
tement éteint l’incendie, elles fe tuèrent à fa vue j
en lui reprochant Ton injuftice à l’égard d'Alcippe.
ALCM AN, ( Hiß. anc. ) le premier poète Grec,
connu par des poefies érotiques ; il mourut, dit-
on , de* la maladie pédiculaire. Il vivoit vers l’an
6 7 2 , avant J. C. Athénée nous a confervé quelques
fragmens de fes poéfies.
ALCMÉON, ( Hiß. anc. ) de Crotone, difciple
de Pythagore, eft dit-on , le premier qui ait dif-
féqué des animaux ; c’efl: auffi, à ce qu’on croit,
le premier qui ait écrit fur la phyfique j on n’a
point fes ouvrages.
• A L C O N , ( Hiß. âne. ) chirurgien , que Pline «
appelle Medicus vulnerum, célèbre dans foii temps
pour les fraftures, favant auffi dans l’art de traiter
•les hernies par incifion , eft connu pour avoir fait
une telle fortune dans fa profeflion, qu’une amende
d’un million de nos livres, qu’il fut obligé de payer
à l’empereur Claude, ne parut pas l’incommoder.
A LCO R AN , ( Hiß. mod. ) confidéré comme le
livre delà loi mahométane,appartient àla théologie;
nous ne confidérons ici ce mot que fous une lignification
particulière. Il défigne chez les Perfans,
une efpèce de tour ou de clocher fort élevé ,
environné de deux ou. trois galeries l’une fur l’aut
r e , d’où les Moravites, ëfpèce de prêtres parmi
eux, récitent des prières à haute voix., plufieurs
fois le jour , en fàifant le tour delà galerie, afin
d’être entendus dé tous côtés. C’eft à-peu-près la
même chofe que les Minarets dans les mofquées
des Turcs'. \ A . R. )
ALCUIN , ( Hiß. litt. mod. ) fut un des princi-
„ paux coopérateurs de,Charlemagne dans ïa reftau-
ration des Lettres : ce fut en Italie que Charlemagne
rencontra ce favant homme , Anglois de
îiaiflance, qui avoit comme lui, étendu fon efprit
. parles voyages. Alcuinlui enfeigna la rhétorique,
fans le fecours de laquelle Charlemagne étoit naturellement
éloquent;la diale,ôique, qu’il eft toujours
bon d’apprendre -, mais fans laquelle on rai-
fonne très-bien , quand on a l’efprit jufte, & avec
laquelle on raifonne très - m al, quand on a l’efprit
faux ; enfja , l’aftrônomie à laquelle il s’attacha
beaucoup, & dans laquelle il furpafîà fon maître.
Charlemagne le combla de Biens. Alcuin réunif-
foit les abbayes de Ferrières, de Saint Loup de
Troyes de Saint Joffe fur mer, & de Saint Martin
de Tours : les terres de ces abbayes étoient
peuplées de ferfs, abus qu'Alcuin eut dû avertir
Charlemagne de détruire. Alcuin ayant écrit par
l ’ordre de Charlemagne, contre l’héréfie d’Elipand
de Tolède & de Félix d’Urgel, Elipand, dans fa
réponse, lui reprocha d’avoir vingt-mille ferfs dans
les terres de fes abbayes. Il y a bien loin de ce
reproche à la queftion de fa voir fi le Chrift , en
tant qu’homme eft fils véritable ou feulement fils
adoptif de Dieu; mais, dans toutes les difputes,
la perfonne eft toujours bien prés des écrits , &
dans les diverfes accufations & récriminations, on
paffe toujours bien aifément jl’un d.e ces objets à
l’autre. Au refte le reproche ne pouvoit- être plus
mal adrefle. Alcuin tenoit tous ces dons de la
pure amitié de Charlemagne , \ qui avoit été- bien
au-delà de fes voeux ; fes richeffes lui étoient à
charge^par les foins qu’elles exigeoient, & qui le
détournoient de l’étude , feule richeffe dont il,fut
jouir ; il fe plaignoit de fon opulence comme on
fe plaint de fa pauvreté, & il regarda comme une
faveur la permiffion qu’il obtint- enfin , à force
d’importunités, de fe démettre de quelques-unes
de fes abbayes.
