
pouvoir la forcer , jura de ne manger de viande,
& de ne fe déshabiller qu’il ne l’eut prife ; » ja-
■ 7) mais ne mangerai chair, ne dépouillerai ne de
» jour, ne de nuit ». Une autre fois il avoit fait
voeu de ne prendre aucune nourriture après le
fouper qu’il alloit faire , jufqu’à ce qu’il eût vû
les Anglois pour les combattre. Son écuyer d’honneur
, au liège de Breffière, en Poitou, promit à
Dieu de planter dans la journée fur.la tour 4e
cette ville la bannière de fon maître qu’il portoit,
en criant du Guefclin, ou de mourir plutôt que
d’y manquer.
On lit dans la même hiftoire plulieurs autres
voeux faits par des chevaliers alîiégés, comme de
manger toutes leurs bêtes ; & pour dernière ref-
fource , de fe manger les uns les autres par rage
de faim, plutôt que de fe rendre. On jure, de la
part des alliégeans, de tenir le fiége toute fa v ie ,
& de mourir en bataille, fi l’on venoit la préfen-
t e r , ou de donner tant d’alfauts qu’on emportera
la place de vive force. J’ai voeu à Dieu & à S. Y v e s ,
dit Bertrand aux habitans de Tarafcon, que par
force d’affaut vous aurez. De-là ces façons de parler
li fréquentes avoir de voeu, vouer, vouer à Dieu ,
à Dieu le voeu, &c. Cependant Balzac exaltant
la patience merveilleufe des François au fiége de
la Rochelle, la met fort au-deffns de celle de nos
anciens chevaliers, quoiqu’ils s'engageaient par
des fermens dont il rappelle les termes, à ne fe
point délifter de la réfolution qu’ils avoient prife.
La valeur, ou plutôt la témérité, diâoit encore
aux anciens çhevaliers des voeux finguliers,
tels que d’être le premier à planter fon pennon
fur les murs ou fur la plus haute tour;de. la place
dont on vouloit fe rendre maître, de fejetter au
anilieu des ennemis, de leur porter le premier
coup ; en un mot , de faire tel exploit, :&c.
rVoyez encore la Colombiere au fujet des voeux
diâés par la valeur : les romans nous en fournif-
fent une infinité d’exemples. Je me. contente ,
pour prouver que l’ufage nous en eft connu par
de meilleures autorités, de rapporter Je témoignage
de Froiffart. James d’Endelée , fuiyant. cet
hiftorien, avoit fait voeu qu’à la première bataille
c ii fe trouveroit le roi d’Angleterre, ou quelqu’un
de fes fils , il feroit le premier affaillant ou le
meilleur combattant de fon côté, où qu’il mour-
roit à la peine ; il tint parole à la bataille de Poitiers
, comme on le voit dans le récit du même
auteur. Sainte Palaye , Mémoires fur Vancienne chevalerie.
Mais le plus authentique de tous les voeux de
l ’ancienne chevalerie, étoit celui que l’on appel-
loit le voeu du paon ou du faifan , dont nous
avons parlé ci-deflùs. ( D. J. )
V O IT .F., f. f. C’efl d’une voile de navire qu’il
s’agit ic i, & dans le Blafon elle eft ordinairement
repréfentée attachée à une vergue montée fur un
.mât en pal.
Boncourt, en Lorraine ; d’azur, à la voile d’or.
VOGUANT, te , adj. qui fert à désigner ms
batteau ou un navire flottant fur les eaux.
Pouget, en Lorraine ; d’azur, au vaifleau d’argent
équippé, voguant fur une mer de même, adextré
en chef d’une étoile d’or.
VOL , f. m. deux, ailes d’oifeau étendues &
jointes enfemble, dont les bouts s’élèvent vers
le haut de l’écu, l ’un à dextre, l’autre à féneftre.
Un aile feule fe nomme demi-vol.
Il y a quelquefois plufieurs vols ou demi-vols
dans un écu.
Vol-abaijfé fe dit d’un vo l, dont les bouts des
ailes, au lieu de s’étendre vers le haut de l’écu,
font au contraire tournés vers le bas.
On nomme aufli le vol d’un aigle , lorfqu’il fe
trouve abaijfé.
Du Coftal de Verines, de Saint-Benigne , en
Bourgogne ; d’azur au vol d’or.
Pidou de Saint- Olon , à Paris ; d’azur à trois
vols abaifles d’argent.
Grain de Saint-Marfault, en Anjoü ; de gueules
à trois demi-vols d’or , les deux en chef affrontés*
La Mothe de la Mothevillebret, en Tourraine ;
d’argent à Faigle au vol abaiffé d’azur, becquée
& membrée de gueules.
