
mêmes Maures, c’eft par-cette raifon, difons-nous,
que les fils'ai nés 'des rois d’Efpagne prennent le titre
de princes des A(lunes.
A S T YA G E , ( Hift. anc. ) fils de Cyaxare, fut le
dernier roi des Mèdes. On dit que pendant la grof-
feffe de fa fille Mandane, qu’il avoit mariée à Cam-
bife, U vit en fonge une vigne qui fortoit de fon
fein , & qui s’étendoit dans toute l’Afie : ce qui l’effraya
fi fort, dit Hérodote, qu’il refolut de faire
mourir l’enfant qu’elle mettroit au monde : car il
avoit appris des mages crue cet enfant ruineroit plu-
fiaurs empires. Madane étant accouchée deCyrus,
le garantit des embûches da fon grand-père. (-{-)
À ST YD AM A S , efi le nom de deux poètes tragiques
grecs, père & fils, qui vivoient environ quatre
fiècles avant J. C .'j & dont il ne nous refte rien.
ASTYLE de Cwtone, ( Hifi. anc. ) eut la gloire
de remporter toutes- les couronnes aux jeux olympiques,
& la foiblefie de »eftier fa patrie, & de fe
dire de Syracuie pour faire fa cour à Dinomène,
fils fiu roi Hiéron ; fes concitoyens indignés de ce
vil menfonge: brifèrent fa fiatue, & firent de fa
maifon la prifoh publique. Il vivoit quatre à cinq
fiècles avant J. C.
A TA B A L E , f. m. ( Hiß. mod. & mufiq. ) efpèce
de tambour, dont il efi fait mention dans les voyageurs
, on dit être en ufage parmi les Maures,
mais dont on ne nous donne aucune defeription.
( J . R .)
A TA B AL IPA , ( Hiß. du Pérou.') Ce malheureux
roi du Pérou, de la famille des Incas, eut un fort
déplorable. Son nom feul efi un monument de la
barbarie & de là mauvaife foi des Espagnols, con-
quérans de l’Amérique. François Pizarro, leur chef,
le fit prifonnier dans une entrevue, obtenue fous
la foi du ferment, & le chargea de chaînes à la
vue de les timides fujets, que les armes à feu avoient
effrayés , & qui prenoient pour des dieux ceux
qui difpofoient de ce tonnerre. Pizarro chercha
& fuppofa des crimes à Atabalipa , c’eft-à-dire
qu’il le calomnia, pour; voir un prétexte de l’étrangler.
Cette violence efi: de 1533. Pizarro avoit pénétré
dans le Pérou en 1525 , fon crime ne reffa pas
impuni, Pizarro fut tué par Diego, fils d’Almagro.
Un frère , complice de fes fureurs, eut la tête tranchée
par les ordres de Vacca de Caftro, que Charles-
Quint avoit envoyé commander dans le Pérou.
A T A B E K , f. m. ( Hiß. mod. ) nom de dignité
qui fignifie en Turc père du prince, & qu’ont porté
plufieqçs feigneurs, infiituteurs des princes de la
maifon des Selgiucides; les Perfans les appellent
atabekian. La faveur ou la foiblefie de leurs maîtres
les rendit fi puiflàns, qu’ils établirent en Afie quatre
branches, qu’on nomme dynaflies : il y eut les ata-
leks de l’Iraque qui firent la première dynafiiej ils
commencèrent l’an 112.7 de J.tC. & finirent l’an 631
de l’hégire, après avoit régné fur la Chaldée, la
Méfopotamie, toute la Syrie, jufqu’en Egypte : les
jitabecks de la Médie ou de l’Adherbigian, qui firent
Ja fécondé dynaffie j ils commencèrent l’an 5 5 5 de
l’hégire , & finirent en 622 : les atabeks dePerfeou
Salgariens ; ils ont duré depuis l’an 543' jufqu’en l’an
663 de l’hégire : les atabeks Larißans, ainfi appellés
de la province de Lar, dont ils fe rendirent maîtres,
finirent en Modhafferedin Afrafiab, quelque temps
après l’an de l’hégire 740.
ATEIUS, ( Hiß. Rom.)
Ou tel chez les Romains , l’inflexible Ateïus
Maudit au nom des Dieux les armes de CralTus. ,
A teïus , tribun du peuple , ne pouvant empêcher
Craftùs de partir pour aller contre les Parthes , porta
un brafier ardent à la porte de la ville par où Craf-
fus fortoit, y jetta certaines herbes & maudit l’expédition
de Crafius, en invoquant des divinités infernales.
