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IX , Curiojîtés naturelles.
Parmi les euriofîtés naturelles , celles dü Dèr-
byshire ont toujours, p.affe comme les plus remarquables.
Hobbes & a autres écrivains ont depuis
lông-tems célébré les merveilles du Pèak y mç>n-
tagpe qui n'égale. pas en hauteur celles du pays,
db Galles'ni* l'es plus feptentrionales Akgletçr-re y
mais qui eft percée de quelques ouvertures verticales
, & excavée par l'a* bafë d’une manière fi fur-
prenante, qu'on ne peut les contempler fans admiration
& étonnement. Des. eaux fouterrainei parcourent
& entrecoupent fou vent ces cavités pro-r
fondes, dont la formation provient Xaux yeux des
minéralogiftës, de ce queies roches, qui'tes cpm-
pofent j font calcaires. Nous ohferyerons- ici, que
la, caverne dé Çâftleton aujourd’ hui nommée le
Trou de Peak 3,e{\ d'une vafte étendue, & préfente
lès plus fînguïiers afpeéts j que le T'rou-de\PooU.y
près de Ruxton ,, eft renommé par fa,voûte élevée
& fes curieufes ftalaélites j qu'enfin le Trou de,
Bamforth, au voifinage d’Eyam, eft une, grotte
très-étendue, où l'on peut étudier le travail des .
ftala&ites & ftalagmites.
On trouve d'autres grottes fouterraines dans la
chaîne feptentrionale des montagnes d'Angleterre,.
Dans le. vallon de Kingfdale , à l'extrémité occidentale
de l’Yorckshiïe, eft la caverne d'Tordu* y.
où l’on entend le.bruit d'une cafca.de fquterraine.
Cette excavarion a cent cinquante pieds de longueur
; mais la plus remarquable eft la caverne de
Wethe rcot, non loin d'Ingleton. Des arbres &
dès arbrifteaux l’entourent.. U*n arceau de pierre,
calcaire la partage en deux* A-t-on traversé cet
arceau? on voit à fes pieds; fe précipiter une caf-
cade , dont la chute ëft de plus de. foixante pieds
de hauteur. La longueur du fouterraip eft de cent
quatre-vingts pieds, & fa largeur dq.quatre-vingt-
dix. On voit dans l’eau intérieure l’agent qui a,
creufé fucceflîvement cette caverne. J
L'immenfe bafe de pierre cal.çaire fur laquelle
eft établie l’ Ingleborough, eft perforée dans.toutes
les directions. C'eft la riyière du Weafeou Greta,
q u i, dans l’efpaçe de deux milles au moins, tra.^
verfe là caverne de Wèthércot, & .plus loin, celle
de Gatekirch. On ne confondra pas c.ette rivière
avec la Greta, qui* prend fa fôujce.près de Braugji,
dans le. diftriâ de Sranrnor.e,T£. fe, jette, dans la,
Tees non loin de. Bernardcaftlé, IL Top fait atrervr
tion que deux autres jivières,,,i’Anfe & la S.w^e^,
coulent, féparérpenr.
Parmi les euriofîtés dé cette, contrée x il net faut
pas oublier l’Hurrlepo,.cavité.profonde,&cir,cu.-
iaire , d’environ cent vingt pieds, anglais, de diamètre
, environnée dè toutes.parts.de rochers
q u i, s'élevant à la, hauteur perpendiculaire de
trente pieds, fè projettent fur fes eaux , taadis<que |
des arbres la voilent d une ombre épaifteL
Près de là au fud-eft eftle la.c de. Malhan-Tarn
peuplé d'une quantité prodigieufede truites-qui.
etvrecherçhcnt l'eau pure & froide. C'eft la fource
de l'A ire , qui,a' une courfç fouterrainë d'environ
un millé. C ’eft aux environs qu’ on peut obferver
la calanque de Malhan , efpèce d’amphhhéâtre
d'une pierre dé taillé taillée perpendiculairement,
& q u i, vers le centre , a une, élévation dé cent
vingt pieds. La rivière Ribbiè prend fon origine
dans, ces. lieux, pénètre, danfe un fouterrain profond
,,&tra.verfe fous l'es montagnes.un efgaçe de
trois miHès. . . *
Au voifinage de Sëttîe ,pàrmi des rochers calcaires
, eft un dé? puits les plus curieux, du. royaume.,,
car on prétend-que-fes eaux éprouvent une
e fpjëce de mou ve pient de flux &;refîux. Ce dïftriâ:
pofîède en outre un grand nombre dè plantes
va res & curieufes par tous ces traits dont la
nature fe plaît à: caraêtêrifèr. differentes parties
du- glo’ô.e , il, mérite l'attention dés. naturaliftes.
