
adjugé à Marguerite. Charles de Valois en porta
feulement le titre jufqu’en 1619 , que le roi
Louis XIII lui donna le duché d’Ângoulême. On
trouvera un article particulier de ce comte Auvergne
, duc d’Angoulême, au mot Charles. Marguerite de Valois donna le comté d’Auvergne
au Dauphin Louis, qui fut dans la fuite Louis XIII.
Elle s’en réferva feulement l’ufufruit; elle mourut
%n 1615 , & alors ce comté fut réuni à la
couronne.
Remontons maintenant aux premiers comtes
d’Auvergne, pour trouver la branche des Dauphins
d’Auvergne ; elle étoit la branche aînée des
Comtes & avôit droit au comté. Guillaume I V ,
comte dé Auvergne, mort en 115 7 , avoit eu deux
fils, Robert & Guillaume dit le Vieux; Robert
mourut avant fon père, laiffant un fils nommé
Guillaume , fur lequel Guillaume le Vieux fon
oncle ufurpa le comté d'Auvergne , alléguant ,
que fuivant la coutume de cette province, la re-
préfentation n’avoit pas lieu, même en ligne di-
re&e. C ’eft le même raifonnement, en vertu duquel
le malheureux Robert d’Artois fut dans la
fuite privé de la fucceflion de ion ayeul, qu’il
vit palier à fa tante Mahaud ; mais la fucceflion
aux états fe règle-t-elle par les difpofitions particulières
des coutumes ? la fucceflion à la couronne
fe règle-t-elle par la coutume de Paris l
Guillaume V , ainfi privé du comté d'Auvergne,
étoit petit-fils, par fa mère, de Hugues I I I , dauphin
de Viennois ; n’héritant point de fon père, il
adopta un titre maternel, il prit celui de dauphin
; & ayant enfuite fait, avec Guillaume le
Vieux, fon oncle, un accommodement par lequel
fon oncle lui céda la portion de l’Auvergne, dont
Ifîoire eft la capitale, il appliqua le titre de Dauphin
au partage que ce traité lui afluroit ; fes
fucceffeurs en firent autant : de-là les dauphins
d'Auvergne.
Anne, fille de Béraud I I , dauphin d'Auvergne,
époula, le 19 Août 1371 , Louis I I , duc de Bourbon
, elle hérita dudauphiné d'Auvergne, qui entra
par elle dans la maifon de Bourbon. Charles, duc
de Bourbon, fon petit-fils, le céda par un traité,
à Louis de Bourbon, fon frère, tige de la branche
de Montpenfier. Gilbert de Bourbon, comte de
Montpenfier, fils de Louis , étoit appellé, du vivant
de fon père, le prince Dauphin, & après fa mort,
comte de Montpenfier & dauphin d’Auvergne', il
fut père du fameux connétable Charles III. La révolte
de celui-ci donna lieu à la confifcation de
fes biens , & le Dauphiné d’Auvergne fut compris
dans cette confifcation ; mais François I s’étant
fournis, par les traités de Madrid & de Cambray,
à rendre les biens du connétable de Bourbon à
fes héritiers, il y eut différens aâes en forme de
tranfa&ion , l’un fous François I , en 1538, l’autre
fous François I I , en 1560, par lefquels le Dauphiné
d'Auvergne , entre autres domaines , refta
aux héritiers du connétable. Louis de Bourbon ?
1 prince de la Roche-fur-Yon, avoit époufé le î i
mars 1504, la foeur du connétable; & par ce
mariage , il devint la tige de la' fécondé branche
de Montpenfier. Il étoit mort en 1520, avant le
connétable ; ce fut avec Louife de Bourbon, fa
1 veuve, foeur du connétable, & avec Louis II de
Bourbon, fils du prince de la Roche-fur-Yon, 8c
qui fut depuis duc de Montpenfier, du chef de fa
mère, que furent paffés les aéles de 1538 & de
j rçôo. Marie de Bourbon-Montpenfier, arrière pe-
; tite-fille de Louis I I , époufa le 6 août 162.6, le
; duc d’Orléans Gafton, frère de Louis XIII. De ce
mariage naquit la fameufe mademoifelle de Montpenfier,
dont nous avons les mémoires, & qui
difpofa par teftament de plufieurs domaines,
dont le Dauphiné d'Auvergne faifoit partie , en
faveur de Philippe de France, duc d’Orléans, frère
i de Louis XIV.