Fourcy ; d’azur, à une aigle , le vol abaijfé d'or*
au chef d’argent, chargé de trois befans de gueules*
\P L VL fig. so i.)
D’Ofmond ; de gueules, au vo/.renverfé ou retourné
d’hermines. (Ibid. fig. 331-)
Bevard ; de gueules , au demi - vol d’argent.
( fig: 33»•)
VOLAN T , te , adj. fe dit des oifeaux qui
femblent voler.
Olivari de Campredon, en Provence ; d’azur
à trois colombes d’argent, volantes en bande ; la
première ayant en fon bec un rameau d’olivier
d’or. , 1 .
La maifon de Noël, en Languedoc; porte d’azur
a la colombe volante en bande, becquée'& membrée
d’o r , à la bordure componée d’or & de
gueules.
Doublet de Perfan ; d’azur, à trois doublets oit
papillons d’or volans en bande,, (c’eft-à-dire en
troupe) 2 & 1. (P I . VL,fig. 327.)
V O L E T , f. m. c’efl: un ornement que les anciens
chevaliers portoient fur leurs heaumes , qui
étoit un ruban.large pendant par derrière, volant
au gré du vent dans leurs marches & leurs combats
; il s’atîachoit avec le bourlet ou tortil, dont
leur cafque étoit couvert; Vàyeç le volet ou lambrequin
des ducs de Bourbon & de Bretagne*
( PI. 12. dans le tableau d’en bas.
VO TA TIO N , f. f. ce mot en général eft l’action
de donner fa voix pour quelque éleâion
mais il eft fur-tout d’ufage, dans l’ordre de Malthe ,
à caufe de Pexa&itude requife dans les formalités,
de Féleâion du grand - maître. Lorfqu’il s’agit de
nommer les trois premiers électeurs* il faut que
tpus les votaux donnent chacun leur bulletin., &
V U î
fl le nombre Se ceux-ci n’égalolt pas celui des vo-
tau x, on les brûlerait, & l’on recommencerait
«ne nouvelle votation. Il faut, pour qu un chevalier
puiffe être élefteur , qu’il ait le quart franc
ries bulletins, ou balottes , en fa faveur ; oc lorl-
qu’aucun n’a le quart franc des fuffrages , il faut
recommencer la votation. (D . J .) .
-VU IDÉ , ÉE , fe dit d’une pièce principale,
croix, fautoir, &c. dont la partie intérieure eft
vuide, & dont 'il ne refte que les bords pour en
faire çonnoître la forme, de forte que le champ
paroît au travers ; il n’eft pas neceffaire d exprimer
la couleur ou le métal de la partie vuidee,
puifque c’eft naturellement la couleur du champ.
La croix vuidée eft différente de la croix engre-
lé e , en ce que cette dernière ne fait pas voir le
champ au travers, comme fait la première. ^
La même chofe a lieu pour les autres pièces.
Buffevent, en Dauphiné ; d’azur a la croix clechée
, vuidée & fleuronnée d’argent.
Dufeofquet de Villebrumier, de Veilhes, près
Montauban ; d’or à la croix vuidée de gueules.
De Saint - Pern, de Ligonier, près Saint-Malo ,
en Bretagne ; d’azur à dix billettes vuidées d argent
, 4 , 3 , 2 & 1,
V U I *7*
Clément, en Lorraine ; d’azur, k l’étoile d’argent
vuidée.
Selon la remarque d’un heraldifte tres-inftruit,
c’eft improprement qu’on applique 1 adje&if vuide
aux pièces bordées, dont le milieu paroît fous un
émail différent du champ & de la bordure. On dit
dans ce cas que ces pièces font remplies ou bordées.
Ainfi Fourault, en Lorraine; porte, d’argent à
deux bandes de gueules, engrêlées, chargées chacune
d’une autre bande, d’azur, ou remplies dazur,
& non pas vuidées d’azur.
V uidée , clechée , pommetée & alesée , adj.
fe dit* d’une croix à jour , femblable à celle des
anciens comtes de Touloufe ; on la nomme aulu
croix de Touloufe. ( Voye^ TOULOUSE. )
Vuidée, fignifie que l’on voit le champ de 1 eca
à travers ; clechée, qu’elle eft faite a la maniéré
des clefs antiques ; pommetée, qu’elle a de petùs
boutons ou pommes aux angles faillans ; & ajfJeeA*
que les extrémités ne touchent point les bords
de l’écu. 1,. 14-
D ’Oradour de Saint - Gervafy , d Authefat en
1 Auvergne ; d’argent à la croix vuidée > clechée x
pommetée & aléfée d’azur.
Fin du Blafon,
Z *