proprement celle de l’Arianifme, & cette hîftoîre
ae nous regarde pas. Nous obferverons feulement
certains traits quel’hiftoire générale peut réclamer,
& Qui peuvent fervir de mémoires pour la con-
noifîànce des hommes de tous les pays & de tous
les âges. Il eft bon , par exemple, aobferver que
les Ariens accufèrent au concile de T y r en 335
feint Athanafe, patriarche d’Aléxandrie, i ° . d’avoir
violé une vierge, 20. d’avoir tué l’évêque Arsène,
qui étoit Arien , 30. d’avoir gardé la main droite
de cet évêque pour l’employer à des opérations
magiques. Saint Athanafe i° , fit voir que la prétendue
vierge, fille de mauvaife vie , qiii foute-
noit cette calomnie pour de l’argent, ne le con-
noiffoit pas : en effet, à la confrontation , elle
prit un de fes Diacres pour lui, 20; fur les deux
autres points, fa réponfe fut de produire l’évêque
Arsène avec les deux mains. 11 avoit, dans l’intervalle,
converti cet évêque, que les Ariens avoient
dabord engagé à fe cacher, & qui depuis fa con-
verfion ne balança plus à fe montrer. La démonfira-
tion de l’innocence d’Athanafe étoit complette ;
elle ne toucha point un concile tout A r ie a , Atha-
nafe fut dépofé : on voulut croire qu’il produifoit
un faux Arsène, & une main que produifoient
les Ariens, fut reconnue pour avoir appartenu au
véritable Arsène ; on voulut aufîi croire a la
vierge violée. Tel eft l’empire que l’efprit de parti
prend fur les feus & la raifon. Saint Athanafe fut
obligé, jufqu’à quatre fois, de prendre la fuite 8c
de fe cacher ; & on pourroit compter environ dix
©u douze. conciles où il fut condamné, & environ
autant où il fut juffifiê, toujours pour la même
taufe ; On croît que feint Athanafe étoit né à
Alexandrie ; il en fut fait évêque & patriarche en
326, il avoit affilié l’année précédente au concile
de Nicée, où Arius avoit été condamné. Après
tant de perfécutions , il mourut tranquille dans fon
liège le 2 mai 373. Godefroy Hermant a écrit fa
vie en deux volumes in-40. 8c nous avons fes '
«euvres en trois volumes in-folio de l’édition de |
dom Monfeucon, 1698.
ATHEAS, ( Hiß, anc. ) L’hifloire parle de deux
fois de ce nom. Le premier occupa le trône de
Pont ; e’eft la feule particularité que nous fâchions
de fe vie. L’autre, qui fut roi des Scythes', fuc-
céda à Sycles, fon pere , vers l’an 300 avant
Jefùs-Chrift. Le temps nous a dérobé la mémoire
de la plupart de fes allions ; mais il en refie encore
affez pour feire voir que ce fut un des
grands princes qui aient régné dans la Scythie. Il
/oignoit à la fierté & à la valeur naturelle de fâ
nation, la fegeffe & la politique des Grecs. Atheas
cut^ de frêquens démêlés avec les Tribales 8c les
Iftriensfür qui il remporta plufieurs viéloires, fens
ouvoir leur ôter l’envie de lui feire la guerre,
’opiniâtreté de ce peuple ayant laffê fe confiance,
Atheas envoya demander des fecours à Philippe,
lui promettan ipour récompenfe de le faire recon-
noître pour fon fucceffeur au trône de Scytbiç,
Le roi de Macédoine étoit pour lors occupé contre
les Bizantins, auxquels il faifoit une guerre pénible
& ruineufe. Il avoit befoin de toutes, fes troupes
pour lui-meme ; mais le prix qu'Atheas mettoit à
fes fervices, lui fit multiplier toutes les reffources r
le fecours partit; mais étant arrivé trop tard, if
fut renvoyé. Philippe en reffentit une vive douleur
; réduit à diffimuîer, il envoya demander au
prince Scythe les frais qu’il lui avoit ©ccafionnés,.
Ce fut à cette occafion qu 'Atheas fit cet te fière
réponfe qu’un de nos grands tragiques s’efl appropriée.
» Les Scythes, répondit-il aux Ambaf-
fedeurs Macédoniens , » n’ont ni argent ni or ;
» du fe r , du courage , voilà leur unique richeffe ».
On rèconnoit aifément cette réponfe dans ces vers
que dit Pharafmane dans Rhadamifte.
La nature marâtre en ces affreux climats »
Ne produit au lieu cPbr que.du fer, des foldats.