AUVIGNY, (Castres d’ ) ( H if!, litt. mod.)
chevaux-léger, tué à là bataille de Dettingue en
1743 , difciple de l’abbé Desfontaines. C ’étoit,
i dit-on, une mauvaife école & pour le goût, &
! pour les moeurs. M. déAuvigny eft fur-tout connu
i par fes Vies' des hommes illujlres de la France ; ouvrage
, dont le projet eft fort bon , & l’exécution
très-médiocre. Ses autres écrits, tels que les mémoires
de B ameveld,xm abrégé de Vhifloire Romaine
& de l'hijloire de France, une de Vhifloire de Paris,
font reftés obfcurs.
AU ZAN E T ,(Barthélemy) ( Hifl. litt. mod.)
avocat au parlement de Paris, jurifconfulte célèbre,
auteur d’un bon commentaire fur la coutume
de Paris, & de quelques autres ouvrages de
jurifprudence eftimés.
Croi-moi, dût Au\amt t’afTurer du fuccès,
Abbé , n’entreprends point même un jufte procès»
a dit Boileau.
Au^anet, né à Paris en 1591, reçu avocat eft
1599, eft mort en 1673.
AXIOTÉE , ( Hift. anc. ) femme de Nicoclès, roi
dePaphos, eft un exemple également mémorable
de la tendrefle conjugale, & de ce que peut l’horreur
de l’efclavage. Son mari condamné à mort par l’ordre
du premier Ptolomée, fe poignarda lui-même, pour
éviter la honte de périr par la main du bourreau»
Cette femme, craignant pour elle & pour fà famille
la mêmedçftinée, crut devoir fuivre l’exemple de
fon mari ;. elle parte dans l’appartement de fes fille»
qu’elle étrangle de fes propres mains, pour les
fouftraire à l’efelavage, & dans le défefpoir où la
plonge cet aéle de férocité , elle va trouver les
loeurs de Nicoclès, & les exhorte à mourir avec
elle : toutes à fon exemple s’enfoncent un poi-,
gnard dans le fein , après avoir eu la cruelle pré-,
camion de mettre le feu au palais, pour réduire
leurs corps en cendres, ne voulant pas être, même
après leur mort, dans la dépendance de leur perfér
cuteur. ( T - n . )
A Y A
AYALA. (Athanase d’) (Hifl. cfEfp.) On
ne connoît de lui qu’une a&ion; mais il faut la
publier. Il étoit page de Charles-Quint, fon père
étoit profcrit & miférable, le fils n’avoit que fon
cheval; il le vendit, & en envoya le prix à un
gentil-homme qu’il connoiffoit affez fidèle ami
de fon père , pour le lui faire tenir sûrement.
On ne douta pas que le page n’eût facrifié fon-
cheval à fes fantaifies ou à fes plaifirs; il laifla
çroiretout ce qu’on voulut, nefejuftifia fur rien,
n’avoua rien , ne nia rien , fubit tous les châti-
mens qu’on jugea qu’il avoit mérités, & garda fon
fecret tout entier. Cette confiance piqua la curio-
fité du gouverneur des pages ; on fit tant de per-
quifitions, qu’on parvint à-découvrir la vérité. Mais
au lieu de faire au jçune page toutes les réparations
qui lui étoient dûes, on crut devoir le dénoncer
à l’empereur, parce qu’il s’agifloit d’un criminel
d’état. L’empereur voulut voir le page ; celui
ci lui avoua tout ce qu’il avoit caché aux autres,
perfuadé qu’il étoit impoflible qu’un grand prince
défapprouvât une telle aélion. L’empereur attendri
, charmé, mais retenu par les préjugés du
pouvoir & de la politique, fe refùfa le plaifir dç combler
le page d’éloges ; il prit un détour pour le ré-
compenfer, mais il le récompenfa : il lui fit donner
un cheval d’un plus grand prix que celui qu’il
avoit vendu; dans la fuite il ne perdit jamais de
vue la fortune de ce jeune homme, il faifit tous
les prétextes de l’avancer, de le diftinguer, de
l’honorer. Il éprouva & reconnut que les vertus
domeftiques font le plus sûr garant des vertus civiles
, & qu’un fils tendre eft un fujet fidèle & un
citoyen zélé.
A YEN. ( v o y e z No A illes.)
