merte fort utile * tant parce qu’elles y font abondantes
& de bonne efpèce, que parce, que l’éta-
blifièment dès forges où on les mettroiten valeur^
faciliteroit la confommation des bois , qui y font
fort abortdàfls, & dent on ne tire pas un certain
avantagé.
Nous finirons pàr une Cônfidération économique
fort importante pour ce pays, c ’eft celle des
débouches & de la circulation des denrées, qui
feulé peut non-feulement donner la véritable valeur
à celles qu’on peut récolter dans l’état aétuel
des chofes, mais encore contribuer à leur multiplication
-par rencoùràgemen't dé là c'uîture.
La ri attiré femble avoir préparé cette difpofitiori
des débouchés par le Tarn, qui tomriïehce à être
navigable au peint de G.killâc : il n’eft queftion
que d’y diriger des _ ffïoÿènS d’ affluence pour les
denrées que le béfèin d’ ëx:pôrtktidn peut y déterminer.
Ici les ràifôns qui peuvent fàire ouvrir des
câriàu* dè fiâVfgation-, (ont palpables pour Une
vàftè Contrée pîàcéè au milieu des terres, & où
la nature ferhblè provoquer toutes les reffôurces
de l’ art. L’expdfîtibn générale que nous avons
faite des avantages de céice contrée, eft, cè me
femble, le meilleur mémoire qu’ on puifle faire
(br la néceffité de ces canaùx & de leur utilité.
ALBINOS, peuples d’Afrique, qiii ont les cheveux
blonds, le's yeux bleus & lé corps très-blanc j
mais à mefurè qu’on les examine de plus près-, on
découvre des nuances dans, leur couleur, qui les
diftirigüerit des blancs. La blàrtcheiir de leur teint
n’eft point une couleur vive & naturelle'; elle eft
pâle & livide comme celle d’un mort. Leurs yeux
font foi blés & langui ffans : ce qu’il y a de remarquable
, c ’eft qu’ils font très-brillahs à la clarté de
la lune. Lês nègres regardent Ces Albinos comme
une efpèce dégénérée 5 cependant on peut Con-
JeCfurer qu’ils font une variété de l’efpècé humaine
chèz qui la progreffion des forces & la
perfedlipn des feris n’ont encore acquis qu’un degré
médiocre : il eft à cfoïre même que fi on affo-
cioit cette race avec ufiè autre plus forte & plus
robufte, elle fè perfeélionneroit affez promptement.
Quelques voyageurs qui ont été eh Afrique, !
parlent des Albinos comme d’ une éfpèce de nègres
qui, quoique nés de parens noirs, ne laifient pas
d’ être blànCs. comme les Européens,. & même de
conferver cette couleur toute leur vie. Il eft vrai
que . tous les nègres font blancs en Venant au
monde, mais peu de jours après leur naiflance ils
deviennent noirs j au lieu que ceux dont nous
parlons, confervent leur blancheur. Us ajoutent
que ces nègres blàhès font d’ un blanc livide j qu’ils
ne voient qu’au clair dé la lune}; que leurs chev
eu x 1 font, Ou blonds, ou roux, ou blancs &
crépuSi On trouve un affez grand nombre <îe cés
ftègres blàncs: dans le royaume de Loango. Les
KOirsde Loango lès détëftent, & font perpétuelle-
| ment en guerre avec eux } ils ont foin de prendre
i leurs avantages avec eux & de les combattre en
plein jour ; mais ceux-ci prennent leur revanche
pendant la nuit. Cependant ôû nous dit que les
rois de Loango ont toujours un grand h ombre de
ces nègres blancs à leur eoirr, qu’ils y occupent
les premières places de l’Etat» & qu’ils remplirent
les fondions de prêtres ou de forciers, auxquelles
on les élève dès la plus tendre jeun elfe..
Les fa vans ont été très-emba trafics de favoir
d’où provenott la couleur des nègres blancs :
l’expérience a fair conhoître que ce ne pouvoir
être du commercé des blancs avec les 'flègrefies *
puifqu’fi ne produit que des-mulâtres. D’autres fè
font imaginé que la couleur dè ces nègres verroit
d’une efpèce de lèpre dont leurs parens étoierrt
irtfeétés} mais ce ta h’eft pas probable, vu qu’oft
nous les dépeint comme dés gënS qui ne font pas
affoiblis par cette, maladie.
