cocklites. Ceux de
Suède & de l’île de.Gotland/én orthocéracithes.
C e font des coquilles dont la ftru&ure interne
offre des cloifons comme les ammonites ; mais
au lieu d’ être tournées en fpirales, elles font
prefque droites, comme des béîemnites, d’où
eft dérivé leur nom , qui fignifie corne droite.
Pierres calcaires proprement dites, craie.
Les pierres calcaires ou pierres à bâtir calcaires
font ordinairement blanches, grifes ou jaunâtres
; elles ont le grain plus ou moins 'fin 3 contiennent
fouvent de nombreux débris de corps,
marins; elles ne font-pas fufceptibles de poli.
La France contient une immenfe quantité de
pierres calcaires. Cette fubftance eft ordinairement
difpofée en bancs horizontaux. Ce n’ eft que
dans les montagnes primitives qu’on voit ces bancs
prefque verticaux ou contournés.
Pour fuivre un ordre quelconque, nous allons
d’abord parler des pierres calcaires dès montagnes
primitives, qui \ paroiffent d’une formation antérieure
à celle des pierres calcaires des collines de
fécondé forte.
D’après Palaffau, les principales féminités des
Pyrénées, après le Mont-Perdu, reliés que les
montagnes de Gabedaille & :dè Portalet j dans,
la vallée d’A fp e y deux montagnes de la vallée
d’Offau, près de Caze &. de Gabbas; les pics
d’Allans. & Sangué, près' de. Gavarnies, dans la
vallée de Barège ; le cirque de Marboré, feS tours
& fon cylindre, préfentent la pierre calcaire, &
p r in ci paiement ' du côté de l’Efpagne , ;en bancs
horizontaux, contournés ou prefque verticaux.
Le calcaire coquitlier eft rare fur la face fepten-
trionale des Pyrénées; mais il y eft.
Maintenant que nous avons examiné les lieux
principaux où fe trouve le calcaire groflîer dans
les Pyrénées, comme exemple de la fituation de
cette fubftance dans les montagnes primitives,
nous allons defcendre aux collines & aux plaines.
Le calcaire coquillier cotnpofe la longue chaîne
qui traverfe la Bourgogne du fud au nord, & qui
prend le nom de Côte-d’ Or3 près de Dijon, 8c
dont les principales carrières font celle d’Anières,
près de Dijon, fur la route d’Is-fur T h il, 8c celle
d’Is-fur-Thil, dont la pierre a le grain plus fin..
Celle de Tonnerre a le grain encore plus fin, 8c '
eft fufceptible d’une efpèce de poli.
Enfin celle de Puligny, près Clugny.
La première ligne des montagnes du Jura, qui
fe préfente au deffus du lac de Genève, a fa face
compofée de couches qui s’élèvent en s’appuyant
contre le corps de la chaîne ; ces mêmes couches
redefcendent, du côté oppofé, dans la vallée de
Mijoux.
Entre Pontarlier & Befarrçon , on obferve des
collines de la même ftruchire, & féparées par de
larges vallées, dont les couches font horizontales.
Palaffau a obfervé une femblable montagne ;
c ’eft celle de Lichans, dans le pays de Soûle.
Le Jura eft compofé en entier de pierres calcaires,
mais le coeur de cette montagne eft d’ une
efpèce plus dure 8c plus compadte. Les couches
extérieures , compofées de pierres jaunâtres, dont
le tiffu eft lâche, peu folide, & qui font remplies
d'une infinité de coquilles, fe répandent dans la
Franche-Comté & le Bugey.
Enfin la dernière efpèce de pierre calcaire eft
celle qui forme le fond des plaines calcaires. C ’eft
la plus abondante. Le baflîn de la Seine , fcen
grande partie : le Vexin, la Normandie, le Hai-
nau’t , font les lieux où on la trouve. .Celle”de
Valencienne renferme quelquefois des poiffons
pétrifiés, entr’autres des choetodons.
Les fables du centre de l’Afrique font, en
grande partie^ les débris de la roche calcaire.
Les mêmes fables, en partie calcaires, com-
pofent les énormes amas où de grands fleuves de
l’Afie feptentrionale ont fcreufé leurs lits à la profondeur
de quatre à cinq cents pieds.
Les Indes 8c le:s autres parties de FAfie méridionale
font préfque totalement dépourvues de.
matières calcaires. .
Ôn voit que c’eft prefque à l ’Europe feule qu'appartient
la pierre calcaire, & que la France eft la
partie de l’Europe qui en contient davantage.
La craie eft une pierre calcaire tendre , â grain
fin, ordinairement blanche, & -s ’écartant peu de
cette couleur, prefque toujours difpofée par couches
horizontales, épaiffes de plufieurs toifes.
Elle eft toujours fuperpofée^à d’autres bancs
calcairés d’une confiftançe plus folids^ 8c renferme
fouvent des couches de rognons de filex ou
pierre à briquet.
Toute la partie feptentrionale de la France
abondé en couches de craie : on en trouve rarement
dans nos départemens méridionaux ; on la
rencontre cependant dans celui de l’Ardèche , aux
^environs de Rochemaure & dans le département
de la Charénte.
La colline de Meudon, près Paris, renferme
des couches de craie très confidérables, ainfi que
la plaine de Boulogne. Le terrain de la Rodie-
Guyon eft crayeux dans fa partie inférieure. On
trouve cette fubftance dans la ci-devant Champagne.
