
fud-oiieft, 8c au fud-eft Mindanao.....Les îles Mo- *
luques-3 dont les principales font Célèbes à l’ eft, j
Gilolo , Ternate , Cerapi , 8c au fud Timor , &c.
Au fud, dans la mer des Indes ,• les Îles de la
Sonde ; favoir : Bornéo 3 Sumatra, Java ; f ile de
Cellan, au fud de la prefqiVÎ'.e en-deçà du Gange 3
& les Maldives 3 dont la principale eft Malé.
Les principaux golfes des mers qui environnent
Y'A fie font : la Mer- Rouge , qui n eft qu'un grand
golfe j. le golfe Perfique entre l’Arabie 8c la
Perfe ; le golfe du Sinde 8c le golfe de Camboia 3
tous deux au nord-eft de la prefqu’île en-deçà du
Gange ; le golfe de Bengale, entre les deux pref-
qu’ îles de l’Inde y le golfe de Siam , à l’eft de la
prefqu’île de Malaie ; le golfe de Tonquin 3 entre
ce pays & l’île de Hainan ; le golfe de Pekeli3
Connu fous le nom de Mer-Jaune 3 entre la Chine
& la prefqu’ île de Corée y le golfe ou mer de Corée
entré cette prefqu’îlè & le Japon 3 & le golfe ou
mer de Kamtchatka entre les côtes de YAfie 8e la
prefqu’île de ce nom.
Il y a quatre détroits principaux : i° . celui
de Babel-Mandel-, à l’entrée de la Mer-Rouge ;
2®. celui d‘ Ormus , à l’ entrée du golfe Perfique ;
3°. le détroit de Malaie entre la prefqu’île de ce
nom 8c l’île de Sumatra 3 8e enfin le détroit de
la. Sonde entre l’îie de Sumatra 8c celle de Java.
(Voye^ les articles A n s e & A r c h i p e l , o u tout
Ce qui concerne les golfes 8c les détroits-des côtes
orientales 8c méridionales de YAfie fe trouve ex-
pofé en détail 3 8c relativement aux caufes phy-
fiques. )
Les principaux lacs font : la mer Cafpienne 3
qu’ on doit regarder comme un grand lac j elle eft
à l’ occident de YAfie, vers la Mer-Noire > la mer
à’Aral, à l’eft de la mer Cafpienne ; le lac Baikal3
vers le nord-eft dè la Sibérie.
Les principaux fleuves de YAfie font 3 en commençant
par les provinces occidentales, l'Euphrate
8c le Tigre l’Euphrate a fa fource en Arménie,
vers le mont Àrarat > il prend fon cours à l’oueft,
puis au fud, fe joint au T ig r e , 8c fe rend au def-
fous de cette réunion dans le golfe Perfique,
après un cours de cinq cents lieues..
Le Sindè ou l’Indus commence fon cours au
liord-oueft du petit T h ib e t, 8c fe jette, dans le
golfe de fon nom.
Le Gange, qui commence dans lè Thibet, .coule
à l’oueft, puis au fud, 8c fe rend dans le golfe
de Bengale après un cours d’environ cinq cents
lieues.
La rivière de Camboià, qui coulé du nord-oueft
vers le fud-eft, 8c traverfe la prefqu’île au-delà
du Gange ; elle a un cours de cinq cents lieues.
• Le Kiah où fleuve bleu; il traverfe la Chine de
l'oueft à l’e ft, 8c fe jette dans la mer à peu de distance
de Nankin, après un trajet de cinq cents
lieues.
Le Hoan/to où fleuve jaune 3 qui a fa fource au
nord-oueft de la Chine, entre dans cet Empire,
en fort au nord, 8c fe jette à i’eft dans la mer, au
nord de l’embouchure du précédent ; il peut bien
avoir cinq cent cinquante lieues de cours.
VAmur ou fleuve noir, qui coule de l’oueft à
l ’eft dans la Tarrarie chinoise, 8c a cinq cent
foixante-quinze lieues de cours en y comprenant
le Kerlon, dont il né paroîc être que la continuation.
Le Lena, qui commence au nord-oueft du lac
Baikal 3 8c remonte au nord jufqu’à fon embouchure,
fous le 135e. degré de longitude} il a environ
fept cents lieues.
Le Jenifea, formé vers fa fource de plufieurs rivières
dans le nord-eft du pays des Ca^mouks} il
a environ fept cents lieues jufqu’à fon embouchure,
fous le 100e. degré de longitude.
