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de (Tous de ceux, qu’ils avoient d’abord, ébauchés , |
comme nous en femmes témoins chaque jou r, à I
plus forte raifo_n dojo-on croire que des inqnda- I
tîons violentas., des irruptions dé l’Océan , ont
Opéré ces effets qui nous étonnent, & furtout les
tranfports & les arrondiffemeus de ces .blocs im-
itiçnfes. Je dois à ce fuj,et renvoyer à. l’article
Adige , où j’ ai effayé de rendre raifon de ces
phénomènes. J'ai cru convenable d’en préfenter
ici denouveau les principales circonftances,comme
appartenantes .aux montagnes des Alpes te aux vallées
quides oqt coupées, percées 8c dégradées de
différentes manières.
Les Alpes ca caires ou montagnes feçondaires
renferment beaucoup de gFotes revêtues de fta-
laétites 8c d’incruftatiqns dont on peut tirer des
albâtres. On trouve auflï, dans la pierre à chaux
denfe 8c ferme., qui forme le premier lit principal,
de ces montagnes, quelques petites veines métalliques
qui ne.fè foutiennent point ; elles no font,
jamais fituées entre, les differentes couches.de ce
lit : on ne les apperçoit que Hans les crevaffes &
conftamment dans la proximité du fehifte, qui, eff;
au deffous de ce l i t ; de manière qu’elles ne font:,
que des ramifications .des. filpns principaux qui fe,
rencontrent dans le fehifte. Les crevaffes des montagnes
féconda,’res, remplies de .matières volcaniques,
contiennent aufliquejques.minéraux, comme,
on'lé voit à Schio., 11 ne fe trouve" point de minéraux
dans; les couches fupérieures des Alpes calcaires
, qui font également feuilletées & très-écail-
lenfes. Effe&ivement, comme nous l’avons remarqué,
îés minéraux font toujours placés dans
les lits les plus folides &: les plus compactes dé ces
montagnes, Ôtdansle vqifinage'de labafefehifteufe.
III. Des, Collines ou, des Montagnes tertiaires.
Quoique les eolUnes & les montagnes tertiaires
ne fa’ffent pas partie jdes Alpes, dont nous nous,
occupons daqs cet article, cependant je crois qu'il
convient d’en ajouter ici une.defcriptiotf fuccinété,.
pour fajre connoître l’enceinte & la bordure du
gçandmaffif des Alpes, bien déterminé à en offrir
tous lés détails les plus intéreffans à l’ articîe des ,
Côllines 8c .à1, ceux du rifonoij' & du Vitentih.
i_£,s./collines & lès montagnes, tertiaires de ces,-.
belles.contrées font.a’uue origine bien mç>ios reculée
que des montagnes feçondaires, puifqüfeîleS;
for\t posées fur parne ffe ce^ dejrnièrés , 8c que
d'ailleurs les unes font placées dans les vallons ,
8^ que d’ autres fe; tropveht. dépofées à des hauteurs
con/îdêrables i elles doivent leur origine à
dès .parties détachées des montagnes, feçondaires,
qui ont rencontré dés couches,de fable d'argile.
Onryitrouye auffi des couches«i'üiyie$ & régulières
j meme^ un .grand nombre, çle corps marins pétrifiés.
.
'Çfefte claffè de; monta g n ègvaj é té , comme Jes
m^ptagne^ (eçqncjàirçs, expofég aupt.erüptions des.
A L P
feux fouterrains* C ’eft à la fuite de ces canfes
réunies, que de gros fragmens de pierres à chaux,
de pétrifications 8c d’autres corps étrangers fe
trouvent au milieu des laves & des autres produits
volcaniques. V.raifemblablement la lave ,
étant encore dans l’état de fufion, a enveloppé
tous les corps qu’elle a rencontrés, ,8c en a formé,
dés amas folides en fe refroidiffant.
Une partie des collines & des montagnes tertiaires
n a été formée par la mer qu’à des époques
poftérie.ures aux éruptions des volcans : auflfi c’eft
fur ces produits volcaniques que de grandes .parties
de couches calcaires font affifes.
Dans plufieurs endroits du Vicentin, du Véronois,
& d’autres contrées de l’Etat vénitien, quel-
jques-unes de ces collines offrent des couches de
charbon de terre, qui: renferment quelquefoi&.des
j corps marins pétrifiés..
’ Plufieurs de ces collines du Vicentin & du Vé-,
ronois font renommées par le grand nombre 8c. la.
beauté de leurs pétrifications. Les mo.nti berici
j font de.ee nombre,
On découvre dans le vallon de Spejfe un ancien,
j dépôt fous-marin prodigieufèment fourni de ma-
idréppres,, de fungités, & ,de, grandes 8c de petites,
j coquilles exotiques^. Rien n'ë.ll- plus.intéreffant que
-de, v o ir , fur ies bords de ce, vallon., le mélange
ides cprpSrnwins. 8c deS'matières.volcaniques..