( Henriade, texte & notes. )
ATÉMA-DOULET , f. m. ( Hiß. mod. ) premier
miniftre de l’empire des Perfes. Il jouit de
la plus grande autorité. Il efi: grand chancelier de
l’état , préfident du confeil , fur-intendant des
finances, & chargé de la diftribution des dons &
penfions, & de toutes les affaires étrangères. Les
: édits & ordonnances fe publient fous fon nom en
cette forme :
j Moi qui fuis le foutien, de la puiffance , ta créa-
' ture de cette cour, la plus pmffante de toutes les
cours, &c.
Uatèma-doulet tire par mois lunaire, pour fes
appointemens, mille tomans, qui font environ cinq
cens quarante mille livres de France : il vend d’ailleurs
les. gouvernemens & tous les emplois impor-
tans de la milice & des finances ; & il ne. faut
pas oublier dans le b'alcnl de fes revenus, le produit
des étrennes qu’il reçoit annuellement des
divers officiers de l’empire. (-J-)
Ce mot, félon Kempfer, s’écrit en perfan athe-
maaddaulet ,* félon Tavernier, athcmadoulet ; félon
Sanfon , ettnadoulet. On le regarde comme originairement
Arabe, & compofé de itimade & daulet,
c’efi-à-dire, la confiance en la majefié ; ou félon
Tavernier , lë fupport des riches ; & félon Kempfer ,
Yappui & le refuge de la cour.
L’autorité de Yatémadoulet refiemble beaucoup
à celle du grand vifir de Turquie , excepte qu’il
n’a point te commandement de l’armée, comme
le grand vifir. (G)
ATHALARIC, {Hiß. mod. ) roi des Goths d’Italie
ou des Offrogoths, étoit petit-fils & fut le fucceffeur
de Théodoric, dit le Grand j il étoit fils de la célèbre
Amalafonte. Ce prince n’eft connu que par fon ayeul
& par fa mère. Son éducation paroît avoir été un
fujet de méfintelligence entre fà mère & fes fujets.
Amalafonte voulut l’élever à la manière des Romains
, c’eft-à-dire lui donner des maîtres pour les
diverfes fciences. Les Oftrogoths encor© barbares „
quoique fortant du règne de Théodoric, n’imagi-
noient pas qu’il dût ou qu’il pût y avoir d’autre
fcience que la guerre, ils difoient en murmurant
qu’il fuffifoit d’eux pour le former aux exercices
mirta .res. Il ne répondit à aucune des deux éducations
, il mourut jeune , confumè par les voluptés
en 5 34, après huit ans de règne.
ATHAL IE, ( Hifi. des Juifs. ) fille d’achab, roi
de Samarie; & de Jezabel, époufa Joram , roi de I
Juda. Après la mort de ce prince, elle réfolut de
faire tuer tous les enfans que fon fils Ochofias
avoit laifies , afin de pouvoir monter fans obftacle
fur le trône de Juda, car Jéhu avoit mis à mort
Ochofias lui-même avec quarante-deux princes de
fon fang. Elle exécuta en partie fon projet fangui-
naire : il n’y eut que le jeune Joas, que fa tante
jofabet trouva le moyen de fouftraire à ce maf-
facre. Cet enfant fut élevé fecrètement dans le
temple. Au bout de fept ans le grand-prêtre Joïada
voulut le remettre fur le trône de fes pères qu’occu-
poit la cruelle Athalie. Il réuftit, & Athalie accourue
au bruit du couronnement inefpéré, de Joas, fut
mife à mort par les troupes, l’an du monde 3126.
CAR. )
ATHANAGILDE , roi des Vifigoths . {Hi f i .
dlEfpagne. ) Vainement l’hiftoire a célébré les
vertus de ce prince, en vain elle l’a mis au rang
des plus iüuftres fouverains ; fes vertus éminentes,
fes rares qualités , fon équité, fa bienfaifance ,
n’ont pu faire oublier l’irréparable faute qu’il commit
en implorant le fecours de Jufiinien1, *& en
offrant aux légions romaines des établiffemens fur
les côtes maritimes d’Efpagne. L ’attachement des
Vifigoths pour lu i, leur confiance, leur eftime,
& fur-tout la tyrannie d’Agila, fon prédécefieur,
renflent, élevé fur le trône ; mais trop impatient
de régner, il eut l’imprudence de recourir à Jufti-
nièn, & d’acheter, au prix d’une partie des états
qu’il voulait gouverner, la prote&ion de cet empereur,
& le fecours prefque inutile des troupes
mercenaires qui fui virent en Efpague le général
Liberius.
