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de léopard, employé quelquefois comme meuble
dans les armoiries.
Polonceau ; de fable, à un ônceau d’or. ( Pl.
XII. fig. 62b. )
O N D É , é e , adj. fe dit des croix, fafces, bandes
, pals & autres pièces de longueur qui ont des
finuofités curvilignes, concaves & convexes alter-
. nativement. ( Voye^ pl. I V , fig. 186. )
Ces pièces font ainfi nommées de ce quelles
imitent les ondes.
Chalut de V é r in , à Paris ; d’or a la croix
ondée d’azur.
Selve de Cromieres, en Orléanois ; d’azur à
deux fafces ondées d’argent..
Rochefort d’Ally de Saint-Poin, en Auvergne ;
de gueules à la bande ondée d’argent , accompagnée
de fix merlettes de même en orle.
Moncoquier ; de fable, à trois fleurs de lis
d’o r , au chef ondé & abbaifle de même. ÇPl. II.
fig- [°9- )
D ’Amorezan ; d’azur, à une fafce ondée d’or. (PI.
III. fig. ,33. )
Chalut de Vérin, en Efpagne ; d’or , à la croix
ondée d’azur. ( PI. IV. fig. 186. )
De Puget ; d’azur , au chevron ondé , accompagné
de trois molettes, le tout d’argent (P/. IV.
fig-.' 99-)
De Layat ; d’azur, à quatre pals ondes d’argent,
accompagnés de trois flammes d’or entre les pals,
rangées en fafce. ( PI. IX. fig. 478. )
La Guerre, en Lorraine, feigneurs de Lezeville;
d’or , à deux fafces de gueules, ondées & accompagnées
en chef d’un rencontre de biche de même,
à la bordure de finople engrêlée.
Charnai ; de gueules, à trois croifettes d’o r ,
ancrées, au pied fiché , au chef d’argent, chargé
d’une vergette d’azur ondée. Ondé fe dit tant de la bordure que des pièces
qui font dans l’écuflon.
ONGLE , ée , adj. fignifie les ongles ou ferres
des bêtes ou des oifeaiut, lorfque ces ongles font
d’un émail différent de celui du corps de l’animal.
Il fe dit fur-tout de la corne des jambes des bêtes
au pied fourchu, lorfqu’elles fe trouvent de différent
émail.
De Beaumont du Breil-Varenne, en Bretagne $
d’argent, à trois pieds de biche de gueules, ongles
d’or.
De Bourdeilles ; d’o r , à deux pattes ( ou membres
) de griffon de gueules, onglées d’azur , & po-
fées l’une fur l’autre. ( PL V. fig. 2Ô3. )
Le Fortuné ; de gueules , à un éléphant d’or ,
armé & onglé d’azur. (P/. VI. fig. 292. )
OPPOSÉ, ÉE , adj. fe dit de deux pièces peintes
fur l’écu, lorfque la pointe de l’une regarde le
chef, & celle de l’autre le bas du même écu.
O R , f. m. couleur jaune que l’on nomme or,
le premier des deux métaux. Cet émail eft repré-
OR A
fente en gravure par un nombre infini de petits
points. ( Voye^fig. m pi. I. )
De Pratcontal d’Ancône, en Dauphiné ; d’or, au
chef d’azur, chargé de trois fleurs-de-lis du champ,
g Bandinelli, à Rome ; maifon dont étoit le pape
Alexandre III ; porte, d’or plein.
ORANG E , f. f. fe dit de toute pièce ronde qui
eft jaune ou tannée.
ORDRE DE C ALATRAVA. Cet ordre n’eft
plus aujourd’hui ni religieux ni militaire, puifqu’on
peut s’y_ marier une fois, & qu’il ne confifte que
dans la jouiffance de plufieurs commanderies en
Efpagne. ( Voyei C a l a t r a v a , ( ordre de ) D. J. )
Ordre du Chardon ou de S. André , ( Hiß.
mod. ) eft un ordre militaire tFEcofle, inftitué, à
ce que difent quelques-uns, par Hungus ou Hun-
go, roi des Piétés, après la viéloire qu’il remporta
fur Athelftan.
La légende porte , que pendant la bataille, une
croix de faint André, patron d’E cofle, apparut à
Hungus qui en conçut un bon augure, décora fon
étendard de la figure de cette croix; & après le gain
de la bataille , inftitua un ordre de chevaliers, dont
j le collier eft d’or entrelacé de fleurs de chardons
& de branches de rue.
