
fer , promet de réfifter, & aux accidens du feu , &
furtout aux vagues de l'Océan, quoique le faîte
de ce château fe trouve quelquefois blanchi de
leur écume.
A trente milles environ à l'oueft de Land’s-End
paroiflent les îles deScilly, qu’on a prifes autrefois
pour les Cafliterides des Anciens. On donne à ce
groupe cent quarante-cinq îles revêtues de gazon
& de moufle j indépendamment de rocs pelés. La
plus grande eft file Sainte-Marie , qui a cinq milles
de circuitj un château, une garnifon, & environ
fix cents habitans. Celle de Saint-Agnès, qui eft
aflez fertile, n’a que trois cents habitans j en forte
que la population totale des îles de Scilly n’excède
guère mille âmes. Le gros bétail & les chevaux y
font petits, comme à Guernefey, mais les brebis
& les lapins y viennent bien. On prépare au milieu
de ces rochers une grande quantité de kelp.
En fe portant vers le nord , la petite île de
Lundy fe montre dans le canal de Briftol ; elle a
trois milles anglais de longueur, fur environ un
mille de largeur. Outre cela, elle renferme trois
cents acres de terres fertiles, quelques ruifîeaux
& un château.
Quelques petites îles s’élèvent le long des côtes
de Pembrokeshire & du Caernarvon, telles que
Caldy, Seomar, Bardfey & bien d’autres, parmi
jefquelles la petite île de Barry, au fud-oueft de
Cardiff, eft connue depuis peu par fou fulfate de
ftrontiane , qu’on trouve aufli au vieux' paffage 8c
près des hauteurs de Mendip.
Nous ferons ici une remarque générale, relativement
aux grands progrès de deftruétion que
paroiflent avoir éprouves les îles fituées dans la
Manche & dans les environs de Briftol, & furtout
les. bords de l’ouverture de la Manche, par les
flots de l’Océan. Cette conftdération nous prouve
que le golfe de la Manche eft l’ouvrage de l’Océan,
fi on le confidère non-feulement'quant à Ton ouverture
, mais encore quant à fon approfondiffe-
ment, dont la pente croit à mefure que le golfe
s’élargit. notre article Manche, & la
carte de l’Atlas qui la renferme, où toutes ces
formes de terrain font figurées d’après ces vues.)
A la fuite de toutes ces îles, nous devons nous
occuper d’Angieley. C ’eft la b/lona de T a c ite ,
tandis que l’ île de Man eft la Moncedados Anciens.
La plus grande longueur d’Anglefey eft d’environ
vingt,-cinq milles anglais , fur une largeur de
quinze. Ses principales villes font Newburgh ,
Beaumaris, & à l’extrémité orientale, en face de
l'Irlande, Hoiyhead. Le fol en eft fi fertile, que
les Gallois l’ont nommée la bière de Galles. Elle
a de plus une riche mine de cuivre, celle de la
montagne de Parrys,, dans la partie nord-eft de
i’ile , auprès d’Âmbuch, dont nous avons parlé
en traitant des minéraux anglais. On y trouve auffi
de la ferpentine verte & de l'asbefte. Beaumaris
eft une grande ville défendue par un château.,
Newburgh eft une commune moins importante.
Hoiyhead, d’abord Ample bourgade de pêcheurs,
eft devenue une ville importante par les paquebots
qui y arrivent journellement d’ Irlande , la travers
fée (l’étant que de douze heures.
Il n’y a plus que l’île de Man qui mérite une
mention particulière} elle a environ trente milles
dans fa plus grande longueur, fur quinze dans fa
plus grande largeur. Au centre s’élève la .montagne
de Snafel. Ses principales produirions mine-
raies confiftent ermn marbre noir, en ardoifes,
en pierres à chaux, en plomb, en cuivre & en fer.
Elle nourrit une grande quantité de gros bétail
noir 8c de brebis. Sa population s’ eft beaucoup
accrue depuis quelques-années. Les villes principales
font Douglas &. Caftletown : il y a auffi dès
-villages confidérables.