. Athanagilde ne. tarda point à fe repentir de
la çefîion qu’il avoit faite à fes alliés ; car, peu
contins des places qu’il leur avoit promifes , les
Romains s’emparèrent forcément des villes les
plus confidérables du royaume des Vifigcihs ;
en forte que , quoique vainqueur & feul pofleffeur
du trône, le fucceffeur d’Agila vit l’Efgagne prefque
entière prête à tomber au pouvoir de fes alliés.
Menacé par les Vandales, qui paroifloient difpofés
à faire une irruption dans fes états, prefle par
l ’Italie■, q u i, foumife à Conftantinople , ne pou-
voit fe difpërifçr de foutenir les prétentions de
l ’empereur d’Orient, jamais Athanagild .n’eût pii
défendre fon royaume contre les ufurpations des
Romains, ni le mettre à l’abri dés irruptions des
V andales, fi par bonheur pour lu i,, la foiblefie de
Jufiinien, la démence de fon fuccefleur, & fur-
tout la rébellion de Narfès n’euflent garanti l’Ef-
pagne du- joug de l’O rient, & ^des armes de
l’Italie. Cependant les prétentions des foldats, établis
par Liberius dans les états üAthanagilde>
devinrent fi infupp’ortables, & leurs déprédations
fi excefiives, que la guerre éclata entre les deux-
nations ; les Romains eurent quelques fuccès, les
Vifigoths remportèrent aufil quelques avantages ;
mais ils ne purent empêcher les foldats & les fuc-
ceffeurs des foldats de Liberius, de fe maintenir en
Efpagne pendant près d’un fiècle, jufqu’à la fin
de 624 qu’ils en furent chafles par Suintila. Athanagilde
toutefois avoit réufli dans fes vues ; il étoit
monté fur le trône, en 554, & il avoit choifi
pour capitale de fes états Tolède , ville forte ,
placée au centre du royaume. A l’imprudence près
qu’il avoit eue d'appeller les Romains , fes fujets
ne lui reprochèrent ni vices , ni défauts ; il fut le
père de fes peuples, & fonda fon autorité fur leur
affedion ; il fit régner la juftice & le bon ordre ,
autant qu’il fut en lui : ami de la paix, il fit
tous fes efforts pour perfuader aux Romains de
fe contenter des terres qu’il leur avoit cédées ; mais
ces ufurpatenrs avides n écoutant ni fes confeils,ni fes
exhortations , il eut recours à la voie des armes ;
il les combattit avec valeur, & fe couvrit de
gloire. Sa renommée, 8c la réputation de beauté
des deux filles qu’il avoit eues de fon époufe
Gofuinde , s’étoient répandues chez fes voifins, &
Sigebert, roi d’Auffrane, pénétré d’eftime pour les
vertus (YAthanagilde, & peut-être d’amour pour
la célèbre Brunichilde ou Brunehaut, lui envoya
demander cette jeune princefle en mariage, par
Gogon, fon premier miniftre , à la tête d’une-
ambaflade folemnelle. Le roi des Vifigoths accueillit'
favorablement la demande de Sigebert, & Brunehaut
, ‘ emportant avec elle une très-riche dot
en argent, partit avec Gogon, & fe rendit auprès
de Sigebert, qu’elle n’eut pas plutôt époufé, qu’elle
abjura l’arianifme pour le catholicifme. Quelques
hiftoriens aflùrent que fon père étoit catholique
aufîi, mais en fecret, & qu’il difiimula la religion,'
de crainte de déplaire à fes fujets: mais ce qui
rend un peu fufpeâe l’affertion de ces hiftoriens ,
c’eft la vaine tentative qu’ils font pour juftifier
Brunehaut, des peifidies & des crimes que lui
ont imputés d’autres hiftoriens vraifemblablement
mieux înftruits. Quoi qu’il en foit, Chilpéric, roi
de Soiflbns, & frère de Sigebert, enchanté des
grandes qualités de Brunehaut, demanda l’année
luivante en mariage , Galfuinde, foeur de Brunehaut.
Informé de l’inconduite & des moeurs dépravées
d Chilpéric, Athanagilde ne confentit
qu’avec beaucoup de peine à ce mariage, qui fut
célébré cependant. & qui fut fatal à l’infortunée
Galfuinde , que fi? rbarbare époux fit étrangler par
les confeils violens de p rédegonde. Athanagilde
n’exiftoir déjà plus lors de ce meurtre • il étoit mort
en 5 67 , après un règne glorieux & paifible de
treize années. (L. C. )
* ATHAN ASE, ( S a i n t ) {Hifi. eccléf.) la v ie
de ce ftiint eft toute eccléfiàftique & toute militante
; elle n’eft qu’un long combat contre les
Ariens av^c cette vicifîitude de fuccès & de révers
qui a lieu dans toute guerre. Son hifteirè eft
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