
nen taie s , fui van t leurs difpofitions relatives. Cette
dénomination , ancienne en géographie ,. mais
nouvelle quant à fon; application, pourra, ce me
iemble, préfenter à l’elprit des observateurs les-
malles de buttes 3 de monticules ifolées, non-feulement
quant à leurs former-, mais encore quantr.
anx agens auxquels nous devons leur exiftence.
' Pour faire connoître l’importance de ces applications
,, je vais, donner ici la Elfe de ces îles continentales
& torrentielles, que j’ ai Suivies-en Aunis
en. Saintonge, tehes- qu’elles font figurées fur
deux planches de la carte de France , que npusl
devons à l’Académie des Sciences. Ainfi, dans la
planche de la Rochelle , j’ai trouvé beaucoup de-
monticules & de collines entourées en parti© de
terres fèches ou bien voifinesde marais defféchés,;
& qui s’y: présentent avec la dénomination à’ îles ;
telles font, i°; Vile d'Elle ; 2°. Vile de Mant-
Mo/nméy 30. Vile de Badoron; 40. Vile de CJialogne ;
y°. P îlot Français ; 6°. Pile de Villedieu y 70. L'îLe
de Parfois y 8°. Vile Gabley 9°. P îlot de Murons Je
pourrois ajouter beaucoup':d’autres terres ifolées
& élevées ; mais je les fupppime , parce qu'elles,
né figurent pas dans la carte avec la dénomination
Pt îles ±
Je paffe maintenant aux îles de^ la planche de
Saintes , & j’ y trouve , i a. Vile de Rafne:y 2°. Pile:
de Bordeaux ; 30. PîU' d’Aïre y 4e. Bile ,de Brefé.
Outre cela, fi l’on parcourt les deux provinces
à'Aunis &. de Saintonge, on notera un allez grand
nombre de collines & de coteaux qui ont con-
feivé la fingulière dénomination à'île & qu’on.
retrouve avec c.ette défîgnation dans la belle carte
qui eft à la tête du premier volume de YHifioire de
la Roc ht lie , par M. Arcere. Telles font, i°. Bile
de Sa ftèe-Croix y, la, Pile de laBurèt;: 3°. B île \ de
Vadrenc y 40. Pile de Pery j° . Pile d'Yvesy 6°.. P île
di A gère y 7°.( P île de Saumoran y &°. P île de Liran
tfvJ'île de Flaix ; 1.0°. l'ile la Lance ;■ il®, l'île de
Fo'jms . J ’ajoute que , dans le pays, laoterre d’Ar-
v e r t , qui eft fort coafidérable y y & confervé' la.
dénomination d’tle.,
Je le répète : c ’ eft ;d’a près-ees exemples a fiez,
nombreux que m ont. offerts ces. contrées maritimes,
que j’ai cru devoir appliquer. Le mot: d'dles-
aux. buttes & monticules de l’intérieur des terres-
& des continens en général. Cette filiation du:
mot à'ils. eft allez intéreflan ce y comme on voix ,
S: m’a paru plus convenir aux terres élevées ifoulées
, que lé reot butte ; , du moins il fait mieux,
droite de cette rivière, & au deffus du. moulin de
: ce village-, fept à huit grands betoirs qui abfor*
bent une quantité confidérable d’eau y de telle
fprte même que toute l’eau de la rivière en fermer
afoforbée fi Ton n'avoir pas fait quelques travaux
pour contenir cette rivière dans fon Lit. Ces be-
toirsi,. au moyen de ces précautions, ne. contribuent
ameuter.àil’oàgjne des ebofesi (tVoyelles ami-,,
(des C h a r e n t e & S a i n t o n g e - .) E , ,■ ,-■ > ? ;
AURE ou rivière de ¥ eb.ne:ui:l , rivière >dê j
Normandie, peu éloignée,.vers fà.fource,-de la- :
rivière d'Itota , & qui fe p e td , ainfi que.cêtte der- -
nière , par pltifieurs betoirs. ouverts le long de fera ;
course elle prend fa fource dans les> étangs de k
T râpe / & elle commence à. Ce. perdre: dèsîGhefne-
brun-, On voit daus les. prairies, qui-font j&ut h [
à la diminution de fes eaux, que. dans les.'
tëms de débordemens, lorfqiu’elle fe répand dans
; les prés, car cette eau s’y engouffre & diJparoît :
on peut croire même que pour lors ces betoirs:
liant avantageux à cette rivière , car l’eau qui y
|entre, va fans doute fe réunir i c e l le de cette-,
imême rivière lorfqü’elle reparoît plus bas. Quoi,
jqu’ ilen foit, ces betoirs font de fort grands^ trous.