Au bas du collier pend une médaille -fur laquelle
on voit l’image de faint André, ayant fa croix fur
la poitrine avec cette devife, nemo me impuné la-
cejjet, perfonne ne me défiera impunément.
D’autres racontent différemment l’origine de
| cet ordre, & nous affurent qu’il fut inftitué après
; la conclufion d’une paix entre Charles V I I , roi
: de France , d’une part, & le roi d’Ecofle de l’autre.
| L’abbé Juftiniani remonte plus haut, & prétend
| qu’il fut inftitué par Achaius I , roi d’Ecofle en
> 809 , lequel, après avoir conclu une alliance avec
i Charlemagne, prit pour fa devife le chardon avec
ces mots, nemo me impuné lacejfet, laquelle, devife
i eft effeélivement celle de Tordre : il ajoute que le
; roi Jacques IV renouvella cet ordre, & le mit fous
| la proteéfion de faint André.
Vordre n’eft compofé que de douze chevaliers ,
I & du roi qui en eft le chef & le fouverain ; ils
portent le ruban verd au bas duquel pend un chardon
d’or couronné dans un cercle d’or , avec l’inf-
cription de la devife. ( H. Voye{ André & Chardon.
)
Ordre de l’Eléphant , eft un des ordres militaires
des rois de Danemarck ; en l’appelle ainfi ,
parce que fes armes' font un éléphant. Il y a bien
des fentimens fur l’origine de rinftitution de cet
ordre. Mennenius & Hocpingius l’attribuent à Chrif-
tiern IV qui fut élu roi en 1584 ; Seiden & Imhof
• à Frédéric II élu en 1542, ; Gregorio Leti à Frédéric
I , qui régna vers 1530 ; Bernard Rebolledus
à Jean I , qui commença à régner en 1478 ; Bech-
man & Janus Bicherodius foutiennent que Canut V I
en eft le premier inftituteur, & que ceft auxcroi-
fades qu’il en faut rapporter l’origine. Il eft certain
ORD
qu’en 1494 Vordre de l’éléphant fubfiftoit. Cet ordre
s appella d’abord Xordre de feinte Marie, & celui
de Véléphant fous Chriftiern I ; ce qui donna
occafion à fen inftitution, fut une a&ion coura-
geufe de quelques Danois qui tuèrent un. éléphant
dans une guerre que Canut foutint contre
les Sarrafins. Cet ordre a toujours été fous la
proteftion de la Vierge , & s’appelle encore à
préfent Tordre de feinte Marie. Au deflous de
l’éléphant pend une image de la Vierge , environnée
de rayons. Plufieurs princes augmentèrent
cet ordre. Frédéric II créa beaucoup de chevaliers
à la cérémonie de fon couronnement. Chriftiern
V en fit autant, & l’orna beaucoup : les chevaliers
portent un collier d’où pend un éléphant
d’or- , émaillé de blanc , le dos chargé d’un
château d’argent, maçonné de fable. L’éléphant eft
porté fur une terraffe de finople, émaillée de fleurs.
Les rois de Danemarck ne font des chevaliers
de l’éléphant que le jour de leur couronnement.
( Voyei Eléphant. )
Ordres militaires , les ordres militaires font
certains corps de chevaliers inftitués par des rois
ou des princes, pour donner des marques d’honneur
& faire des diftin&ions dans leur noblefle.
Il y a eu en France quatre ou cinq ordres de
chevalerie purement militaires.
Charles Martel inftitua Vordre de la genette qui
ne dura point.
Saint Louis fonda en 1269 Tordre du navire &
du croiflant, qui fut aufli de courte durée.
En 1350 , le roi Jean inftitua Tordre de l’étoile ,
en faveur des plus grands feigneurs ; la devife étoit
monfirant regibus aflra viam, par allufion à l’étoile
des mages : cet ordre dont le fiége étoit à Saint-
Ouen près Paris, s’avilit dans la fuite par le trop
grand nombre de chevaliers , & fut abandonné
aux chevaliers du guet.
En 1389, Charles V I fonda l’ordre de la ceinture
de l’efpérance , dont on ne fait aucun détail.