Sur la côte de l ’e ft, on voit encore quelques
petites îles, telles que Lindisfarn & l’ Ile-Coquette,
fituée à l’embouchure de la rivière de ce nom,
en Northumberland. L’île de Thanet eft a prefen-t
réunie à la terre de Kent, mais Sheppey conferve
toujours, & fa fituation infulaire, & fes anciens
agrémens., i
ANGOKA ( Iles d’ ) , îles d’Afrique, dans le
canal de Mofambiqùe > à 16 degrés io ,_ min. ’de
latitude fud. Elles font ftériles & inhabitées. C ’eft
près de la plus feptentrionale de ces îles que commencent
à diminuer ces courans dangereux ^qui
prennent depuis la rivière du Saint-Es, 8c qui
entraînent rapidement les vaiffeaux au nord nord-
oueft, contré les terres du continent. Les marins
qui naviguent dans'ce canal font grande attention
à ces courans.
AN G O LA , royaume d ’A frique, dans le Congo,
entre les rivières de; Dande & de Coanza. Il eft
fournis aux Portugais. Le pays produit du millet>
du poivre blanc, des fè v e s , des cannes à fucre,
des oranges, des limons, des dattes, & quantité
de femblables fruits. Il s’y trouve une efpèce de
Ange , connue fous le nom de.cojas-morou, qui
reffemblebeaucoup à l’homme. Les peuples à'Angola
font fort pareffeux. Ils ont autant de femmes
qu’ils peuvent en entretenir. La plupart font idolâtres
, & i dans quelques villes, ils fuivent la reli-
gion des Portugais. L’État eft diyifé en pluAeurs
provinces ou capitaineries. .Sa côte fournit aux
Européens les meilleurs Nègres. Les Portugais en
tirent un A grand nombre d’ habitans , qu’on eft
étonné qu’ ils n’aient pas dépeuplé le pays. .Ils
donnent en échange pour les Nègres, des draps,
des plumés, des étoffes, des toiles, des dentelles,
des vins,' des e a u x -d e -v ie , des épiceries, des
clincailleries, du fucre, des hameçons, des épingles
, des aiguilles, & c . Les Portugais ont à Ben-
guela une habitation fi mal-faine, qu’ ils y relèguent
leurs criminels. ( Voyeç Benguela.)
ANGORA., ville d’Afie, dans la Natoliew Son
induftrie principale conAfte dans une filature de
laines,
laines, qui font employées à la fabrication de {
différentes étoffes, & furtout des camelots'. On y |
emploie le poil d’ une race particulière de chèvres, 1
qui, comme celui des chats de ce même pays, ne j
fe retrouve aufli beau dans aucune partie du monde. |
II ne paroît pas cependant qu’il y ait rien de particulier
dans cette contrée, foit relativement au
climat, à l ’air, à la fituation des terrains, & enfin
au fo l , qui eft un fond de marne-fine & rougeâtre.
,
ANGOULÊME. Cette ville eft établie fur un
des plus beaux caps terreflres qu’on puiflè indiquer.
Ce cap fe montre â l ’extrémité d’un plateau détaché
des maflifs voifins & correfpondans, tant
le long du vallon de l’Anguienne, que fur la face
occidentale, & enfin fur la grande vallée de la
Charente. Il eft compofé de plufieurs bancs de
pierres calcaires, où les débris des coquilles font
plus ou moins bien liés enfemble, &r appartiennent
à un amas dont les analogues font inconnus.
C ’eft de ce point de vue vraiment intéreffant
que peuvent s’obferver avec avantage les formes
correfpondantes des bords d’une grande vallée
creufëe par la Charente, qui ofcille dans fon lit.
On y voit d’abord un plan incliné qui s’étend fur
un grand efpace, dont on diilingue enfuite la face
dégradée jnfqu’à la pointe qui vient mourir dans
la plaine. On remarque aifément qu’ étant oppofée
à l’aition des eaux , c’eft leur effort fucceflif qui
l’a efearpée pendant le progrès de l’approfon-
diffement de la vallée ^ & en jetant les yeux fur
la partie oppofée du même plan incliné que je
nomme le flanc, on voit que les pentes, d’abord
alongées vers la pointe du plan incliné, fe rac-
courciffent à mefure qu’on s’approche de la partie
concave du bordefearpé, 8c qu’on s’élève vers ce
bord. C e paffage infenfible du flanc au bord ef-
carpé eft ici très-remarquable.
