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acculée de fable, accornée & onglée d’or. (P l. VI.
fig- 281.)
ACHËMENS, f. mafcul. plur. lambrequins ou
chaperons d’étoffe découpés, qui environnent le
cafque ou l’écu. Ils font ordinairement des mêmes
émaux que les armoiries.
ADDEX TRÉ, éë , adj. ou ADEXTRÉ, fe dit
des pièces qui en ont quelqu’autre à leur droite ;
un pal qui n’auroit qu’un lion fur le flanc droit ,
feroit a J de xt ré de ce lion. ( Voye{ pl. II. fig. 68
& 7 ,.)
ADOSSÉ, ÉE,adj. fe dit de deux animaux qui
ont lé dos l’un contre l’autre.
Defçordes , d’azur à deux lions adojfés d’or.
(pl. V. fig. 246. ) Voye^ auffi les bars ou barbeaux
de la fig- 337 fpl- VII.
Il fé dit auffi en général de toutes les pièces de
longueur qui ont deux faces différentes, comme
les haches, les doloires , les marteaux ; &c. On
peut voir des croiffans adojfés, (fig. 369, -37a,
374, pl. VII. ) On appelle clefs adojfées celles qui
ont leurs pannetons tournés en dehors, l’un d’un
c o té , l’autre de l’autre, comme les clefs pafiees
en fautoir derrière l’écu du pape, & qui fervent
d’ornemens extérieurs à cet écu. Par la même raifort
les haches de la pl. IX. fig. 497, & les hallebardes
de la pl. X. fig. ƒ£>ƒ, (ont adojfées.
AFFRONTE, ée , adj. fe dit de deux chofes
oppofées de front, comme deux lions ou deux
autres animaux; c’éft le contraire d’adojfé.
Gonac , en Vivarâis ; de gueules à deux levrettes
affrontées d’argent, accolées de fable, clouées
d’or.
De Cormis , en Provence, d’azur à deux lions
affrontés d’o r , un coeur d’argent, entre leurs pattes
de devant. T Pl. V. fig. 24$. )
AFFÛTÉ, adj. fe dit d’un canon qui n’eft pas
du même émail que fon affût.
Un canon d’argent, affûté de fable. -
AGNEAU, f.’ m. plus fouvent employé fous
le nom de mouton. Voyeç Mouton. /
On appelle agneau pafchal celui qui tient une
banderole ou pannonceau chargé en bas d’une
croifette. On lé'nommé auffi àgnus Del.
Hanus J en Lorraine, porte écartelé, au premier
de finople à l’agneau pafchal d'argent ; au fécond
& troifième, d’azur à deux palmes d’or en fautoir
, au quatrième de Sinople , à la croix d’argent
aléfée & accompagnée au canton feneftre
d’une étoile auffi d’argent.
AIGLE, fubf. fém. dans l’art Héraldique, quoique
très - fouvent mafculin dans la langue fran-
çoife.
. C’eff fur Y aigle que les allégorffles ont le plus
donné carrière à leur imagination. Ils ont mis à
contribution la-labié & l’hiftoire pour illuftrer
cette pièce de Blafon qu’ils regardent comme la
plus noble. Cet oifeau, difent-ils, a nourri Jupiter
de neélar , lorfqu’il fe cachoit dans l’ifle de
.Crète, de peur d’être dévoré par Saturne fon
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père,’ auffi ce même oifeau étoit-il donfacré à
Jupiter. G’eft le roi des oifeaux, c’eff le fymboïe
de la royauté : l’empereur, le roi de Pologne, &c.
le portent dans leurs armes. Oui , mais des bourgeois
annoblis l’y portent auffi ; elle ne devroit
pourfuivent-ils , être donnée qu’en récompenfe
d’une aûion extraordinaire de bravoure ou de gé-
nérofité. Cela fe peut , mais on la prend tous les
jours à propos de rien.
» Dans ces occafions, on peut permettre ou
» une aigle entière, ou une aigle naifîante, on
» bien feulement une tête d aigle ».
Apparemment félon le mérite de l’a&ion, mais
encore un coup on prend Y aigle toute entière faits-
avoir rien fait pour la mériter.
On reprefente Y aigle quelquefois avec une tête;
quelquefois avec deux, quoiqu’elle n’ait jamais
qu’un corps & deux jambes ; quand elle a les
deux ailes ouvertes & étendues , on l’appelle
éployée ; telle eft Y aigle de l’Empire qu’on blafonne
ainff : une a i g l e é p l o y é e de fable, couronnée,
languie , becquée & membrée de gueules.
