Puis celui de Wangara, dont les ramifications
t>nt leur fource, ou dans des lacs, ou dans fles
chaînes de montagnes.
Enfuite celui de Zanfara, qui a Ton origine dans
les monts Amedede.
Enfin celui de Guber, dont deux embranche-
mens ont leur fource dans des montagnes.
C ’ eft avec ces moyens que le Niger fe forme &
coule jufqu’au lac Dibbie.
Une contre-partie du Niger prend fa fource à
Sankari, au pied de montagnes qui forment plufieurs
baffins. C'eft là: auffi que d'autres rivières fe
réunifient à celle de Sankari pour couler à plein
canal jufqu’au lac Dibbie.
Maintenant, en fuivant le revers des montagnes
de Sankari j on y vo it, i°. plufieurs autres rivièrès
qui forment la tête du Sénégal, lequel coule fans
interruption jufqu'à la mer s
2°. Au deflous de l'embouchure du Sénégal, au
fu d , eft celle de la rivière de Gambie, qui éprouve
de longues interruptions.
Plus bas encore on remarque, à la même haute
u r , trois ramifications d'eaux courantes formant
la tête de la grande rivière, lefquelles éprouvent
de longues interruptions dans leur coursé
Il en eft de même de la rivière Mefurada, qui
difparoît pendant uri intervalle fort confidérable,
& jufqu'à une petite diftance du bord de la mer.
Un peu plus à l’e ft , les rivîères Sueiro d'Acosta
& de Volta offrent de femblables interruptions &
réapparitions à une certaine diftance du bord de la
mer, & il y a grande apparence que ces accidens
font dus aux amas de fables qui recouvrent certaines
parties de ces contrées.
Si nous paffons maintenant en Éthiopie, nous
y trouverons, i° . la rivière de Maleg, qui éprouve
une longue interruption dans les environs de Sen-
naar, 8c ne reparoît qu'à quelque diftance delà
branche occidentale du Nil.
2°. La rivière Hawash , qui prend fa fource dans
un baflin ceint de montagnes élevées, & qui fe
perd à Ancagurel, dans un amas de fables, lequel
rend toutes ces eaux à une rivière qui a fon origine
à l ’autre extrémité de ce même amas.
A c o té , l’Hamazo, rivière à deux longues
branches qui ont leur origine dans deux baffins
de montagnes, fe perd dans un femblable amas
de fables qui rend ces eaux à une autre rivière, irfu
plutôt z fa continuation qu’on voit à l'autre :
extrémité.
Près de la rivière précédente & fa reprife eft
celle d’Ancona, qui difparoît & fe perd entièrement.
En fuivant maintenant la côte orientale de l ’A frique,
on trouve les rivières .de Zorat & de
Quilimanci, qui éprouvent des interruptions fort
longues avant de reprendre leur cours apparent
en approchant des bords de la mer.
Enfuite le Zambeze, q u i, après avoir pris fa
fource dans les montagnes de Butna, éprouve,
vers fon origine, une interruption remarquable.
Le Fisk, autre rivière qui a fon origine au revers
de ces mêmes montagnes , difparoît pendant
un a fiez long intervalle , & reprend enfuite fon
cours avant de fe jeter dans l’Océan.
En remontant au nord, & fuivant la même côte,
on voit le Cunemi & la Coanza, qui fe trouvent
dans le même cas que le Fish, inconteftablement
par les mêmes circonftances que ces eaux courantes
rencontrent dans le fol que leur lit parcourt.
X. A bSORBANS ( Cantons) dans tAmérique
méridionale.
Les premiers détails que je préfente dans cet
article, font tirés de la carte efpagnole de la Cruz.
J'ai d’abord analyfé cette carte, particuliérement
fous le rapport de l'hydrographie des rivièrès principales
, qui m'en a paru très-intéreflante. Outre
les grands canaux, qui ont des cours ttès-étendus,
furtout du côté de l'e ft, j'y ai remarqué 8c décrit
des baflins de formes très-variées, & dont les eaux
fe perdent. J’en ai compté jufqu’à douze dans les
contrées voifines du Tropique du Capricorne.
Entre ces baffins, j'en ai diftingué de fort grands,
qui renferment des rivières dont le cours fe ter-
termine dans des lacs qu’on doit en confidérer
comme les égouts, & qui, par cette raifon, font
tous falés.
En defcendant vers le fud, on rencontre encore
une contrée qui contient plufieurs baffins ou
vallons fermés, dont les eaux ont des cours plus ou
moins étendus, & finiflent par fe perdre dans des
lagunes ou des entonnoirs. J’ai penfé que la conf-
titution du fol d’une contrée auffi perméable aux
eaux courantes des ruifleaux & des rivières, mé-
riroit une certaine attention, 8c que d’ailleurs les
enceintes élevées des baffins qui renfermoient ces
eaux, annonçoient des opérations de la Nature,
femblables à celles que j’ai obfervées dans les vallons
fermés de la France, c'eft-à-dire, des affaif-
femens afiez étendus. ( Voy. V a llons-fermés.)
En pafïant maintenant aux chaînes de montagnes
figurées dans cette belle carte , fous la dénomination
des Cordilliéres 8c des Andes3 j’ai reconnu que,
foit par Us produits des fources qui verfent à l’e ft,
foit par ceux des fources qui verfent à l’oueft dans
la grande mer du fud, k s deux chaînes étoient
interrompues & découpées très-fréquemment, 8c
offrciènt des brèches d’ une moyenne largeur, qui
favorifoient cette belle diftribution des eaux, d’où
réfultent furtout les'fleuves de cette partie dé l’A mérique.
