
I*yf R U S
lofange, percé en rond au centre, de forte que
l’on voit le champ de l’écu à travers.
On fait venir ce terme de raute, rutten, mot
allemand, qui fignifie un petit morceau de fer en
forme de lolange percé ; tels que ceux qui fervent
à arrêter les gros clous à vis des ferrures & des happes
des portes.
R U S
Sou'ineret JEffenan, à Lille en Flandres ; de fable
à trois mflres d’or.
Montfort de Taillant, en Franche-Comté; d’argent,
à trois ruflres de fable remplies d’or.
Schefnaye, en Flandres ; de gueules, à trois
ruflres d’argent. (P/. V. fig. )
SAB S A F
S a b l e , f. m. couleur noire (fuivant le fenti-
ment ordinaire , quoiqu’il femble qu’on doive plutôt
le mettre parmi les fourrures que parmi les
couleurs, comme on le dira plus bas ;) émail qui
fe repréfente en gravure par des lignes horizontales
& perpendiculaires ; croifé.es les unes fur les
autres. ( Voy'eç pl. I. fig. t$. )
Les fentimens des auteurs fur l’étymologie de
ce terme font partagés, les uns le font venir^de
fable, qui eft une terre noire & humide, fur ce
qu’il y a du fable de forge qui fert aux peintres pour
le noir , après qu’il a été plufieurs fois cuit, mouillé
& féché ; d’autres, avec plus de vraifemblance , le
dérivent de martres ^lÊlïnes,. dont les plus noires
font les plus belles, qui font nommées en latin,
fabula ou fabula , & en françois fable.
Defgabets d’Ombale -, à Paris ; plein de fable.
Les anciens comtes de Gournay, prtoient aufti
plein de fable.
De Caulincourt de Beauvoir, près Noyon en
Picardie ; de fable au chef d’argént.
Lopriac de Coetmadeuc , en Bretagne ; de fable
au chef d’argent, chargé de trois rofes de gueules.
( G. D. L . l . )
Ceux qui ont écrit du Blafon ne donnent le nom
de fourrures qu’à l’hermine & au vair ; & ils ont
mis le fable au nombre .'des couleurs ; parce qu’ils
ont ignoré la véritable fignification de ce mot, &
qu’ils l’ont pris pour du noir ordinaire , tel que le
fable de forge, ou une terre noire, humide & fa-
hlonneufe.
Les martres-zibelines (<z ) , dont les plus noires
font les plus belles, fe nomment quelquefois en
latin fabula, en allemand {able, en anglois & eii
françois fable.
UHifloire générale des voyage , par M. l’abbé Prévo
it, tome V , page 187 & YHifloire naturelle, par
M. de Buffon, tome 11, page 149 , édit, de 1770 ,
s’accordent à dire que le fable ou la martre font le
même animal : c’en donc la robe du fable qui fait
le noir en armoirie, comme les mouchetures de
fable, femées fur argent, font les pointes noires de
queues d’hermines.
Cette aflertion eft conféquente & n’a rien d arbitraire
, comme pour le vair, lequel eft fa&ice &
de convention , quant a la figure & a la couleur
de l’animal qu’on défigne ; car des pièces variées
d’argent & d’azur , en forme de cloche de melon
ou de beffroi fans battant, n’offrent point d elles-
mêmes la dépouille d’un écureuil ou petit gris.
Le fable eft donc une troifieme fourrure en Blafon.
Mémorial rai fermé pour les éditions fuiv antes du
dïfl. raif. des fçiences, &c.
SAFFRE, f. f. aiglette de nier.
Cléron de Saffre , en Lorraine ; de gueules à la
croix d’argent ; cantonnée de quatre croix tréfilées
de même & couronnées d’or ; fur le tout, de
gueules , chargé à dextre de trois befans d’argent,
deux & un , & à féneftre , de cinq f affres de même ,
en fautoir.
SA IL LANT, T E , adj. fe dit du chevreuil, du
bouc, de la chèvre, de la licorne , qui paroiffent
debout ou rampant.
Capriol de Pechaffaut, en Languedoc; d’azur, à
une chèvre faillante d’or.
Morlat de D o y x , en Auvergne ; d’azur, à une
licorne faillante d’argent.
De Cupis, à Rome ; d’argent, au bouc f aillant
d’azur, ongle & accorné d’or.
SAINT-ANTOINE ( ordre de ) ordre militaire
inftitué en Hainauten 1382., par le comte Albert
de Bavière, à l’occafion de la maladie appellèe
feu faint-Antoine : ceux qui en étoient attaqués allèrent
vifiterune chapelle dédiée à ce faïnt, dans le
bois d’Havré,près de Mons. Cet ordre n étoitcompo-
fé que de gentilshommes ou de gens réputés du premier
mérite > on prétend que les premiers chevaliers
fe diftinguèrent par leur empreffement à aller
combattre les infidèles dans la Pruffe & dans l’A frique
; mais cet ordre ne fubfifta pas long-temps :
il tenoit Tes affemblées dans la chapelle d’Havré,
où l’on établit en 1415 des religieux de faint-Antoine
, avec un hôpital pour recevoir les pèlerins.
La marque de l’ordre étoit un collier fait en forme