
de dépôts. En remontant au de (Tus dAuUuil * i\
y a beaucoup moins d’épaiffeur dans les dépôts»
mais toujours eft-il certain que le maffif de craie
fe montre feulement dans les parties de la plaine
tes pins baffes, car plus haut font dès amas d'argiles
mêlés de débris de couches calcaires $ toujours
couverts de dépôts de la même rivière,
g Ces dépôts font donc compolés de fables de
différente nature, dè débris dé filex, de meulières
&r de grès dé volumes très-varies » un peu ufés»
Ces matériaux dorntBent fur k s graviers plats,
calcaires & polis : les uns annoncent par leurs formes
brutes pour la plupart, qu'ils ont-été voit tarés
depuis des gîtes peu éloignés, pendant que les
ètitres font coimokte pat leur poliment , qu'ils
viennent de loin. Je puis d'ailleurs l'affurer, d’après
la reconnoiffance que j'en ai faite aux environs
de Nogent-fur-Seine pour la vallée de cette
rivière, 8c aux environs de Châlons-fur-Marne
pour la vallée de cette rivière correspondante.
J'a;onte même que , parmi ces graviers calcaires,
il fe trouve des boule« de craie un peu compacte,
arrondies ,, & qui paroiffent avoir fait le même
trajet que ces graviers.
i fi me refie ure grande confîdération à développer
i c i , à la fuite des objets que m'ont fréfentés
les Environs d‘Auteuil : c eft furtout dans la pleine
qu’on rencontre depuis ce village jufqu'à Boulogn
e , 8c l'extrémité méridionale du bois de Boulogne
, des débris de pierres 8c des fables qui attellent
la deftruébon des anciennes couches 4e
meulières & de fables pat l ’eau torrentielle! de la
Seine. Ces débris ont différens volumes , depuis
de gros fragmens de meulières & de grès jufqu'aux
plus petits s qui font difperfés dans une terre-argi-
leufe 8c fabloneufe. Outre les pierres meulières 8c
les grès, que je confïdère avec fondement comme
ayant été fournis par la deftru&ion de leurs couches
, on trouve dès filex à diverfes formes bizarres,
& qui font brifes de plufieurs manières ; ils
ont été tirés dés amas de craie, au milieu defquels
ces fileX font diftribués par rangées horizontales.
C e n'eft que dans certaines parties de ces. dépôts,,
&c aux environs du cànal aéluel de la rivière, près
du Poinn-du- Jour,, que j'ai rencontré des graviers
plats calcaires : on n’en voit point aux environs
du village de Boulogne, ni dans la partie méridionale
du bois de Boulogne.
t ï i réfuhe de tous ces détails, qu'oh ne peut
rendre ràifon de tous ces dépôts & de leursdiffér
rentes natures qu’en étendant,, comme, je *l’ai
fait» fes recherches beaucoup au-delà du département
de la Seine, au deffus & ,àu deffous de
Paris. En même terris on do.ic dire que les gîtes
des meulières ^ dès grès & des filex s'obfervent
fans aucune difficulté fur l'étendue des .croupes -de
Ja-vallée, comprifes depuis la-forêt delMe,udon jusqu'aux
Moufinäu-x. AinfîTon ne peut douter que
■ tes débris de-eesmèmès couches n'aient éoé fournis
4 nos dépôts à mefUre:.que.l-a;Seine_^ en creufant
fà v&Iléê, détruifoit d'abord U couche des meulières,
qui efi la plus é levé e, enfuite celle des
grès, puis les divers bancs de la craie, eù font les
filex, 8cc.
11 faut confidérer que, dans les différens degrés
d’approfondilfement que ces diverfes parties de la
vallée, contenues depuis Auteuil jufqu'à Boulogne,
ont éprouvées par les accès des eaux torrentielles
, les dépôts ont du fe trouver en proportion
de la dureté des matières què ces couches
ont fournies. O r , il efi vifiblecque» dans les couches
qui fubliftent , ces matériaux folides, & qui
ont pu réfifter à l ’aélion des eaux, font très-nombreux
: donc les résultats de ces dettruétions ont
dû fournir beaucoup de ces débris. Ainfi, comme
les lits 8c les bancs, entièrement détruits par le
torrent de la Seine „ font aifés à reconnoitre dans
ceux qui fubfiftem 4 côté , c'eft à ceux-là que je
renvoie, comme c ’eft à ceux-là que je me fuis
attaché» ' .