Il eft facile d’obferver de même, en général,:
que les intervalles des chaînes font abreuvés par
les
les eaux courantes des fleuves, qui coulent d’abord
vers le fud ou vers le nord tant qu'ils reftent
renfermés dans cette double enceinte aux environs
de l'équateur} ce qui femble annoncer d'abord
les deux pentes des fols primitifs vers ces
points de l ’horizon.
Mais, je le répète, ce qui m’a paru mériter le
plus d’attention, c'eft la marche des eaux qui ont
formé des coupures 8c des brèches à travers lef-
qu elles les rivières débouchent des enceintes, foit
quelles fe précipitent vers la côte du Pérou, foit
u’elles fui vent les pentes alongées qui les con-
uifent à l’Océan atlantique.
Je reviendrai par la fuite à ces coupures des chaînes
de montagnes par les rivières j mais j’ ai cru
devoir indiquer ici ce premier travail des eaux,
dans un article où je m’occupe principalement des
exceptions à leur diftribution générale dans les
vallées régulières.
Après ces confidérations, qui font la fuite du
premier examen des deux cartes de l’Amérique
méridionale de d’Anville 8c de la C ru z , je paffe
à l’énumération & à la defcription des balfins
dont j’ai parlé, en commençant par ce que m’a
donné le dépouillement de la carte de d*Anville,
& terminant le tout par la carte de la C ru z , fans
redouter ni les répétitions ni même les différences
remarquables.
F numération des b a fins fermés ou les eaux fe perdent,
foit dans des lacs , foit dans des égouts , foit dans
des terrains plats , fuivant d‘Anville.
Je trouve d’abord le grand baffin du lac Titicaca,
q u i, d’un cô té , reçoit la rivière el Defaguadero,
laquelle traverfe la lagune de las Aullagas, &
de l'autre, une rivière peu confidérable. Ce baffin,
fort long 8c fort large , eft exactement fermé
par des montagnes qui fe réunifient aux deux
extrémités.
En defcendant au fud, vers le défert d’ Atacama,
on rencontre plufieurs vallons fermés, parmi lesquels
il y en a quatre qui font abreuvés chacun
d’une rivière qui fe perd : la première porte le
nom à1 Antiofa ,• la fécondé, celui de DoUrina ;
la troifième, celui de Malfin,: la quatrième, celui
de Salta.
Un peu plus bas on rencontre le long Valu
Palcipa, qui renferme une rivière formée par la
réunion de cinq ruifleaux, lefquels prennent leur
fource dans les diverfes parties des montagnes qui
ceignent ce baffin. Cette rivière fe jette dans le
petit lac Machigafia.
A côté de ce baflin, vers l’eft, on voit deux
petits baffins à moitié fermés par des montagnes,
au pied defquelles deux ruifleaux ont.Ieur origine}
d abord celui de Sant-Fernando , puis celui de
Catamanca , 8c enfuite l’un 8c l’autre, après un
cours peu étendu , fe perdent dans la plaine.
Géographie-Phyfique. Tome II.
Enfin, un peu plus bas, au fud, les rivières de
Rioja 8c de Picnana, après avoir pris naiffance
dans les montagnes, fe perdent au milieu d’une
plaine.
En fe portant vers l'eft, on trouve le long Rio
dolce de Sant-Yago del Efiero3 qui fe perd dans
les lagunas faladas de Porongos, lîtuées au milieu
d’une plaine vague. La partie fupérieure de ce
Rio dolce eft alimentée par douze ruifleaux qui
ont leur origine dans autant de réduits de montagnes.
En revenant vers le fud-oueft, on trouve un
long ruifleau qui fe jette dans les lagunes de Gua-
nacache, après avoir réuni les eaux du valle Fenil
8c des environs de Sanc-Juan de la Frontera de la
Cordillera.
On pourroit croire , par le tracé d’une ligne
ponéluée, que l’eau de cette rivière, reçue dans
les lagunes de Guanacache, auroit un débouché
dans la mer} mais il paroît bien douteux.
Dans l’intervalle des deux fyftèmes d'eaux courantes
précédens , qui fe terminent à des lagunes
alongées, eft une nombreufe fuite de rivières qui
ont toutes leur fource dans une chaîne tranfver-
fale de montagnes, & qui fe perdent dans une
large plaine.
La première fuite eft compofée de quatre rivières
parallèles, & la fécondé de deux. Quatre
de ces rivières fe terminent dans, des égouts bien
figurés, 8c deux autres n’en ont point.
Je dois faire remarquer qu’entre ces deux fuites,
ui fe perdent, il y a une rivière femblablemenc
ifpofée quant à fon origine, 8c qui traverfe la
plaine fans aucune interruption, jufqu'à ce qu’elle
foit parvenue au Rio de la Plata.
Enumération des bafins oit Us eaux courantes fe raf-
femblent & fe perdent ffoit dans des lacs ou lagunes,
foit dans des égouts, foit au milieu de terrains
plats , fuivant la carte efpagnole de la Crur.
Le premier baffin eft' celui dont le lac Titicaca
réunit les eaux qui y affluent, & furtout celles de
la rivière el Defaguadero. C e baffin n’y eft pas auffi
bien terminé que dans la carte de d’Anville. La
forme des lacs 8c des lagunes y eft auffi fort différente.
Le fécond baffin eft fort pôtit ; il renferme les
eaux de valle de Antiofa, qui fe perdent dans un
petit égoût,
A côté, vers le fud, eft un baffin plus alongé,
qui renferme la rivière nommée Malfin, laquelle
fe perd dans un égoût peu remarquable.
Au fud-eft, on voit un fort grand baffin où les
lacs de Palcipa & d‘Andalgala raffemblent les eaux
de plufieurs vallées, 8c en particulier celles du valu
Abaucan 8c celles du valle Andalgala, qui paroif