U Oby, qui fort du lac Altun-Nar ou lac d*Or>
remonte auffi vers le nord , reçoit Ylrtifz, qui
patte à Tobolsk. 8c fe jette dans le golfe d‘Oby,
qui a fix cents lieues de longueur.
I. Confidérations générales fur le continent de l'Afie«
Ce continent, dans la direction d’un pôle à
l’autre, s’étend depuis le 77e. degré de.latitude
feptentrionale,.jufqu’au 10e. de latitude méridionale.
La partie de ce grand continent, comprife
dans la zone tempérée, entre le 3je; 8c le yo*.
degré dé latitude, paroît beaucoup plus élevée
que tout le refte ; elle eft foutenue, tant au nord
qu’au midi, par deux grandes chaînes de montagnes
qui courent prefque depuis l'extrémité occidentale
de l’Afie mineure 8c des bords- de la Mer-
Noire, jufqu’à la mer qui.baigne les côtes de la
Chine 8c de la Tartarie à l’orient : ces deux chaî*
nés font liées entr’elles par d’autres chaînes intermédiaires,
qui font dirigées du fud au nord } elles
fe prolongent autant vers la mer du Nord que vers
celles des Indes, par des ramifications fort éle.-'
vées, qui fervent de limites aux baffins des grands
fleuves par lefquels ces vaftes régions font arro—
fées. On pourra quelque jour connoître la maffe de
ces montagnes, 8c s’aflurer fi l’on peut les confi-
dérer comme appartenantes à la charpente principale
de ce continent ou bien à Toftature du globe.
Au refte, on ne voit à la fuperficie des grandes
parties de ce pays immenfe, que des amas d’un
, fable mobilè, qui eft le jouet des vents : on n’y
trouve point non plus des bancs de pierres calcaires
ni de coquilles foffiles, dont les pierres calcaires
font les débris. Les mines métalliques y font voi-
fines- de la furface de la terre.. Des obfervations
du. baromètre fe joignent à tous ces phénomènes
pour: démontrer la grande élévation de ce centre
de Y Afie.
C’eft de l’efpèce de ceinture qui environne cette
; vafte âc ingrate région, que partent les fources
abondantes 8c multipliées des différens fleuves qui
coulent vers divers points de l’horizon : ces fleuves,
qui charient fans ceffe à toutes les extrémités
de YAfie les débris d’un fo! ftérile, forment
autant de dépôts qui préfervent les terres voifines
de leurs embouchures, de l’invafion des mers : on
y voit même un grand nombre de golfes comblés
par une fuite de ces dépôts, qui ont reculé les
bornes de l’ancien baffin de l'Océan.
Ce continent a d’ailleurs cette difpofïtion particulière
dans une partie de fa furface, qu’il offre
un vafte égoût 8c un grand réceptacle aux eaux de
plufieurs grands fleuves, d’où il eft réfulté un lac
immenfe, une mer intérieure : c’eft la mer Cafpienne.
Plufieurs écrivains ont foupçonné, que
cette mer^communiquoit avec l’Océan 8c la Mer-
Noire par des voies fouterraines 5 mais ils ne nous
en ont donné aucune preuve. On a détruit ces
prétentions en oppofant l’évaporation qui fuffit
pour vider l’eau que les fleuves voiturent dans ce
baffin, 8c la facilité avec laquelle les conduits fou-
terrains auroient été obftrués par les vafes 8c les
fables que l’eau y auroit entraînés 8c dépofés :
.c’eft: auffi pour cetre raifon que la mer Cafpienne
eft falée ; comme tous les lacs qui reçoivent les
•eaux des fleuves fans èn verfer au dehors. Il paroît
certain d’ailleurs, par les obfervations du baromètre,
faites à Aftraean , que fa furface eft au
deffous du niveau des deux mers voifines : par
-conféquent elle n’eft pas plus dans le cas de leur
fournir de l’eau par des conduits fouterrains, que
■de communiquer avec elle par des débordemens
fuperficiels. ( Voyez C a s p i e n n e , où tous ces faits
font préfentés en détail, 8c difeutés comme il convient.
)
Si nous continuons l’examen de l’intérieur de
TAfte, nous trouverons d’abord l’Indoftan, pays
renfermé entre l’Indus 8c le Gange, deux fleuves
célèbres, qui vont fe jeter dans les mers des Indes
à quatre cents lieues l’un de l’autre. Çe long espace
eft: traverfé par une chaîne de hautes montagnes,
qui, le coupant par le milieu, va fe terminer
au cap Çomorin, en féparant la côte de Malabar
de celle de Coromandel.
