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BURIS , {Hifi, de Danemarck.} defcéndoit des
rois de Danemarck ; il afpiroit au trône qu’occu-
poit-Valdemar I ; il forma même une conspiration
pour s’en frayer le chemin , mais il avoit l’ambition
d’un chef de conjurés , fans en avoir les ta-
lens. Il vouloit régner, & ignoroit l’art de feindre.
.Valdemar avoit défigné Canut fon fils, pour fon
fuccefleur, & la nation l’avoit proclamé en 1165.
Au milieu des fêtes 8c de l’allégrefle publique ,
Buris fut dévoré d’un dépit fecret, qui fembloit
redoubler à chaque cri de joie que le peuple pouf-
foit vers le ciel : il refufa même d’être armé chevalier
delà main de Canut & juftifia ce refus avec
. une maladreffe qui le rendoit plus injurieux encore.
Dès-lors Valdemar entrevit fes defleins. Il
crut qu’un ennemi fi peu diflimulé n’étoit pas
dangereux. Il le carrefla, & s'efforça de lui lier
les mains par des bienfaits.
Burïs apprit alors à mettre plus de myffère
dans fa conduite. Il traita fecrètement avec les
Norvégiens, qui dévoient envoyer une flotte dans
le Juthland , foulever cette province ou la conquérir
, 8c gagner, ou arracher en fa faveur les
Suffrages des peuples. Déjà Ormus , frère de B uns,
étoit entré dans la rivière d’Yurfe , & s’étoit emparé
de quelques vaifleaux, qui, fur la foi de la
paix, ne fe miren t pas en défenfe. Une lettre interceptée
découvrit au roi le complot qu’il avoit
déjà foupçonné. Burïs fut arrêté : Valdemar, qui
pouvoit le punir fur le champ , commença par
l’accufer devant toute fa cour ; le coupable voulut
fe juffifier ; mais il fut confondu , lorfqu’on lui
montra la lettre qui contenoit le plan de la conf-
piration. On- ignore quel fut fon fupplice. Quelques
écrivains ont prétendu qiie la clémence de
Valdemar lui laifla la vie. {M. de Sa c y. )
BURLAMAQUI, (J ean-Jacqu e s ) {Hiß. litt,
mod. } célèbre par fes principes du droit naturel 6*
politique. Mort en 1748. Il étoit genevois, d’une
famille noble , originaire de Luques.
ï BURMAN, ( Hiß. litt. mod. } eft le nom de trois
célèbres profefleurs hollandois, les deux premiers,
de théologie à Utrecht; te>us deux fe nommoient François,
8c ils étoie-it père & fils ; le premier mourut
en 1679 3 le fécond en 1719; le troifième, nommé
Pierre, fils du premier, frère du fécond, & le
plus célèbre des trois , étoit profefleur d’éloquence
& d’hiftoire aufli à Utrecht : c’eft lui qui a donné
tant d’éditions des meilleurs auteurs latins, accompagnées
de favantes notes. Mort en 1741.
BURNET', (Gilbert ) {Hiß. litt, mod.} écofi-
fois fameux par fon hifioire de la réformation , qui
lui mérita les remercîmens des deux chambres du
parlement, & par quelques autres ouvrages historiques
, qui font comme la fuite & la continuation
de celui-là. C ’eff un des meilleurs hiftoriens
dii parti; mars c’eff un écrivain de parti, &une
hiftoire parfaitement impartiale de cette célèbre
réformation, eff un ouvrage qui reffe encore à
faire.
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Burnet étoit chapelain du roi Charles II ; il fut
évêque de Salisbury. En .1698 , il fut nommé
précepteur du duc de Gloceffre, fils de la prin-
cefle , depuis la reine Anne. Ce prince mourut en
1700 , Burnet le 17 mai 1715 , âgé de foixante-
douze ans.
Il avoit eü , fur la réunion de l’églife anglicane
avec l’églife luthérienne, des vues fur lefquelles
Leibnitz ne fut point d’accord avec lui.
BURRHUS, (Afranius) gouverneur de Néron,
qui le fit mourir l’an 62 de J. C.
Et ce même Sénèque , & ce même Burrhus ,
Qui depuis . . . . Rome alors eftimoit leurs vertus.
