&: dé plantes marines pétrifiées , tandis que dans
\üVal a Arno di Sopra , quelques recherches qu'on
ptiifïe fa ire , on ne peut trouver aucun corps
marin.
Mais on trouve par tout le Val d’Arno di Sopra
dans le lit de la Chiana , où elle entre dans Y Arno ,
ainfi que dans le lit du fleuve Caftto près de
Mouzion© , une grande quantité de morceaux
d'arbres 3 comme des racines * des troncs, des
rameaux & des écorces , enfevelis dans les couches
de fable & d'argile. Quelques - uns de ces
troncs font extrêmement grands, & tels qu'on ne
voit point d'arbres qui les égalent dans les bois
antiques de la Maremme. il n'eft pas facile de dire
de quelle efpèce font ces bois. Il fernble , en
examinant les veines, que ce font des pins , des
fapins, des chênes, & peut-être des hêtres : iis
ont confervé entièrement leur forme j ils font
très - pefans , relativement à leur volume , & fe
fendent en longs éclats, au moins à la fuperficie ;
ils brûlent comme le bois , tardant un peu à
s'enflammer, mais ils donnent une chaleur plus
fo r te , 8c rendent une odeur défagréable & qui
porte à la tête. Il y en a q u i, au lieu d'avoir acquis
plus de pefanteur, font devenus plus légers
que ne le comporte leur malle. Expofés à l'a ir ,
ils fe délitent, facilement, & brûlent comme du
bois fec; ils n'en répandent pas moins une odeur
fétide. Il y en a d autres qui ont reçu une infiltration
, & qui font aufli durs que des pierres.
La plus grande partie des bois fofliles qui fe
trouvent dans le Val £ Arno di Sopra , & d'ans la
vallée de la Chiana , font imprégnés de foufre , &
font devenus ainfi des charbons fofliles d'une
couleur noire , obfcure, & plus ou moins pefans.
Quelques-uns de ces bois font entièrement charbons
} d'autres le font feulement en partie , fur-
tout dans l'intérieur > dans tout le relie ils ont
confervé la forme de.bois , & ont plis feulement
une couleur boire. Lorfqu’on les rompt dès qu'ils
font tirés de terre, ilsparoiffentfecs, noirs comme
de l'encre & brilla ns comme du verre. Dans les
charbons fofliles qui font encore ligneux, la partie
charbon©nie eft reliée intadle , mais la partie
Jigneufe s’eft gerçée , & s'eftcouvette d'une effio-
refcence de foufre jaune très fétide , diftribué en
filamens fembiables à l ’efflorefcence de l'alo-
nitron.
A Villamagna dans la paroi (Te de Saint-Pancrace,
on trouve le plus grand amas de bois &
de charbons fofliles qui foit dans le Val d’Arno.
Outre un grand nombre de troncs- d'arbres fort
longs-, que les eaux des^torrens découvrent dans
un grand efpace > & qui donnent l'idee , par leur
quantité > ,d’ar. bois re-nverfé & enfeveli dans h
terre, il y e n a certainement beaucoup plus qui
font recouverts de terre , car on entend fous les
pieds dés cheviux qui marchent dans cet efpace,
un bruit fembiable à celui qu’ils font lor(qu'ils
marchent fur un pont de bois. Qn trouve au fli,
dans le Val d*Arm di Sopra, des os de plufieurs
e(pères d’animaux, & particuliérement beaucoup
de cornes ou bois de cerfs.
On trouve enfin , dans toute cette vallée fu-
périeure de Y Arno 3 un grand nombre d'os d’ élé-
phans de différentes grandeurs. Ils font en grande
quantité dans le val de Rcfeo 3 de Faella, dans la
plaine de Sco , au voififlage de Monotone, fur la
rivière de Caftro;. On a trouvé à Mac in a rotta près
de Terra nuova, un humérus droit de la longueur
de trois brades de Florence , du poids de cent
dix livres ; un fémur droit de près de trois brades
de long , dans le lit du fleuve Paglia, près d'Or-
viète.
Quelques-uns de ces os d’éléphans n'ont fouf-
ferc aucune altération, furtout les dents molaires,
les cotes, les fémurs, &rc. D’au-tres font en quelque
forte calcinés, principalement les défenfes.
Il y a un-grand nombre de ets os qui font remplis
de fpaths criftallifés. On ne peut point douter
que ces os n’aient appartenu à des éléphans , d’après
la eomparailbn exadte qu’on en a faite avec
ie fqiielette d'un de ces animaux confervé dans la
galerie de Florence.