Par une difpofition fort remarquable, cette
chaîne eft une barrière que la nature femble avoir
élevée entre les faifons oppofées : le feul intervalle
des croupes de ces montagnes y diftingue
l ’été de l’hiver, c’eft-à-dire , la faifon des beaux
jours 8c du tems ferein, de celle des pluies j car
on fait qu’il n’y a pas d’hiver entre les tropiques : ;
mais par ce mot on entend aux Indes le tems de ;
.l’année xm les nuages que le foleil pompe fur la
mer font pouffes vivement par les vents contre les
montagnes, s’y brifent 8c s'y réfolvent en pluies
accompagnées de fréquens orages. C’eft de là que
fe forment des torrens qui fe précipitent dans les
plaines, groffiftent les rivières, & caufenc des ■
débordemens très-étendus j cependant cette fai- «
fan pluvieufe eft celle des productions de la terre :
c’eft alors que les fleurs fe développent avec le
plus d’énergie, 8c que.la plupart des fruits hâtent
leur maturité. L’é té , dans cette région brûlante,
conferve mieux tous fes avantages que l’hiver : le
foleil, fans aucun nuage qui interrompe l’aCtion
de fes rayons, produit une chaleur vive 8c pénétrante
} cependant les vents de mer qui s’élèvent
pendant le jou r, Sr les vents de terre qui fouflent
pendant la nuit, y tempèrent l’ardeur par une alternative
de courans périodiques; mais les calmes
qui fuccèdent par intervalle étouffent çgs bons
effets, 8c Liftent fouvent les hommes 8c les animaux
en proie à une chaleur dévorante.
L’influence des deux faifons eft encore plus marquée
fur les deux mers de l'Inde, où on les diftingue
fous le nom de mouflons sèche ite pluvieufe. Tandis
que le foleil, revenant fur fès pas , amène au
princems la faifon des tempêtes 8c des naufrages
fur la mer qui baigne la côte de Malabar, celle de
Coromandel voit les plus légers vaifleaux voguer
fans aucun rifque fur une mer tranquille j mais
l’automne à fon tour, changeant la face des élé-
mens, fait paflfer le calme fur la côte occidentale,
8c les orages dans la mer des Indes.
L’infulaire de Ceilan, les yeux tournés vers
la région de l’équateur, voit alternativement, aux
deux faifons de l’équinoxe, ce contrafte des deux
faifons oppofées fur les deux mers qui baignent
les côtes de cette île.
Lorfque l ’on confidère la pofîtion de l’Indoftan
fur le globe, tenant au plateau le plus éloigné des
invafîons de la mer , on conviendra^ que c'eft le
féjour le plus afluré pour fes habitans, 8c que ce
doit être le pays le plus anciennement peuplé.
En général, ne peut-on pas dire que le climat
le plus favorable à l’efpèçe, humaine eft le plus anciennement
peuplé ? Un climat doux, un air pur ,
un fol fertile, & qui produit prefque fans grands
frais de culture, ont dû raffembler les premiers
hommes. Si le genre humain a pu fe multiplier 8c
s’étendre dans des régions pu jl a du lutter contre
les élépiensy fi des fables brûlans & arides, fi des
glaces qui fe renouvellent continuellement n’ont
pas éloigné les habitans, fi les hommes ont peuplé
les forêts & les déferts., où il falloit également
fe défendre contre les bêtes féroces, contre les
infeétes, contre le foleil brûlant^, contre les pluies
abondantes, avec quelle facilité n’a-t- on pas dû fe
réunir dans çes contrées délicieufes, où l’homme
pouvoit jouir des meilleures produâions de la
nature ! Telles étoient les rives du Gange 8c les
belles contrées de l ’Indoftan : le? fruits les plus
délicieux y parfument l’air, 8c fourniffent une
nourriture faine & rafraîchifiante, tandis que des
efpèçes vivantes qui couvrent le globe, ne peuvent
fubfifter ailleurs .qu’à force de fe détruire é
dans l’Inde, elles partagent avec leur maître 1V
bondance 8c la fureté. Aujourd’hui même, que la
terre devroit y être épuifée par les productions
de tant de fiècles, 8c par leur confommation dans
des pays éloignés, l’Indoftan, fi l’on en excepte
un petit nombre de contrées ingrates 8c fablo*
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