Le royaume de Pologne porte de gueules , a
u n e a i g l e d’argent, couronnée & membrée d’or.
( Voye^ pLVI. fig. 300,pl. XV. fig. / & 6. )
Couronnée ou diadémée fe dit de Y aigle , îorf-
qu’elle a un petit cercle fur la tête ou fur chacune
de fes têtes ; languie fe dit de fa langue,
becquie de fon bée, membrée de fes jambes, armée
de fes griffes, lorfque ces parties font d’un autre
émail que fon corps.
L’attitude la pms ordinaire de Y aigle dans le
Blafon, efl; d’avoir les ailes ouvertes & étendues ,
de manière que les pointes des ailes foient élevées
en haut. Il y a cependant des aigles dont les ailes
font repliées, en forte que les bouts tendent vers
le bas de l’écu ; on dit alors qu’elles font au vol
abaijfé►
Fourcy, d’azur, à une aigle s le voï abaijfé
d’or , au chef d’argent, chargé de trois befans de
gueules. ( PL VL- fig* 301 fi)
On voit auffi quelquefois des aigles dans d’au>
très attitudes ; il y en a de monflrueufes , à tête
d’homme, de loup , &c.
L’aigle a fervi d’étendart à plufleurs nations*
Les premiers peuples qui l’ont portée dans leurs*
enfeignes, font les Perfes, félon Xénophon ; les
Romains après avoir porté diverfes autres enfeignes,
s’arrêtèrent enfin à Y aigle fous le fécond
confulat de Marius : avant cette époque, ils por-
toient indifféremment des loups, des léopards &
des aigles, au gré de leurs généraux.
* Les aigles romaines n’étoient point peintes fur
des drapeaux ; c’étoient des figures en relief, d’or
ou d’argent, au haut d’une pique ; elles avoiént
les ailes étendues & tenoîent quelquefois un fou*
dre dans leurs ferres ; au-deffous de Y aigle on at-
tachoit à la pique des boucliers, & quelquefois
des couronnes.
Les uns difent que ce fut Conftantin qui mtroÀ
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ouun meme j ,
vifè fous Conftantin , il lavoit été fous fes pre-
déceffeurs , & Conftantin l’avoit réuni. Les autres
difent que ce fut Cliarlèmagne qui reprit
Y aigle comme étant' l’enfeigne des Romains K
qu’il y ajouta une fécondé tête , apparemment
pour égaler les droits du nouvel empire dOcci-
dent à ceux de l’empire d’Orient. Mais ces deux
■ opinions font détruites par deux obfervations,
l’une qu’on voit une aigle à deux têtes dans la
colonne Antonine,.l’autre qu on n en trouve plus
jiifqu’au quatorzième fiècle * & qu on ne voit
qu’une aigle à une feule tête dans le fceau de
l’empereur Charles I V , appofé à la bulle d or.
Le P.' Ménétrier croit que l’ufage de l’aigle: a
deux têtes vient d’un temps où 1 empire étoit di-
,vifé , & où deux .enmereurs occupoient en même
temps le trône ; le P. Papebroch incline à penfer
que l’ufage des deux têtes étoit purement arbitraire
, & en effet il y a bien de l’arbitraire dans
tous ces ufages. . . . , . ... , .
Les princes de l’antiquité, fur les médaillés del-
quelles Vaigle fe trouve le plus fouvent, font les
Ptoleméés & les Séleucides| de Syrie : une aigle
avec le mot coiifecratio déligne l’apothéofe dun
empereur. ^ . , 1 1 Aigle blanc, ( l ’ordre de 1’) Ordre de chevalerie
en Pologne, fut inftitué en 1325 , par Vla-
diflas ou Ladiflas V , lorfqu’il maria fon fils Cafi-
mir avec la princeffe Anne, fille du Grand Duc
de Lithuanie. A
Les chevaliers de cet ordre portoient une chaîne
d’or , d’où pendoit fur l’eflomach un aigle d’argent
couronne. ,1 n 1
Frédéric-Augufte, roi de Pologne ^électeur de
Saxe , renouvefla en 1703 l’ordre de Y aigle blanc,
pour s’attacher par cette diftinélion, les principaux
feigneurs Polonois , qui paroiffoient pencher pour
.fon rival Staniflas.
