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par fa belle défenfe de Maëftricht en 1676, & par '
le mot qu’il dit aux ingénieurs, en s’enfermant
dans cette place : Meffieurs, je ri entends rien à la
défenfe et une place; tout ce que je fais , riefl queje ne
veux pas me rendre. En effet il ne fe rendit pas, &
le prince d’Orange qui faifoit ce fiège, fut obligé
de le lever le 27 août. Louis XIV difoit qu’il y
avoit quatre hommes, que les ennemis refpe&e-
roient déformais dans fes places, Montai, Chamilly,
Calvo .& du Fay ; en eftet Montai en 1672, avoit
fait lever le liège de Charieroi au prince d’Orange
Je 22 décembre& en 1677, le 14 a o û t i l fit encore
lever au même prince le fiège de la même
place ; Calvo fit lever au même prince le fiège de
Maëftricht ; Chamilly ne ljai remit la ville de
Grave le 26 octobre 1674, qu’après quatre-vingt-
treize jours de tranchée ouverte , & que faute de
poudre ; |k du Fay ne remit de même Philisbourg
au duc de Lorraine le 17 feptembre 1676, qu’après
foixante & dix jours de tranchée ouverte. Calvo
né à Barcelone en 16-27 » mourut à Deins en 1690.
CALUMET , f. m. {Hifl- mod.j grande pipe à
fumer, dont la tête & le tuyau font ornés de figures
d’animaux, de feuillages, & c . à l’ufage des"
lauvages du nord. Le calumet eft aufii parmi eux
un fymbole de paix. { A . R . j
C AM B D E N ou C AM D EN, (Guillaume)
f Hifl. d’Angleterre j hiftorien célèbre qu’on a nommé
le Strabon, le Varron & le Paufariias de l’Angleterre.
La reine Elifabeth le fit roi d’armes du
royaume. Il a fondé une chaire d’hiftoire dans l’uni-
verfité d’Oxford, Ses principaux ouvrages font;
10. fa defçription des ifles britanniques, intitulée :
Britannia. Ori a dit à l’occafion de cet ouvrage, où
l’auteur paroît plus inftruit de ce qui concerne
l’Angleterre que de ce qui regarde l’Ecofle, & plus
de ce qui regarde l’Ecoue, que de ce qui concerne*
l’Irlande , qu’il avoit deux bons yeux pour voir
l’Angleterre, un oeil feulement pour voir l’Ecoffe ,
& qu’il n’en avoit point pour voit l’Irlande :
P e rlu jîra s apglos oculis , Carobdene , duobus t
Uno oculo feo to s çoecus hïbernigenas.
2°. Un recueil des hiftoriens d’Angleterre.
3.0. Les annales d’Angleterre fous le règne d’Eli-
fabeth. Au fujet de ce livre, i f eft à remarquer,
que Camfrden qui écrivpit l’hi-ftoire d’Elifabethl &
dont l’ouvrage eft un monument élevé à la gloire de
cette grande reine d’A n g le te r reCqmbden protef-
tant, juftifie par-tout Marie Stuart, rivale & vidime
d’Elifabeth, & d’ailleurs catholique, Il rapporte
que Buchanan fe repentit de fes calomnies contre
Marie, qu’il lesdéfavoua, & que dans les dernières
années de fa v ie , il refufa de prêter fa plume, aux
perfécuteurs de cette princçfîe, s’acculant d’avoir,
trop fervi autrefois leurs fureurs.
Les adverfaires de Marie prétendent, il eft vrai,
que* l’ouvrage de Cambden-, fut retouché par les
ordres de Jacques J , qui voulut le faire fervir à la
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juftificatîon de fa mère ; elle n’en avoit pas befoin f
& d’ailleurs où eft la preuve de ce fait ?
Cambdenné en 1551 , mourut en 1623.
CAMBERT, d’abord für-intendant de la mufi-
que de la reine-mère Anne d’Autriche, donna le
premier des opéras en France avec l’abbé Perrin ;
écljpfé par. L u lly , il pafla en Angleterre, où il fut
fur-intendant de la mufique de Charles I I , il mourut
en 1677.
GAMBOUT , ( Hifl. de Fr. ) du Cambout, de
Coillin, illuftre & ancienne maifon de Bretagne,
dont étoient les ducs & le cardinal de Coillin &
l’évêque de Metz, mort le 28 novembre 1732.