Ces es ne font certainement pas ceux des éléphans
qu'Ànnibal emmena d'Afrique en Italie ,
| comme le foutierment Cefalpin, Stenon & d'autres
| auteurs, puifqu'on trouve de ces os enfevelis dans
des couches de tuf à de fi grandes profondeurs i
; qu'il eft impoflible que depuis le tems d’Anivibal
jü (qu'au tems où le Val d'Amo ceffa d’être fous
les eaux , il fe foit formé par-deflus ces os autant
de couches de tirf & d’argile. En outre , on
trouve des os dés mêmes parties du corps , qui
diffèrent beaucoup les uns des autres par la grandeur
j ce qui indique qu’il y avoit des éléphans
de toutes grandeurs ; & cette obfervation , jointe
au témoignage dê Polibe , qui aflhre qu'Annibal
n’avoit qu’un feul éléphant fur lequel il étoit
monté quand il traverfa le marais, prouve affez
que ces os ne font pas ceux des éléphans d’An-
nibal , lefquels devroient plutôt fe trouver dans
le Mom-Cenis , dans la plaine de la Trébie , &-
dans les Alpes de Tofcane, que dans le Vald’ Arrto3
où ils ne vinrent jamais-. Mais comment tant d'é-
tephans peu vent-ils être venus mourir dans le Val
d’Amo? il eft très-difficile de le favoir : il eft
certain feulement qu'il eft arrivé de grands change
mens far la fürface du globe que nous habitons,
Sz que les éléphans , animaux qui ne vivent'point
aujourd’hui hors de la zone torride , ont- habité
anciennement dans les parties du globe qu’on
nomme prélentement portes froides & tempérées ,
puifqu’on trouve partout de-s fquelettes de ces
animaux. ( Voye^ Os f o s s i l e s . )
I I. Val d‘Arno vers Florenct.
L'on ne peut douter que la plaine de Florence
to'ait été anciennement plus inondée qu'elle n'eft
à préfent, & qu'elle n’ait même été tout-à-fait 5
marécageufe. Cette partie la plus marécageufe:paw- j
roîc avoir été celle qui eft comprife entre le cours
du Bi^entio 8z celui de YOmbrone, le long de Y Ar~ j
lio; ce qui fe reconnoît à Tmfpeétion, puifque le
terrain de cette plaine eft prefque tout de nouvelle
formation j ce qu’on nomme dans le pays forefiiero3
ç’eft-à-dire, que c'eft le fond des marais comblés
par le dépôt des fleuves. Ce dépôt eft de nature
argileufe & limaneufe, & non pas de marne &
de galeflrot mêlé de pierres , comme on l’obferve
dans les parties plus voifines du pied des montagnes.
On nomme vulgairement la plus grande partie
de ce terrain , le Smannoro ; il eft 'fans arbres
& fans habitations, deftiné feulement pour femer
des grains. On n’y cultive ni vignes ni arbres fruitiers
, comme dans le refte de la plaine : il produit
beaucoup de grains quand l ’hiver eft fec ; mais
quand il eft pluvieux , ce terrain refte fou vent
inondé pendant cette faifjon, parce que les eaux
ne peuvent s'écouler dans les rivières, dont le lit
eft alors beaucoup trop élevé. Cés fréquentes
inondations ÿ dépofent chaque année un peu de
terre j Hz fi l'on prenoit plus de foin, ou que le
Smannoro fût divifé totalement en petites poffef-
fions, on pourroit le combler par les dépôts des
eaux qui aefcèndent des collines de Colonnata ,
Qucrcetto , Scttim.ello.3 6’c.
Les eaux de La plaine de Florence s’écoulent
dans Y Arno par la folle royale, & un peu dans le
Bi^enûo 3 mais feulement quand les eaux de ces
deux fleuves font baffes; car quand elles font hautes
& plus élevées que la plaine, les eaux de
Celle-ci font forcées de regorger dans le foffé
royal & dans d'autres foffés , & ■ quelquefois
d’inonder la plaine.
III. Val d’Amo ai Sono, ou plaine des environs
de Pifè.