Le cap terreflre a Angoulême fait partie du bord !
efearpé qui fe trouve oppofé au plan incliné dont :
nous venons de parcourir les détails j les autres
parties concaves ae ce bord efearpé fe retrouvent
en remontant la Charente, 8c au deffus de l’embouchure
de la Touvre. Il eft vifib e que l’embouchure
de la Touvre , & quelques ruilTeaux dont
les eaux fe rendent à l’Houmeau, ont détruit le
fefte du bord efearpé.
Un fécond plan incliné alternatif fe voit dans
le maflif qui fert à féparer le vallon de l’Anguienne
du vallon des*Eaux-Çlaires. Il fe prolonge au-delà
du chemin de Bordeaux, 8c préfeme une pointe
fort arrondie en face du bord efearpé concave
dont nous avons parlé. Cette pointe du fécond
plan incliné offre de même une face à pente étroite
& rapide, 8c un flanc à pente alongée 8c adoucie.
En remontant vers l’ origine de ce plan incliné,
on trouve, à la fuite du cap terreflre d*Angoulême,
& fur la même ligne, trois autres caps terreftres,
celui entre le vallon de l’ Anguienne & le vallon
Gcographie-Pkyflque. Tome 11.
des Eaux-Claires; celui .entre ce de^ni - r vallon oc
le vallon de la Charrau , 8c enfin celui entre la
Charrau & la Couronne. 11 paroît que le vallon
de la Charente, ainfi que fes eaux , s’eft étendu
jufqu’ au pied de ces caps, dont la réparation
& la défunion font dues aux quatre rivières qui
coulent dans les différentes vallées que ces caps
viennent borner le long de la grande route de
Bordeaux.
On v oit, d’ans ce trajet. que toutes les coupures
qui fe font faites au milieu du maflif dont le plateau
d’Angoulême a fait partie, font l’ ouvrage des
eaux de l’Anguienne, des Eaux-Claires, de la
Charrau, de la Bohême, & furtout de la Charente >
& fi nous remontons au deffus d‘ Angoulême > nous
verrons de larges & vaftes coupures opérées de
même par des ruifleaux & par la Touvre ; en forte
que toutes ces inégalités de la fur fi* ce de la terre
aux environs & Angoulême montrent à côté d’elles
les agens qui les ont produites, 8c qui y ont laiffé
les traces de leur marche & de leurs opérations
fucceffives, comme nous l’avons fait voir en fui-,
vant les formes correfpondantes des plans inclinés
& des bords efearpés de la vallée de la Charente.
Si l’ on porte fa vue aufli loin qu’elle peut s’étendre
du plateau d‘ Angoulême 3 oni découvrira de
tous côtés les deftru&ions & les approfond-ffe-
mens itnmenfes que les eaux pluviales & les eaux
courantes'ont produits. Ce plateau repréfente a
peu près le niveau primitif de la nouvelle terre.
En partant de ce niveau, on mefure des yeux l’é tendue
des excavations que les eaux de la Charente
ont faites au deffiis & au deffous & Angoulême
, & on conclud tons les changemens que la
fur face de la terre y a éprouvés par l’a&ion des
I
i
eaux.
En remontant la Charente au deffus d ’Angou-
lême, on trouve la continuation de ces mêmes
deftru&ions dans les vallées latérales de la paroiffe
de Champniers. On n’y retrouve plus, il eft vrai,
le même amas de coquillages, 8c par conféquent
les mêmes bancs & le même grain de pierres que
dans le maflif d3 Angoulême ; ce font toutes pierres
à grain fin de cos, qu’on remarque fur les hauteurs
des environs de Champniers & de Mande. Ces
pierres font diftribuées par couches, que des intervalles
terreux ont diftinguées régulièrement,
& qui font outre cela coupées, fur leur épaiffeur,
par des fentes de deflîccation très-nettes & très-
multipliées , & la plupart perpendiculaires à la
ligne de réparation des couches!.
Dans un petit trajet on voit ici bien diftinéte-
ment deux amas de coquilles, non-feulement très-
reconnoiffables par les coquilles èntières 8c leurs
débris, mais encore par le grain des pierres qui fuivent
ces amas, & qui font le réfukat de la commi-
nution plus ou moins parfaite de ces corps marins
de différons genres.
On trouvera, fur une carte à échelle double de
la carte de Fiance , & qui fera partie de nerre
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