Jean du Cambout, fut tué à la bataille d’Aurai
en 1364.
Jean, fon neveu , fut fait prifonnier à la bataille
d’Azincourt en 1415.
Pierre-Céfar du Cambout, marquis de Coillin,
père du premier duc & colonel-général des fùiflës
& grifons , mourut le 10 juillet 1641, des bleflù-
res qu’il avoit reçues au fiège d’Aire.
François, baron de Pont-Château, fori frère,
eut l’épaule- cafîee au même fiège.
Coillin , fut érigé en duché-pairie en 1664, pour
Armand du. Cambout, fils de Pierre-Céfar.
Jacques , marquis clu Cambout, de la branche
des feigneurs du Beçai, fut tué au combat dé
Car pi en Italie, le 9 juillet 1701.
CAMBYSE ( Hifl. des Perfles ) fils & fucceffeur
de Cyrus , prit Pélufe & conquit l’Egypte , en
plaçant, dit-on, à la tête de fon armée tous les
ahimaux, objets du culte fuperftitieux des Egyptiens;
ceux-ci n’ofèrent tirer fur leurs dieux ni
leur réfifter. Il ne négligea rien pour guérir ces
peuples de leur fuperftition , il tua leur dieu Apis
* & maflacra fes prêtres, dent il fulïifoit de dévoiler
les fourberies ; il détruifit le temple de Jupiter
Am mon ; mais comme fon armée pérît de misère
dans les déferts de la Lybie, comme dans une expédition
en Ethiopie, fes foldats furent réduits par
la famine à fe manger les uns les autres, les Egypr
tiens eurent la confolation de pouvoir attribuer ces
fléaux à la vengeance de leurs dieux;
Câmhyfe, eft repréfenté comme violent & fan-
guinaire. { V o y e ^ l’article Prexàspe) il tua, dit-
on , fon frère dans un accès de frénefie ou de colère
, c’eft à-peu-près la même cho fe : ira furor b revis
efl. Il tua aufii d’un coup dç pied dans le ventre
Meroë, fa feeur & fa femme, qui étpit g'rofîe alors*
La cruauté paroit prendre le nom de juftice févère -,
dans l’exemple fuivant, & elle a pour exeufe un
grand objet d’utilité. Il fit écorcher v if un juge convaincu
d’avoir vendu la juftice, & il fit étendre fa
peau fur les bancs des juges; terrible, mais impor>
tante'leçon ! Roufleau a célébré cet événement dans
fon allégorie du jugement de Plutôt! :
Fais appeller fe juge de Çambyfe. . ,
A ce difeours , un cadavre fouillé ,
'Couvert de fang, & de chair dépouillé »
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o offre à fa vue , & d’une horreur foudaine
Fait frilïbnner la troupe fouterraine,
l’luton le voit, & de couleur changé ,
Quel eft ton nom ? Sizame l’affligé.
Ta qualité ? juge indigne de'l’être.
Et ton pays ? la Pcrfe m’a vu naître.
Mais qui t’a mis en ce tragique état? -
Ce fut' le roi ce jufte potentat
Me fit fubir cette peine équitable ;
Et pour laifler un monument capable
D’intimider tout miniftre vénal,
Fit de ma chair couvrir le tribunal,
Où, par mes mains , la juftice vendue
Après ma mort devoit être rendue.
Cambyfe, en montant à cheval, fe blefîa de fon
épée à la cuiffe, & en mfourut vers l’an 525 avant
Jefus-Chrift.
CAMERARIUS, eft le nom de plufieurs favans
- du feizième fièele dont deux, père & fils , fe nom-
moient Joachim, le fils fut plus célèbre que le père,
fur-tout dans la botanique , fur laquelle il a beaucoup
écrit. On a de lui : hortus medicus. De plantis.
Elefla géorgien ,flvè opufcula dere ruftica. Il a écrit en
latin la vie du célèbre Philippe Mélanchton. On a
jde Philippe Camerarius fon frère un, ouvrage intitulé
: horce. fubcijîvce. qui été a traduit en plufieurs langues.
Les Camerarius étoient Allemands & profef-
feurs à Nuremberg. Joachim le père mourut le 17
avril 1574. Joachim le fils le m octobre 15.98.
Philippe le 22 juin 1624. Le fils du fécond Joachim
, nommé Louis, fut un jurifconfulte aflezcér
lèbre.
