
p it le Bas-Canada ; à l'eft, pat le diftriâ de Main
& l’Atlantique; au fud, pat l'Etat de-Maffachuf-
fets ; à l’ oueft, par la belle rivière de Connecticut.
, ,
C e t Etat, fur dix-huit railles de cotes ,n a qu un
feul port à l'embouchure de la Pifcataqua. La cote
eft baffe & ne préfente que des plaines plus ou
moins fablonneufes, à la diftance de vingt à trente
milles de la mer. Quatre chaînes de montagnes redoublées
à des dillances inégales fe préfentent en
amphithéâtre dans cet Etat. La principale chaîne
fe prolonge & s’élève de plus en plus vers le nord,
en réparant les eaux du badin de la Connectent de
ceux où coulent les rivières de Merrimack & de
Saco. Les pays fîmes à l’ oueft de cette chaîne
donnent d’ excellens pâturages qui régnent fur les
bords d elà ConneHicut. La montagnarde Monad-
nock , qui appartient à la grande chaîne, eft élevée
de trois mille deux cent cinquante-quatre ;
pieds au deffus du niveau de la mer. Celle d OJfapi
fait éprouver à fes habitans le fingulier phenomene
de coups de vent furieux 8r fubirs, qui font quelquefois
allez violens pour enlever les toits des
maifons. .
Les montagnes blanches font probablement les
plus élevées des Etats-Unis : on les voit, à la dif-j
tance de quatre-vingts milles. On affure qu on les ;
v o it depuis les environs de Quebec. Les fauvages
ont une ancienne tradition qui dit que le pays fut ^
fubmergé , & que Powav/ & fa femme furent;
préfervés des flots furde fomme-t le plus élevé de j
ces montagnes. Ils ont confervé une vénération
fuperftitieufe pour ces lieux élevés, dont les nei-
Iges défendent l’accès, .& s’ interdifent toute tentative
pour y pénétrer. Les plaines qui forment la
bafe de cette maffe énorme de montagnes n ont;
pas moins de foixante milles de circuit, & les
croupes qui en tracent l’enceinte fônt encore j
couvertes d’épaiffes forets. Parmi lés nombreux
■ Tommets qui fe découvrent au loin ,<de mont
Washington, l’un des plus apparens, eft acceffible.
:Une pente égale de dix milles de longueur eon- :
;duit de la plaine de Pigvacket aux hauteurs ou fe;
partagent les eaux de la Saco, qui coulent au.fud,
& celles de Y Amerifcoggin , qui coulent vers le j
-nord. C e fommet ou point de partage des eaux eit ■
eftimé de trois mille pieds au deflus du niveau de,-,
'la mer. On monte de là par une arete rapide, au
milieu des bois de fapin, fur une moufle-verte,
tépaiffe & longue, qtii-réunit les fragmens des roch
e r s , 8e peut fûpporter le poids d’un homme,-
tCës rochers n’ offrent aucune pierre calcaire : ce
■ font des fchijlts d’abord,puis des pierres quart^eufes
■ & du quart; mêlé de mica lorfqu’on approche du
ifommet, 11 faut cinq à fix heures de marche pour
parvenir au fommerie plus élevé: C eft une plaine
afiez étendue & couverte de bruyères. C eit dans
ce plateau que s'élève un pic de rochers granit:-
ques * nommé le Pain de fucre, a la cime duquel
ion petit parvenir èn une heure-& demie. Le voyageur
qui a la force & la perfévérance néceffaires
pour atteindre cette hauteur, eft bien dédommagé
par le fpeéfacle qui s’offre à fa vue : au fud-elt,
a la diftance de foixante-cinq milles, il découvre
l’Océan ; au nord & à l'oueft fa vue s'étend juf-
qu’ à la chaîne des montagnes de Vermont ; au fud,
enfin, elle domine fut toutes les montagnes du
Hampshire, jufqu au lac Vinipifcoggée. La hauteur
de ce beau point de vue a été ettimée à environ
dix mille pieds au deflus du niveau de la mer.
Les neiges de ces maflès énormes , qui corn-
pofent les montagnes blanches, font les inépui-
fables réfervoirs des grands fleuves qui en découlent.
