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branches , près de l ’origine du canal de Nafbone,
que cet ancien bord traverfoit. C ’eft depuis ces
environs jufqu’ à Narbone qu’eft fituée la plaine !
de Livièrè, que le canal de cette ville traverfe. :
dans toute fa longueur. La lâlute, qui affe&e encore
certaines parties fort étendues de cette fuper- i
ficie, prouve très-feu lïblement que , dans des tems
très-reculés, elle a fait partie du bâflin de la mer,
quoiqu'elle loit actuellement élevée au de (Tus de
ion niveau de fept à huit toifes.
AUDIERNE (Baie d1) , département duFinif-
teire. La côte eft bordée U*une levée de cailloux
& d’une autre de fable, qui ont enfemble trois
lieues de longueur : outre cela, la baie a pour
limites au nord la pointe de Lefvilly, & au fud-
fud-eft celle de Penmarch.
A U D IN C O U R T b o u r g du département du
Haut - Rhin , arrondilfement de Porentruy. Ce
bourg a des forges très-conlïdérables qui l'environnent
: il y a d’ ailleurs une manufacture de fer-
blanc & de tôle laminée.
AUG1RE1N , village du département de l’Ar-
riège , arrondilfement de Saint-Girons : il y a une
mine de plomb 8c d’argent, appelée la mine de la
Fouqueue. D’après les effais qui en ont été faits,
le minerai a fourni vingt-huit livres de plomb &
quatre onces d’argent au quintal,
• AUGUSTIN ( Mont Saint-). Ce mont a été
ainfi nommé par le capitaine Cook. C ’eft la montagne
la plus elevée d’ une chaîne d’ une grande
hauteur, qui fe trouve au nord des Iles ftériles,
fur la côte oueft de l ’Amérique feptentrionale.
Cette chaîne de monts efearpés ne découragea
point l ’illuitre navigateur, car il fuppofa qu’ ils
n’étoient pas joints à la terre du cap Eiifabeth.
En effet, dans la direction du nord-nord-eft, l ’horizon
feul bornoit fa vue. 11 crut aulïi qu’il y avoit
un paffage au nord-oueft, entre le cap Douglafs
& le mont Saint-Auguftin. En un mot, il imagina
que la terre qü’ il avoit à bas-bord étoit compo-
fée dmn groupe dites féparées par autant de canaux,
chacun defquels il pourroit traverser félon
la direction du vent.
- D’après-ce flatteur efpoir il fuivit les v en t, qui
fouôoit bon frais du nord-nord-eft, & marcha au
nord-oueft. Alors il reconnut clairement que les
terres qu’ il avoit piifes pour des îles étoient des
fommets de montagnesréumes dans tous les points
par des terrains plus.bas, que Pépaiffeur de l’horizon
avoit empêché de voir lorfqu'il étoit amne
plus grande diuance ; il apperçut de la.neige depuis
le fommet des hauteurs jufqu’ au rivage-, &
tout annonçoit d’ailleurs qu’ elles faifoient partie
du continent d’Amérique : il fut alors convaincu
que cette entrée ne lui offriroit point ce paffage fi
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defîré, 8c dont la recherche lui coûtoit déjà-tant
de foins & de fatigue.
Le mont Saint-Augufiin eft d’ une hauteur confi-
dérable; il eft de forme, conique.
AU LM O N T , village du département del’Oife,
arrondilfement de Senlis. Il y a dans fon territoire
une très-grotte butte , d’où l’on ne tire qu’avec
permiflion du fable blanc, femblable à celui du
grès écrafé : il fe débite par les marchands des
villes & des bourgs environnans : on en envoie
même à Paris pour écurer la vaiffelle d’argent.
AULU S, village du département de l’Arriège,
arrondilfement de Saint-Girons. Ce lieu eft remarquable
par Tes mines. A la montagne des Argen-
tières, fituée dans le territoire d’Aulus,Tl y a des
mines de plomb & d’ argent : on en trouve une
autre au couchant de la butte de la même monta-
! gne; elle eft connue fous le nom de la mine de la
; Corre. Elle e:ft infiniment plus riche que la première
j elle fournit différentes fortes de galènes
maflives , de la mine de plomb fpathique malfive ,
grife, blanche & rougeâtre, 8c du maflicot natit.
