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idoptèe d’abord par les Romains , pour empêcher
que l’on ne s’enrayât du fang qui découloit des
plaies des bleffés dans la bataille.
En effet j, le rouge a toujours paffé pour line
couleur impériale, & les empereurs étoient toujours
vêtus, chauffés & meublés de rouge. Leurs
édits, dépêches, fignatures & fceaux étoient d’encre
& de cire rouges ; & c’eô de-làqu’eft venu le nom
de rubrique. Diflionn. étymol. de Trév. & Chambers.
Cet article, à quelques mots près , eft relié tel
qu’il étoit da ns l’Encyclopédie,
De la Marche, feignetir du Baudrier , en Bretagne;
de gueules, au chef d’argent. ( Voye^pl. I.
fig. iq. ) Il y a plufieurs maifôns qui portent de
gueules tout pur, fans aucun meuble fur ce champ.
GUIDON , f. m. meuble de l’écu qui repréfeme
une forte d’enfeigne étroite, longue & fendue,
.ayant deux pointes ; elle eft attachée à un manche
en forme de lance.
Baronat de Polienas, en Dauphiné d’or , à trois
guidons d'azur,, au chef de gueules, chargé d’un
lion léopardé d’argent.
Vaffelot, d’azur , à trois étendards ou guidons
d’argent„ fùtés d’or, couchés dans le feus des bandes,.
2 & i.
GUIVRE, f. f. ferpent ou biffe qui paroît dans
l’écu avec un enfant à mi-corps, les bras étendus,
ïffant de fa gueule.
GUL
Le duché de Milan , porte d’argent, à une gui-
vre d’azur , couronnée d’o r , iffante de gueules.
( Voye{fl. VIL fig. ÿ p )
Origine de [es armes. .
On dit qu’Othon, vicomte de Milan , étant à
la guerre de la Terre-Sainte ( fous Godefroy de
Bouillon ) , combattit pendant >le fiége de Jérufa-
lem, Volux , amiral des Sarrafins, qui défioit le
plus vaillant des chevaliers chrétiens ; & l’ayant
tué, il prit en ligne de trophées, & pour marque
de fa vi&oire, le Cafque d’or de cet amiral , fur
lequel étoit repréfenté un ferpent qui dévoroit un
enfant ; il fit de ce cimier l’écu de fes armes.
GULPE, f. m. tourteau de pourpre quittent le
milieu entre le befan qui eft toujours de métal, &
le tourteau qui eft toujours de couleur. On le nomme
guipe, pour ne le nommer ni tourteau ni befan3Sc
le pourpre , qui eft fon émail propre, eft pris par
quelques personnes , tantôt pour couleur, & tantôt
pour métal. Di fl. de Trév. & Chambers.
GUMÈNE fe dit de la corde d’une ancre , foit
qu’elle foit d’un même émail que l’autre, ou d’un
émail différent : d’azur, à l’ancre d’or, la gumène de
gueules. On dit aufli gume.
GUSE , f. f. fe -dit des tourteaux de couleur faa^
guine ou de laque. ( Voye^ Tourteau. )
HABILLÉE,
HAB H AC
H abillé , ée , adj. fe dit d’une figure hu- |
maine qui a fes vêtemens; on doit éviter de dire
vêtu en pareil cas, parce que vêtu eft un terme particulier
de l’art héraldique , employé pour fignifier un
efpace en forme de lofange qui remplit le champ de
i’écu, & où les quatre parties triangulaires des angles
font d’un autre émail.
Parée fe dit d’une foi dont le vêtement eft de différent
émail.
Quelques auteurs fe font fervis mal-à-propos du
mot habillé, en parlant d’un navire qui a fes voiles;
il faut dire équippé.
Affelaincourt de Gorfe , en Lorraine , d’o r , à
l’homme de carnation de profil, habillé d’une vefte
de gueules & d’un furtout d’azur, les bas d’argent,
les fouliers de fable, arrêté fur. une terraffe de
finoplej un fanglier contourné de fable, fe préfen-
tant devant l’homme qui lui enfonce dans le gofier
fon épée de pourpre, garnie d’argent.
Wolefkeel, en Franconie ; d’o r , à un “homme
paffant de carnation, habillé de fable, tenant de la
main droite une branche de rofier, de trois rofes
de gueules , & la main gauche pofée fur fon côté.