C ’eft bien moins par fes ouvrages, qu’il n’eft
plus queftion de lire aujourd’hui, qu’Alcuin a été
utile à la France, que par les écoles qu’il fit fonder,
par le plan d’études qu’il traça, par le goût-des
lettres qu’il répandit. Il ne tient pas à vous &
à moi , éçrivoit-il à Charlemagne, que nous hç :
fajjions de la France une Athènes chrétienne ,
car les lettres ne fe féparoient point alors de la -
religion. Mais le defir de rendre la France chrétienne,
prenoit un peu chez Alcuin., fur le' defir de
la rendre femblable à Athènes; car il interdifoit à
fes difciples la le&ure des grands Poëtes-de l’antiquité
craignant qu’ils ne finent perdre du côté des
moeurs plus qu’ils ne feroient gagner du côté du
goût. Il reproche à Ricbode , archevêque de Trêves
, d’aimer trop Virgile ; f aimerais 'mieux , dit-
il , vous voir l’efprit rempli des quatre évangiles qùe
des dou^e livres de VEnéide.
r> Oh ! s’écrioit un jour Charlemagne, dans le
defir qu’il avoit de former fes fujets aux lettres
& à la religion, » que-n’ai-je douze hommes tels
» que Saint Jérôme & Saint Auguftîn ! « Dieu
” n’en a créé que deux , dit Alcuin , & vous en
î> voulez douze ! ' »
On voit que les. fujets que traitoit Alcuin , ou
de lui même, ou pour répondre aux queftions de
Charlemagne, fe rapportent prefque toujours à la
religion ou aux ufages de l’églife ; par exemple,
Charlemagne lui avoit demandé l’explication de *
la dénomination defeptuagéfime, fexagéfime , quin-
quagéfime & quadragéfime , donnée aux trois dimanches
qui. précédent immédiatement le carême,&
au premier dimanche de carême. Cette dénomination,
en effet, offre deux difficultés;'l’une, qu’elle
fuppofe chaque femaine de dix jours au- lieu de
fept ; l’autre que la dénomination n’eft jamais jufte.
En effet, le nom de feptuagéfime fuppofe foixante-
dix jours, jufqu’à jpâques, il n’y en a que foixante
trois; la fexagefime en fuppofe foixante, & il
n y èn a que cinquante-fix ; la quinquagéfime approche
davantage du terme qu’elle exprime, car
il refte quarante - neuf jours-, &• en comptant le
jour de pâques, il y en auroit cinquante ; la quà-
dràgéfime n’en annonce que quarante, & il y en'
a au moins quarante-deux. La véritable folution eft
peut-être, qu’on s’eft contenté d’une approximation
aflez vague ; que , comme la dénomination ne
poqvoit porter que fur les dimanches , on a été
obligé de fuppofer les femaines dé dix. jours, par«
que la dénomination ne change que de dixaîne en
dixaine. Alcuin, fuivant l ’efprit du temps , trouve
des raifons plus fubtiles, ,
Charlemagne preffoit fouvent Alcuin de 1 accompagner
dans fes fréquens voyages d’Italie ; il 1 invi-
toit à quitter les murs enfumés de l’abbaye de Saint
Martin de Tours , pour les .palais dorés de Rome.
d Ces murs enfumés , réponaoit Alcuin, font le fe-
» 'jour de la paix, & cette fuperbe Rome , par fes
33 difeordes éternelles, fe rejfent toujours du fratn-
3,, eide qui fouilla fes foibles commencemens ».
Le nom d’Alcuin, dans l’académie de Charlemagne.
( Voyei A d a l a r d . ) étoit Albinus, on ne
voit pas trop la raifon d’un fi foible changement :
Alcuin chargeant Angiibért, qui-étoit à Rome, &
dont le nom , dans cette même academie étoit
Homere , de lui rapporter des réliques , cite gai-
ment ce vers de l’art d’aimer d’O vide;
Si nihil attuleris ipis } Homere , foras,
Alcuin mourut en 804. On grava fur fon tombeau,
dans l’églife de Saint-Martin dé Tours , une
épitaphe qu’il s’étoit faite à lui-même : 1 éloge
qu’il s’y donne., eft d’avoir été un voyageur célébré
;
Famofus irr orbe viator.
Du refte , elle ne contient que les moralités
communes du fujet, 1
Quoi nunc es fueram. . . . . . • •. • * _
E t quod nunc ego fum , tuque futurus ens,
De ll ci a? mundi cajfo fectabar amore :
Hune çinïs & pulvis vermibus atque cibus. ■
» J’étoisce que vous êtes , vous ferez ce que
je fuis. Je recherchois avec une vaine ardeur les
délices du monde, maintenant je fuis cendre &
pouffière , & la pâture des vers.