J irréguliers , creufés'.en forme de ravins.
| On cure quelquefois cette rivière y & comme
jon eft obligé:d’en détourner les;eauxelles fe répandent
pour lors dans les prés, où elles rencontrent
ira grand nombre de betoirs qui les abfo/r-
ibent. Quand elles font contenues dans leur li t , la
perte s'en, fait dans une ferme qui. eft dans la vallée
& de la paroiffe dePulci,:; il y a encore cinq
: ou fix grands betoirs coniques , qui ont environ
fix à.fept pieds d’ouverture pat le haut , & dont-
la profondeur eft au moins aufii grande: i ils achèvent
de boire: toute l’eau de la rivière, qui ne va
• pas plus loin en été que laLenbergerie.
. En. hiver, & après les grandes averfes, elle1
coule jufqu’à Y étang de France^ qui eft àJa porte
de Verneoil. Lorfque fon lit eft â fec , on le fuit
aifémentjnfqu’àce t étang,.qui n’a.lui-même d’eau;.
]qu’eiii hiver. L’herbe y pouffe l’été ;; de façon,
• qu’on. y met paître des beftiaux , & qu’on fauc he
jeette herbe. En hiver, L’eau dont il. eft couvert
m’eft que celle que les betoirs revomifient : il y a
j grande apparence qu’elle eft fournie par celui qui:
jeft peu éloigné de la Lenbergerie, & par ceux qui
(font aux enviions de Ghavigny., On appelleceux-
Ici les Fontaines de Chavigny ; & on penfe. COfflmus
Dément dans le pays, que c’ eft par ces fontaines
»que Feaude la rivière reparoît. On pourroit croire--
jauftique, comme ces betoirs ne donnent pas con-
:tinueilemen-t de l’eau, on ne peut pas leur attri-
jbuer La réapparition d’un courant d’eau, fuivi corn-
I me celui- de la rivière.
Il paroît plus vrajfemblableque l’étang:des For^
;ges ,,q u i eft de l’autre côté;de. la. vallée: où eft
d ’étang de:France, & fur; la route de Verneuil:d
ÜlAigle, fburnit ces: eaux. Get étang a toujdu.ts>
ide l’eau : elle coule contitiuebement > elle fe dé-
’ charge par iuïi endroit du rempart peu éloigné de
; la porte dé Vtrneuil, nommée la Porte de lAigle~
i L’eau pafts-par-deffous. la chauffée du foffé::de: la
ville; elle trouve.'un betoir dans,le faffé; elle coule
'.par-de{fous. le mur de la ville-, &. v a former une
pièce dJ & au qui fert d’abreuvoir aux chevaux , 6c
de cet abreuvoir èlle coule dans, fan: lit.
Cette route fouterraine des eaux de l’ Aure. ,
j qu’oq vien t d’indiquer ici Jeft d’autant plus vrai-;
femblable, qu’elles n’ont pas beaucoup de terrain
à traverfer pour aller former l’étang des Forges ;
elles n’ont que le corps de 1? montagne, qui' fé-
pare l'étang des Forges l'étang de France : il
peut très-bien fe faire que cette montagne préfente
plufietirs iffues très-faciles à pénétrer Cette
fuppofîtion eft encore plus naturelle que celle des
^ens qui prétendent que ces eaux vont former les
fontaines de Ruei!, près la Gaudelière.
Un autre bras de cette rivière, qui vient du
voifinage de Norrnandel, fe boit de la même façon
que celui dont on vient de parler, & qui paffe
à Randônây. Celui de'Normandel eft abforbé dans
le pré de k ferme , qui occupe le fond de la vallée
de Normande! j il prend fon origine dans ua en droit
voifin du fourneau de la Motte.
Il étoit facile d’empêcher, du moins en grande
partie , là perte de cette rivière : il ne s’agifioit
que de creufer fon lit & d’en enlever la vafe qui
le rempliff i t , & obligeoit par confequent l’eau à
fe répandre fur fes bords dès qu’elle augmentoit
un peu. C ’eft le parti qu’on a pris. Le grand nombre
de moulins Sr de forges qui font fur cette rivière
, & qui manquoient fouveut d’eau y y a déterminé
les propriétaires riverains. Ou a conduit
le travail j.ufqu’à l’étang de France : on a donné
au lit de la rivière douze pieds de largeur, fur
trois de profondeur : on a bouché les betoirs qui
font fur les bords de la rivière, & l’ on a ménagé
les débouchés de ceux qui revomiffent l ’eau en
hiver , de façon à la leur faire yerfer dans la rivière..
