
A Z O N , A z o Portius , ( Hifl. lut. moi. )
célèbre jurifconfulte de Boulogne, au douzième
fiècle, nommé le maître du droit & la fource des
lo'ix, jetta un jour un chandelier à la tête d’un
homme contre lequel il difputoit & eut le malheur
de le tuer. On lui fit Ton procès ; A^on qui
connoiffoit toutes les loix, répétait fans cefTe dans
les interrogatoires , & même feul dans fa prifon,
ad beflias 3 ad bejlias, voulant indiquer à fes juges
la loi ad bejlias, de pcenis, qui ordonne de modérer
la peine , lorfqu’il s’agit d’un coupable qui a
excellé dans quelque fcience ou dans quelque art
utile. Les jnges qui ne favoient pas les loix comme
lu i , crurent qu’il les infultoit, & non-feulement
le condamnèrent à mort, mais le privèrent même
de la fépulture , ce qui alors était cenfé ajouter
à la peine. Beaucoup d’auteurs traitent cette historiette
de fable.
AZPILCUETA. (Martin) ( Hijl.liu. mod.)
Il faut avouer que ce favant eft très - peu connu ,
& il ne le feroit guères davantage fous le nom
de Navarre qu’on lui donna, parce qu’il étoit né
dans ce royaume. On difoit cependant de fon
temps pour vanter l’érudition d’un homme : il
efl favant comme Navarre, Ce fayant étoit d'ailleurs
un homme vertueux ; il apprend que Barthèlemi
Carranza , dominicain, archevêque de Tolède,
fon am i, eft mis à l’inquifition à Rome, fur des
accufations d’héréfie ; il part à 80 ans pour l’aller
défendre. On lui rendit toute forte d’honneurs dans
fon voyage, & l’hiftoire lui rend le témoignage qu’il
ne perdit rien de fa modeflie. On le fixa même à
Rome par des places. Le pape Grégoire XIII ne
paffoit jamais devant fa porte fans le faire appellér ,
8t il reftoit quelquefois une heure entière à s’en tre-
nir avec lui dans la rue. Souvent il àlloit, accompagné
de plufieurs cardinaux, lui rendre vifite &
le confulter fur divers objets.Navarre, (nous l’appelions
de ce nom , plus aifé à retenir que l’autre )
donnoit beaucoup aux pauvres , & étoit tellement
accoutumé à n’en pas refufer un feul , qu’on dit
que fa mule s’arrêtoit d’elle - même , dès qu’elle
appercevoit un mendiant. Il mourut à Rome, en
1586, âgé de 92 ans; fes oeuvres ont été imprimée^
en fix volumes in-fol, à Lyon , en 1597, à
Venife en 1602. Il étoit oncle maternel de Saint
François de Sales,
BAART
B A A BAC
B A A R T , (Pierre) ( Hifl. litt, mod.) le Virgile
de la Flandre, au moins quant aux géorgiques ,
a fait des géorgiques flamandes, eftimées.
BAASA , ( Hifl. des Juifs. ) fils d’Allias , tua
Nabad, fils de Jéroboam , roi d’Ifraël, s’empara
de fon trône & extermina toute la famille royale.
Le prophète Jehu lui ayant reproché fon idolâtrie,
-il le fit mourir. Baafa fit la guerre au roi de Juda,
& mourut après un règne de vingt-quatre ans ,
l’an du monde 3074. {A , R .)
BAB E LOT, ( Hifl. de Fr. ) Dans le temps des
guerres civiles & religieüfes foiis Charles IX , le
duc de Montpenfier, celui qui dans la fuite devint
beau-frère des Guifes, fe diftinguoit par fon zèle
pérfecuteür contre les huguenots. Quand ils tom-
hoient entre fes mains à la guerre, il faifoit pendre
tous les hommes, il livroit toutes les femmes
à la proftitution. Il fut furnommé le Bon.
Sa formule de condamnation pour les hommes ,
ctoit : Je voàs recommande à M.. Babelot ; ce Ai. Babelot
etoit un cordelier qui devoit les confefTer. Pour les
femmes : Je vous recomman.de à mon Guidon Mentoiron.
Il n appartient qu’à Brantôme de peindre ce terrible
Montoiron. (|jBran. hom. illufl. art. MONTPENSIER. )
BABIN , ( François) { Hifl. mod.) C’eft le
nom du réda&eur des conférences d’Angers, livre
de théologie eflimé. Il étoit chanoine &
grand-vicaire d’Angers , né en 1657, mort le 19
décembre 1734.
