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AFER, (D omitius) né à Nifmes, orateur à
Rome, connu pour avoir été le maître de Quint
e n , mais connu auffi pour avoir été un grand
délateur fous Tibère, Caligula & Néron. Caligula
le fit conful. Il mourut fous. Néron, l’an <ço de
Jéfus-Chrift.
AFRANIUS, fameux poëte comique romain,
dont parlent Cicéron & Horace, & à qui Quin-
tilien reproche des obfcénités. Il ne relie de lui
que quelques fragmens qu’on trouve dans le cor-
Plls poctarum de Maittaire. Londres 1723 , 2 vol.
in-folio. Il vivoit environ 100 ans avant Jéfus-
Chrift , & ne peut être confondu avec Quinétianus
Afranius que Néron fit mourir.
AFRICAIN, (Jules) hiftorien du troifiême
fiècle, auteur d’une chronique eftimée, qui n’exifte
plus que dans la chronique d’Eusèbe.
A G A , f. m. {Hiß. mod. ) dans le langage du
lyiogol, eft un grand feigneur ou commandant.
Les Turcs fe fervent de ce mot dans ce dernier
fens; ainfi chez eux Yoga des Janiflaires eft le
colonel de cette troupe. Le capi aga eft le capitaine
de la porte du ferrail. ,
Ils donnent auffi quelquefois le titre d'aga par
politeffe à des perfonnes de diftinéfion, fans qu elles
aient de charge ni de commandement. Mais à l’égard
des perfonnes revêtues du titre d'aga par honneur &
par reipeft pour leur dignité, on employé le mot
aa.g3.mt, terme^plüriel, au lieu de celui d'aga qui
eft fingulier. Ainfi parmi nous , au lieu devons, nous '
difons à certaines perfonnes votre grandeur ; & au
lieu dey*, un miniftre ou officier général écrit
nous, Sec.
En quelques occafions, au lieu dû aga, ils difent
agafi ou agajfi : ainfi ils appellent Y aga ou commandant
général de la cavalerie Ppahilar Azaflî.
{A . R .] 6M
AG ABUS, {Hiß. Sacr. ) nom propre , que l’on
croit d’origine hébraïque Efdr. ij, 4 5 ,4 6 , & tiré
du verbe 3j I7, aimer, fynonyme de celui de phi- !
Ute, qui fignifie aimé. C’eft le nom d’un de ces
prophètes, c’eft-à-dire , de ces chrétiens honorés
du don de prophétie alors répandu dans l’églife
Aft. xiij , qui vinrent de Jérufalem à Antioche,
lorfque S. Paul y étoit avec S. Barnabé , fur
la fin de l’empire de Caligula, ou au commencement
de celui de Claude. Cet Agabus, que les
Grecs prétendent avoir été un des fôixante & douze
difciples, « prédit par l’efprit, félon le rapport
de S.*Luc , n qu’il y auroit une grande-famine
” par toute la terre habitable » , comme elle arriva
fous l’empereur Claude, A&. xj. 18.
Jofephe, ant. xx. 2 , Suétone, in Claud. c; xviij,
Tacite , ann. xij, 43 , parlent bien de deux grandes
famines furvenues du temps de l’empereur
Claude ; mais Uflerius prouve qu'elles n’ont point
été générales dans tout l’empire romain , & que j
celle qui fait l’objet de la prédiâion d’Agabus, a I
été omife par ces hiftoriens. Il çroit que celle-ci I
A CA ' doit être rapportée à l’année de la mort d’Hérode
Agrippa, ou la quatrième de l’empire de Claude ;
parce que l’auteur facré , A cl. xij , infinue qu’il y
eut une grande difette cette année-là. Scalîger
& Spanheim ont été du même avis. Mais Vitzîus
ne paroît pas fatisfait de leurs raifons, & il préféré
d’entendre par cette famine, cette difette de
vivres qui fe fit fentir fucceffivement dans toutes
les provinces de l’empire romain , pendant tout le
temps de l’empire de Claude , c’eft-à-dire, pendant 1 efpace de quatorze ans. Meletem Leydens, page 41.
Il eft bon de remarquer que l’écriture fainte entend
par la terre habitable , quelquefois l’empire
romain, d’autres fois feulement la Judée, Luc. ij. /.
Agabus auroit fort bien pu avoir eu' en vue ce
dernier fens : & ce qui eft dit des fecours que les
fidèles envoyèrent en Judée, ferable le fiippofer.
Confulteç Volfii, Cur. Philolog.