Pour terminer ce que je me propofois de faire
connaître fur rhiftoire naturelle des environs
d Auteuil.,je crois devoir réfumer ce que j ’ai eti
occafion d'obferver plufieurs fois à la (urface du
plan incliné de la Meute, -8c de Paffy à Auteuil,
&c autorifier les conféquences que j'en ai tirées fur
l’origine & tes différens états des matériaux qui
forment k s dépôts dont ce plan incliné fe trouve
recouvert dans toute fon étendue. Je dois rappeler
outre cela les anciens bancs qui ont été détruits
par les eaux courantes torrentielles de la
Seine, & dont les nombreux & iaimenfes débris
ont été dépofés par ces mêmes 'eaux courantes
dans leurs détours. J’ajoute qu'il efi facile de retrouver
les premiers gîtes de ces débris-, parce
que les couches correfpondantes à celles qui ont
-ete détruites-fe montrent dans le bord, e.lcarpé de
Meudom
Ainfi l’on doit diftinguer dans ce travail .dès eaux
de la Seine , deux époques également ;remarquables
•: la première, pendant laquelle l’intervalle
qui fe voit entre Paffy, Auteuil & -Sèvres , a été
crenfé , de manière qu’ une grande partie des matériaux
qui rempliffoient ce vide immenfe ont été
enlevés; la fécondé., pendant laquelle ceux dé ceS
matériaux les .plus durs & les plus folides ont été
dépofés, & ont formé & recouvert le grand plan
incliné qui s’étend depuis la Meute & Paffy juf-
qu’au Point-d.urjour & Sèvres , & le rempliffage
-de la piaime qu’on trouve entre Auteuil, Boulogne
<k Billancourt.
. : Parmi ces matériaux déplacés & dépofés on
reconnaît aifément ceux qui ont été fournis par
•le banç fort épais des meulières , & la couche de
fable qui renferme. les grès.Comme ces différentes
fubftances occupent les premiers lits de la constitution
du foi de cette contrée, q u i, comme je
l'ai déjà -dit „ fie retrouve dans le bord efearpé de
.‘M eudon, & qu’ elles font les plus dures & les plus
.folides i i l n’eft pas étonnant que leurs, -débris
forment les dépôts les plus apparens du plan incliné
, & qui environnent Auteuil.
Enfuite, dans les parties inférieures du plan
incliné, & dans le rempliffage du fond.de cuve
de la plaine torrentio-fluviale, font des mélanges
des mêmes pierres meulières, des grès, des cailloux
roulés venus d’amont, des lîiex fournis par
les couches de craie détruites, & enfin des graviers
plats calcaires venus d'amont, &c même des
parties de la vallée de la Seine & de la Marne ,
iupérieures à la bande de craie que traverfènt ces
vallées ; ce qui forme un trajet de plus de trente
lieues. Tous ces matériaux font enfevelis dans les
fables de la fécondé couche détruite.
Comme aucun naturalifte n'a obfervé tous ces
objets dans cet enfemble, & fur un plan auffi méthodique
& propre à nous éclairer fur les grands
événemens qui ont oecafïonné d’un côté ces del-
truéfîons & en même tems ces rempliffages, il
n'eft pas étonnant que tout ce que je viens de décrire
foit totalement inconnu, relativement à ces
deux ordres de chofes. D’ailleurs, je me propofe
de le mettre dans un grand jour,, en y joignant la
carte topographique de ces contrées , & furtout
les formes des croupes de la vallée de la Seine ,
tant de celles que l ’on peut parcourir depuis Pafly
& la Meute julqu’à Auteuil, que de celles qui s'offrent
depuis Sèvrès jufqu'à Bellevue & Meudon.
C'eft en embraffant toute l’étendue de cette
vallée, que je reprends la fuite des matériaux
déplacés & dépofes par les eaux courantes de la
Seine, qui fe baîançoit & ofcilloit depuis Pafiÿ
jufqu'à Sèvres. Ç ’efi en examinant tous ces matériaux
, que j'ai cru devoir furtout difiinguer les
gros blocs errans de meulières 8c de grès qui fe
trouvent difperfés parmi les petits débris de meulières,
de filex & de grès, & les amas de fabies
quartzeüx & fpathiques qu'on découvre également
dans les différens étages des plans inclinés,
comme à la furface de la plaine fluviale.
