
.ifo T I E
De Prie ; de gueules à trois, tierce - feuillesd’o r,
au chef d’argent, chargé d’une aiglette de fable.
(P I . VIII.fig. 407.) ,
TIERC É , adj. ce mot fe dit d’un écu qui eft
divifé en tj*ois parties, foit en pal, foit en bande,
Toit en faite , par deux lignes parallèles. Tiercé
en bande , eft lorfque l’écu eft divifé en trois
parties égales , comme en trois bandes faites
de trois émaux difterens, fans autre champ ni figure.
Le tiercé en p a l, en fafce & en barre forme
' de même trois pals égaux , trois fàfces égales.,
trois barres égales.
Polani ; tiercé en fafce , d’o r , d’azur & d’argent.
( P L I . fig . 32. )
Le Roi ; tiercé en pal , d’azur , d’argent & de
gueules ( ibïd. fig. 32. )
Caumont ; tiercé en bande, d’or , de gueules^
& d’azur. ( Fig. 34. )
Verteuil', à Bordeaux ; tiercé èn barre, d’argent,
de gueules & d’azur, l’argent chargé de trois 16-
, fanges. d’argent, & l’azur de trois étoiles aufli
d’argent, le tout dans le fens de la barre. {Fig.
3S-)D
rouyn, ou de Rouyn ; tiercé en fafce, où coupe
de deux j au premier, de gueules à une jambe'&
une cuifîe humaine d’argent, pliées & mifës en
chevron; au fécond, d’o r , à trois chevrons d’azur ;
au troifième, d’argent, à la. bande de gueules ,
chargée de jrois befans d’or.
T IG É , ée , adj. fe dit des plantes & des fleurs
repréfentées fur leurs tiges „
Le Fevre d’Ormefîon & d’Ëaubonne , à Paris-;
d’azur, à trois lis au naturel d’argent, feuilles &
tiges de finople. {PL VIII. fig. 413.)
•Caradas' ; d’argent, au chevron d’azur , accompagné
de trois rofes de gueules ,' feiiillees 8t tigées
de finople. ( PL VIII. fig. 41 f • )
Brinon; d’argent, à trois oeillets dé gueules ,
feuillés & tigés de finople. {Ibid. fig. 417.)
Thumerié.; d’o r , â la croix de .gu'eiiles , cantonnée
de quatre tulipes de même , fèuillées & tU
gées de finople. (Fig. 418.')
Chabenat de Bonneuil ; d’argent, à trois pen-
fées au naturel, tigées & feuillées de finople, au
chef d’azur, chargé d’un foleil d’or. { Ibid. fig. 420. )
D’Hame, en Lorraine; d’azur, à la rofe d’argent
, tigée & feuillée de finople , iflante d’un coeur
de gueules, mife en abîme & accompagnée en chef
de deux étoiles d’or à fix rais, & en pointe d’un
croiflant d’argent.
TIGRE, f m. quadrupèdeTauyage , rare en
armoiries. On le repréfente de profil , courant ou
paflant, la queue retrouffée fur le dos & courbée,
comme celle du léopard.
TIMBRE, f. m. ce mot fe dit de tout ce qui
fe met fur l’écu pour diftinguer les degrés de no-,
blefîe ou de dignité , foit eccléfiaftiquc, foit fécu-
lière, comme,la tiare papale,, le chapeau des cardinaux
, évêques & protonotaires , les croix , les
mitres, les couronnes, bonnets, mortiers , &
T I M
fur-tout les cafques., que les anciens ont appelles
particulièrement timbres , parce qu’ils approchoient
de la figure des timbres- d’horloges , ou parce qu’ils
réfonnoient comme les timbres quand on les frap-
poit. C’eft l’opinion de Loyfeau qui prétend qiie
ce mot vient de tintinnabulum. .
Les armoiries des cardinaux font ornées d’un
chapeau rouge qui leur fert de timbre. Les rois &
les princes portent le timbre ouvert ; les ducs, les
marquis & les comtes le portent grillé & mis de
front ; les vicomtes, les barons oc les chevaliers
le portent un peu tourné , & on le nomme alors
de trois quartiers. -
Voye1 la tiare & les chapeaux rouges ou verds
de la PL XIII. les cafques de la PL XIV. les
couronnes de la Pl. XV. &c. & des Planches
XVII. XVIII. XIX.
TIMBRÉES , armes , armes qui font chargées
d’un timbre, & qui n’appartiennent qu’aux nobles ,
fuivant les règles du blafon.