La Bavoriiaeft une colljne ifoléè,du..Viçemin,
|dans .laquelle on a trouvé des os. des,dents de
.crocodiles.
i Mais une des montagnes du Véronois, la,plus
«remarquable en ce genre,.eft la Ronça3 haute colline
de la vallée dcl Bufo : fon fommet eft entièrement
volcanique.. Au deffous on .trouve des,
scouches de pierres à chaux , qui.renferment des
(bivalves pétrifiés j plus bas, une lave noire., très-
dure 0 brjfée en petits morceaux.prismatiques $ au
jdeffous , de l'argile rouge avec de la marne farcie.
»de corps marins; plus bas, une autre lave avec des
[ponces, & .enfin des brèches compofées de laves
maftiquéés avec de la fubftance calcaire-, i Le Bolka, haute colline fort roide., formée.dej
Igrandes. couches de pierres calcaires,, offre.dans
jdès, valjéc's latérales plufieurs. foyers de volcans..
jC.’eft dans quelques-unes de ces parties que l’on
trouve ces fameufes- irnpreffions.çde plantes &c-
;de poiffons. d^ns. du fehifte.. calcaire- ( Voye%,
Bolka.)
■ Je .fiois:cet article en indiquant les montagnes
volcaniques ou les , vertiges des. ravages-de tous.
les volcans, qui peuvent s’obfer.yer dans le. Véronois
8c le Vicentin. Je me bornerai à dire que -
leur foyer étoiç à „une grande profondeur dans
le.fehifte., 8c que leur? éruptions, fe font.fait jour.,
à travers les moptagnes: fécondai res & tertiaires,
comme la.fimple vue de-ce s.contrées le« démontre •
clairement. (-PVyq- V olcans, Vicentin,,Ve-
Rp^O.iS,. où.;|çs rpanies, de :cet-enfemble .feront
pr.éfentées en-détai).)
A L P
V> A lpes du Tirol. Le Tirol eft fans doute
un pays très-montagneux, & malgré cela beau,
agréable & fertile. Jufqu’à Brixen on cultive des
vignes.à, l'italienne, du maïs, mais peu de figuiers,,
de mûriers, 8c point d'oliviers. On fème le maïs
jùfqu’à quelques portes- d'Ausbourg. La route de;
Vérone à Infpruck fuit une vallée profonde 8c
étroite., bordée, des deux côtés par de hautes
montagnes,, & le chemin paroït affujetti aux bords
de quelques rivières.
On ne-quirte point l’Adige de. Vérone ï Bol^ano:
de Bol^ano à Brixen on fuit la vallée d'Eifack, qui
paffe à Sterling 8c va ]\ï Ç<\\x‘ i Schauberg. Lorfqu'on
eft parvenu à Infpruck-, on trouve une autrépente y
c’eft celle de la vallée de' Ylnn. Le pays eft plat
depuis Vérone jufqu’à la montagne di Chiufa.
. Au-delà de Volurni on vo it d’abord des montagnes
de pierres, calcaires-blanches, enfuite des
montagnes à pierres-calcaires rouges, d’où l’on
tire le marbre rouge ordinaire du Véronois, qu’on!