On entend par plaine ou Val d’Arno-de P ife ,
toute cette vallée fpacieüfe au milieu de laquelle
Y Arno coule, depuis l'embouchure de YEra dans
ee-fleuve, jafûu'à ia mer.
t Cette plaine eft terminée au couclrant, prefqu'en
ligne droite, par la mer de Tofcane, qu'on nom-
moit anciennement Sinus Pifanus, depuis le pro-
montoire’de Luni, jufqù’à celui de Popülbriïa; &
quoique, fur le rivage de la mer, elle s'étende
beaucoup plu s, c'eft-à-dire, dfepuis l ’Etat de
Gênes, .jufqu'au bas du Monte Nero, nous ne la
Confidérerons feulement que depuis les confins de
l’Etat de Tofcane avec celui de la République,;
jûfqu'à la Bocca-Vecchia du Calambrpne. '
Au midi on peut la fuppofer coupée par une
ligne droite de deux millefe '& un quart, tfréè de
la bouche du Calambrode à la pointe de la bafede
la colline di Sovefe. Depuis cëtre pointe jusqu’ au
fleuve Cafci na\ qui entre dans YEra ( voycç ce .
w o r ) , elle efl terminée-par les-viandes & tor- î
tueufes racines des collines di Larî. Du côté du
levant , le cours du fleuve Cafcina lui fert de limite
jufqii’à l'endroit où il fe je tte dans YEra 3 enfui te
YEra lui-même, jufqu’ à fon embouchure dans
Y Arno. De l’autre côté de Y Arno 3 les pieds de la
colline de Monteeckio jufqu’au château de Bïen-
tina , & enfin de Calcinaia, jufqu'à la colline di
Nocco 3 une ligne imaginaire qui rafe le lac oü marais
de Biendna (voyep ce mot'), nommé anciennement
lac de Sejhts. Du côté du nord , cette plaine
eft bornée par les bafes de la longue chaîne des
montagnes de Pife.
Le terrain de cette v-afte plaine n’eft en grande
partie que du limon ; mais dans les lieux plus voi-
lms de îa mer, c'eft du fable. On n'y trouve point
de pierres : on eft obligé d'aller chercher celles
dont on a befoin pour bârir à Pife , dans les montagnes
qui font au nord. Ge terrain eft léger, délié
& peu réfiftant. Il n'eft pas facile de connoître
les couches dont il eft formé, parce que, dans les
fou iles qu’ on y fa it, l'eau vient fubitement 2 une
très-petite profondeur. L e foi de Pife ne foutient
pas les fondemens des édifice^ ; il s'âbaiffe, parce
qu’il y a beaucoup d’eaux de fources q u i, par
leur mouvement continuel i ébranlent' ce-terrain ,
& parce qu’ on ne trouvé^ point à quelque profondeur
, comme dans la plaidé de Florence , -de
filons de pierres ni de terre dure mais il faut af-
feoir les fondemens fur des pilotis & des maflifs
de ciment.
Ce qui prouve invinciblement la mobilité de
ce terrain., c’eft qu’on ne peut employer , pour le
deffécher, la méthode que les Hollandais pratiquent
fi utilement, de exeufer des foffés profonds
& de relever leterr.aijnavecla tefre des excavations,
parce que ce terrai» élevé au deffus du niveau de
l’eau , au lieu de fe de flécher & de re fier élevé ,
comme en Hollande, s’aplanit bientôt ici par les
eaux pluviales & par celles qui courent très-peu
au deffous de la furface de cette plaine, & remplit
en peu de tems les foffés d ’où o.n Tavoit tiré j
ce qui'exige de grandes & continuelles dépenfes
pour les nouvelles excavations qu’ il faut faire
fouvenc.
Il A’y a pôînt dé province dans la Tofcane, oû
l'on pliiffe çreüfër des puits avec moins de dépenfes
que dans la plaine de Pife ; car cette ville
éloignée dés montagnes, & fituée dans le lieu le
plus élevé qu’on ait fans doute pu trouver au milieu
d'e'cette plaine ,'a beaucoup de puits où l’eau
fe trouvê'à quatre braffes de profondeur ; elle nô
irranqfte jamais, 8r même, dans les faifons plu-
vieutes, elle monte encore plus haut. On a fme-
ménr défendu, par un réglement de 1652 ,°de
çnepfer pour des tuileries ou briqueteries autour
de Pifé a la'diftâncé d'un mille, & depuis Pife jufqu'à
la mer, fans doute parce que ces éxcarations
formoient autant de lacs, on les eaux pluviales
Ce ràffembl oient, & où- il s’ouvrok dé neuve îles
four ces-; Cette- défenfe avoit déjà été faite dans