
k qu’ella attaque Ie-pied de la-Cotiere 3 '•&y produit
<k-s éboulemens d’autant -plus étendus, que les
ATO'llines qui :la forment, nefont comparées que de
matériaux mobiles , dépotés par les eaux courantes.
'Un parcourant de Molon à 'Drouillât -le bord
oc-oidentail de la vallée de Y Ain 3 qui fe trouve
coupé en plufieurs endroits par les eaux de-cette
rivière , on-y a d'abord, reconnu des amas de fubf-
tances noires & inflammables., où‘l’on .peut encore
.ob fer ver les tiffus ligneux de -plufieurs efpèces de
bois 3 parmi -lesquelles on diftingue le chêne , le
■ peuplier , & c . avec les noeuds & les noyaux des
troncs-
A -me fu*e-qu'on a fouillé -plus avant, le -tiffu des
troncs -£oAiles -s y-eft trouvé-plus altéré. <i)n a r e marqué
d’ ardeurs que ces veines minérales de
bois -enfouis, miles à découvert près4 e Varem-
bon par l'aéti on-des eaux courantes, éroient concentrées,
tant dans le lit a&uel de k rivière, qu'à
4e très-petites difrances de ce ’lit ; outre cela, que j
ces matières inflammables repofoient affez corn- I
mu.némem, fans former aucune couche fui\;ie fur
des amas d'argile ou au milieu de bancs de graviers
& de cailloux : on trouve suffi, parmi ces |
dfiibftanoes -étrangères , des -pyrites fulfureufes,
martiales ; des géodes, 8ce.
Les collines qui forment la. Cotiere terminent à
T-eft le grand maffif ou plateau-qui occupe l'inter- !
y aile entre la Saône 8c l'Ain. On voit aifément j
que -chacune de -ces rivières l’ont entamé le long
des-vallées qu’ellespa-rcoeroient ; que fa-feperficie ”
ctf inégale , étant remplie de monticules, debuf-
ifins, de petites vallées. On y retrouve fouvent des
couches calcaires, femblables à celles qui recouvrent
les matières inflammables el.'e eft outre cela
fefr.ee de -petits bouquets de bois qui ont été autrefois
plus étendus. Enfin on y rencontre suffi
cdes amas d'argile, des étangs, des bruyères, &c.
qui en'rendent i'afpeét tr-ifte & fauvage.
Rien ne eonftate au refte quelles matières ;in-
#am®3ablés ât ’les bois foffiles , dont nous avons
Lait mention ei-deffus, feient enfévelies dans certaines
parties de ce maffif. Jufqu a préfent elles
-ne fe font trouvées en certaine quantité que fur
ies bords de Y Ain & aux 4ieux où eette rivière
t-onge & détruit le t-errain au pied de 4a Cotiere, j
où les arbres ont de tout tetns fait partie desébou-
lemens qui ont eu lieu dans fou li t , & qui ont été
également recouverts des terres & des graviers I
qu’il charie dans (es efues, & qu'il déppfe dans \
le rems où Tes eaux -ralenti (fent leur cours.
Je dois dire aufli que plufieurs des ruiffeaux
latéraux qui fe jettent dans l’Ain, paroiffiem avoir
concouru, avec cette rivière principale, -a toutes ’
les d-afkuâ:ions -des terrains & aux eboulemens de
leurs bords. C'eft là où l'on a rencontré de plus
.grands amas d'arbres foffiles^ e’’eft le long ées
vefliges de tous les anciens lits , qu'un plus grand
«owibre d’efpèce* d’wbres ont été accumulés &
[ erîféveli§, de manière à pouvoir attirer l’attention
dé ceux qui ont été à portée de taire des-redher-
Ches dans ce genre.
Pour peu qu’on ait fui vi dans ces vues ’la vallée
d’Ain 8c k marche des eaux de cette rivière', on
a pu s affûter que l’Ain ronge c o nt-inueîl em e n t , 8c
enlève, au pied de la Cotiere, 'le terrain de fes
bords efearpés; que fes ravages font fi rapides,
qu'en peu de te ms les champs, les prairies, font
envahis en proie à fes inondations, i l refaite
des obfervations qu’on a pu faire dans ces derniers
tems, que fi l’Ain a coulé anciennement le loqg
des coteaux de l’oueft, fon 1k inconftant a été
porte ènfuite versTeft dans fa plaine, & que par
cette marche des terrains corrfidérab'les ont étç
abandonnés, & que ces terrains, d’abord com-
pofés de graviers fecs , ont été infenfiblement recouverts
de rerrçs végétales amenées par les eaux
pluviales, qui en ont dépouillé le plateau fupé-
rieur, 8c qu'airrfi des prairies 8c des champs fertiles
ont fuccédé à des plages arides. -
Tels font lés effets les plus remarquables que
•m’ a offerts en plufieurs endroits de fon cours la
rivière de l'Ain, lorfque j’ai eu occafion d’en Cuivre
la vallée. Je crois devoir m’y borner, convaincu
que les perfonnes inflruires que jenferme ce département
nous en donneront un enfemble plus
irrftru&if.