Du côté de la. même montagne, qui domine la
I vallée d’Agne-Corre , eft une mine de fer en
i filon,
[ La montagne de Pouach de Guafs, qui domine
! la rivière de Garbet, repferme des veftiges de
1 grands travaux des Anciens, appelés Cajielminiers :
; c’eft une. mine d’argentj une mine de cuivre au
lieu appelé l ’Enfer ; près & côtoyant la rivière,
d’Arce, un filon qui fournit de la mine de cuivre
jaune, du vert de montagne, de la mine hépatique
8c de l’ocre } une mine de cuivre au Pouach de:
Guafs , dont le filon traverfe la rivière} une mine,
de fer fur la rive gauche de la rivière de Garbet,
au lieu dit la> Scala. dç la Rouillas ; une mine de
plomb & de zinc au lieu appelé le Trou des yeux ;
une autre mine de.cuivre au lieu appelé la Fontaine
d’Aubac i une. autre mine de plomb & de zinc
à la Sangle du bois des Charbonniers , ;même montagne,
dans les bois d’Aubac, à la laiffe du Rocher
Noir. A la même montagne, une autre mine
de cuivre & de pyrite martiale 8c arfenicale, nommée
mine de Plaÿats de Lafmer,• encore plus haut,,
& entre des rochers argileux, eft un filon de pyrite
blanche arfenicale ; une autre mine de cuivre
& de z in c , fituée aux Jalumes:, en face de la Fre-
cherière, au delfus de la rivière de Pervis > une
autre mine de cuivre, à cent pieds environ de
profondeur, au delfus de la rivière d’A rce , dans
la montagne des Efc-anarades, partie de Commartis,
avec une autre mine de cuivre en filon.
La forge d'Aulus eft fituée fur la rivière de Garb
e t, à quelques cemaines.de toifes.au fud-.eft du
village. A la montagne de Bafets , à l'endroit
même^ ou le ruilfeau de Fouillet forme une caf-
cade alfez large , il y a de grands rochers de beau
fpath calcaire feuilleté, rhomboïdal, mêlé d'une
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grande quantité de pyrite martiale d’un grain très-
fin & ferré.
AUM A LE , ville du département de la Seine-
Inférieure, arrondilfement Aumale
eft auprès d ’une forêt qui a cinq lieues de circuit.
On cultive près de cette ville de la garance, plante
très-propre à la teinture. Aumale a des eaux minérales
qui ont été découvertes en 175 y : ces eaux
avoient quatorze fources qui fourdiffoient en divers
endroits 5 mais trois feulement, appelées les
trois fources des Mollieres, ont été réunies, &
même avec beaucoup d’embelliffement. Un très-
beau balïin de cinquante-fept pieds environ de
longueur, fur quatorze de largeur, n’eft que la
moindre partie de la décoration de ces fources.
Les trois fontaines font lîtuées dans une prairie
au nord de la ville : la première eft la Bourbonne,•
la fécondé, la Savary 3 8c la troifième, la Malou.
La plus abondante des trois eft la Bourbonne. C ’ eft
J’affemblage de trois autres fources, dont l ’une
vient du midi, l’autre du fud-oueft, 8c la troi-
Jïème coule verticalement à travers le tuf. Les
deux dernières ne fourniffent pas alfez pour être
féparées relies ont été réunies dans un feul badin
avec la fource du fud. Ce badin fe décharge du
fud au nord, 8c reçoit l ’eau par trois trous qui
font ouverts à fon fond. La Savary & la Malou
coulent de l ’ôueft à l’e ft, & fe déchargent dans
un ruilfeau qui leur eft commun avec la Bourbonne
: ces eaux font ferrugineufes 8c très-renommées.
On les vante pour toutes les maladies chroniques
, auxquelles conviennent les eaux de forges
, 8c furtout pour la gravelle , les obftru&ions,
les pâles couleurs & la jauniffe.
AUNIS. C ’eft une des contrées les plus inté-
reffantes que nous ayions fur les bords de l ’Océan
Atlantique. Vers le couchant , cet Océan lui fert
de limites. Elle eft bornée au nord par le golfe de
l ’Aiguillon & par laSèvre Niortoife, qui la fépare
du Bas-Poitou. Les marais de la Grève, le ruilfeau
le Mignon & la Saintonge l’ environnent du côté
du levant, 8c la Charente enfin la termine au
midi.