Quelle que foit la pompe de ces deux vers *
on peut dire qu’ils affoiblifiènt la penfee du roi
Scythe'. Atheas met le fer 8c’le courage au-deftùs
de l’o r , & eft bien loin de donner à fon pays des
épithétes^défagréables, telles que marâtre & affreux.
Quoi qu’il en foit, Philippe conçut le deffein de
fe venger de Cette réponle; mais comme il n’étoit
pas le plus fort, il voulut ufer d’artifice. Ï1 envoya,
de nouveaux ambaffadeurs demander- au roi des
Scythes ^’entrée dans fes états, fous prétexte de
vouloir ériger , à Fembouehure du Danube , une
flatue en l’honneur cTHercule. Atheas lui répondit
avec ce îaconifme ordinaire aux Scythes : » qu’il
» vienne , mais feul & fens armée: n. Il ne
fut pas poffible à Philippe de retenir plus longtemps
fon reffentiment, il déclara la guerre aux
Scythes. Atheas n’ayant employé que de la valeur
contre un prince artificieux, périt dans un combat,
vers l’an 340 avant notre ère. Il étoit âgé de 90
ans. C ’étoit un prince tempérant & fobre, aimant^
la guerre & dêtefiant le repos. On dit que pendant
fe guerre de Macédoine, fes officiers lui ayant
préfenté un muficien fameux qui avoit été fait
prifonnier, il' lui ordonna de chanter; mais que
ne pouvant fupporter fe voix efféminée, il*le fit
taire auffi-tôt.. « Que j’aime bien mieux entendre*
difoit-il, v les henniffemens de mon cheval, que
jj 1a mufique de eet homme-là ! » Ce trait fuffit pour
caraâérifer Atheas & les Scythes. Atheas eut Car-
caffis pour fucceffeur. Juftin, /. IX. c. ij. Front.
/. 1 1. c. jv. Orof. 6» alii. ( T—-N . )
ATHELING, f. m. (Hifi.mod. ) étoit chez les
anciens Saxons, ancêtres des Anglois, un titre
d’honneur qui appartenoit en propre à l’héritier
préfomptîf de 1a couronne.
Ce mot vient du mot faxon ctdeltng, qui eft
dérivé de cedel, noble. On l’écrit auffi quelquefois
adeling, edling, ethling & etheling.
Le roi Edouard le confeffeur ; étant fens enfans*
& voulant faire fon héritier Edgar* dont il étoit le
grand oncle maternel, lui donna le premier le nom
é'atheling-fies antiquaires remarquent qu’il étoit ordinaire
aux Saxons de joindre le mot de ling ou ing,
à un nom chrétien, pour marquer le fils ou le
plus jeune, commeEdmonding, pour le fils d’Edmond
; Edgnring, pour .le fils d’Edgar : c’eft pour
cela que quelques-uns ont crû que le mot atheling
devoit fignifier originairement le fils d'un noble ou
d*un prince. Cependant il y a apparence que le mot
atheling, quand il eft appliqué à l’héritier de fe
couronne, fîgnifie plutôt un homme doué de plufieurs
belles qualités y que le fils d’un noble ; & ce terme
paroît répondre au nobilifif. Ccefar^m étoit en ufege
chez les Romains. (G)
ATHÉN A G O R AS , A th én a g ö r e (Hiß. anc.')
étoit d’Athènes ; c’étoit un philofophe chrétien qui
adreffa une apologie pour les chrétiens à l’empereur
Marc-Aurèle 8c à Commode, fon fils ; il eft auflil’au-
teur d’un traité fur Ja réfurre&ion des morts, mais il
n e l’eft pas d’un roman intitulé ; Du vrai 6*parfait
amour, contenant les amours honnêtes de Théogènes & de
Charïdes, de Phérécides & de MéUngelie. Le véritable
auteur de cet ouvrage, compofé en 1569,
imprimé en 1599 & 1612, eft Martin Funiée,
feigneur de Genillé, qui le donna pour traduit du
grec d'Athénagore.
ATHÉNAIS. Veyeç Eu d o x ie .
ATHÉNÉE, (Hift. anc.) fameux grammairien
grec, contemporain de Marc-Aurèle, de Commode*
de Pertinax & des autres jufq.u’au-de-là de Sévère,
diftingué par une érudition immenfe & très-variée.
De tous fes ouvrages il ne nous refte que fes Dipno-
fophifies, c’eft-à-dire , les Sophifies à table ; encore
nous en manque-t-il plufieurs livres ; cet ouvrage,
tel que nous l’avons , eft un monument de cette
érudition dont nous avons parlé. Noël le Comte
l’a traduit en latin, & l’abbé de Marolles, en fran-
çois. La meilleure édition de l’original, eft celle
qu’en adonnée Cafaubon, 1621, 2. vol. in-foL
Athénée étoit de Naucratis en Egypte. j
.A thénée eft encore le nom , i ° . d’un hiftorien. ,
20. D’un orateur & philofophe péripatéticien, tous ;
les deux du temps cFAugufte. 2 D’un médecin de !