En 1469, Louis XI inftitua Tordre de faint Michel,
parce que celui de l’étoile étoit tombé en
difcrédit. Il fixa le nombre des chevaliers à trente-
f ix , & ce fut au traité de Noyon que Charles-
Quint & François I fe donnèrent mutuellement,
l ’un Vordre de la toifon, l’autre celui de faint Michel;
mais François I I , en 1559, ayant créé à la
fois dix-huit chevaliers de faint Michel, cette promotion
commença à avilir cet ordre. Les marques
d’honneur, dit M. de Sainte-Palaye , font la mon-
noie de l’état ; il eft aufli dangereux de la haufler
à l’excès que de la baifler.
Enfin, l’an 1693 eft la date de l’inftitution de
Tordre de faint Louis.
Loin d’entrer dans les détails fur ces divers ordres
, je me borne à deux réflexions.
i ° . Les ordres militaires de chevalerie , comme
ceux du temple , ceux de malte , Tordre teutoni-
que & tant d’autres , font une imitation de l’ancienne
cjhevalerie qui joignoit Les cérémonies re-
ORD iay
ligieufes aux fonâions de la guerre. Mais cette e£-
jpèce de chevalerie f fut abfomment différente de
l’ancienne. Elle produifit en effet les ordres monaf?
tiques & militaires fondés par les papes, poffédant
des bénéfices, aftreints aux trois voeux des moines.
De ces ordres finguliers, les uns ont été grands
conquérans, les autres ont été abolis pour leurs
débauches ou leur puiflance ; d’autres ont fubfifté
avec éclat.
a°. Les fouverains ont dans leur main un moyen
admirable de payer les fervices confidérables que
les fil jets ont rendus à l’état, en honneurs , en dignités
& en rubans, plutôt qu’en argent ou autres
femblables récompenses. a Ç ’a é té , ait Montagne,
». une belle invention , & reçue en la plupart des
« polices du monde , d’établir certaines marques.
» vaines & fans prix, pour en honorer & récom-
” penfer la vertu ; comme font les couronnes de
33 laurier, de chêne, de myrte, la forme de cer-
» tain vêtement, le privilège d’aller en roche par
13 ville , ou de nuit avec flambeau, quelque afliette
» particulière aux aflemblées publiques , la préro-
» gative d’aucuns furnoms & titres, certaines marques
aux armoiries , & chofes femblables , de
v quoi l’ufage a été diverfement reçu , félon l’opi-
»3 nion des nations , & dure encore. Nous avons
» pour notre part & plufieurs de nos voifins, les
» ordres de chevalerie qui ne font établis qu’à cette
33 fin. Il eft beau de reconnoître la valeur des hom-
» mes, & de les contenter par des payeÜnens qui
! » ne chargent aucunement le public , & qui ne
; H coûtent rien au prince, & ce qui a été toujours
J » connu par expérience ancienne , & que nous
>3 avons autrefois aufli pû voir entre nous , que
>3 les gens de qualité avoient plus de jaloufie de
» telles récompenfes, que de celles où il y avoit
» du gain & du profit, cela n’eft pas fans raifon,
» & fans apparence. Si au prix qui doit être fim-
» plement d’honneur, on y mêle d’autres commo-
» dités & d e la richefle, ce mélange, au lieu d’aug-
” m enter l’eftimation, il la ravale, & en retran-
» c h e .. . . . La vertu embraffe & afpire plus vo-
» lontiers à une récompenfe purementfienne, plu-
» tôt glorieufe qu’u tile; car, à la vérité , les au-
» très dons n’ont pas leur ufage fi digne, d’autant
” qu’on les employé à toutes fortes d’occafions.
n Par des richeiies on fatisfait le fervice d’un va-
« let, la diligence d’un courrier, le danfer, le vol-
33 tiger, le parler, & les plus vils offices qu’on
3» reçoive : voire & le vice s’en paye, la flatte-
33 rie, le maquerélage, la trahifon; ce n’eft pas
33 merveille, fi la vertu reçoit & defire moins vo-
33 lontiers cette forte de monnoie commune, que
33 celle qui lui eft propre & particulière , toute no»
»3 ble & généreufe. 33 ( D. J. )
Ordre militaire ; c’eft en France Tordre de
faint Louis que Louis XIV établit en 1693 , pour
récompenfer les officiers de fes troupes , & leur
donner une marque de diftinftion particulière fur
les autres états. Ceux qui font revêtus de cet qp