Les terres de YAunis , placées au fud & au nord,
font en partie couvertes d ’eau, & en grande partie
dettéchées 5 elles contiennent de vaftes marais
& de larges canaux de rivières, fur les bords desquelles
eft un grand nombre d’îles. Les eaux cou-
vroient anciennement un plus grand efpace, & ,
pour pénétrer dans l’ intérieur de la terre ferme,
il ne reftoit que de trois à quatre mille toifes.
La côte occidentale de cette contrée, baignée
par la mer 8c les différentes anfes qui fe trouvent
creufées fur la c ô te , peuvent fervir d’ afyle aux
navires & aux petits bâtimens : outre cela, les îles
de Ré 8c d’Oléron couvrent les rades. On y entre
par trois ouvertures, connues des marins fous le
nom de Pertuis Breton d'Antioche & dis-M a u - ■
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muffon. V paroît que la mer remplilfoit autrefois
les finuolités des rivages, & que fes.eaux, combinées
avec celles des rivières plus abondantes ,
ont contribué à la formation des marais & des
îles furtout qui fe font élevées au defîus des premières
eaux.
La fuperficie du terrain de YAunis a fes inégalité
s, dont il eft facile d’apprécier les variétés 8c
les caufes : il s’élève du côté de Saint-Médard de
Verines, de la Garde-aux-Valets, 8c s’abaiffe vers
le nord & le fud : c ’eft là qu’il eft approfondi &
coupé par des vallons marécageux, dont les principaux
font ceux de Nuaille, Longeve , Mouillepié.
C ’eft dans ce centre élevé qu’on trouve communément,
à un pied de profondeur, la B anche, qui
eft un fond de roche tendre, & qui s’étend même
jufqu’aux environs de la Rochelle, où il ne faut
pas autant creufer pour la mettre à découvert :
auflî le fol y eft-il fec & pierreux. Cette contrée
fèche & aride eft couverte de vignobles, dont les
produits font eftimés } mais je ne m’occuperai pas
ici des productions de ce fo l, dont la nature intérieure
m’intéreffe bien davantage. Selon d'Argen-
ville on y trouve un grand nombre de foftîles ,
parmi lefquels il faut bien diflinguer les coquillages
qui peuplent les parages voilîns des côtes :
tels font les lepas, les coeurs, les cames, les peb*
gnes , les buccins, les couteliers , les pholades,
les huîtres 8c les moules. Ces derniers genres de
teftacées, dont‘la pêche eft d’un grand rapport,
méritent la plus grande attention, car les huîtres
de YAunis, aufli renommées que les moules, croif-
fent dans des bouchaux ou parcs diftribués le long
des côtes. Celles qui forment dans la mer des ef-
pèces de bancs, où elles font adhérentes les unes
aux autres, ne font pas eftimées. On ramaffe fur la
côte de Lozières un petit buccin, dans l ’intérieur
duquel eft un fuc rempli d’une liqueur d un rouge*
foncé, laquelle a quelque rapport avec la pourpre
des Anciens : il paroît qu’on n’en a pas tiré grand
parti jufqu’à préfent. Les habitans de Lozières-fe
font bornés à en marquer leur linge.
Les glands de mer font ici de trois efpèces. Ces
glands s’attachent principalement aux moules de
Banche 8c aiix huîtres : ceux de la dernière efpèce
font d’une grofleur furprenante, 8c il ne s’en
trouve pas de pareils dans beaucoup d’autres parages.
Les dentales ne fe trouvent qu’aux environs du
platin d’Angoulin : ce font de légers & de petits
tuyaux un peu courbés, de quinze lignes environ
de longueur, fur environ trois lignes ïTépaiffeur,
toujours mutilés dans la partie de la pointe , qui
eft la pfüs foible.
Les côtes de YAunis ont éprouvé d’alfez grands
changemens, que nous allons effayer de faire con-
noître. Nous en diftinguons quatre principaux,
tous opérés par les eaux. La mer a formé les îles
voifines ; enfuite elle s-’ eft jetée fur les terres voi-
lines des bords de la Sèvre, & entre cette rivière