
y en a de 'nombreufes efpèces, furtout des our-
îins j des rurbinites,'des cornes d’ammon, &c.
On trouve tous ces amas au deffous des bancs
calcaires y & engagés 4*ns la luperficie des lits
fchifteux..
Nous fêtons obferver ici que ces coquillages
fe confervebt plus communément bien entiers
dans les couches de fchiftës y que dans les bancs
calcaires, au milieu defquels ils font en plus
grande partie diffous, & dans un état de décom-
pofition, à la fuite duquel ifs forment des couches
calcaires plus^ou moins compactes; & même fou-
vent des lits de marbres d ’un grain fin & ferré. Il
paroît que les fchiftis concourent à former des
enveloppes favorables à la confervation des cor
quilles, au lieu que, pendant leur féjour dans le
baflîn de> la'mer j elles^ont -éprouvé une commi-
nùtion fimarfaiteyqu’ il en eftréfulté des couches
dont.le .grain eft d’autant plus ferré, que les débris
font plus minces & plus homogènes.
-On fabriquait'i autrefois à Bugarach quantité
de petits ouvrages deljay et, dont les rhabitans
tiroient un;ceritsm profit 5 mais rufage'& le débit
de cette matière aïnff prépa?ée; font entièrement
paffésde moderEes mines de ce foffiléifont fituées
a près de deuxhëueè de diftance: de-1 Bugarach,
entre la Brelafle & les bâinsdè Rennes.
:On trouve au lieu appelé Capitaires, à une
demi-lieue à gauche du p ic , de très-abonnés
mines de plomb, & à gauche du moulin des
mines de fer de la première qualité : elles font
abondantes, & beaucoup plus à portée des, forges
de ces contrées, que de celles de Foix & de
Rouffillôn.
En defcendar.t de Bu garach aux bains: de Rennes
on eft à portée des mines de jaye.t, fur lefquelles
il;y a eu des travaux Confidérables. Ce minéral
n’eft autre chofe qu’une forte de cjharbon de terre,
ou, fi l ’on veut, du bitume'qui a pris une certaine
cônfiftanee, d’uhe couleur très - noire, [& qui
prend un beau poli. Il y en a ici deux ou 'trois
veines confidérables.
Ce que l’on appelle les bains de Rennes n’ eft
qu’un petit village, dont les habitations bordent
la'.petite rivière de Sais. Il y a trois fources principales
qui ont différens degrés de chaleur : celle
qu’on appelle h s bains chauds, a foixante degrés
de chaleur au thermomètre de Réaumur.->Les eaux
de cette fource ne fervent guère que pour les
douches, parce que leur chaleur ne permetfroit
pas de réfiftérlong-térns.dans ce bain.
La fource appelée lés bains de la reine eft au
trénte-fixième degré de'Chaleur.
La troifième fource,: connue fous le nom de
bains moyens ou 'battis doux 3 eft au trente-
deuxième degréde chaleur : ceux-ci font les plus
fréquentés. Il y a un bain pour les hommes &
un pôür les femmes > mais par une négligence
condamnable, les eaux fe comnüuniqùent d’ un
biin à l’autre. Au furplus, les éatix thermales de
Rennes ne depofent aucun fédimentj ce qui ca-
raéfcérife la diffolution bien entière des principes
dont elles,,'font chargées.
Un peu au delfous des bains il y a une fource
qui n’eft que tiède, & dont on boit l’eau : on la
regarde comme fort faîutaire dans bien des cas.
Au deffous du village des bains on trouve à
mi-côte-le village de Mont-Ferrant : il y a ici un
vallon bien cultivé ; il offre des vignes, des arbres
fruitiers &■ quelques terres labourables.
Le vallon compris depuis les bains jufqu’âu
village d’Arques eft couvert de v ign o b le sq u i
s’étendent jufqu’au pied dès roches efcarpées. Le
territoire change vers Peyrolles : ce ne font plus
quë des terres fablonneufes dé mauvaife qualité,
ou Lon remarque plufieurs indices & veines de
charbon de terre, qui correfpondent à celles dont
;nous; avons fait mention en parlant des environs
;de Couifia. p no h
Pour terminer cét article , il ne nous refte plus
qu^à rapprocher fuccinétement, par des confidé-
tations générales 3 -les principaux objets que nous
ont offerts leis -environs d3Alet en les parcourant.