Cilicie, contemporain de Pline « fouvent cité parGa- i
lien. 4°.D’un ingénieur de Byfence, qui fut employé '
par l’empereur Gallien à fortifier les places de 1a
Thrace & de l’Illyrie expofées aux incurfions des
Scythes.
A th én é e , en latin A th é noe u m , eft un nom,
qui, en mémoire d’Athènes, 1a mère des arts, !
des fciences & de fe littérature ,. a été donné dans
Rome à tout endroit confecré aux exercices littéraires.
Chez les peuples qui n’ont point euPufage de
l’imprimerie, lesleâures particulières étoient un des
moyens que les auteurs employoient pour fe faire
connoître , & ces leâures particulières étoient ,
comme elles le font encore quelquefois aujourd’hui,
auffi publiques qu’il étoit poffible. Les. citoyens
riches prêtoient leurs maifons & leurs jardins pour
ces fortes de levures parce qu’elles demandoient
des lieux fpacieux & capables de contenir beaucoup
d’auditeurs. C ’eft ainfi qu’à Athènes, les difciples
de Platon s’affembloient dans l’académie ; ceux
d’Ariftote fe promenoient dans le Lycée ; ceux de
Zénon, dans le Portique ou 1a galerie peinte par
Polignote ; ceux d’Epicure, dans fes jardins. Jnvénal
parle d’un Fronton , q ui,à Rome, prètoit ainfi fe.
maifon & fes jardins aux poètes qui rouloient réciter
leurs vers devant une affemblée nombreufe. Comme
ces affemblêes devenoient des fpeéfecles , elles
entraînoient des dépenfes, & ces dépenfes étoient
à 1a charge des auteurs ; les propriétaires des mai-
fons vaftes, croyant ferre affez pour eux en leur
fourniffantl’emplacement, & en fouffrant le dérangement
& l’embarras que ces affemblêes ©ccafion-
noient. L’empefeur Adrien voulut feire plus pour
les auteurs ; il fit conftruire l’an 135, fous le nom
èêAthénée, un grand édifice pour fervir d’auditoire
aux favans qui voudraient lire leurs ouvrages en
public ; il s’y établit dans la fuite une école & une
efpèce d’académie, & en général ce nom d’ Athénée
s’eft étendu dans 1a fuite, à tout lieu d’exercice
littéraire. On reconnoît encore ce nom '8Athénée
avec la contraélion ordinaire, dans celui de l’abbaye
d'Ainai T près de L y o n , où étoient cet autel
d’Àugufte & cette fameufe école ou académie , 8c
où fe célébraient ces jeux inftitués par Caligula,
qui, feion fon caraélère, au lieu d’en faire un objet
d’encouragement, en avoit fait un objet de terreur
en ordonnant que les vaincus effaceraient leurs
propres ouvrages avec la langue , ou qu’ils feraient
fouettés ou jettés dans le Rhône. De-là ces vers
connus de Juvénal r
Palleat > ut nudis prejjit qui calcihus anguem 9
A u t Lugdunenfem Rhetor diefurus ad aram►
ATHÉNODORE , (Htfl. anc.) Il y a eu dans 1 antiquité divers philofbphes de ce nom. Un feul
mérite que nous nous y arrêtions. Il avoit été
précepteur ou d’Augufte , ou de Tibère ,
fbn fils adoptif : il donna un jour à Augufte, une
leçon hardie & utile ; il venoit d’apprendre par le
défefpoir d’unfénateur de fes amis, qu’Augufte en-
tretenoit un commerce de galanterie aveefe femme
de ce fenateur, & qu’il lui avoit envoyé une litière
pour l’amener au lieu du rendez-vous ; il fe met
dans 1a litière avec dès habits de femme 8c un poignard
fous ce s habits; il prêfente à Augufte la
pointe de ce poignard. Voye{ , lui dit-il, à quoi vous
vous expofei > ne pouvait-cepas être le mari h Et ce
qui n eft de ma part quune feinte , fon défefpoir ne
pouvoit-ilpas le réalifer ? Ce fut lui encore qui donna
an même empereur le eonfeil de réciter l’alphabet,
lorfqu’il ferait en colère, avant de rien dire 011
faire, afin de donner le temps au premier mouvement
de fe calmer.
ATHOTIS {Htfi. d’Egypte. ) Après la mort de
Menés, qtu avoit étendu fa domination fur toute-
l’Egyte, ce royaume fut partagé entre fes quatre