On prétend que c’eft le même Agabus qui vint
de Judée à Célarée pour vifiter S. Paul , 8c lui
prédire par le Saint-Efprit, qu’à fon arrivée à Jérusalem,
il feroit pris par les Juifs , 8c livré aux Gentils;
ce qui arriva effeélivement. A 61. xxj. 10 ,1 1 .
Les Grecs difent qu 'Agabus fouffrit le martyre à
Antioche, 8c ils ont fixé la fête de ce faint au 8
mars. (C . C. )
AG A G , {Hiß. des Juifs. ) roi des Amaléci-
tes , fut épargné par Saül, après la bataille dans
laquelle il défit cette nation. Mais Dieu lui avoit
ordonné de ne faire grâce à perfonne , de paffer
au fil de l’épée tout ce qui avoit v ie, hommes ,
femmes, enfans, 8c même lès animaux. La clémence
de Saül envers Agag, étoit donc une défo-
béifîance, dont le prophète Samuel lui fit un reproche'amer,
8c qu’il expia en maflàcrant en fa
préfence , à coups de hache £g ce roi captif que
Saül avoit épargné. {A . R. )
AG ALAR I, f. m. {Hiß. mod. ') Un agalari eft
un page du premier rs/.ig chez le grand-feigneur:
il fert la perfonne du prifcce. Ces agalaris favent
quelquefois mériter les bonnes grâces 8c la confiance
de leur maître, 8c s’élever ainfi aux premières
places de l’empire.
AGÄPET eft le nom de deux papes, dont le
premier n’occupa If faint fiége que dix mois, entre
les papes Jean I I , 8c Sylvère, 8c mourut en « 6 ,
le fécond entre Marin ou Martin I I I , 8c Jean X I I ,
de 946 à 953.
^ A G A R , ( Hiß. facrée. ) Egyptienne de nation ,
d’abord fervante de Sara , femme d’Abraham.
Celle-ci fe voyant ftérile , la donna elle - même
à fon mari pour femme du fécond ordre, afin
cpfil en eût des enfans.Agar , devenue groffé ,
s enorgueillit tellement de cet avantage, qu’elle
avoit fur Sara, que celle - ci la chaffa de chez
elle avec l’agrément d’Abraham. Cependant Agar
obtint fön pardon £c revint dans la maifon
d’Abraham, où elle accoucha d’un fils nommé
Ifmaël. Dans la fuite Sara devint mère dlfaac;
& les deux enfans ne pouvant s’accorder, Abraham
A G A
Congédia Agar avec fon fils. Elle tfàvèrfa le dé-
fert,où. elle feroit morte de faim 8c de foif, /ans
le fecours d’un ange qui lui apparut pour lui montrer
une fontaine, elle vint fe fixer en Arabie où
elle maria Ifrnaël. {A . R, )
AGARISTE, {Hiß. anc. ) fille de Cliftène, qui
chaffa d’Athènes le tyran Hippias. Cette athénienne
fut célèbre par la beauté, 8c- par les jeux
publics que les jeunes Grecs donnoient pour lui
plaire, 8c où ils s’empreffoient de fe diftinguer à
fes yeux.
AGARISTIE , ( Hiß. anc. ) mère du fameux
Périçlès. On rapporte qu’étant greffe ', elle fongea
qu’elle accouchoit d’un lion.
AGASICLÈS, {Hiß. anc.) roi de Lacédémone ,
père d’Arifton. Roi pacifique 8c philofophe 8c dont
à ce titre , il faut conferver la mémoire. Comment
, lui difoit - on un jour , un roi peut-il vivre
tranquille ? En traitant fes fujets, répondit-il, comme
un père traite fes enfans. Il vivoit vers l’an 650,
avant J. C.
AGATHARCIDES , célèbre hiftorien grèc,
dont il ne refte que des citations dans Strabon,
Jofeph 8c Photius. C’eft , dit-on , le premier écrivain
qui ait donné la defeription du rhinocéros.
Il vivoit environ 180 ans avant J. C.
AGATHIAS le fcolaftique, né à Myrine , avocat
à Smyrne, 8c moins connu en cette qualité
que par fon hiftoire , qui eft comme la fuite de
celle de Procope , 8c qui a été traduite du grèc par
le préfident Coufin. Il vivoit au fixième fiècle de
l ’ère chrétienne.
AGATHOCLE, ( Hifloire de Syracufe.) A peine
Timoléon avoit affranchi fa patrie du joug des
Denis, cpCAgathocle , jeune ambitieux, fils d’un
potier de terre, envahit le pouvoir fuprême dans
Syracufe. Ce fut par le fang des principaux citoyens
qu’il affermit fa puiffance ufurpée. Tous ceux qui
ne furent pas fes complices, furent traités en coupables
; les femmes 8c les enfans furent enveloppés
dans le meurtre des pères 8c des époux. Ce
ne fut pas le feul fléau dont la Sicile fut affligée.