Cette contrée du département de l’ Aude, toute
hériffée de'montagnes la plupart efcarpées, ne-
trouve pas dans fa culture des denrées fuffifantes'
pour la fubfiftance.de fes habitans : le feul moyen
d’y fuppléer, C-eft l’encouragement dû-commerce-
& de Tinduftrie; Ce qui ne peut fe faire qu’en
liant ce pays avec les Corbières y le pays de Sault,
le pays de Foix & le Roujfillbn. Nous avons vu Suffi:
combien feroient avahtageüfes à la Cubfiftance du
peuple les plantations; de mûriers & de châtai-
gners, qui s’y trouveroient dans un fol très-com-
venable , & furtout dans plufieurs endroits incultes
& fuffifamment élevés au deffus du niveau de
la mer : tels font les environs de Bugarach, les
coteaux des Fenouillèdes, depuis Pradelles jufqu’à
$aint-Paul ; ces arbres ont même la propriété de
he pas nuire aux pâturages qu’ ils recouvrent, lorf-
qu’ils ont acquis une certaine hauteur.
Nous'devons faire envifager aufli la méthode
qu’on fuit dans la confervation des forêts pré-
cieufes qui couvrent certaines parties des montagnes
élevées, comme méritant la plus grande
attention de la part du gouvernement. m
Nous ne pouvons non plus perdre de vue la
compofition de ces maffes montueufes & élevées,
qui nous offrent, ainfî que dans Yarrondijfement
d'Albi, l’affociation des barlcs calcaires & des
lits fchifteux qui leur fervent de bafe} enfin les
âmas de Coquillages fofliles qui en occupent l’intervalle
dans plufieurs parties où la bafe fe montre
à découvert par la deftru&ion de certaines fom-
mités. ( WÊÊffc A ude, Albi, Pyrénées.)
ALICAN TE . Dans le voifinage de cette ville
bn trouve des grotes fouterraines qui offrent partout
de belles ftalaétites, & qui préparent journellement
& lentement pour les races futures des
carrières ü albâtre. Ce même travail de la nature
eft bien plus avancé près de Villena, où l’on voit
de groffes veines d’albâtre encaiffées dans des rochers
blancs calcaires, au milieu defquels étoient
autrefois des grotes qui fe trouvent entièrement
comblés par ce travail de la nature.
En. revenant du Cap Martin vers Alicante, on
. traverfe des montagnes à couches de pierres calcaires,
au pied defquelles font des collines de
pierre à plâtre. Enfin, à une lieue & demie de
cette même ville, on rencontre dans les champs
une grande quantité de pierres lenticulaires ou
numifmalës de différentes groffeyrs.
La fortereffe d’Alicante eft fituée fur un rocher
de pierres calcaires de plus de mille pieds de hauteur,
au pied duquel les flots de la mer viennent
fe brifer. Cependant, à la cime de cette maffe
| élevée, on trouve des coquilles marines fofliles à
moitié pétrifiées, & dans fa partie orientale du
filex onde de couleur rouge, & même des morceaux
d’agate enchâffés dans le rpcher calcaire.
A deux lieues d'Alicante on voit une montagne
appelée Alcorai, qui eft compofée de pierres calcaires
: elle eft efcarpée de tous côtés, à l ’exception
d’un croupe qui s’élargit vers le vallon.
C ’eft dans cette partie que fe trouve un filon de
cinnabre* Dans des fentes du rocher calcaire des
amas de fables pefans, d’ une belle couleur rouffe,
ont donné onze onces de mercure par once de
matière.