On prétend qu’on a trouvé pareillement des
nègres blancs dans différentes parties des Indes
orientales, dans l'ile de Bornéo,dans la Nouvelle-
Guinée. Oh .a vu à Carthagène en Amérique , un
nègre & une négreffe dont tous les e h fans étoie ht
blahcS comme ceux qù’On vient de décrire, à
l’exception d’un feul qui- éroir blanc & noir.
( Voyé^ D artems ) Peut-être que, loffqu’o-n
cônhoîtra mieux l’intérieur de l’Afrique , oh fera
plus en état de fë décider fur la véritable origine
de ‘cette race d’honlmes firigulièfè.
ALBOÜRS, montagne voifîhe dà mont TatiruS}
a huit lieues de Héfat. C ’eft le plus fameux volcan
que l’on connoiffe dans les îles de l ’Océan
indien : fon fornmet fùme continuellement ; il jette
auflî fréquemment des flammés & d’autres matières
en fi grande abondance, que la campagne des environs
éft couverte de éendres. ( f^oye^ Büffön,
tom. II.) Il eft fâcheux que nous ne fâchions de
cette montagne brûlante que ces faits, qui n*Of-
frent aucune particularité itttéreffafite, & qui ne
méricoient pas la mention que Buffon en a faite.
Au relie, fi nous en parlons dans ce Di&ronhaire,
c’éft pour inviter les voyagéuts qui feront â portée
d’ obferver ce volcan, de nous apprendre d’atrtrês
faits fur la fituàtion de fa cheminée , & fur lês
différens états des laves qu’il a pu verfer au
dehors.
A L C A I , montagne très-haute & très-fertile
dans le royaume de F e z , à douze lieues de la
capitale dé ce nom. Pi'ufièurs propriétaires des
environs y habitent, parce qu’ils y trouvent une
température bien afforrie à leurs befoiïis. *
ALCARRAZAS. On appelle ainfi en Efpagne
des vafes de terre très-poreux, déftinés' à faire
rafraîchir l ’eau que l’on veut boire, au moyen de
l’ évaporation continuelle qui a lieu fur toute leur
furface. Tous les ménages de Madrid ont de -tes
vafes, qui portent les différens noms de jarres, de
hotifas & de cantaros, félon leur grandeur. On fait
qu’ils ont été introduits dans ce pays par les Arabes,
& qu’ ils font également en ulage en Syrie,
en Perfe, en Egypte, à la Chine, & c . Ceux de
Madrid font faits avec une terre marneufe, prife
fur les bords du ruiffeau Tanuforo, à un quart de
lieue de la ville dAndufar, dans l’Andaloulie : elle
contient, d’après une analyfe facile, un tiers environ
de terre calcaire, un tiers d’argile, un tiers
de filex & une très-petite portion de fer.
f Pour fabriquer les alcarra^as, après avoir fait
fécher la terre on la divife en petits morceaux de
la groflèur d’une noix, qu’on répand dans un baf-
fin: on les arrofe d’eau, de manière à les en couvrir,
en forte qu’elle les détrempe entièrement,
& après une imbibition de douze heures o r les
pétrit : c’eft dans un état de pâte qu’on les étale
par couches de l’épaifleur de fix doigts, fur un
plateau uni qu’on recouvre avec des briques, &
fur lequel on a répandu un peu de cendre tamifée.
On laifie cette terre en cet état jufqu’ à ce que,
parle progrès de la defiiccation, il s’ y foit formé
des fentes par la retraite. Alors1 on en détache la
cendre, & après l’avoir dépofée dans un lieu carrelé
& propre, on'y mêle une vingtième partie
de fou poids de fel marin fi l’on doit en faire des
jarres, & la quarantième feulement lorfqu’elle eft
deftinée pour des vafes d’une plus petite capacité.
On pétrit de nouveau ce mélange avec les pieds,
& on le foumet au tour après en avoir enlevé avec
foin les pailles ou petites pierres qui pourroient y
relier : on tr an fpo rte enfin ces vafe-s dans 4es fours
à potier, mais on ne leur donne qu’une derni-
cuiffon : c’eft à cela & à l’addition du fel marin
qu’ils doivent leur porofîté 5 car on fabrique avec
cette même terre des poteries ordinaires, en n’ y
ajoutant point de fel, & en leur donnant le degré
de cuiffon convenable & ordinaire.