La marque a&uelle de cet ordre efl une croix
’d’argent à huit pointes émaillée de gueules, avec
quatre flammes de même aux angles y au centre
jde cette croix efl un aigle couronne d argent,
ayant fur l’eftomach une croix' environnée dès
trophées de l’éleétarat de Sdxe.
Le collier efl une chaîne ornée S aigles couronnés
, le tout d’argent ; la croix y efl attachée par
un chaînon qui joint une couronne royale enrichie
de diamans.
Les chevaliers portent un ruban bleii fur 1 é-
paule gauche. ( Voye^ pl. XXV . fig. 46.) x ^
Il faut obferver que Y aigle toujours ^ fémimn
dans le Blafon, en ce qui concerne l’intérieur de
l’écu, efl toujours du genre mafculin, lorfqu’il
s’agit des ornemens extérieurs ; on le voit dans
Tordre de Y aigle blanc, & dans celui de Y aigle
noir. Aigle noir, (l’ordre de T) Ordre de cheva-
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leiie de Pruffe, inftitué le 18 Janvier .1701 , par
Frédéric, électeur de Brandebourg, trois jours
après qu’il eût été couronné , roi de Prufle. ^
'La marque de l’ordre efl'une croix dor a huit
pointes, émaillée d’azur , ayant dans les angles
quatre aigles de fable ; au centre de cette croix,
font les lettres F. R. en chiffre, qui lignifient
Fridericus reXé .
Le collier efl une chaîne d’o r , foutenant des
cercles de iqême, chacun écartelé, avec une F &
une R en chaque écartelure ; des couronnes électorales
placées for les cercles extérieurement :
entre ces cercles des aigles de fable ; le tout enrichi
de chamans. ^
Les chevaliers portent un ruban orangé , qui
de l’épaule gauche pàfle fous le ^ bras droit , &
d’où pend une croix bleue entourée d’aigles noirs.
( Voyez pl. XX V . fig. 43.)
A IG L E T T E , f. f. terme dont on fe fert, lorfqu’il
y a plufleurs aigles dans un écu. Elles y
paroiüent avec bec & jambes, & font fort fouvent
becquées & 'membrées d’une autre couleur
ou d’un autre métal que le gros du corps. L’aigle
, même feule, efl quelquefois nommée aiglette,
lorfqu’elle efl pofée fur une piece honorable,. &
qu’elle n’occupe point la partie la plus apparente
• de l’écu. "
Marefcot, de gueules, à trois fafees d’o r , au
léopard lionné d’hermines , brochant fur le tout,
au chef d’or chargé d’une aiglette de fable, couronnée
de gueules.
De la Trémoille , d’o r , au chevron de gueules,,
accompagné de trois aiglettes d azur , becquees &
membrées de gueules. ( Pl. VI. fig. 304. )
AIGLON, f. m.' même chofe qu’AiGLETTE.
AIGUISÉ, ÉE, adj. fejJit d’une croix, d’une
fafee, d’un pal, dont les bouts font taillés en
pointe, de forte néanmoins que ces pointes ne
forment que des'angles obtus.
U ai gui fé diffère au fiché, en ce que la pointe
de Yaiguifé ne prend que tout en bas ; au lieu
que le fiché va en s’appetiffant depuis le haut, &
le termine par le bas en une pointe aigue.
Chandos, d’argent , au pal aiguifé de gueules.
Maney, d’o r , à la croix aiguifée de fable. ( Planche
XII. fig.’ 643.) ATI .F. DE S. MICHEL, f. f. Ordre des chevalerie
. qui ne fubfifte plus, & qui avoit été inftitué
par le premier roi de Portugal, Alphonfe I ,
en 1163 , fuivant le P. Mendo Jéfuite ; ou en
1 1 7 1 , fuivant D. Micheli dans fon Teforo militar
de Cavaliéna , en mémoire d’une vi&oire remportée
fur le roi de Séville & les Sarrafiris, &
dont il crut être redevable aux fecours de Saint
Michel.
Les Chevaliers fuivoient la règle de S. Benoît ;
ils faifoient voeu de défendre la religion Chrétienne,
de protéger les veuves & les orphelins.;
c’étoit le véritable efprit de chevalerie , avec fon
affociation ordinaire à l’efprit religieux ; c’êtoïr