Ain ( Département de C ) . C e département ett
ceint à f eft & au fud par le Rhône t la Saône en
forme la limite entière à l'oueft, & la rivière d'Ain
'le coupe du nord au fud.
La bordure orientale, qui comprend le ci-devant
Bugey, eft remplie de montagnes élevées qui
font partie de la chaîne intëreflante du Jura. .
On voit à l'eft de la partie occidentale, com-
pofée de la ci - devant B refte & de la ci - devant
"Bombes , une fuite de collines conques dans ces
contrées fous le h.om de Revermont.Ce qui s’étend
au-delà eft proprement une plaine, dont la fur fa ce
fouvent inégale offre des terrains de benne nature,
tant le long des bords de k Saône, que dans lés
baftjns des rivières de Chalaro.nne , Reyfloufe,,
Vey le, Suran , & c . Mais on y trouve beaucoup
de bois en mauvais é ta t, des communaux fans
•produit, des landes multipliées, des terrains incultes
, & au moins foixante-dix jiepes carrées en
étangs.
Lâ couche de terre végétale y eft peu épaifte':
on y trouve des lits de terre calcaire â peu de profondeur
, & aflez fouvent de la marne où l'argile
domine. -On trouvera une idée plus complète de
Thiftoire naturelle de cette partie dans Tartieje
précédent.
C e departement renferme des domaines en petites
cultures., parce que les propriétés y font fort
di-yifées , & communément clofes de haies vives
&: de fofiés.
Il eft diviféen quatre arrondiflemens, dont les
chefs-lieux-font-: Bourg Nantua.3, Beiley & TVk
vuux. Ils font à peu près égaux en étendue & très-
diftinéls, tant par leur topographie, que par - leurs,
productions ik le caractère de leurs-Habitans.
Bans l'arrondi fie ment de Bourg, le fol eft- de-
bonne qualité en général-, & les- terres- pre-fqpe
toujours en produit dans un aftez' grand nombr-e
dexommunes : elles donnent du froment-, du fei-
g lè , de l'orge , du farrafin , du- chanvre , des
graines à huile, des légumes, fe-cs,, des pommes*
de terre.& du-mais. Telles,font les denrées qui-s'y
fuccèdent „Ôd préfententtdans les faifons convenables.
d'abondantes- récoltes*. La main des cultivateurs
yfeconde parfaitement la nature. Les labours
fe font avec; des boeufs. Tout ce qu'on récolte eft
dé bonne qualité-,,&,,ce qui déit‘paroître extraordinaire,
l e maïs y, croît vigoureufement, & fes
cannes y ont- ordinairement plus d^un mètre de
Hauteur, parce que les abris fréquens dans ces
contrets- contribuent à-fa-parfaite maturité.
Gomme les terres font a-ftez- généralement ar-
gileufes , quoique fréquemment mêlées de marne
& de fable , le plus grand foin du cultivateur eft
d'empêcher le féjour'de l’eau-: en conféquence il
donne à fes champs une douce convexité , qui les
préfèrve dé cet inconvénient.
D ’immenfes & de fuperbes prairies enrichiffent
les bords de la Saône. Les villages qui avoifinent
cette belle rivière-font rapprochés, riches &-• peuplés.
Les terres y, font profondes, .mêlées de fable-
& de débris calcaires : aufli le chanvre y atteint
une grande, hauteur & eft trèsi- propre à l'ufage
de la marine. '
Les baffins. de lâ Reyfloufe 8e de la Chalaronne
offrent des prairies fort étendues & très-prodactives.
Celles de k Veyle fontanoiBS productives.,,
&■ donnent des foins d'une qualité inférieure.
Cet arrondiffement renferme plufieurs grandes,
forêts de chênes,, qui offriroient de précieufes
reflources pour notre-marine fi elles étoient mieux
ConfervéeS'.
Les vignes du Revermont, expo fées au couchant,
font cultivées fans principes : le raifin y mûrit,
mal, &c la-négligence qu'on met dans la façon du
vin achève le mal. On recueille d'aflez bon vin
blanc dans-les environs de Pon;trd_e--Veyie.