Kf. Houfman. obfetve que dans lé Cumberland les
tocs, font appelés Â/wa, Sc. que de là'vient, qu en
Eçoiïe on donne ce. nom aux. cataractes l î nous
apprend en confluence que; la. caja.raète dè. Sbur-
Milk-Eotce,. vers’le* fond du Tac dé B'u.ttemère, fè
précipite, d'une élévation de. neuf cents pieds anglais.
Des mine.uus;ont découvert auprès dè Crof-
sfèll, une caverne, c.urieuie, q.u’ on dit longue de
deux milles,St.; remplie dè fpath brillant. L’Efcarre
de. Gordalè eft. une caverne creuféè entre de hauts
rochers, & q u i, par une ouverture effroyable,
mérite L’attention, des voyageurs.
Les. lacs, du Cumberland forment un fp.eClacle
grand &. intéteftant. Nous nous bornerons à dire
ici que. lés la.cs.les plus remarquables font ceux de.
Comfton , de Windermere & de Derventy mais
ce qui m’afflige, c’eft qp’au lieu.de nous apprendre
les,circonftanc.es. qui ont concouru,^à* la formation
dejeurs bafTins.&^à lajréunion de leurs eaux, on
ne nous a parlé, que. des afpeCls de ces lacs, au.
milieu dèfquels lei lac. Ultwatet préfènte. le plus
majeftueux. aux. yeux des.voyageurs.
Les.région^ montagneufes de la province dè
Galles doivent renfermer un grand nombre de
cutfiofités naturelles la mine, de Parrys., dans
l’îte d’Angkfey *,eft par-.elle-même un objexeton-
naut. Les ,ca tarage s dé. Cumberland font rivalifées
pat,la chute, de l'a T e e s , i l ’oueft du comté de
Durham» fur laquelle lé. voyageur s’étonne de voir
un.pont,jfüfpend’u,à;dés.chaînes „.mais dont peu de
perjonnes. tentent.le.péjilléux paflage» fi.ee n’eft le
mineur, haferdêux-.
On v.oit.p.Kès.de Darlîngton, dans le comté de
-Durham trois étangs très-profonds ,„ qu'on appelle.
les Chaudières de Llenfgr,, & fur lefquels les
natiiraliftès ne.nous ont appris .rien de.précis. Les
écueils de.Sûoderland f6nt,compofës d’une pierre-
fihgulière,, aftexvfémb.lablè;aux productions cora-
lines, &. fi. Cftlide ,,,qp.on l ’emploie. géuéralemenD.
à, bâtir. On. trouve, une. piërrer fçmblàbie dans
l’Ingrie., , ay.ee. laquelle eft conftruit le. palais de
PÆierJwèLLapiérref,ammoni.acale.4 eftrQadmariton
en Sometfetshtre eft une autre production auffi.
fingulière.
Les reftes d'une forêt fubmengée, qu’on apper-
çoit fur la côte du Lincolnshire ,d«a»v«nt être mis
au nombre des euriofîtés les flus 'remarquables.
Nous ne pouvons omettre les écueils de Douvres
& la caverne de Riegate, dans le comté de Surry,
laquelle s'ouvre en pence dans une montagne de
fable fin & brillant, ■ & qu’on-regarde avec rai fon
comme l’ouvrage des hommes. $1 y^ayok à Brofèly
un puits tellement imprégné de -poix-, que, par
contaét d'une chandelle allumé e , Peau s'enflam-
moit & faifoi-t bouillir une ^eafecière en neuf minutes.
Mais l’ouverture d’autres mènes de charbon
dans le -voifinage fit difparoitre ce phéno- |
mène, qui s-eft répété en Lancashire avec les me-f
mes circonftances. Le Shropshire renferme un |
grand puits de bitume, d’où vient Pitckford,nom 1
du lieu-où on^le trouve. On peut eiter-encore les j
rochers de Gheddar-, en Somerfetshire, & les cavernes
des montagnes de Mendip , & partictftié- j
rement celle qui renferme de grands amas de j
ftalaétites , appelée le Trou de Wookey, longue de |
fix cents pieds , divifée en plufieurs appar.temens, ]
qui fe communiquent, par .des p.aJTages bas & j
étroits, dans -diverfes grottes, & d o n tu n e , ap- I
pelée la Salle y a quelque reflemblance .avec une ]
chapelle gothique.jga voûte a quatxer viugts pieds ]
anglais de hauteur, tandis que la partie la plus j
reculée,, appelée le Parloir ? 41’ a qu’ une hauteur
médiocre, mais un grand diamètre.
Sur le flanc nord-oueft des hauteurs 4 e Mendip j
on voit une curiofité plus intéreftànte èncpxe j !
c’eft une grande caverne, dont l’ouverture éft au '
fond d'une ravine profonde , près du village, de !