Sur la fuperficie de cette montagne, & dans le
voifinage d’un banc de plâtre rouge, on trouve
différentes efpèces de corps marins pétrifiés : on
y voit entr’autres des moules & des morceaux
de madrépores minéralifés par le fer. A quinze
pieds de profondeur font des morceaux d’ambre :
on rencontre dans le même gîte des pierres qui
renferment des coquilles pétrifiées, des morceaux
d’ambre opaques , femblables à la colophane , &
des veines de cinnabre. Lorfqu’on envifage ces
. mélanges formés.de plâtre, d’ambre, de coquillages
pétrifiés, & enfin de cinnabre, il femble que
. cçtte dernière fubftance y ait été introduite polté-
rieurement à toutes les autres.
ALIMENA, pays voifin de Girgenti, en Sicile.
Ses environs offrent beaucoup d’objets intéreffans
,. aux yeux des naturaliftes. On y v o it , entr’autres
chofes, un monticule de fel qui s’élève hors de
. terre, fous la forme d’une maffe à couches irrégulières
& verticales. Cette roche renferme des
veines de fel très-dur, très-compacte , rayé horizontalement
, comme fi ces raies de différentes
couleurs étoient les effets de dépôts formés fuc-
ceflivement par lits. Derrière cette maffe, & au
deffus d’elle, font des blocs de couches calcaires,
mêlés de grandes veines de parties gypfeufes ,
- qui, par leur abondance & leur mélange , forment
de toutes ces pierres , ,foit par leur deftru&ion ou
leur fraéture, un fin gu lier fpectacle. Cette mine
de-fel eft exploitée journellement : on diftribue
le produit de cette exploitation dans tous les
environs > on le b r ife , on le réduit en poudre
dans la carrière même, <k on le tranfporte dans
des facs .
Il y a , aux environs de cette mine de fel , des
fontaines d’eau douce : ce font les produits des
pluies qui né circulent qu’au milieu des couches
calcaires & dans des lits de gypfej ils n’ atteignent
aucunement les parties de la mine de fel dont ils
pourroient fe charger.
ALIMENS de l’homme dans les différens climats.
En Europe, & dans la plupart des climats tempérés
de l’un & de l'autre continent, le pain , la^
viande , le la it , le fromage, les oeufs , les légumes
& les fruits font les alimens ordinaires de
l'homme 5 & le vin, le cidre , la bière, forment
fa boiffon , car l’eau pure ne fuffiroit pas aux.
hommes de travail pour entretenir leurs forces.
Dans les climats plus chauds , le fagou , qui eft
la moelle d'un arbre , fert de pain , & les fruits
des palmiers fuppléentaux autres fruits.. On mange
effédlivement beaucoup de dattes en Égyp te, en
Mauritanie , en Perfe ; & le fagou eft d'uh ufage
commun dans les Indes méridionales, à Sumatra ,
Malacca & dans les Moluques. Les figues font
l’aliment le plus commun en Grèce , en Morée &
dans les îles de l’Archipel, comme les châtaignes
dans le Limoufîn , l ’Auvergne, le Rouergue , 1T-.
talie & l’Efpagne.
Dans la plus grande partie deJ’Afie, en Perfe,
en Arabie, en Egypte , & de là jufqu’à la Chine,
le riz eft la principale nourriture. Dans les parties
les plus chaudes de l'Afrique , le gros & le petit
millet font la principale nourriture des Nègres.
Le maïs, dans les contrées tempérées de rAmé-
rique.
Dans les îles de la mer du fud , le fruit d’un
arbre qu’on nomme Y arbre a pain..
En Californie , le fruit appelé pitakaia.
Dans toute l’Amérique méridionale la eaffave ,
les pommes de terre, les ignames & les patates.
Dans les pays du nord, la biftore, furtout chez
les Samojèdes & les Jakuts.
La faranne au Kamrzchatka.
En Iflande & dans les pays encore plus voifins
du pôle , on fait bouillir des moufles & du varec.
Les Nègres mangent volontiers de l’éléphant &
des chiens.
Les Tartares del’Afîe & les Patagons de l’Amérique
vivent également de la chair de leurs che-
vaux.
Tous les peuples voifins des mers du nord mangent
la chair des phoques, des morfes & des ours.
Les Africains mangent aufli de la chaitMes panthères
& des lions.
Dans tous les pays chauds de l’un & l’autre continent
on mange de prefque toutes, les efpèces dft
finges*