
dans la Bifcaye ; elle s'étend le long de la rivière
d *Ebre: le fol en eft très-fertile en feigle, en
fruits de plufieurs efpèces&en vin. On y exploite
des mines de fer, & on fabrique fur’ les lieux
mêmes une grande quantité d ’armes 8c d’ ulteniiles
qiii tournent un grand objet de commerce pour
tout ce pays.
ALBANIE, province de l'ancienne Grèce, &
aujourd’hui faifant partie de la Turquie d’Europe,
fous le nom.de Ckir van. Parmi fes rivières, la
plus remarquable elt le Délichi. Ôn y voit quelques
lacs, entr’autres celui de Scutari, & plufieurs
montagnes, dont les plus remarquables font les
Acrocérauniennes ou les monts de la Chimère.
Le fol du pays eft très-fertile en fruits, & particuliérement
en vins excellens. Ses habitatis font
forts,.courageux, & bons foldats : on les diftingue,
dans la milice turque, fous le nom à! Arna'utes.
ALBANIE, petit pays de la province de Perth
en Ecoffe : il eft borné au fud par le pays d’Àrgyl!,
8c au nord par celui de l’Ôchabyr ; il occupe précisément
le milieu du royaume, dont il eft regardé
comme la partie la plus élevée & la plus froide.
Son territoire eft fort.montueux : on n'y trouve
guère que des pâturages où l'on élève de nombreux
troupeaux de brebis, dont les laines font
fort eftimées.
ALBANI, ville de l'Amérique feptentriaiiale,
dans la Nouvelle-Ÿoik 5 elle eft fituée fur la rivière
d'Hudfon. C'eit près, de cette ville qu’eft
une fort belle catarade qui a environ cinquante
pieds de chute, 8c qui eft précédée de plufieurs
cour ans rapides. ( V'oye? Çaiaracle. ) Cette cafcade
produit un brouil ard dans lequel on apperçoit,
lorfque le foleil lu it, un arc-en-ciel qui change
de pacô'à mefure qu'on s'en éloigne ou qu’on en
approche.
ALBANO, petite ville fituée auprès du lac du
même nom 5 elle eft à; un mille de Caftel-Gan-
colfo. 5.8c le chemin qui y conduit eft fuperbe :
il eft compofe de deux allées, l'une qui règne le
long du lac, l’autre qui eft à droite : elles font
prefqu'entiérement formées par-des chênes d’une
grofleur pcodigieufe. Il y a aufiî des chênes ordinaires.
L'avenue qui eft fur le bord du lac eft adriii-
raDle : le-couvert eft charmant, Bc l’air qu’on y
refpire eft fort fajubre. Tous les villages-des environs
communiquent aufiî entr’eux par des avenues
bien plantées 8c en bon air. Les payfages
qu on y v o it, font très-propres aux études de la
peinture , la nature y étant aufiî belle que varies.
Le lac d'Aibano ou de Caftel-Gandol fo préfente
uif point de vue très-beau : il a fept à huit milies
de circuit ; fa forme eft plus longue que large 8c
wès irrégulière, 8c il eft environné de mouçagnes
affez efcarpees. Le canal de ce lac eft un des ouvrages
les plus anciens 8c les plus finguliers des
Romains ; c'eft un déchargeoir ou emïjfario, par
lequel les eaux du lac vont fe rendre dans la plaine
qui eft au-delà de la montagne lorfqu'elles font
trop hautes. Cette entreprife fut executée. dans
le cours d’une année. On perça la montagne qui
borde le lac à l’endroit où eft le château de Caftel-
Gandolfo: on y creufa, dans la longueur de douze
cent foixante toifes, un canal qui a trois pieds
8c demi de large, fur environ fix pieds.de hauteur
au deffus du fond; mais il n'y a que trois pieds
d'eau. On y a pratiqué deux châteaux d’eau j l ’un
tft à l'entrée du canal, vis-à-vis du lac, 8c l'autre à
l’iflue du canal danslaplaine. Cet ouvrageéconnant
fut conftruit avec tant de folidité 8c tant d’exactitude
, qu’il fert encore au même ufage fans avoir
befoin de réparation. Mais les Romains travail-
■1 oient pour l'immortalité, & ce canal prouve bien
qu’on favoit dès-lors l'architeéture hydraulique 8c
le nivellement.
Parmi les montagnes qui font dans ce canton,
;on diftingue Afo/zte Cavo, autrefois Mons, Albanus.