Agrippine, dans ces deux vers, fe trompe fur
le compte de Burrhus', qu’elle accufoit à tort de
flatter les vices de Néron , & de l’entretenir dans
fon ingratitude envers fa mère ; mais ces deux
vers ont un arrière-fens bien terrible,' quand on
fonge que Burrhus 8c Sénèque defcendirent au.
tombeau avec l’infamie, Burrhus d’avoir été le premier
à féliciter Néron , 8c à le faire féliciter par
les gardes prétoriennes, de fon parricide ; Sénèque
d’avoir ccmpofé la lettre par laquelle Néron an-
nonçoit aa iénat ce même parricide, la lettre qui
fit fortir avec indignation du fénat le vertueux
Thrafea.
BUS, (César de) inffituteur des pères de la
do&rine chrétienne. Mort en 1607.
' BUSBEC ou BOESBEC ,„ ( Anger-Gislen ou Gjhislen ) {Hiß. litt. mod. ) ambaflade ur de l’empereur
Ferdinand I à Conftantinople, eff célèbre
par fes lettres , qui contiennent le détail de cette
ambaflade ; elles ont été traduites en françois par
l’abbé de Foy. Bufbec recueillit dans le levant'
beaucoup d’infcriptions , & en rapporta plufieurs
manufcrîts précieux. A fon retour, il fut fait
gouverneur des enfans de Maximilien I I ; il
conduifit en France la princefle Elifabeth d’Autriche
leur foeur , qui venoit époufer Charles IX.
Il étoit né à Comines en Flandres; il tiroit fon
nom dé Bufbec ou'Boefbec, d’un village de ces
cantons, dont fon père étoit feigneur.Il mourut en
Normandie en 1592.
BUSÉE, (Jean) {Hiß. litt, mod.J jéfui te , auteur
de méditations chrétiennes qu’on lifoit autrefois
dans les communautés religieufes. On vante
en lui une vertu bien précieufe dans un jéfuite,
l’indulgence envers les hérétiques. Né à Nimègue,
mort à Mayence en 1611.
BUSEMBAUM, ( Herman ) ( Hiß. litt. mod. )-
jéfuite allemand , trop célèbre par fa théologie
morale, flétrie par plufieurs arrêts de nos parle-
mens. Mort en 1668.
BUSIRIS, ( Hifi. des Egyptiens.} plufieurs rois
d’Egypte ont porté le nom de B u f i r i s fut le
fondateur de Thèbes, dont il fit le'fiège de fon
empire; les autres n’ont rien fait d’aflez mémorable
pour être tr an finis à la poft érité, à moins qu’on
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nè répète les menfonges des Grecs, qui ont débité
qu’un monftre de ce nom unifloit un corps
Vivant à un cadavre. Marshain & Newton nient
qu’il y ait eu jamais un tyran aufli féroce, placé
fur le trône d’Egypte. Mais les raifons qu’ils allèguent
pour réfuter fon exiftence, ne peuvent
détruire les monumens hifforiques qui en atteftent
là réalité : il eft plus probable que les Grecs ont'
calomnié fes moeurs & exagéré fes vices, pour
fe venger de la loi qui leur défendoit de pénétrer
dans fes états, fous prétexte que le commerce des
étrangers ne pouvoit que çorrompre les Egyptiens
trop faciles à féduire. Sa politique étoit de commander
à des efclaves, & il favoit trop que les
Grecs, jaloux de leur indépendance, auraient voulu
ne tous les hommes fuflënt libres comme eux.
T— n . }
BUSLEIDEN, (Jérôme) maître des requêtes,
& confeiller au confeil fouverain de Malines, employé
en différentes ambaflades par les princes
autrichiens auprès, de Jules I I , de François 1, 8c
de Henri V I I I , mort à Bordeaux en 1517, eft
principalement connu pour avoir fondé à Louvain
le collège des trois langues, quia donné à François
I , l’idée du collège royal.