TIRES, f. f. pl. ce mot fe dit des traits ou
rangées de vair, dont on fe fert pour diftinguer
le beffroi, le vair, & le menu vair. Le beffroi eft
compofé de trois tires, le vair de quatre le
menu vair de fix. Quand un chef ou une fafce
font vairés, il faut fpécifier de combien de tires
ou de rangs<Ce mot s’applique aufli aux rangées
de carreaux qui fe trouvent fur un chef, une
fafce, une bande, un chevron _ ou autre pièce
échiquetée : on nomme en blafonnant le nombre
de tires.
Grivel d’Ouroy , en Berry ; d’or à la bande
échiquetée de fable 8c d’argent de deux tirest .
Hamélin d’Epinay, en Normandie ; d’argent au
chevron èchiqueté de gueules & d’or de trois
tires. ,,
D ’Â illy ; de gueules à deux branches d’alizier
d’argent, paffées en double fautoir, au chef échi-
queté d’argent 8c d’azur, de trois traits ou tires*
{ PL II. fig. 406.}
Cibo ; de gueules à la bande échiquetée de trois
traits ou tires d’argent 8c d’azur au chef d’argent
à la .croix de gueules furmontée d’o r , à l’aigle de
l’empire avec la divifé. {Ibid. fig. m. )
TOISON, ( ordre delà ) ordre que confère le roi
d’Efpagne comme héritier des ducs de Bourgogne.
Ce fut en 143 o que Ph ilippe le bon,duc de Bourgogne,-
après avoir époufé à Bruges , en troifièmes noces,
Elifabeth de Portugal, inftitua Y ordre de la tôifon
en l’honneur d’une de fes maîtreffes. Il eut quinze
bâtards qui eurent tous du mérite. L’amour des
femmes , dit M. de Voltaire , ne doit paffer pour
un vice que quand il détourne les hommes de
remplir leurs devoirs, 8c qu’il-conduit à des actions
blâmables. Anvers , Bruges 8c autres villes
appartenantes à Philippe le.bon, faifoient un grand
commer.ee, 8c fépandoient l’abondance dans; fes
états. La France dut à ce prince fa paix 8c fa
grandeur,
Louis X I , qui ne lui reftembla point, eut d’abord
Fc
t o n
bord intention de fe rendre chef dei ÎW * de la
tolfon, & de le conférer à la mort de Charles le
téméraire , comme étant aux M lf s S jg la matlon
de Bourgogne ; mais enfmte il le dédaigna , dit
Brantôme, & ne crut pas qu’il lui convint de fe
rendre chef de l’ordre de fon vaffal. Cet ordre a
cependant continué de fe foutemr ju fq u a ce jour
& fe feroit foutenu bien davantage fi le nombre
des chevaliers étôit borné comme au commence-
- ment à trente & un. Quoiqu'il en foit , il a fourni
la matière de trois volumes in-fol. publiés en 1756
par Julien de Pinedo y Salazar. {D . J. ) T oison, f. f. dépouille d’agneau ou de mouton.
De gueules à une toifon d’argent, fufpendue a
un ruban d’or.
TONNANT adj. Canon. C eft un canon re-
préfenté avec des jets de flammes & des. tourbtl-
fons de fumée, au moment ou le coup elt fup-
P°UnP^ m d’azur, tonnant de.gueules, & &-
mant de fable. 4 , . ,,
TONN E , f. f. eft quelquefois un meuble cl armoiries.
. ,
Creney ; d’argent , a trois tonnes de gueules.
( Pl. X. fig. S44' ) , , r
K TORQUE , f. fi fe dit d’un bourrelet de figure
ronde, tant dans fa circonférence , que dans fon
tortil, étant compofé d’étoffe tortillée, comme le
bandeau dont on charge la tête de more qui le
pofe fur les écus. La torque eft toujours de deux
principaux émaux, qui font le gros des armoiries,
aufli-bien que les lâmbrequins ; mais c eft le moins
noble des enrichiffemens qui fe pofent fur le heaume
pour cimier. {D . J.')
TORTIL ou TO R T IS , f m. c’eft un cordon
qui fe tortille autour des couronnés des barons ;
ce mot fe dit aufli du bandeau qui ceint les tetes
de more fur les écus. Ménefirier. {D . J»)
TORTILLANT ; fe dit du ferpent ou de la
cuivre qui entourent quelque chofe.