npmme < breccia rojfa di Vérone: on y trouve des
ftagmeas de cornes d-’ammon, après quoi on rencontre
des montagnes à pierres calcaires grifes
ent fortes, couches horizontales, d’un tiffu ferme,
au-travers & au bas-defquelles Y Adige s'eft creufé-
un.lit jufqu'à Neamark. Le Monte-Baldo i ait- partie1
de. la chaîne de. ces montagnes grifes*
. On. peut .obferver, fur la chauffée de Vérone -à
Neamark y : de grands » amas de pierres roulées,
comme-, je . l'ai ; marqué - à- l'article1 de I’Ad ig s :
tels font, i° . des fragmens de porphyre rouge,
tacheté de blanc, pareil.-à celui qu'on voit en*
morceaux détachés entre Bergame, Brefciq 8t Vérone^
qui forment, dans la Lombardie-i des collines
entières, &-qu'on y connoît fous le nom’à e farre ;
z?-. une efpèce de «porphyre noir avec des- taches
bjanches^oblonguesyfetnblables, àla couleur prèsj-
3.\l-,ferpentino \ ver de,- antico ; 30. du granit gris ou
granitéllo i 40. entre San - Michaele 8c Neumark il
y.a beaucoup de morceaux dértachés d’ un porphyre,
dont font- principalement compofées les
montagnes qu’on trouve au-delà de Neumark,
: Elles font formées , i°. de porphyre noir avec
des taches blanches, tranfparentes, rondes j de la
nature du fchorl.j 20. de porphyre avec des caches
deifpathtdur^ rougeâtre ; 30. de* porphyre rouge
ayec des taches blanches : il y en a d’un rouge
clair, d’ uii rouge foncé-jufqu’â la coulenr du
foie. ; 40. le porphyre rouge eft affez femblable
aux cailloux roulés-du Bergamafque & des autres
parties deda Lombardie, voilînes de cette lifière,
avec la-différence feulement que*, dans les morceaux
détachés ,du fartés- ou cailloux« roulés 3 les
ta-cihes de- fpath dur 1 font devenues * opaques« &
couleurid© lait par l’aétion de rair , tandis que,
dans les-montagnes dé porphyre rouge, ces taches;
font en partie formées ' de fpâth» d urrcouleur * de
chair, & en partied’une efpèce de-fchorl vitreux,
tr>mfp»rent , pareil à-celui des*criftaux: en forme
>grenats. qu’on- trouve dgns les laves: du Vé-
A L P ooÿ,
fuve j mais le-fchorl-du porphyre n’a point adopté
de figure régulière. D ailleurs , les taches tranf-
parentes blanches du porphyre , numéro premier,
paroiffent un fchorl vitreux, dont les formes iontjs
]ou o-bLongues , ou‘ indéterminées,
j On a cru que la reffemblânee de ces efpèces de
porphyres avec les différentes laves du Véfuve
jécoit fi grande, que- les montagnes voifines d e
Neumark devoienc être eonfidérées comme des
; pro-duit-s du-feu : on a penfé d’ ailleurs que leurs
formes quadrangulaires, & pour la plupart rhom-
boidales , étoient de nouvelles preuves de cette
opinion, & que la qualité qu’avbit ce porphyre
:d’adopter ces figures en fe fendant & en* fe rompant,
étoit parfaitement femblable à la propriété'
; qu’ont les laves de prendre- les« formes prifmati-
ques du bafalte. Mais il me paroït qu’on auroit«
idu nous donner d’autres preuves tirées-de-la* dif^
-pofition des matières volcaniféès qui auroient
IcorSfei'ver les formes d;anciéns couranS, &c.
: Car quoique, dans ces hautes montagnes qui
's’étendent jufqu’à Br*ndfoir \eporphyre'foit parto
u t divifé en grandes & en petites colonnes g é -’
’néralemenr quadrangulaires, à fommet tronqué1
,8c uni, on ne peut décider que la maffe primitive1
«ait été un produit- dû feu. Toutes ces maffes mon-
■ tueufes, malgré les-formes- des porphyres dont-
•elles font cdmpofées, ne m’ont- point paru offrir
les difpofitions des-anciens-centres d’éruption,
'non plus que* celles de courans fortis de ces-
»centres t la retraite feule, à la fuite de la deffica-
»tiorLque ces maffes montueufes m’ont paru avoir
éprouvée, eft une caufe fuffifante pour avoir
produit toutes ces formes qui en ont impofé à
certains naturaliftes. Pour moi , je n’y ai point vu
iîes- caractères de laves bafaltiques;’
En fuivaut la route -on trouve, près de Brandfoly
jdes montagnes de fehifte, les unes argileufes,
micacées ; les autres farcies de quartz : on y voit
auffi du fehifte corné compacte, enfuite des montagnes
compofées de quartz gris ,mêlé de petites
|îames de fchorl- noir ou d’un vert noirâtre ; après
‘quoi les montagnes, jufqu’ à Brixen, m’ont parti
(formées entièrement de fchille argileux, micacé y
iou bien d’un fehifte corné, de là nature du gneiJT>
jcompofé de quartz & de mica:
j Immédiatement après Brixen, il y a des mon-
jtagnes de granit gris», de l’efpèce qu’ on nomme
en' Italie granitello;4 il eft compofé de quartz 8c d e :
jm-ica taché ou rayé par un mélange de fpath dur.
[Après ce granit on retrouve des fehiftesargileux,
.Ides fehiftes «cornés, micacés ^ & du -granit gris à
■ taches blanches farineufes de fpath dur. Ces roches
fe fifccèdent alternativement jufqu’ à Sterling.
j A u-d e là de Sterling>eYt une pierre calcaire
fehifteufe ■ dans le fehifte corné, mélange' qui
broduit une pierre à chaux fehifteufé, d’un gris '
bleuâtre ; enfuite il y a de la pierre à chaux pure,
planche j fehifteufe, 8c encore du fehifte corné :
tes roehçs iefuccèdenb-fansordre'.