
— latifotia. -— à larges feuilles.? Tr ,
— fungofa. — fongueux. \ $ f' anete*
•— chinenfis. — de Chine. Chine. B.
— crenateu Linn. — crénelé. Ruffie B.
— pedunculata. FougeROüx. — pédonculé.
— pumila. Linn. — nain. Sibérie. C.
Les ormeaux fe multiplient facilement de graines
, de drageons & de greffes. L ’orme champêtre
s’élève à une grande hauteur , & l’on en fait de
belles avenues $ mais fes racines tracent Fort au
lo in , & nuifent aux champs cultivés. L’orme
fouffre le cifeau, & l’on peut, en le taillant, l’empêcher
de s’élever & le tenir même à la hauteur
d'un arbufte. Le bois eft dur & liant : on l’emploie
Ruffie. A.
au charronage : on en fait aufli des prefles, des
tables, des corps de pompe, & c . Les troupeaux
en mangent les feuilles. C e f t , en un mot, l’un des
arbres les plus utiles de nos forêts. La dureté du
bois d’orme, comme de tous les autres arbres,
varie fuivant la nature du fol. Ceux d’Amérique,
l’efpèce à longs pédoncules, & l’orme crénelé,
méritent d’être répandus dans nos forêts.
U R x I c A. •— O R T I E.
Urtica arborea. — Ortie arbrifleau. Canaries. C.
— • canadenfis. Linn. — de Canada. Canada. C.
La première efpèce doit être abritée dans l’orangerie pendant l’hiver.
Y u c c a . — Y u c c a .
Yucca aloifolia. Linn. Yucca à feuilles d’Aloès. Jamaïque. C.
■— filamentofa. Linn. — filamenteux. Amér. fept. C.
— \ gloriofa. Linn. — ;fuperbe. Canada. C.
— pendula. — . à feuilles pendantes. Amér. fept. C .
Les yucca fe multiplient de drageons : leur tige ,
qui reflemble un peu à celle des palmiers, eft également
couronnée d’ une touffe ae feuilles perfif-
tantes. Les fleurs naiflent de fon fommet j elles
font blanches , inclinées , très-nombreufes, &
difpofées en une large panicule 3 elles ont la forme
Z A N T H O R I Z A . —
de celles de la tulipe. Les yucca craignent les
fortes gelées 3 mais on les cultiveroit en \ leine
terre dans nos départemens méridionaux. Le gloriofa
réfifte à nos hivers, pourvu qu’on ait foin de
le couvrir.
Z a n t h o r i z a .
Zanthoriza apiifolia. l’Hérit. Zanthoriza à .feuilles de céleri. Géorgie, Caroline. D*
Joli arbrifleau de la famille des renoncules ; il fleurit dans le printems.
Z A N T H O X Y L U M . — Z A N T H O X YLTJM.
Zanthoxylum fraxinifolium. — Zanthoxylum à feuilles de frêne. Amér. fept. C .
C e t arbrifleau, qu’on a confondu mal à propos
avec le clava-herculis, eft armé de fortes épines
rapprochées deux à deux s il ne craint point le
froid & fleurit dans le printems. On le multiplie
de graines & de drageons. Ses femences ont une
faveur extrêmement poivrée.
Z 1 Z Y P B U 9 . — J U J U B I E R .
Zi\yphus Jativus. Jujubier cultivé. Orient. B.
—: lotus. —• lotos. Barbarie. C .
On multiplie les jujubiers de graines & de mar- ? ronde & font beaucoup plus petits. Leur faveur
cotes 5 ils fe plaifent dans les terrains arides. Le J ,eft agréable. Les peuples d 'A fr iqu equ i habitoienc
jujubier cultivé réfifte à la rigueur de nos hivers 5 j. furie bord des fyrtes, en firent autrefois leur prin-
le lotos eft plus délicat, & veut être cultivé dans | cipale nourriture-, & c’eft de là qu’ils prirent le
l’orangerie pendant cette faifon. Les jujubes font j nom de lotophages. Voye% les Mémoires de VAca-
bonnes à manger & employées en médecine comme Y demie des Sciences de Paris, année 1788. ( Dz.*-
adouciffkntes. Les fruits du lotos ont une forme [-fontaines. )
Il réfulte de ce tableau :
i° . Que nous avons en France cent huit arbres
qui s’élèvent au defliis de treize mètres, & dont
trente-quatre feulement font indigènes, en y comprenant
même le micocoulier de Provence, L’olivier
, le mûrier blanc, le noyer & la vigne, introduits
très-anciennement 3
2®. Que le nombre des arbres qui ont depuis
fept jufqu’à treize mètres, eft de cent trente-huit 5
uarante font naturels à la France, & parmi ces
erniers nous comptons encore l’amandier, le
pêcher, le figuier, le cerifier, l’abricotier, le
prunier, le coignaflier & le frêne à fleurs, parce
qu’ils font très-répandus, & que l’époque de leur
naturalifation remonte à plufieurs fiècles 3
3°. Enfin, que fur huit cent trente arbrifleaux
& arbuftes ou à peu près, il n’y en a que deux
cent trente d’ indigènes.