Les eaux, dont la réunion contribue à les
former , offrent, dans leur cours & dans leurs
chutes au travers ées boisépais, parmi lesTOchers
culbutés & déplacés, mille accidens divers, qu’on
peut cependant rapporter, toujours au travail des
eaux elles-mêmes. La nature a tout fait fur une
grande échelle dans ces contrées fauvages, comme
partout ailleurs dans les pays des grandes mon-
tagnes. ,, , ,
La chaîne de ces montagnes préfente, dans la
partie de l ’oueft, un paffage nommé le Notch .-
c'eft un défilé étroit 8c profond , entre des rochers
à pic ou à côté d'un ruiffeau qui le refferre
encore : on a pratiqua une route qui communique
au diftriét des Upper-coos. Ce paffage ouvre un
débouché pour pénétrer dans le Canada.
Cinq des plus grandes rivières de la Nouvelle-
Angleterre ont leur fource dans le New-Hamps-
hire j favoir : la Connefiicut * Y Amerifcoggin * la Saco,
la Merrimack & la Pifcataqua, -n -n.
La Connecticut prend fa lource entré le diftria
de Main & le Canada 5 coule d'abord vers le fud-
oueft , puis au fud : elle reçoit des montagnes du
Hampshire fept rivières ■ plus ou moins conftde-
rables, dont quelques-unes arrofent des cantons
très-fertiles, principalement des prairies. Dans
Tefpace qui fépare les Etats de Vermont & de
Ntw - Hampshire .* la Connecticut a deux grandes
chutes, à l'üne defquelles* Bellow s Fait, on a
formé des éclufés; . .v
L'encaiffement étroit de la'riviere au deflus de
cette chute eft une maffe de rochers, qui fépare
le canal en deux parties j ce qui a facilite la corvf-
truêlion d'un pont de bois de trois cent foixante-
cinq pieds de longueur. C'eft dansée lieu que les
^pêcheurs fe fufpendent pour prendre te faumon
; qui a remonté le courant * malgré l'exceflîve rapi-
| dité de la chute.
j La Merrimack prend fa fource dans les monta-
I gnes blanch s , & fe jette dans l'Océan zNewbury.
Dans un cours de quatre-vingt-dix milles elle reçoit
douzt rivières latérales, & fa navigation eft
embarraffée par trois chutes iconfidérabtes} c'eft
fur ces chutes qu'on s'eft attac'he a conflruire des
ponts de bois.
A l'endroit où la Coutoo-Coock fe jette dans la
Merrimack, on voit une petite île céièbre par
rad io n coufageufe d'une femme qui tua huit fauvages
qui l'avoient enlevée» Le cours entier de
la Pifcataqua fe trouve renfermé dans le New-
Hampshire, qù'elle fépare du diftriêt de Main :
fa fource eft dans les environs de Vakeficld, d’où
elle coule l’efpace de quarante milles au fud-fud-
eft* jufqu'à la m e r * e n recevant plufieurs rivières*
& changeant plufieurs fois de nom : fon embouchure
s’unit près de la mer à un grànd nombre
de baies* où la marée pénètre abondamment.
Les principaux lacs du New-Hampshire font
ceux de Vinipifcoggée, de Squam * de Sunnapee &
<i' OJfapée. Le premier eft le plus confidérable > il
a environ cinquante milles de circuit : fa navigation
eft facile * & même la communication eft aulïi
très-adive entre les villes qui l'entourent* au
moyen des traîneaux* pendant les trois mois que
la glace le recouvre.
Les bords des rivières q ui, dans cet E tat, font
fujètes à des inondations abondantes & réglées,
font les parties les plus fertiles de toutes les contrées
de cet Etat. Le fol des vallées même, formé
par les avalaifons des pluies, eft en général riche
& profond. Toutes les productions de Vermont
font cultivées avecfuccès dans le New-Hampshire$
cependant les arbres fruitiers y réuffiffent beaucoup
mieux.
M a i n ( D i f t r i a de). Il eft borné au nord par le
Ba'-Canada; à l’eft, par la rivière de Sainte-Croix
& une ligné qui fe dirige au nord * depuis la fource
de cette rivière* jufqu'aux montagnes nommées
Highlands ; au .fud , par l’Océan atlantique ; à
l'oueft, par le New-Hampshire.
Quoique le diftriâ de Main foit un pays é le vé ,
il n’eft pas proprement montueux : la plus grande
partie eft propre à la culture des grains, & excef-
fîvement fertile1, particuliérement les terrains compris
entre les rivières de Penobfcot 8e de Kenebeck.