Quand un pays eft déchiré de faélions, fesvoiuns,
fous le titre impofant de pacificateurs, profitent de
fes divifions pour l’aflèrvir. C ’étoit en paroiffant
protéger la Sicile que les Carthaginois en avoient
ufurpé la domination. Toute l’ile étoit fous leur
puiffance, 8c il n’y avoit que Syracufe qui eût
réfifté à leurs armes 8c à leurs promeffes.
Çette ville opulente 8c peuplée vit bientôt
les Africains devant fes murs ; les extrémités où
elle fe vit réduite, n’ébranlèrent point la conf-
tance de fes habitans. Agathocle réveillé par le.
danger , conçut le projet audacieux de tranfpor-
ter en Afrique le théâtre de la guerre. Ce fut-
là qu’il crut pouvoir humilier la fierté d’un peuple
commerçant, moins propre à combattre qu’à,
calculer. Il équipe fecrétement une petite flotte,
où il embarque treize mille hommes auffi audacieux
que lui ; quoique Syracufe fut étroitement
A G A 2 i- }
inveftic par terre 8c par mer, il trouve le moyen de
tromper la vigilance des affiégeans , 8c d’arriver
fans obftacle en Afrique qu’il trouva fans défen-
feurs. Carthage, fur le bruit de fes profpérités en
Sicile, n’avoit pu prévoir que l’ennemi qui ne devoit
qu’implorer fa clémence , viendroit l’infulter
dans les murs. Toutes les campagnes furent la
proie des flammes. Les habitans abandonnèrent
leurs richeffes 8c leurs troupeaux pour fe
réfugier dans le fond de l’Afrique. Les Carthaginois
fans force 8c fans courage trembloient enfermés
dans leurs murs. Ils ne s’occupèrent plus à faire dés
conquêtes 8c allarmés pour leurs propres foyers, ils
rappellèrent de Sicile une partie de leurs troupes.
Un peuple riche 8c commerçant ayant beaucoup à
perdre eft toujours tremblant à l’afpeél du ravifi
feur. La levée du fiège de Syracufe fut ie premier
fruit de cette victoire, 8c l’on peut dire que ce fut
en Afrique qu’Agathocle fut le libérateur de U
Sicile. Les troupes qui avoient combattu dans cette
île, vinrent à leur tour défendre leur patrie : les
deux armées en vinrent aux mains, 8c la viéioire
fe déclara pour les Siciliens. Mais leurs fuccès
multipliés ne faifoient qu’épuifer leurs forces qu’ils
ne pouvoient rétablir dans une terre étrangère :
Agathocle, trop clairvoyant pour compter fur des
fiiccès durables, confentit à une paix dont il diète
lui-même les conditions. Elle lui fut d’autant plus
glorieufe , que ce fut le premier traité, dit un
écrivain profond, où le vainqueur ftipuîa pour
les intérêts de l’humanité , puifqu’il exigea des
Carthaginois le ferment de ne plus immoler de
viélimes humaines; (Nous fommes cependant obligés
d’avouer avec* beaucoup de regret, que ce
fait eft contefté par des favans, qui rapportent des
raifons aflez plaufibles de leur avis. On peut
les voir dans l’hiftoire des colonies anciennes par
M. le Baron de Sainte -Croix. ) Agathocle revint
triomphant’ à Syracufe , où il auroit été-
reçu comme le libérateur de fa patrie , fi l’on
avoit pu y oublier qu’il en avoit été le tyran.
Les Syracufains fouvent courbés fous le joug ,.
n’avoient jamais pu fe familiarifer avec l’efclavage.
Agathocle reconnut bientôt qu’il étoit abhorré
d’un peuple fier qui ne pouvoit lui pardonner
d’avoir eu l’orgueil de lui donner des fers , 8c
qui difoit hautement qu’il ne les avoit délivrés
dé la domination des Africains que pour être
leur tyran. Ainfi dans le temps qu’il croyoit jouir
de fa gloire , il fe vit condamné à vieillir dans
l’amertume 8c le mépris ; alors abandonné des
anciens adorateurs de fa fortune, p perdit tour
efpoir : 8c ne pouvant fùrvivre à fa dégradation y
il: aima mieux fe donner la mort que de rentrer dans
la vie privée. Il laifta la réputation d’un grand
politique, d'un • intrépide guerrier 8c d’un mauvais
citoyen. ( T - n . )
A G A TH O N , poète Grec , tragique & comique,
dont Ariftote 8c Athénée citent quelques vers ,
8c. qui vivoit dans la 90e» Olympiade»