On fait dans l’ Eftramadure , à un lieu nommé
Salvaderra, des vafes rouges appelés buçaros, qui
fervent aufli à rafraîchir l’èà-u, & qui lui communiquent
un goût argileux défagréable ,mais cependant
recherché de s femmes de Madrid. Les filles
ont une affe&ion particulière pour cette efpèce de
poterie , & en mangent lorlqu’elles ont les pales
eouletirs.'
Des vafes à peu près femblabîes fervent, en
Portugal, à humeéter le tabac : on les plonge pour
cela dans l’ eau, après les avoir remplis de tabac
en poudre.
On voit que partout on trouve des amas de
terres marneufes propres à cette efpèce de poterie
, &: qu’on pourroit très - fàerlèmeht en introduire.
l’ufagë en France & dans les autres pays de
l’ Europe où ils font inconnus,,fi on ajoutait à la
bafeqiie la nature offre partout, lés petits procédés
que l’art a dan5 b difpofition partout où l’on fabrique
de la poterie.
A ces détails nous ajouterons ce qui a été fait
en France, ainfi que les réflexions auxquelles ce
nouveau travail a pu donner lieu.
Art de rafraîchir l'eau & les boijfbns habituelles•
L ’art de rafraîchir l’eau & généràlernent toutes
les liqueurs qui fervent de boiffon habituelle, elt
fuivi avec plus d’attention dans les pays chauds
que dans les climats tempérés. Les habitans de ces
contrées n’ayant pas de moyens pour fe procurer
de la glace, non plus que les autres agens auxquels
nous avons recours en France & en Italie
lorfque nous voulons produire des raftajehiffe-
mens artificiels, ont imaginé de recourir à des procédés
fimples, peu difp en dieux & affez prompts,
au moyén defqueis ils parviennent à rafraîchit
leurs boiffons à un certain point où elles font, 8c
plus agréables, 8c p us falubres.
Quoique les procédés pour arriver à un fem-
blable réfultat varient fuivant les pays, il eft certain
cependant qu’ils font fondés fur ce principe
bien connu, que tout liquide qui s’éyapoçç fpon-
tanément, emporte avec lui une partie du calorique
des corps qu’il touche 8ç du liquide même dont
il faifoit partie i en forte que le liquide reliant
ainfi que le vafe dans lequel ii étoit contenu, acquièrent
néceffairement une température moindre
que celle de l ’air environnant.
Que le hafard où Vobfervation rationnée ait
conduit les habitans des pays chauds à conftruirè
leurs vaiffeaux rafraîchiffans d’après ce principe,
c’ eft ce qu’ il fera difficile à décider. Mais ce qu’il
nous importe de favoir, c’ eft que, quelle que foit
la forme des vaiffeaux, le refrôidiffement eft tour
jours dû à la plus ou moins prompte évaporation
du liquide contenu dans ces vaiffeaux, ou de celui
dont on a mouillé la furface.
On n‘a eu en France une consoiffance bien détaillée
de ces vaiffeaux ,que par l’ introduéfion dp
ceux dont on fait ufage en Efpagne fous le noni
à.’àlcarra^as, que M. Lafterie iious a apportés avec
les procédés de leur fabrication, tels que nop£
les avons expofés précédemment.
Ce font ces différentes formes qui ont fervi dp
modèles au citoyen Fourmy 9 qui les a imitées ayeç
fuccès.
Comme le refroidiff.iment qu’éprouve l’eau
qu’on met féjourner dans les alcarra^as ne peut,
ainfi que nous f avoris dit » être produit que par
Tévaporatio.n partielle de ce: fluide, il s’agiffoit de
fabriquer çês vaiffeaux avec Une riiatièré q u i, en
même tems qu’ elle feroit porelife pour permettre
lexundation, ne fût pas fùLceprible d’ akéter l’eau
qui devoir être refroidie.
L’argile a paru la matière à laquelle on 4evoit
s’ arrêter d’ abord ; snfuite çn S’eft occupé des différons
degrés. de cuiffon qu’ il conyenoit de lyi
donner. Pour ^emplir toutes çes vues ori à fait
l exécuter deux modèles & alfarraras, dont l’un
L 1 i