Les terres du voifinagé de la mer font d’ une qualité
fort inférieure; mais elles jouiffenr, comme
par compenfation, de l'avantage des engrais que
donnent fort abondamment certains varechs qui
croiffent fur les bords de la mer, dans toute la partie
recouverte par la marée. Le defféchement des
marais & des étangs procure un fol gras & riche.
Le climat ne diffère pas , au refte, de celui du relie
de la Nouvelle-Angleterre ; mais il eft moins variable.
Pendant trois mois & demi la permanence
de la neige & des glaces permet l'ufagedes traîneaux.
Si la végétation du printems eft moins
hâtive que dans les Etats plus au fud, elle a un
développementbien accéléré. Ljélévation du pays,
le nombre & la qualité des végétaux, le grand
nombre de ruiffeaux & de rivières & la confiance
de la.température font de cette contrée un pays
très-fain. t A
- Sur deux cent quarante milles de cotes, le diftriél
de Main préfente un grand nombre de ports
fûts & commodes. Les rivières y font en grand
nombre : la Penobfcot, la Kenebeck, l’Amerifcoggin
& la Saco font les plus confidérables. La première
prend fa fource dans les montagnes qui bordent
le Canada , & à vingt milles feulement du point
de partage des eaux qui coulent dans le fleuve
Saint-Laurent; fa navigation eft coupée par une
chute qui eft à cinquante milles de la mer : fon
cours eit navigable pour les bateaux dans un efpace
de treize milles. Enfin, depuis l'endroit où la marée
eft fenfible, jufqu’à la mer, c ’eft-a-dtre, dans
un efpace de cinquante-cinq milles, les vatfleaux
de trente tonneaux y naviguent en fûrete.
La Kenebeck , plus confidérable encore, prend
fa fource dans la même ligne de montagnes, près
de la rivière Chaudière, qui coule dans le fleuve
; Saint-Laurent. Les vaiffeaux de cent cinquante ton-,
neaux la remontent à quarante milles. L‘Androf-
coggin, qui prend fa fource dans les montagnes
blanches, n’eft en quelque forte qu'une branche
occidentale de la Kenebeck, dans laquelle elle fe
jette à vingt milles de la mer. La Saco ne peut
être remontée par les vaiffeaux qu a fix milles de
l’Océan. La chute qui barre la navigation à cette
diftance eft garnie de moulins à feie, qui débitent
en planches les fapins flottés que la rivière apporte
de très-loin. Parmi les nombreufes baies
qui garniffent la dote, celles de Penobfcot & de
Cafco offrent les ports les plus fûrs & les plus
; étendus.
Le froment, le feigle, l’orge, 1 avoine, le lin,
1 le chanvre, ainfi que les légumes, réuffiffent également
bien. Excepté les comtés d’Yorck & de.
Cumberland, où les fruits font abondans, il pa-
roî't que les vergers ont peu de fuccës dans cette
province. Les pins & les fapins de diverfes efpè-
cqs, ie chêne, l ’orme, le bouleau & 1 erable a
fucrè font les principaux arbres des forêts. Les.
rivières abondent en poiffons, principalement en,
faumons & alofes, & en oifeàux d’eau du genre
des canards. Les bêtes fauves du genre des daims
font en très-grand nombre dans les bois.
Massachussets (Etat de). Il eft borné au
nord par le diftriét de Vermont & le New-Hamps-
hire; à l’ e ft, par la mer; au midi, par la mer,
. Rhode-Ifland & Connefticut; à l’oueft, par l’Etat
de New-Yorck. ’ ^
Le cap Cod, ainfi nommé à caufe de la grande
quantité de m'oruès que produit la mer dans fon
voifinagé, mérite attention ; c’eft une langue de
terrevétroite, de foixanre-quinze milles de lon-
1 gueur, qui fe replie du côté du continent. A la
pointe de ce crochet on ftouve Province-Town ,
■ dont le port offre aux vaiffeaux un abri fû r , 8c que
; la pêche dé la morue occupe uniquement. Chaque
1 malfori de cette ville fingulière eft foutenue fut
des piles, de manière que les fables chaffés par le
vent qui fouffle delà mer peuvent paffer par-def-
foùs.lSafvs cette précaution elles en feroient bientôt
recouvertes. Le fol du pays adjacent n offre
B b b 2