Le nom moderneoqu’il a reçu, vient de ce qu'il
jfpEme, du cQté?.de Rome, une efpèce d'enfonce-
;ment pu de çoncavité.
L Cette montagne d’Aibano, fi célèbre par les
événemens de l’Hiftoi.re romaine,eft remarquable
encore par fa formation 8c les phénomènes qu'elle
préfente à un naturalifte: c’tft une éminçnce pref-
que détachée des autres montagnes du Latium,
.couverte de matières qui font tantôt homogènes,
tantôt hétérogènes : on y trouve des blocs de;
purrequi renferment des minéraux & des matières,
vitrifiées: on y reconnoît des pierres-ponces
8ç des laves femblables à celles du mont Véfuve.
Le lac d’Aibano a un fable noir 8c blanc, qui
contient des débris de mica noir 8c de quartz. On
trouve, fur une montagne des environs, une terre
cendrée 8c des morceaux confidérables de mica
poir, mêlés dans ee.ttç cendre. Sur le chemin de
Grotta Ferrata à Paleftrine, on voit des terres
cendrées, des pouzolanes,' des pierres calcinées,
avec des briilans noirs, qui font des efpèces de
fchorls.
Le lac d’Aibano 8c le lac de Nemi, renfermés
dans le fein de cette moatagne, font environnés
d e rochers fort élevés » le premier a huit milles
de-tour, ,8c le fécond quatre:milles : ils reffem-
blent l’un & l'autre à des entonnoirs de volcans. •
T ire -L iv e dit que la terre s'ouvrit autrefois
près du mont Aibano, 8c forma un goufre hoi>
rible; que fur la montagne même il tomba des
jpierres du c ie l, en forme de pluie. L’hiftoi.re ne
nous .a pas confervé la date ni même le fou venir
des événemens qui font arrivés dans les fiècles
antérieurs ; mais on en reconnoît la trace en
voyant les bords de ces lacs formés d’une efpèce
de iav£ ferrugineufe 8c à moitié vitrifiée; e lle eft
.difppfee par lus inclinés du côté extérieur, c ’eft».
à- dire, vers les campagnes où elle a dû couler, 8c
les collines qui partent du lac Aibano, comme autant
de rayons, "font elles-mêmes formées de lits
difpofés de la même manière.
Une aucre la v e , plus légère 8c moins homogène
, qui fe trouve en abondance du côté de
Marino 8c de la Riccia,-paroît mêlée de différentes
fubftances minérales ; c'eft une efpèce de
peperino ou pierre propre à bâtir. Cette lave fe
trouve , non dansl’intéiieur de la montagne, mais
à la furfacede la terre, 8c difpofé.e par lits , comme
fi elle fe fût répandue par-defTus les bords du
baffin lorfqu'elle étoit coulante, 8c qu'elle fe fût
condenfée enfuite par le refroidiffement. On trouvé
, dans l'intérieur de cette pierre, du talc, des
pyrites en forme de prifme à huit 8c à douze faces;
un charbon foflîle* du bitume,^des fragmens de
cailloux, de marbre 8c des feories ou écumes :
toutes ces fubftances font empâtées 8c incruftées
dans cette pierre ; mais il y a moins de matières
ferrugineufes dans la première lave dont nous
avons parlé : elle reffembîe affez à la cendre du
Véfuve 8c à cette efpèce de pouzolane qui a recouvert
Herculanum 8c Pompeia, mais q u i, au:
lieu d'avoir été divifée & difperfée par une éruption
plus forte, eft reftée en maffe; elle devoir
avoir un peu plus de matière coulante que celle
du Véfuve , parce qu’elle n'âvoit pas été torréfiée'
-par un feu aufiî violent.
- . Les: environs de la montagne font remplis de
pierrt Siqui parôiftent brûlées, 8c de gros fable qui
eft une véritable pouzolane : il a la propriété de
faite ‘un ciment de la plus grande dureté : cela
vient des parties brûlées 8c des parties métalliques,
qui s'unifient avec la chaux ; ainfi le peperino 8c
la pouzolane paroiffent ne pas différer effentielle-
ment, mais feulement par le degré de vitrification.