Les villes de Troyes, d’Arcy-fur-Aube ;
celles de Chalons, de Rheims, de Rethel & d’E-
pernay fe trouvent placées en différentes fitua-
tions de cet amas considérable de craie, dont nous
ferons connoître les limités 8c les allures à notre
article C raie. ( Voye^ C raie. )
C ’eft là que nous reviendrons plus en détail fur
les fituations de la craie que nous avons obfer-
vées..
Nous placerons, à la fuite de la craie, l’agaric
minéral, qui eft une fubftance blanche1, à grain
très-fin , douce au toucher , très-friable , fpon-
gieufe, très-légère, furnageant un moment avant
de tomber au fond de l’eau. Il fe trouve très-abondamment
en Suiffe & auprès de Walkeuried , aux
environs de Ratisbonne , &c.
Albâtres , ftalaiïiieS ,i! concrétions , incrufiations.
L’albâtre calcaire ’éft'formé par l’ infiltration des
eaux gazeufes qui diffolvent la matière calcaire
dans les grottes fouterraines où, elles la dépofent
plus ou moins promptement, à mefure qu’ elles
perdent leur acide carbonique.
Lorfque les eaux coulent à l’air libre , elles
perdent cet acide plus promptement, &leur dépôt
n’eft que du tuf calcaire.
C ’eft ainfi que fe forment les incruftations. On
Voit par-là que c’eft le produit des dépôts calcaires
qui s’attachent aux différentes parties du lit des
ruijfeaux incruflàns. Les mêmes effets fe remarquent
aufli autour des baffinsxle certaines fources.
Voye-^ Ruisseaux incrustans , Ostéocole ,
T uf , Fontaines incrustantes.
L’albâtre porte dans fa ftrufiture l ’empreinte de
fa formation. Il a , en général, urte caffure polie-
drique, & préfente, dans fes coupes, des zones ondulées,
concentriques, droites ou brifées, différemment
colorées ; elles paroiffent dues aux
fubftances métalliques qui fe font trouvées fur le
paffage des eaux diffolvantes.
On remarque que l’albâtre fe rencontre prefque
toujours aux environs des carrières de marbre , 8c
que fes couleurs font affez généralement celles de
ces marbres.
On a réfervé le nom à’albâtre aux grandes nappes
de dépôt calcaire, & l’on nomme ftalaàiques 8c
Jlalagmites des cônes ou des cylindres de même;
nature, qni pendent des parois fupérieurs des
grottes, ou qui s’élèvent de leurs parties inférieures.
j L’albâtre fe trouve en G rè ce , dans la grotte
I d’Antiparos & dans quelques autres îles de l’ Archipel
: il eft d ’une couleur fauve, quoique les
marbres voifins foient blancs.
L’ Italie peut être appelée à jufte titre la patrie
des albâtres. Le feul territoire de Volterra , en
Tofcane, en fournit une vingtaine de variétés;
l’ albâtre le plus beau eft tiré des carrières de
Sienne : 8c celui de Montauto, dans la même contrée
eft jaune, demi-tranfparent, avec des veines
ondulées blanches.
Il y en a auffi dans l’île de Malte.
Le fculpteur Puget découvrit, près de Mar-
feüle, un albâtre fi tranfparent, que l’oeil pouvoit
pénétrer dans l’intérieur de fa fubftance , & y fuivre,
jiifqu’ à deux doigts de profondeur, les belles
teintes dont il étoit coloré.
Guettard parle de l’albâtre formé par les eaux
d’Aix en Piovence.
On trouve un bel albâtre dans une carrière de
la montagne de Solutrie, à deux lieues fud de
Mâcon, 8c dans les grottes d’A rc y , près de Ver-
manton. C ’eft dans ces grottes que Daubenton fit
fes obfervatiôns fi lumineufes fur la formation de
l’albâtre. Auffi la nature y a-t-elle mis en évidence
toutes fes opérations.
Il nous refte à parler de quelques efpèces de
ftalaélites qui diffèrent de l’ albâtre par les caractères
extérieurs, friais point du tout par leur
nature.
De ce nombre eft, par exemple, la ftalaélite
connue fous le nom deflos-ferri. C ’eft un compofé
de plufieurs rameaux longs & tortueux, quelquefois
bifurques, qui s’entrelacent & forment des
buiffons de plufieurs pieds de circonférence. Ajoutez
à c'ela une couleur blanche éclatante, 8c vous
aurez l’idée d’une touffe de flos-ferri.
Cette fubftance ne fe trouve que dans les mines
de fe r , & principalement dans celle de Stirie.
I, Fer fpathiquey fpath perlé.
Cette fubftance ne diffère du fpath calcaire que
parce qu’elle contient une quantité notable de fer
& de manganèfe, & qu’elle fait peu ou point
d’effervefcence avec les acides ; elle fe trouve
dans les terrains primitifs, où elle forme des filons
quelquefois confidérables.
C ’eft: en cet état qu’on la rencontre en France ,
à Alvar, en Dauphitié, à Baygorry, dans la Baffe-
Navarre, à Montgélon, entre Saint-Jean-Pied-de-
Port 8c Mauléon, dans les baffes-Pyrénées.
A Eifen-Ârtz, en Stirie, à Huttenberg, en
Carinthie, & énfin en Efpagne.
La chaux carbonatée, méldngêt avec- la magnifie ,
forme lé bitterfpath des Allemands. Cette fubftance
raye le carbonate calcaire criftallifé, eft
foluble fanS effervefcence dans l’acide nitrique,
& fe trouve dans les montagnes du T y ro l, du
pays de Salsbourg, 8c dans lé Wermeland, pro-
• vince de Suède , aumilieu d’un talc feuilleté.
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