Vis-à-vis celui de la Lenbergerie on a pratiqué
un empalement au bord d^ la rivière, lequel
doit empêcher l’eau de fe répandre fur le pre en
été lorfqu’il arrive des averfes j & en hiver, l’eau
fournie par le betoir s’écoule dans la rivière par
un canal muré. Par ces différens moyens on préfume
que le cours de la rivière pourra facilement
fè prolonger jufqu’ à l’étang de France, même en,
été.O
n pourroit penfe r que fi l’effet qu’on attend i
du travail fait à cette rivière a lieu , 1 étang des
Forges fe tariroit s’il étoit vrai qu’il dût fes eaux'
à celles qui fé perdent par les betoirs ; mais on:
peut prélumer d’ ailleurs que, recevant aufii de
l ’eau par d’autres fources , il fera bien en état de
fubfifter, indépendamment des eaux fouterraines
fournies par Y Aure. Ainfi on à dû s’occuper à retenir
lés eaux de cette rivière dans fon li t , quand
même il n’en réfulteroit que l’avantagé de fournir-
de l’eau aux moulins qui font fur cette rivière
depuis Randonay. Il falloit donc remédier à l’état
de la rivière , dans lequel les moulins fouffroient
un dommage éyident ,' le lit étant dans plufieurs
endroits d ï niveau avec les prés, & l’eau s’ÿ répandant
très-facilement : il y-avoir dans quelques
endroits jufqu’ à trois ou quatre pieds de vafe ,
qu’ il a fallu enlever. Cette vafe a été peut-être
plus d’un fiècle à s’y amaffer., car les vieillards ne
l’ont jamais vu curer.
C e n’étoît peut-être qu’ à la fuite de ce dépôt
de vafe que l’eau de la rivière s’ eft perdue , &
quand l’étang de France a été comble, que les
betoirs fe font ouverts, & que l ’eau a été obligée
de refluer & de fe répandre fur les prés. Par
fon féjour à ce niveau , elle a pénétré les terres
faciles à délayer, & les a entraînées en fe faifant
jour là où elle reparoît: C ’eft une opinion commune
dans le pays, que la rivière alloit autrefois
beaucoup plus loin que là où elle finie aélueller-
ment ; que de nouveaux gouffres fe font ouverts,
& l’ont abforbée plus promptement. Il n'y a pas
d’autre raifon que l’approfondiffement des vallées
au niveau des couches de pierres & de terres, où
elles font fufcepribles de faciliter l’ouverture des
betoirs aux eaux courantes j en forte qu’enfuite-,
pour peu que ces eaux aient eu la facilité de fe
déborder, elles ont continué à agrandir les ouvertures
, & à multiplier par-là fes moyens que
l’eau avoir de fe perdre. 11 y a quelques-uns de
ces betoirs ou dégorgeoirs qui rendent une eau
bleuâtre : d’où i’on peut conclure que cette eau
eft chargée des glaifes qu’elie peut délayer.
Une preuve que les terres fe délaient ainfi dans
les fouterrains , c ’eft: la formation fubite & i’a-
grandiffement des betoirs. On a remarqué, par
exemple, qu’il s’en étoit ouvert un dans un champ
voifin de la Lenbergerie, & fur la c ô te , à la gauche
de la rivière. La terre s’eft affaiffée tout à
coup, & a donné naiffance à un de ces hetoirs ,
qui a une grande ouverture : ce. qu'il y a de fin-
gulier , c’eft qu’on y a vu un ruiffeau fouterrain
couler au fond du betoir très-rapidement. Cecte
obfervation peut être une preuve affez forte de
la route fouterraine que peut fuivre l'eau de la
rivière à travers la montagne, pour fe rendre dans
l’étang des Forges. C:e ruiffeau fouterrain doit
avoir néceffairement un débouché fans obftacle à
la furface de la terre, & à un niveau plus bas, de
manière que fa foirtie fe faffe de plain-pied ou fous
-forme de fource abondante ou de dégorgeoir i
car la conftjtution du fol de tout ce pays doit nous
engager à confidérer les fources plus ou moins
abondantes comme dè ces débouchés divers des
eaux abforbées à différentes hauteurs dans la vallée
de cette rivière.
AURIFÈRES (Rivières). Les poètes &:li s auteurs
anciens nous vantent beaucoup la propriété
qu’ils attribuent à certaines rivières de rouler dès
paillettes d’o r , & l’on ne peut guère-douter que
la plupart ne méritent cette diitinétion. C e qui
doit nous porter à le croire, c’eft que pfufîeurs
rivières de France & de l’Allemagne font reconnues
pour avoir cet avantage.
Le Rfiin tient fe premier rang parmi les fleuves'
qui roulent des paillettes -d’ or avec leur fablé :
c’eft un de ceux dans lie Lit duquel on en ram a fie
davantage. On en trouve furtout depuis -Stras-
bou rg-j ufqu’à Philipsbûurg -en cer ta in ë q uan ti té
R r r r n