Un autre Camerarius , Ecoflbis, nommé Guillaume,
a de remarquable d’avoir été d’abord jéfuite,
enfuite oratorien, & d’avoir écrit alors contre les
jéfuites : il vivoit vers le milieu du dix - feptième
fièele.
C AM IL L E , ( Marcus-Furius Camillus )
( Rom. ) cinq fois diéiateur, fix fois tribun
militaire , une fois xenfeur, quatre fois triomphateur
, jamais conful.
Utilem bello tu lit & Camiilum
Sceya paupertas , & avitus aptQ
Cum lare fundus.
Il fournit par fes armes, ou attira par fès vertus
dans l’alliance des romains, tous les peuples voi-
fins de Rome, Veïens, Falifques, Eques., Volf-
ques, Etrufques, Latins, Herniques. On connoit le
trait du maître d’école des Falifques , reconduit'
chez ces^ peuples à coups de verges par les enfans
confiés à fes foins, & qu’il avoit voulu livrer à Cà-
rridle. Ce général indigné de fa trahifon , lui infligea
;Ce jufte châtiment ; & les Falifques, jufques - là
ennemis des Romains, fe fournirent à eux. Un
peuple vertueux & jufte feroit le roi de l’univers ;
mais les Romains rfétoient pas ce peuple vertueux
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& jufte. Ingrat envers Camille, il le calomnia & le
perfécuta, on acciifa ce grand homme de s’être approprié
une partie du butin fait dans une place qu’il
avoit prife. Camille s’exila volontairement ,il fe retira
dans la ville de Veïes,ce qui a fait dire à Lucain :
Veïos habitante Camillo
I l l i c R om a fu i t .
Ce que Corneille, dans Sertorius, a rendu par
ce beau vers:
Rome n’cft plus dans Rome, elle eft toute où je fuis.
Plus rtueux que Sertorius, Camille n’arma
point contre fa patrie ; mais il ne put fe défendre
de demander aux dieux, au nom de fon innocence
perfécutée , que les Romains fuftènt réduits à le
regretter. Il fut exaucé, Brennus & les Gaulois défont
les Romains fur les bords de l’A llia, prennent
Rome, afîiègent le Capitole ; il fallut appeller l’or
au fecours du fer, on traite avec les vainqueurs,
on leur offre une fortune pour lever le fiège, ils
l’acceptent; tandis qu’on pèfe l’o r , Camille arrive y
r ief au fer feul, dit-il » à délivrer les Romains ; Rame
ne traite point avec fes ennemis quand ils font fur
fes terres ; c’eft ce que M. de Voltaire fait dire à Va -
lerius Publicola dans Brutus :
Rome ne traite plu?
Avec fes ennemis , que quand ils font vaincus.
Camille met les Gaulois en fuite & les chaffe cîe£
terres de la république, ils revinrent, il les chafta
de nouveau, & il avoit alors près de quatre-vinp-f
ans. Il mourut de la pefte l ’an 365 avant J. C^;
on lui érigea une ftatue équeftre dans le Forum.
CAMIS, f. m. p i ( Hifl. mod.) idole qu’adorent
les Japonois, & principalement les bonzes ou mi-'
niftres de la feâe de Xenxus. Ces idoles repréfen-
tent les plus illuftres feigneurs du Japon, à qui
-les bonzes font bâtir de magnifiques temples,
comme à des d ie u x q u ’ils invoquent pour obtenir
la famé du corps & la vifloire fur leurs ennemis.
( G )
CAMISARDS 0« CAMISARS, Cm. PL (Hifi.
mod. j eft un nom qu’on a donné en France aux
calvinifies des Cevennes , qui- fe liguèrent & prirent
les armes pour la défenfe du ealvinifme ea
1688.
On ne convient pas fur l’étymolcgie de ce mot r
quelques-uns le font venir de camijade, parce que
leurs attaques & leurs- incurfions furent fubites &
inattendues ; d autres le font venir de camife, qui
en quelques provinces de France fe dit pour che-
mife , parce qu’ils alloient dans les maifons prendre
de la toile .pour fe faire des chemifes, ou parce
qu ils portoient des habillemens faits comme des
chemifes : d’autres le font venir de camis, un grand
I chemin , parce que les routes publiques étoient ia- 1 feftées de Camifards..