On trouve encore des veftiges femblables de
. volcans près des lacs RegilLo , Sabatino , Cimino,
VpifiniefeK Le docteur Lapi eft perfuadé que la vallée
d'Aricie 8c le Monte Cavo font également des j
reftes de volcans ; que les villes d’A lb e , de Lanu-:
vium, d'Arricia, de Tufculum 8c de Rome même
ont été bâties fur des maffes de laves, de verre,
de bitume, de cendres, de pierres-ponces 8c autres
matières brûlées : qpen retrouve des veftiges
jufqu'à Radiçofani, qui eft à trente lieues au nord
de Rome.
On trouve aufiî à Albayo* un filex noir, qui pa- ’
roît différent des laves. .
Il croît aux environs, de cette,'ville un champignon
à tête ronde, qui a foyvent un pied de
| fois que j’aurai fait connoîtrè la conftitution phy-
fique de cette maffe principale 8c^le fes environs.
diamètre, dont la texture eft fi délicate 8c le goûtfî ,
agréable, qu’on le réferve pour la table des princes.
ALBANO ( Monte ). Je .vais donner, une def- >
cription géographique, avec le.fecours de laquelle ;
©n pourra fe foimer une idée de la fituatiomde cet {
ancien.volcan 8c de fes dépendances, après toute-
En allant de Paleftrine à Frafcati, on rencontre
un air as de terres cuites ou de tuf volcanique,
mêlé d’une quantité confidérable de petits criftaux
de grenats d’un b anc farineux : on y voit aufiî de
grands blocs de lave noire, veftiges d’anciens cou-
rans , parmi lefquels font difperfés des criftaux de
fchorl noir, feuilleté, que la pluie a détachés de
leur matrice : tous ces amas volcaniques forment
une plaine de huit à neuf milles d’étendue, coupée
par de très-petits monticules, dont tout le terrain
fi n’eft compofé que de terres cuites ou tuf volcanique.
Mais-avant de monter z Frafcati il faut franchir
des montagnes de tuf affez élevées, comme
les monts Algido 8c Porcio : on y rencontre aufiî
quelques çonrans de lave noire compare.
Ges hautes montagnes s'étendent en une même
chaîne du côté de Marino, d’Aibano , de Genfanoi
jufqu’à Velletri : elles décrivent un cercle 8c rejoignent
le Monte Algido par le Monte dellAriano.
Cette circonférence, renfeirhe tout le Monte Cavo
ou Aibano 8c d'autres montagnes volcaniques environnantes
, au milieu defquelles fe trouvent les
hcsiieNemi 8c de Cafiello ou Aibano. Pour fuivre
avec plus de facilité ces détails géographiques,
nous renvoyons à la carte des environs de Rome
de.notre. Atlas.
Le Monte Cavo ou Aibano eft un amas de terres
cuites ou de tuf volcanique, gris ou d’ un brun
jaunatrei,.mêlé de petits criftaux de grenats blancs,
farineux; de pouzolane 8c de 'ponce rouge : les
terres cuites,,v d’ une gris verdâtre , font durcies ;
elles renferment du fchorl noir , feuilleté ; des
grenats blancs 8c de petites pierres-ponces , .quelques
morceaux de quartz avec du.mica , quelques
débris de granit noir,que le feu a rendus friables :
c’eft ce mélange qu’on nomme peperino : enfin, de la
lave poreufe 8c des blocs de lave noire compaéie,
dans lefquels on voit des criftaux de grenats blancs.
Ces laves 8c ces terres cuites font pofées les
unes fur les autres, fans ordre, comme elles ont
été rejetées par le Monte Aibano 8c les autres centres
d’éruption^de cette chaîne. Ges laves 8c les
peperinos renferment outre cela des morceaux plus
ou moins confidérables de pierres calcaires plus
ou moins chauffées 8c altérées parle feu ; du fchorl
feuilleté & du mica , .qui ont été de même touchés
par le feu.
Les produits volcaniques du Monte Aibano font,
comme on voit, à p: u près de la même nature que
ceux du Véfuve : du haut de cette montagne on a
une vue intéreffante, qui s'étend fur la plaine de
Rome jufqu'à la mer : on y déco-uvre Terradne,
les marais Pontins, Rome 8c lé cours dü Tibre
jufqu'à fon embouchure , & en revenant fur
Monte Cavo, les lacs de Nemi 8c à*Aibano, qui
font à mi-côte de cette montagne. Ces deux lacs
font ovales, 8c féparés l’un de l'autre par une hauteur
qui peut avoir deux milles de largeur. Quel