Je le répète ici : pour alïeoir un jugement-définitif
fur la maffe & l'étendue des deftrudtions
qui ont eu Heu depuis l ’Etoile jufqu'à Sèvres 6c
Saint-Cloud, fur l’origine des matières déplacées
& dépofées, il faut avoir recours aux divers fyf-
tèmes de lits qu'on rencontre maintenant dans le
bord efearpé de la vallée, compris depuis la forêt
de Meudon jufqu'à la rivière aauelle, & qui fub-
fiftent dans leur état primitif. Leur coupe attellera
la diverfité des bancs & des matériaux que l’eau
torrentielle de la Seine a détruits & déplacés depuis
l'Etoile jufqu’à la Meute, & depuis la Meute
jufqu’à l'extrémité méridionale du bois dê Boulogne
& Auteuil-y de même depuis Paffy jufqu'à Sèvres.
On y veha la diftribution des matériaux que
la Seine a détachés de leurs gîtes , qu’elle a dép.o-
fés fur ces differentes croupes & à la furface des
plaines : c'eft ainfi q,ue la nature a confervé pour
Ceux qui favent v o ir , de nombreux témoins qui
cous difpenfent prefque partout d'imaginer de
grands efforts, de violentes révolutions , parce
que ie s agens qu'elle a mis en oeuvre fubftftent
encore à côté des grands effets qui nous étonnent,
& qui font furtout les rqfuitats d'opérations continuées
pendant une longue fuite d'années. C'eft
cet élément, le tems, qui ne coûte rien à la nature,
qui lui a rendu tour poffible.
Pour offrir un enfemble qui annonce la plus
grande poflibilité de tout ce travail de l ’eau courante
de la Seine, il conviendroit de fuivre la
vallée , tant dans la partie d’amont que dans celle
d'aval, & l ’on y trouveroit la même marche de .
i Peau & les mêmes témoins de fes opérations. Et-
; feétiveulent, en remontant la S d n e , & m’attachant
au plan incliné & à l'angle faillant qui s'offre
à moi depuis Châtillon jufqu'à la plaine fluviale
du faubourg Saint-Germain, j ’y vois les mêmes
dépôts à la fuite de fèmbJaples deftruétions de
bancs correfpondans > j'y rencontre l’ancienne dif-
pofition primitive fut le bord efearpé oppofé de
Beüeville, & des collines orientales qui l'accompagnent.
J’indiquerai de même fuceinétement ce
que j'ai vu en fuivant la vallée de la Seine dans la
partie inférieure au plan incliné ét Auteuil : c ’eft là
ou fe trouve un beau plan incliné en fens contraire,
& qui s’étend depuis le mont Valériert
jufqu'au village d'Afnières. Ce plan incliné offre
des circonftances un peu différentes, 8c même
plus inftruétives que celui d’Auteuil3 car d'abbrd
la partie fupérieure a fon origine dans les bancs
les plus élevés de la contrée, & fa pente parcourt
les couches inférieures les plus baffes, & qui def-
cendent jufqu’à la plaine fluviale d’Afnières5 mais
aufli le bord efearpé oppofé n’offre que ces dernières
couches. Ainfi quelques témoins de l’ancien
état des chofes fe prëfencent toujours à qui fait
les v o ir , quoique dans une pofition différente]
Ç Woyë* tes articles Boulogne (Bois dey, Blo c S
E RRANS , M EU Ç ON SÈVRE S , P lE R R E S P E R DUES
, & c . )
Je reprends, avant de finir, ce qui concerne
les blocs errans d'un gros volume , 8c qui font difperfés
dans les rues du village d’Auteuil, dans le
bois de Boulogne, & particuliérement vers fes
bordiires méridionales j à Billancourt, & aux environs
du pont de Sèvres. Ces blocs, comme je
l'ai déjà dit , font de gros fragmens de meulières
& de grçs, dont les anciens gîtes n’ont pu exifter
que dans des bancs fort élevés, qui ont été détruits
lors de l’approfondiffement de la vallée de
la Seine, 8c qui correfpondoient, ainfi que je Pat
déjà d it , à des bancs ae meulières & de fables,
dont on trouve le prolongement à la hauteur de
la forêt de Meudon 5 ce qu'oti peut reconnoitre'
aifément. Çés bïoe's errans doivent donc fe trouver
partout où ces couches ont été détruites par l'excavation
de la v^liée. C'eft auffi par cttte raifort
que l'on a retrouvé de ces blocs daps les rues de
Paris, aux environs de l ’Eûrapade? & fur les pentes
qui conduifetit de ce plateau à là plaine fluviale