Bardel, en Dauphiné; de gueules au balilic tortillant
d’argent en pal, couronné d’or.
TORTILLÉ , ee , adj. cé mot fe dit en blafonnant
, de la tête qui porte le tortil, comme eft
celle du more, qui eft toute femblable au bourrelet
, 8c qui fert quelquefois de timbre.
Le Goux de la Berchere , de Rochepot , dln-
teville , en Bourgogne ; d’argent à la tête de
more, de fable tortillée du champ, accompagnée
de trois molettes d’éperons de gueules. {Pl^VIII.
fig. 442.*) , .
TO R TU E , f f. meuble de lecu reprelentant
CetD’Eflinger; d’or , à une tortue de fable. {P L XII.
fig. 662.')
TOULOUSE, croix de Touloufe, ou croix
fléchée. .
■ Touloufe ; de gueules, à la croix yuidee, de-
çhée , pommetée & aléfée d’or , dite , croix de
Touloufe. { Pl. IV. fig. 188. )
T O U 1 6 9
Lautrec, en Languedoc ; de gueules 1 la croix
de Touloufe d’or.. 1
T O U R , f. f. il y a en blafon différentes espèces
de tours ; ,o n les appelle rondes, quanées,
crevées, camelées ou crenelées. Les unes font lans
portes, les autres aVec la porte grillée, les unes
font maçonnées, quelques autres font couvertes ,
& il y en a de fommées de girouettes, ou d autres
pièces. (Foye<; Pl. IX. les fig. 46 2 . 463. 4 6 4 •
a 6S. 470. ) . . . , , , .
Raigecourt, en Lorraine, originaire de Metz,
d’or, à la tour de fable. |
Dattel de Marzéville ; d’azur, à trois tours d argent
, maçonnées de gueules»
TOURN É , ce mot dans le blafon, ne fe dit
proprement que d’un croiflant dont les cornes
regardent le flanc dextre de l’écu , parce que ce .
n’eft pas la fituation naturelle du croiflant, dont
les cornes doivent regarder en haut ; & ü elles
regardoient le flanc féneftre, on le dnrott contourne.
W m l les croiffans en coeur de la figure 370.
Planche VII. & parmi les croiffans affrontés de la
figure 373. même P l. , le croiflant qui regarde le
coté dextre , s’appelleroit tourne ,.s tl etoit feul.
T O U R N O I , f. m. exercice de guerre &
de galanterie que faifoient les anciens chevaliers
pour montrer leur adreffe & leur bravoure. C eft
rufage des tournois , qui unifiant enfemble les droits
de la valeur & de l’amour, vint à donner une
grande importance à la galanterie, ce perpétuel
menfonge de l’amour. <
On appelloit tournois, dans le temps que regnoit
l’ancienne chevalerie , toutes fortes de courfes
& combats militaires, qui fe faifoient conformement
à certaines règles , entre plufieurs chevaliers
& leurs écuyers par divertiffement & par
galanterie.'On nommoit joutes, des combats fin-
luliers qui fe faifoient dans les tournois d homme
l homme avec la lance ou la dague ; ces loutes
étoient ordinairement une partie des tournois.
Il eft difficile de fixer l’époque de 1 înftitution
des tournois, dont les Allemands, les Anglois &
les François fe difputent la gloire , en faifant
remonter l’origine de ces jeux au milieu du neuvième
fiècle. . ... '.
L’hiftorien Nithard parle ainfi des jeux militaires
dont les deux frères Louis le Germanique
& Charles le Chauve fe donnèrent plufieurs fois
le fpeflacle vers l’année 841, apres avoir jure
cette alliance qui eft devenue fi célébré par la
formule de leur ferment. Ludos etrnm hoc ordtne
lape causa exercitii frequentabant.... Subfiftcnte htnc
indi omni multitudihc , primum pan numero Saxo-
mim , Vafconum , Aufirafiorum , Bntannorum ,
ex utraque parte veluti invicem adverfan fibi vcl-
■ lent, aller in alterum veloci curfu mebat.... & plus
bas , eratque res digna.... fpcEtaculo.
I j) pai-oît afl'ez clairement par la lutte du texte
de Nithard, que l’Allemagne fut le théâtre de ces