BABILUS, ( Hifl. rom. ) aflrologue du temps
de Néron. Suétone rapporte que cet empereur ,
effrayé de l’apparition, d’une comète , eonfulta
Babilus , qui convint que la comète étoit menaçante
, mais qui aflura que T’empereur pouvoit
détourner fur les plus illluftres têtes de l’état
le malheur dont elle le menaçoit. Ce fut le prétexte,
peut-être la caufe d’une perfécution cruelle contre
les principaux fénateurs. Il eft impoffible de
faire un plus déteftable abus de la faufle fcience,
plus à craindre encore que l’ignorance, parce qu’elle
eft plus accréditée.
BABOU , ( Philibert ) {Hifl. de Fr. ) argentier
& maître-d’hôtel du roi François I , eut un
fils , ( Jean Babou de la Bourdaifière ) maître
général de l’artillerie, & un autre, cardinal.
BABYLAS , (Saint) ( Hifl. eccléf.) évêque
d’Antioche , refufa , dit-on , l’entrée de fon
églife à l’empereur Philippe à caufe de l’affaflinat
de 1 empereur Gordien, fon pupille. Dans la persécution
de l’empereur Dè ce, il fut emprifonnê
pour la foi , & mourut en prifon , l’an 251, de
J. C, Il voulut être enterré avec fes fers. B ACCALAR - Y - SANNA, Foyer Philippe ( dorai Vincent j marquis de Saint. )
Hifloïre. Tom. ƒ. Deuxieme Part„
BACCHINI, ( Benoît) ( Hifl. mod.) favantbé-
nediélin du Mont - Cafîin, auteur d’un journal de
littérature & d’un^ ouvrage intitulé : De Jifirorum
figuris ac dijferentiâ. Son plus beau titre eft que le
fameux marquis Maffei fe glorifioit d’être fon dif-
ciple; né le 31 août 16 5 1, mort le 1 feptembre
1721.
BACCHIUS & Bithus , ( Hifl. rom. ) deux
célèbres gladiateurs du temps d’Augufte, parfaitement
égaux en âge & en force ; ils ne purent jamais
avoir d’avantage l’un fur l’autre & f e tuèrent
l’un l’autre en même - temps, de-là le proverbe \
Bithus contra Bacchium,
Uti non
Compojiti meliùs cum Bitho Bacchiu».
dit Horace, fat. 7. liv. T,
BACCHYLIDE, ( Hifl. anc. ) célèbre poète ly-
rique, G re c , de l’île de C c e , dont il ne refte que
des fragmens. On a retenu de lui cette maxime :
Que la chafieté efl le plus grand ornement d'une belle
vie. Il vivoit rers l’an 4 5 1 , ayant J. C.
BACCIOou Baccius , (A n dré) ( H iß .mod.}
premier médecin du pape Sixte-Quint. On a de
lui quelques ouvrages favans. 1 «.De Thermie, libri
7 m-fol. Venife, 1571 , 1588 & Padque 1711!,
20 Tabulafimplïcïum mcdïcamentorum, Rome K 7 7
in~4°. ?
30. Dé vetienis &• antiioùs. Rome 1586, /n-4®.
4°. De gernmis ac lapidibus pretioßs in S. feripturâ
relatis. Rome 1587, in-8°.
50. De naturali vinorum hiflorii. Rome, i;q 6 ;
in-jol. livre rare, y
V J omcier en 1 urqme. t-eit le gouverneur
d’une provinee, d’une ville , ou d’un autre
département; nous difons le hacha de BabyUme, le
hacha de Natolie , le hacha de Bender, &c.
Dans les hachas font compris les beglerbergs i,
& quelquefois les fangiacbegs , quoiqu’ils en foient
quelquefois diffingués, & que le nom de hacha fe
donne proprement à ceux du fécond ordre ; c’eft-
a-dire, à ceux devant qui l’on porte deux ou trois
queues de cheval, qui font les enfeignes des Turcs;
d’où vient le titre de hacha à trois queues. Ceux-ci
font appellés heglerbegs,. & les fangiacbegs ne font
porter devant eux qu’une queue de cheval attachée
au bout d’une lance. Voyez Beg lirb eg &
San ô ia c .
Le titre dé hacha fe donne auffi par politefic
aux courtifans qui environnent le grand-feigneur
a Conftantinople , aux officiers1 qui fervent à l’ar-
mee, gc pour ainfi - dire , à tous ceux qui font
- quelque nguro à la cour ou dans l’état.
T t t