( P L V I I Î . fig. 438. )
Andelberg, en Suède ; d’argent, parti de gueules
; à une femme de carnation habillée à l’allemande
, les manches rebrouffées , les mains po-
fées fur le ventre, partie de l’une en l’autre, (fig. 440.)
Lorfque les figures humaines, employées comme
tenans ou fupports dans les ornemens extérieurs
de l’écu , ont des vêtemens, on les appelle indifféremment
habillées o,u vêtues.
HACHE, ( ordre de la ) Raymond Bérenger ,
quatrième du nom, comte de Barcelone, & qui
forma la fécondé race des rois d’Aragon par fon
mariage avec l’héritière de ce royaume, inftitua cet
ordre en Catalogne vers l’an 1149, en mémoire du
courage avec lequel les femmes avoient défendu,
la hache à la main , la ville de Tortofe;& comme
en cette occafion, elles avoient furpaffé les hommes
en valeur, ce prince voulut qu’à l’avenir elles
précédaffent les hommes dans les cérémonies publiques
, & il leur accorda divers privilèges attachés
exclufivement à leur sèxe. coiHgnaéceh. e , f. f. meuble de l’ècu qui repréfente une
On nomme dolpire une hache fans manche.
Hache confulaire eft une petite hache à long manche
, environnée de faifceaux, le tout lié enfemble.
Hache-d’armes, celle qui eft large à dextre &
pointue à feneftre , & dont le manche eft arrondi.
Les anciens s’en fervoient quand ils avoient brifé
leurs lances.
Hifioire, Tom. 1.
Brie de Champrond, en Champagne; dazur, à
deux haches adoffées d’argent. .
La Porte, Mazarin , de la Meilleraye , à 1 ans ;
d’azur, à la hache confulaire d’argent, iffante dun
faifceau d’o r, lié du lecond émail ; une falce de
gueules, chargée de trois étoiles du troifieme emari,
brochante furie faifceau. (P I - IX. fig. 498 • )
Jocet de la Charquetière, en Bretagne ; a argent
, à deux haches-d’armes de gueules , adonées ;
cinq mouchetures d’hermine de fable entre les haches
dermes , trois en chef, deux en pointe.
Renty, d’argent, à trois fers de hache 9nommes
doloires ou douloirs ? de gueules , les deux du chef
affrontés. ( PL X. fig. ^ 7 . ) ,
HACHEMENS, f. m. pi. fe dit des liens des
pannaches à divers noeuds & lacets, & a longs
bouts voltigeans en l’air. Les Allemands en lient
leurs lambrequins , qui doivent être des mêmes
émaux. On dit aufîi hanchemeiu , & on y meturie
h par corruption : car achemens étoient autrefois fy-
nonymes à ornemens, Sl l’on entendoit par ce mot
des lambrequins ou chaperons d’étoffe découpés ,
qui enveloppent le cafque & l’ecu , & qui font ordinairement
des mêmes émaux que les armoiries.
HACHURE, f. f. les hachures font d’un grand
ufage dans le Blafon, pour faire difting'uer les dif-
férens émaux des écuffons , fans qu ils fbient enluminés.
( Voye^ Email & Couleur. ) Toutes
les figures ombrées de ce livre font gravées en
hachures. ( Voyeç les planche* yfur-topt la première ,
fig. i3--4--s~ 6~7. ) | $
H AÏE , f. f. meuble de 1 ecu.
La Haye, d’argent, à une h fie de finople , pofée
en fafee. ( PL XII. fig. 62$.. )
HALLEBARDE, f. f. meuble d’écu.
Crenan , en Bretagne ; d’argent., à deux hallebardes
rangées enpal, de gueules. (P/. X.fig. $°y )
HAMÉIDE, f. f. pièce faite en forme de trois
fafees aléfées, c’eft-à-dire qui ne touchent point les
bords de l’écu ; elle eft rare en armoiries.
Les auteurs font partagés fur l’étymologie de ce
mot ; les uns croient que haqiéide vient de la mai-
fon de ce nom en Angleterre, qui porte pour armes
une fafee aléfée de trois pièces , laquelle, félon
Upton, représente une pièce d’étoffe découpée.
D ’autres difent que c’eft une barrière à jour de
trois pièces, femblable à celles qui traverfent les
grands chemins pour avertir les paffans de payer
des droits de péage.
D’autres enfin font dans l’opinion que les ha-
méides repréfentent des chantiers propres à foute