Burrington, ou font des oftemens humains qui
s'incorporent par degrés -avec la roche calcaire
par la filtration continuelle de l’eau de la voûte
& des parois qui dépofent fur les os un fédiment
de la nature des ftala&ites. Il y :a des blocs qui
contiennent des crânes parfaitement entiers. A
l’extrémité la plus reculée, où^la hauteur eft d’environ
quinze pieds, on voit une grofte ftakdliqtve
conique, qui rencontre préfqu'uno "ftalagmique
s’élevant du fo l - 1-1 n’y a pas plus de deux ans que
cette grotte a été découverte, & comme ta matière
criftallifée 's’y augmente avec une ^grande
rapidité, on préfume que le vide en auroit ‘été
bientôt rempli. Gela prouve aufli que les offe-
mens n’en font pas fort anciens. Une caverne
curieufe, ou plutôt un puits qu’on füppofe une
ancienne minière , appelée le Trou de Pembrpke
fe voit à cinq milles au-nord de Briftol. On à
donné lesdimenfions de cet abîme horrible avec
un récit touchant de la mort de’M^ Newnam , qui
fe laifla tomber dans te goiiffre en voulant en
mefurer la profondeur.
X. Petites îles britanniques.
L ’île de Wight, appelée Y*ftis par le&Romains,.
éft la première qui '^’oftpe aux Anglais dans la
Manche ou Canal ‘britannique. 'Elle eft de forme
■ ©-vale-,‘elle a-environ vingt milles de longueur^
fur une largeur de douze milles. Telle eft fa fertilité
, que, fuivant des calculs récens, elle produit
plus de blé-en une année, queies habitans
n’ en peuvent 'coufommer en huit. On y a élevé
beaucoup de maifons de phifance agréables. L'arg
i le , vulgairement terre -à pipe 5 un fable blanc
«très-fin, dont on obtient'un verre extrêmement
pur} une grande quantité natif, tiré d*Alum-
Bcy fiBaie-d’ Alun ) , fur le flanc feptentrional des
Aiguilles-: telles fontles produÉlions minérales les
plus importantes de Lîle. Ces rocs élevés & blanchirons
, nommés, -comme nous Lavons d i t , les
Aiguilles, femUemt-avoir été détachés de l'extré-
mité occidentale par la violence des vagues. On
en voyoit anciennement trois , mars en 17§2 là
plus élevée , qui s ’élançoit à cent vingt pieds au
deffus d elà fttrface de'l’eau, fut renverfee & dif-
parut entièrement. New port eft la capitale & le
premier port de l ’ ile. Les vatffeaux n’y peuvent
guère-remonter : ils S'arrêtent à Cowe^, qui doit
être confidéré comme le principal port.
A fept milles environ de l’île de Wight & au
fud-©ueft4on rencontre F’île.d'AMèrnéy, vrs-àTvis
le -Gap-.de la ‘Hogtte, que fùiyent'les îles plus imf
portantes de Guernefey & 'de Jerfey , entre Jef-
quelles on oublie facilement fa petiré jle dte'Sark.
Guernefey ,1 a plus grande, a douze milles de
longueur, fur neuf de: largeur, &.rrente-fîx milles
de circuit. Quoique' le fol Toit montueux & dénué
de h o is , on-y jouit preXqu’en tout tems de Faf-
peét agréable d’une riante verdure. La feule v i’le
qu'il y ak-eft celle du port Saint-Pierre.
L ’île de îerfey , bièri^arrofée^tr^s-fertfte ? pror
duit de bon beurre -& du miel excellent. Elle a
douze milles de longueur , & fix dans fa plus-
grande largeur. Il paroît qii’on rï'y- connoît plus
aujourd’hui la race des brebis’à cinq ou fix cornes.
Sa partie feptentrionale eft fort élevée., mais fon
fol s-abai^; yersîe-rhidi/&• préfehte des vallons
agréables, couverts de- vergeis. On afture qu’elle a
produit,en.certaines ^nnéés, jiifquaa vingt-quatre
mille muids de cidre. On ne pe.üt dîftinguer dans
cette île que les villes dè.Saint-Hélîer & de Saint-
Aubin ,’fituées toutes deux fur une baiequîis’ouvro
au fud : on y tirouve encore le château de Mont-
orgueil. Jerfey a vingt mille hîtbitans, dont trois
mille en état dé porter les armes.
La petite'île d’Alderney a. une\(ille,8c mille h a-
bitans.
Sàrk m’en a 'pas plus'de trois cents .
En retournant au rivage ’britannique , on découvre
lé fingtilier château d’Eddiftoire, où v ien t
expirer la furie des vogues occidentales. Plufieurs
fois cet édifice a été rénverfé, mais la conftruétion
aétuelle, projetée & exécutée par M. Smeaton,s
compofée enfin d’ énormes maftes dé pierres enclavées,
dans le roc v if & liées avec des barres des