
des ruifleaux & des filets d’eau ont leur origine
dans les montagnes, & difparoiflent toujours e-nfe
dirigeant vers les plaines de fable.
Seconde feuille. Vers l’ angle fud-eft , entre 41 &
39 degrés de latitude, dans une enceinte de montagnes,
on trouve le lac CW Omo, qui fert d’égoût
à plufîeurs petits ruifleaux, & deux rivières qui fe
perdent. Ges deux rivières ont leur origine dans
une partie des montagnes de l’enceinte au fud.
En remontant au nord , toujours à côté de la
bordure orientale, des ruifleaux ou rivières , au
nombre de plus de vingt-cinq , fe perdent après
s’être éloignés des.montagnes où descourans d'eau
prennent leur fource : trois, rivières à plüfieurs
embranchemens difparoiflent au pied des montagnes
qui barrent leur cours.
Enfin , on voit plufîeurs filets d’eau fans fuite
près de Tourfan, près de la.bordure orientale de
cette feuille.
Troiféme feuille. En fuivant la chaîne de mon-
tagnès qui eft figurée dans cette feuille, on voit
que tous les ruifleaux & filets d eau qui y ont leur
origine fe perdent à quelque diftance dans les
fables. On compte environ une vingtaine de ces
ruifleaux qui éprouvent ces pertes. Deux rivières
d’un cours aflez étendu fe jettenr, l’une dans Si-
kirlic-Omo, & l’autre dans le lac Kalkol.
Quatrième feuille. On aperçoit d’abord dans
cette feuille le Tchaiteng-Pira, dont les principales
fourçes font dans deux lacs, l’un nommé Alac- Omot ;
&; l’autre Tofon - Omo , lefquels font renfermés
dans deux batlins de montagnes. Cette rivière, qui
fe trouve groflie par deux embranchemens , fe
perd au milieu d’ un entonnoir rempli de fable.
.. Plus haut, & toujours au milieu de la feuille ,
font fèpt ruifleaux qui terminent leur cours dans
des lacs j ils paroiflent circonfcrits chacun par une
enceinte particulière de montagnes.
A cô té , vers l’ e ft, le grand lac Ho-Ho-Nor eft
l’égoût général de feize courans d’eau : de ce nombre
font deux rivières qui ont leur origine dans d’autres
lacs. Ces ruifleaux & rivières font renfermés j
chacun dans une enceinte particulière de montagnes.
En remontant vers le nord, toujours dans la
même bande , on trouve deux rivières q u i, après
leur réunion, fe perdent dans deux lacs, l’un
kouk-Nor, & l’autre Sopon-Nor.
Enfin, en fuivant la bordure feptentrionale de ;
cette feuille, de l’oueft à l’eft, on trouve trois flaques
d’eau dans le milieu d’ une enceinte de montagnes,
avec un ruifleau qui fe perd ; puis le long
d’une chaîne de montagnes, fîx, tant ruifleaux que
filets d ’eau , qui fe perdent également.
N.B. Les cartes de la Tartarie chinoife & du Tibet
ou Boucan , dont j’ ai tiré tous les détails pfécé-
| dens, font partie de l’ atlas qui accompagne VWf~
J tohe de la Chine , par le Père du Halde, & je crois
devoir y renvoyer, Le nitrite de cet atlas, confi-
! déré fous le rapport des matériaux qui ont fervi à
fa compofition, & du favant géographe qui les a
rédigés , m’a engagé à mettre dans ce dépouillement
la plus grande exa&itude, relativement à mon
objet; caron ne peut douter que ces deux grandes
contrées ne méritent , fous ce point de vue , de
figurer à la tête de celles que nous offre l’Afie.
Cependant, malgré les lumières qu’on peut tirer
de cet atlas à fort grande échelle., & de la deferip-
tion précédente , j’ai cru devoir faire également
ufage de la carte d’A fie du même géographe , où
font figurés à peu près les mêmes phénomènes.
Comme on y trouvera les mêmes objets dans un
rapprochement fort inftruétif, j’ai penTé que ce
dépouillement n’offriroit pas des répétions inutiles
, d’autant plus que ce dernier travail géographique
eft en grande partie la confirmation du premier.
IV. A bsorbans {Cantons) de la Tartarie, delà
grande Bukarie & de la petite Bukarie j du pays
de Geté & dTiygur 5 du petit & du grand Tibet.
i° . Dans la Tartarie :
Je trouve d’abord, au nord de la rivière de Sirr,
une rivière qui fe cache fous terre, puis reparoît
pour fe perdre dans un lac-égoût.
Aflez près de là , vers l’oueft , la rivière de
Czui termine fon cours dans un petit lac.
20. Dans la grande Bukarie :
En defeendant au fud , aux environs de Samarkand
, quatre rivières fe perdent.
D’abord, celle de Zamin , qui prend fa naif-
fance au pied des montagnes, difparoît au milieu
d’une large plaine j
20. Celle de Sogd, formée par la réunion de
deux ruifleaux dans un lac, fe perd dans un-égoûr.,
30. Celle de Kesh, qui a trois embranche-»
mens, lefquels prennent leur fource au pied
des montagnes, fe perd près de Sirkunt, dans
un terrrain plat 5
4°. Celle de Cheke^Dalik difparoît avant d’ atteindre
le Gihon.
30. Dans la petite Bukarie :
J’y vois d’abord , vers la fource du Sirr, deux
rivières qui fe perdent dans la plaine, après un
cours d’une moyenne étendue.
Puis,, au delà d’une chaîne de montagnes,
quatre ruifleaux, qui ont leur origine au pied de
cette chaîne , fe perdent dans la plaine, & à côté
on trouve une flaque d’eau dans le voifinage de
quelques montagnes.