Il eft donc évident que nos richefles agricoles
ont confîdérablement augmenté. C'eft aux voyages
des botaniftes, à un petit nombre de vrais agriculteurs,
& particulièrement au Muféum d’hif-
toire naturelle qu’on en eft redevable.
Le nombre des efpèces eft bien plus confidé-
rable dans notre tableau, que dans le Traité des
Arbres & Arbuftes de Duhamel, parce que nous y
comprenons les efpèces qui peuvent être cultivées
dans les divers départemens de la France, tandis
qu’il n’indique que celles qu’on peut naturalifer
fous le climat de Paris. D'ailleurs, nous en avons
acquis un grand nombre depuis que ce célèbre
agriculteur a publié fon ouvrage.
L'Amérique feptentrionale , l’Afie mineure, le
Japon, le nord de la Nouvelle-Hollande en pro-
duifent encore beaucoup qu’on adimateroit facilement
en France, & dont on retireroit de grands
avantages.
/ Le lin de la Nouvelle-Zélande, Phormium tenax,
reufliroit probablement chez nous. Ses fibres ,
plus fortes que celles du chanvre, ferviroient à
fabriquer d’exCellens cordages.
Ii exifte aufli dans -des climats plus chauds plufieurs
arbres qu’on devroit propager dans nos colonies
: tels font le litchy, le mangouftan & le
nephelium , dont les fruits font délicieux 5 le fa-
gputier d’Amboine, le ravenfara de Madagafcar,
le caoutchoux 5 le pin du Chili, fi utile pour les
conftruâions navales 3 le palmier faguert, qui
donne du fücre dans l île d’Amboine 3 le quinquina
du Pérou, & c .
L’exécution d’un tel projet eft digne d’pn gouvernement
éclairé & ami des fciences. Il fuffiroit
d’envoyer à la recherche de ces productions
quelques, botaniftes inftruits. Ces paifibles conquêtes
feroient peu difpendieufes, & devien-
droient pour la France une nouvelle fource de
profpérité.
ACLIMATÉS ( animaux ).
Je joins ic i, comme je l’ ai annoncé ci-deffus,
des liftes d’animaux qui ont été tranfportés dans
différens climats, & qui y ont réufli ; la première
comprend un certain nombre de quadtupèdes,
dont la plupart font domeftiques. Effectivement,
c’ eft à ceux-là que les hommes qui fe font occupés
de ces choix & de ces tranlports, ont dû s'attacher
particuliérement, dans la vue fans doute
de remplir les différens befoins des fociétés qui
fe formoient à mefure que l ’induftrie & le commerce
ont exigé les fecours de ces divers individus,
foit pour les travaux mécaniques, foit pour
les vêtemens & la nourriture , foit même pour les
agrémens, &c.
En parcourant cette lifte, où les efpèces font
diftribuées fuivant l’ordre naturel, on verra que
les animaux s’accoutument, beaucoup plus aifé-
mènt qu’on ne le croit, à des températures très-
différentes de celle à laquelle la nature les a fournis.
Ils s’ y habituent même lorfque, vivant dans
une très-grande indépendance, ils pourroient trouver,
dans des contrées plus chaudes ou plus froides
que leur nouveau féjour, tous les avantages qu’ ils
peuvent defirer. Nous en citerons un exemple frappant
dans l’efpèce du cheval. Lors de la découverte
de l’Amérique méridionale, plufieurs individus
de ,cette efpèce, conduits dans cette partie du
nouveau continent, furent abandonnés ou s’échappèrent
dans des contrées inhabitées, voifines du
rivage fur lequel on les avoit dépofés 3 ils s’ y multiplièrent
de telle forte, qu’ il en eft réfulté des
troupes très-nombreufes de chevaux fauvages qui
fe font répandus à des diftances très-confidérables
de la mer , fe font éloignés de la ligne équinoxiale ,
ôc font parvenus très-près de l’extrémité auftrale
de l’Amérique, où ils occupent de vaftes déferts
fans y avoir perdu aucun de leurs attributs 3 8c
même il paroît qu’ils y ont été plutôt améliorés
qu’ altérés par leur nouvelle manière de vivre ,
quoiqu’ils y ibient expofés à un froid allez rigoureux
pour qu’ils fe trouvent fouvent obligés de
chercher leur nourriture fous la' neige qu’ ils
écartent avec leurs pieds, & néanmoins on ne
peut difconvenir que le cheval, comme nous le
verrons par la fuite, ne foit originaire du climat
brûlant de l ’Arabie.
Il n’y a que les animaux nés dans les environs
des cercles polaires, dont la nature, modifiée par
le froid, eft devenue pour ainfi dire affortie
à tous les effets des frimats, qui ne paroifîenc
pas pouvoir'réfiiter à une température différente
de celle à laquelle ils ont toujours ét^ expofés. Il
femble que la raréfaélion produite par une forte
chaleur e ft, pour les animaux quadrupèdes, un
changement bien plus dangereux que l’accroiffe-
ment de ton & de force que les folides peuvent
recevoir par l’augmentation du froid. Voilà pourquoi
on n’ eft pas parvenu à faire v iv r e , pendant
long-tems, dans les climats de la France, les
rennes qu’on y avoit amenés des contrées boréales
de l ’Europe. Voilà pourquoi même les