AYMAR. (Jacques) (Hifl. mod.) Importeur
dont l’aventuie a été célèbre.. Il prétendoit découvrir
toutes les chofes fecrètes, par le moyen
de la baguette divinatoire , & l ’illufion fut fi forte
& fi générale, que le fort de fes ennemis étoit
entre fes mains, & qu’il y eut à Lyon un homme
condamné à être pendu,qui fut & exécuté, parce que
la baguette de Jacques Aymarle défigna pour l’auteur
d’un meurtre qui avoit été commis. On l’employa
aufli à Paris à découvrir les meurtriers d’un archer,
du guet, aflafliné dans la rue S. Denis. M. le prince
de Condé Henri-Iules, jugea qu’il étoit digne de i
lui d’arrêter, fur un point de cette importance, i
la fuperftition publique. Jacques Aymar vint à l’hô- !
tel de Condé, y fut convaincu d’impofture, en j
fit l’aveu folemnel & en donna fa déclaration, que
M. le prince de Condé rendit publique. Ce fait
arriva en 1693. Jacques Aymar étoit un payfan de
S. Véran en Dauphiné. Son ignorance même &
fa fimplieité groflière étoient alléguées en faveur
de fon art divinatoire. C’étoit, difoit-on, un talent
inné, un don de la nature, plus sûr que les talens
étudiés & que les connoifîances acquifes. Il fit à
l’hôtel de Condé une Déclaration bien importante,
& qui peut fervir beaucoup à la connoiffance des
A Y R s 09
hommes, c’eft que fa propre hardiefle avoit moins
contribué à la conduite qu’il avoit tenue, que la
crédulité d’autrui ; en effet, le délire de l’erreur,
la fureur de croire, va fouvent plus loin de la part
des dupes, que le défir de tromper de la part des
fourbes.
AYRAULT. Voyez Airault.
AZAMIE ou Azemie o u Agamie , ( Hiß. mod;
noms' que quelques auteurs , comme Chalcon-
dyle, Ferculph & Paul-Jove ont donné à la Perfe.
Les pays dès Parthes s’appellent encore aujourd’hui
Iraque - Agemie. (A . R .)
AZARIAS ,' ( Hifl. des Juifs. ) où Ozias, fils
d’Amafias , commença à régner à Jérufalem à
l’âge de feize ans, après le meurtre de fon père,
qui fut maflacré par fes propres. fnjets. Cet exemple
terrible influa beaucoup fur la conduite de ce
prince , auquel l’écriture-fainte ne reproche autre
chofe finon de n’avoir pas détruit les hauts - lieux,
& d’avoir voulu offrir l’encens dans le temple ,
fonction réfervée aux feuls prêtres. Cette témérité
; fut punie par une lèpre, dont il fut frappé d’une
manière* affez fingulière, fi nous en croyons l’hif-
torien Jofephe. Il nous dit qu’au moment que le
prince mettoit la main à l’encenfoir, un tremblement
de terre fit ouvrir la voûte du temple, &
donna ainfi partage à un rayon de foleil qui frappa
le front du roi , dont le corps parut aufli-tôe
chargé de lèpre. Il régna cinquante-deux ans, &
moürut l’an du monde 3245. (A . R. ) Azarias, eft aufli le nom d’un des trois
enfans jettés dans la fournaife , pour avoir re-
fufé d’adorer la ftatue de Nabuchodonofor, & qui-
en fortirent miraculeufement. ( Daniel, chap. q. )
Ils font nommés , tantôt Sidrach , Mifach &
Abdenago, tantôt Ananias , Azarias & Mifaël.
( Voyez Abdenago ) Mifaël eft Mifach, Ananias ,
Sidrach, Azarias Abdenago.
Il y a encore plufieurs Azarias , facrificateurs
chez les juifs : un prophète, fils d’Oded,„fo(us le:
règne d’Â za; un centenier des lévites, que Joadl
ou Joïada plaça dans le temple , pour la .défenfe
de Joas , & à qui Racine ;donne le, même emploi
dans AthaKe ; on voit aufli dans le premier livre
dest\Machabées; ch. 5 verf. 56 & fuivant, un Aza->
r i a s général des Juifs, qui combat fans attendre
les ordres des Machabées, & qui eft battu.
AZEVEDO, (Sylvestre) millionnaire, dominicain
Portugais, qui pafle pour l’apôtre du royaume
de Camboye ou Camboge , dans les Indes
orientales fur le golphe de Siam. On dit que le roi
de Camboye lui demanda un traité de la religion
chrétienne, dans la langue du pays , & qu’il s’acquitta
de cette commiflion en 1385. Mais on ne
connoît point cet ouvrage en Europe. Azyvedo
mourut vers 13:89.,
Un autre AzEvedo , jéfuite, nommé Ignace, eft
regardé comme martyr. En 1745 , le père Gilles
Francois de Beauvais , jéfuite . a fait imprimer
lu vie du vénérable père Ignace fy^vedo ; Vhifloire