Plus bas , deux grandes rivières, dont l’une
celle d'Ierkien, traverfe le défert & fe perd dan
le Lop-Nor après avoir reçu la rivière d'Haïtou ,
alimentée par fept ruifleaux qui fortent des montagnes
, & fe jettent dans deux de fes principaux
embranchemens.
I L’autre rivière , nommée Hatomni - Solon ,
difparoît au milieu des fables du défère.
§ Enfin VAuja-Nor, lac qui eft l’égoût de trois
ruifleaux , occupe le milieu d’une demi-enceinie
de montagnes.
! 40. Dans le pays de Geté & dans l’Eygur :
| En remontant dans le pays de Geté on rencontre,
à l’oueft de la chaîne dont nous avons parlé
ici-devant,
| D’abord le Talas, rivière qui termine fon
cours dans le lac Sikerlic j
Puis la rivière Shoui, qui fe perd également
.dans le lac Kalkol ;
sj _ Enfuite on trouve, à l’eft de cette même chaîne,
{neuf ruifleaux qui y ont leur fource , & fe perdent
dans le fol d’une large plaine.
• Pour compléter la defeription de l’hydrographie
de,ces deux contrées, je commence par le nord-
oueft, & j’y rencontré, dans un eul-de-fae de
montagnes, deux ruifleaux à plufîeurs embranchemens,
lefquels fe jettent dans Palcati-Nor, grand
égout qui reçoit auflï, de la partie de l’e ft, la rivière
I l i , groflie par la réunion de cinq ruifleaux }
ils ont leur origine dans autant dé cul-de-facs de
montagnes.
I l Si l’on avance vers l’eft fur la même ligne,
toujours dirigeant fes obfervations fur les faces
des diverfes chaînes qui y font figurées, on trouve
d abord, le long de la face feptentrionale, au pied
•zr3ara*°uta " Tabahan , trois rivières qui fe réunifient
dans un petit lac-égoût.
_ *4 uiuiue udus ra piame.
| Enfuite neuf autres ruifleaux d’ un cours fem-
blable, mais d’ une longueur qui varie beaucoup.
I Si l’on paffe à la face méridionale, on y rencontre
d’abord trois ruifleaux à plufîeurs ramifications
chacun, qui, après leur réunion, fe perdent
dans la plaine.
Puis fe trouve celui d’Alhoet, à deux branches,
qui difparoît au.milieu d’un baflin fermé
par des montagnes.
É. Enfuite
fuite.
on rencontre quatre ruifleaux fahs
f Enfin le lac Parkol, renfermé dans une enceinte
de montagnes, exactement fermée de tous
cotes , reçoit quatre ruifleaux dont le cours eft
parallèle.
v J°* Au milieu du Cobi ou défert de fable ,
font :
| D abord le lac-egoût Cas -N o r , qui raffemble
huit ruifleaux, lefquels fortent de divers points
d’une demi-enceinte de montagnes.
Puis, au fud, fur les deux faces d’une petite
chaîne de montagnes,, deux ruifleaux qui ont leur
origine fur la face feptentrionale, & un feul qui
a fa fdurce au midi, vont fe perdre dans la plaine.
Enfin , dans un baflin de montagnes bien fermé,
le ruifleau de Sertéim fe perd, pendant qu’ au pied
d’une des faces feptentrionales de cette enceinte
un autre ruifleau naît & difparoît dans la plaine.
6°. Au petit Tibet :
La rivière d’Eskerdou , qui a fon origine au
pied d’une montagne, va fe'perdre dans l’extrémité
d’un baflin fermé par deux rangs de montagnes..
7 0. Au grand Tibet :
En fuivant la lifière feptentrionale du Turk-
Hend, de l’oueft à l’e ft, on trouve d’abord un
ruifleau qui fe perd dans Tarnou-Lac. Ces eaux
font renfermées dans un aflez grand baflin fermé
par des montagnes.
A c ô té , vers l’eft , la rivière de Ratshin-To-
pa, qui coule parallèlement à une Chaîne de montagnes
, fe perd également dans un égout.
Un peu plus à l’e ft , la rivière de Nacoi, qui a
fon origine dans un lac au pied d’une chaîne de
montagnes, fe perd dans le lac Tarouc*Iondfou ,
qui reçoit également une rivière à huit einbran-
chemens renfermés dans une double enceinte de
montagnes.
Enfin, le lac Kiefac reçoit un ruifleau qui fort
de la montagne de Tintano.
Le long de cette même lifière font diftribuées
cinq flaques d’eau ifolées dans quatre baflins bien
fermés par des chaînes de montagnes.
Réflexions fur la Tartarie & le Tibet, relativement
aux eaux courantes qui fe perdent dans ces
contrées.
On trouve de grands déferts dans la Tartarie,
& c’ett fur le bord de ces déferts que les rivières
les ruifleaux & les filets d'eau fe perdent. ?
Dans tout le cours de mon analyfe des Cartes de
d’Anville, j’ai fait remarquer deux circonftances
qu’on ne doit point perdre de vue j c ’eft d’abord
celle des eaux courantes, dont l’origine eft conf-
tamment aux pieds des chaînes de montagnes*,
enfuite celle des plaines, des terrains plats, qui
fe rencontrent partout où les eaux difparoiflent.
Ce qu’il y a d’étonnant, c’ eft qu’ à côté des parties
de plaine où les eaux courantes difparoiflent
il y a des flaques d’eau fédentaires, ou même des
lacs qui font les égouts des environs. Je dois auüî
faire remarquer que c’eft autour de ces filets d’eau,
de ces la cs, que font diftribuées les habitations\