Quelques Martyrologes donnent à Alcuin le
Les vîngt-fix aldermans de Londres font fuperieurs
aux trente-fix quarteniers. . .
Quand un des aldermans vient a mourir, les
quarteniers en préfentent deux , entre lelquels
le lord maire & les aldermans en choument un.
Tous les aldermans qui ont été lords-maires,
& les trois plus anciens aldermans qui ne 1 ont pas
é té , Ont le .brevet de juges de paix.
titre de bienheureux , & la ’ chronique de Tours i
l’appelle Saint.-
ALDERMAN , f. m. ( Hiß. mod. ) terme jifité
en Angleterre, où il lignifie un adjoint ou collègue,
affocié au maire ou magiftrat civil d’une ville ou
cité , afin que la police y foit mieux adminiftrée.
Il y a des aldermans dans toutes les cités & villes
municipales, qui en compofent le confeil commun,
& par l’avis clefquels fe font les réglemens
de police. Ils prennent auffi connoiffance en quelques
occafions de matières civiles & même criminelles
, mais très-rarement.
Leur nombre n’eft point le même par-tout ; il y
en a plus ou moins, félon les différentes villes :
mais il n’y en a nulle part moins de fix, ou plus
de vingt-fix.
C’efl: d e . ce corps d’aldermans qu’on tire tous
les ans des maires 8ç échevins, qui après leur
mairie ou échevinage retournent dans la chiffe des
aldermans, dont ils étoient commiflaires,
Il y a eu autrefois des aldermans des marchands ,
des aldermans de l’hôpital, & autres. Il e . Par,e
auffi dans les anciennes archives des Anglois, de
l'alderman du roi, qui étoit comme un intendant
ou juge de province envoyé par le roi pour rendre
la juftice. Il étoit j'in t à l’évêque pour con-
noître des délits; de forte néanmoins que la junl-
■ diâion du premier fe renfermoit dans les lois
humaines, & celle de l’autre, dans les loix divines,
& quelle? ne dévoient point empiéter lune lur.
l’autre, , ,
Les Aldermans chez les Anglois-Saxons etoienc^
le feconft ou troifième ordre de' leur noblef.e;
auffi ce mot vient-il du faxon aider, ancien, QC
man, homme. cr ,
Un auteur moderne prétend avec aflez de vrai-
femblance, que chez les anciens Allemands, le cher
de chaque famille ou tribu fe nommoit ealderman ,
non pas pour fignifier qu’il fût le plus vieux, mus
pàrce qu’il repréfentoit l’aîné des enfans, conformement
au gouvernement paternel qui étoit uute dans
cette nation. „ • *
Comme un village ne eonfiftoit ordinairement
qu’en une tribu ou branche de famille, le chef de
cette branche ou tribu, qui en cette qualité avoit
une forte de jurifdiftion fur le village, sappelloit
l'ealderman du village.
Thomas Elienfis, dans la vie de S. Ethelred, rend
: alderman par f rince ou comte'. Egclmnus, qui cogtio-
minatus ejl alderman, quod intelligitur princeps five
cornes. Matthieu Paris, rend le mot $ alderman par
jufticier, jufticiarius ; & Spelman obferve que c*
furent les rois de la maifon des ducs de Normandie,
qui fubffituçrent le mot de juftkier à celui
d'alderman, , . v
Jtheling fignifioit un noble de la premier«
claffe ; alderman , un noble de la fécondé ; & lhane,
un fimple gentilhomme.
Alderman étoit la même chofe que ce que nous
appelions comte ; & ce fut après le règne d’Athlef-
tane qu’on commença à dire, comte au lieu d'alder-
man. L
Alderman, dès le temps du roi Egdar , s e p
ployoit auffi pour fignifier un juge ou un jujlicier.
C’efl; dans ce fens qu’A lw in , fils d’Athleftane ,
eft appellé aldermanus totius Anglim ; ce que Spel-,
man rend par capitalis jufticiarius Anglix, (G).
ALÉ ANDRE, ( Hift, mod. ) Il y a deux perfonna-
ges célèbres de ce nom. L’un nommé Jérôme , né
en 1480 à la Mothe , petite ville fur les confins
du Frioul & de l’Iftrie , enfeignoit les humanités
ï i a