On engraifte dan'^cet arrondiflement beaucoup
de boeufs, de porcs & de volailles j ce qui fait
avec les grains, un objet de commerce afîez. confi-
dérable. La- délicate fié & la beauté des volailles
de Breflfe font connues.
On remarque près Pontrde-Veyle des fources-
d’eaux minérales, ainfi- qu’aux viHag,es-de Saint-
Jean de Reyftbufe &> de Céferiat.
Le fécond-arrondijOfement donc-nous parlerons,
eft celui du nord-eft-,.qui contient l’ancien diftriéb
dè Nantua 8c la- Haute-Brefte; C ’eft entièrement
un pays de montagnes,.oùd’on trouve1 quelques'
vallées aflèzH bonnes*,, mais où l'on ne recueille
pas aff^z- do-gfains^pour la-nourriture des-habitans,
i Los cofeaux du Revermont ,,premi64ufëgr'é de cètt'e
maffe montueufe,- font garnis- de vignobles dans-
une étendue de fept à-huit- lieues. Les vignes ex-
pofées au couchant- font cultivées d’urte ma-nièr-e
défeciueufe 8c font d’un rapport- médiocre :-oiltr«
cela-le raifin- mûrit-mal- & le vin-fe fait- avec- jleu
I d’artention. Cependant l’expérience prouve- en!cii'-
■ vers endroits de ces vignobles, que le vin alpins
i de qualité quand on le fait avec- intelligence
| De vaftes' forêts de fapins couvrent- les montagnes
élevées & orientalès d e c e t arrondifleménr-:
outre cela elles abondent en pâturages-excellens,
& l’on-y? fait de bons fromages» Les rfloütons»^
î réufliflent Ôc.leur-laine a-quelque qualité,
j L'élévation des montagnes, la-profondeur-des
valléesy l’afped' fombre des forêts noires-, les tor-
rens-impétueux offrent une nature grande & im-
; pelante. Les bords efearpés de l’A in , l’encaiffe-
I rnent de fa-vallée au-milieu-de montagnes taillées
S à- pic j, plus loin la difparution du Rhône & fa
[brillante fortie des cavernes-qu’ il*a*parcourues^,-
• lés-lacs de Nantua-& de Silant , le lac fouterrâin
» dê Dron, les- v-allèes-curieufeS' de Ghezeri- & de*
j Lelex, la montée du-Getdon, font tous objets qui
, ont offert aux-curieux desTujets d-admiration ,.85
' à nos recherches des articles-inftvuétifs - pour- ce
j Diéfionnaire. (Voye\ Cerdon Nantua-Silant1
Rhône, Kalforeine , Dron. ),
\ Une mine abondante d’afphalte fe montre même*
I extérieurement dans les environs de Seyflel : elle
| occupe une- a-flè® grande-étendue1 de'1 terrain. Le
gypfe eft aflez abondant près de Champfromier &
de Thoirette : ce-dernier- amas'eft d’un grain tfès-
I fin & du plus beau-blanc-j mais il ne tient pas« urf
J certain teins à-l’ aétion de l’ air,
i Au refte, l’ induftrie, feule refîburce des'habk-
tans de cet arrondiftément-,, eft-très-aéfive. Orf
doit mettre en ligne de'compte>.dan5ice.itte indufe
| trie lucrative, le travail de plufieürs'citbyens qui*
parcourent,les départemens-dé la- Sarthè , deT la?
| Meurthe, du Haut-& du -Bas^Rhin , .pour y peigner
le lin 8c le chanvre,;& y-colporter la fbtaillerie*
- pour en rapporter de quoi payer leurs* oontriba-
, tiens fuppléer à» leurs-récoltes^. •
Arrondijfénterit du Belleyr,
- Le Rhône 8c l’Ain environnent-de trois ccftés
cet arrondiflement- du fud-eft- : les* montagnes fa
[prolongent jufqu’à fon extrémité"; elles-ont'leurs'
pieds dans-le Rhône mais-leurs fommetsdont
; moins élevés que dans'l’arrortdiftement de Nantua.
[Dans cette feclion , on trouve des* contrées-aufli-
I fertiles q^agréables-,, telïès que le Valromey, les
{environs de Belley &* leBas-Bugey; l’expofition en1
eft-favorable le fol fertile &- les terres-bien cul-'
I tivées-.
I Les terres produifent touteS fortes dégfains','
Ide légumes ,, de fruits-, du vin , du- chanvre'; &-
i dans- la plupart de ces-comrées on trouve plufieurtf