BUSSE Voye{ Lamet, Leclerc & Rabutin. BUTIS & SRERTIS. ( Hifi. de Lacédémone. )
Les Spartiates, avertis que Xercès étoit prêt à
fondre fur la Grèce, offrirent des facrifices, 8c
les prêtres ne virent dans les entrailles des viétimes
que de funeftes préfages. Les devins interrogés
répondirent que le deftin de Sparte exigeoit qu un
de fes enfans fe dévouât pour elle. Butis 8c Sper-
ù s , illuftres par leur nainance, & confidérables
par leurs biens, s’offrirent d’eux-mêmes à mourir
pour leur patrie ; Sparte,; qui auroit dû honorer
leur courage , les envoya à la cour de Perfe, dans
l’efpoir que Xercès fe vengeroit fur eux du meurtre
des héraults que Darius lui avoit envoyés. Dès
qu’ils furent entrés fur les terres de Perfe, ils furent
conduits chez le gouverneur de la province ,
qui, furpris de leur courage héroïque, eflfaya
d’attacher à fon maître des hommes fi généreux.
Ils ne fe laifîerent point éblouir par l’éclat de fes
promefles ; vos confeils, lui dirent-ils , Vous font
diélés par vos fentimens qui font bien différens ;
-élevé fous l’empire d’un defpote, vous avez ployé
vos penchans fous la fervitude. Un Spartiate n’obéit
qu’à fes loix , & ne connoît point de maître.
Si vous connoifîiez le prix de la liberté, vous rougiriez
d’être efclaves, 8c vous conviendriez que
des peuples magnanimes doivent employer les
lances 8c les haches , pour conferver leur indépendance.
• Quand ils furent arrivés à Sufe, on les admit
à l’audience du monarque; on exigea qu’ils fe prof-
ternaflent pour l’adorer : mais malgré les menaces
oc les promefles, ils opposèrent un généreux refus
, difant qu’ils n’avoisnt point entrepris un fi
pénible voyage pour adorer un homme. L’orgueil
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afiatique fut obligé de céder. Le roi., aflis fur fon
trône , leur demanda quel étoit le motif de leur
voyage : Roi de Perfe , répondirent-ils, Sparte
nous envoie pour expier par notre mort ,1e meurtre
des héraults de Darius, dont elle fe reconnoît coupable.
Xercès, frappé d’admiration , leur dit : Je
ne me réglerai point fur l’exemple de vos compatriotes
, qui ont violé le droit des gens ; je ne
yeux point me rendre coupable des crimes dont
j’ai le droit de vous - punir. L’attentat de votre
nation eft trop grand pour être expié dans le fang
de deux hommes. Allez annoncer à Sparte mes
volontés. ( T— n. }
BUTLER, ( Samuel ) {Hifi. litt. mod. ) que
le roi d’Angleterre Charles II ait laifle vivre dans
l’obfcurité , mourir même dans la misère le célèbre
Butler, auteur dHudibras, poème que ce prince
favoit prefque tout entier par coeur, 8c qui par le
ridicule qu’il répandit fur le puritanifme & fur
l’efprxt de feffe , fut encore plus utile à ce prince
que la Satyre Ménippée ne l’a voit été à Henri IV ;
c’eff certainement une tache pour le règne de
Charles II. Butler mourut en 1680. Un ami fit les
frais de fon enterrement.
BUV E T TE , f. f. {Hifi. mod.} endroit établi
dans la plupart des cours & jurifdi&ions de France;
c’eff- là que les magiftrats & autres gens de robe
vont fe rafraîchir. ( A. R.}
BUVETIER, f. m. c’eft le nom de celui qui tient
la buvette. {A . R.}
BUXTORF , {Hifi. litt. mod. ) nom illuftré par
quatre profefleurs des langues orientales à Bafle,
Jean, Jean II, fon fils, Jean-Jacques fils de Jean II.
Jean, neveu de Jean-Jacques, 8c qui même a laifle
un fils digne de fes ayeux par fon favoir. Ils ont
tous laifle des ouvrages relatifs à leur profeflion,
à leurs occupations, & utiles pour la connoiffance
de la langue hébraïque.
Le premier, Jean Buxtorf , né en 1564, eff
mort en 1629. Le fécond en 1664; le troifième
en 1704; le quatrième en 1732.
BUYS. {Hifi. mod.} En 1709 le préfident
Rouillé, chargé d’aller traiter fecrètement de la
paix en Hollande , vint avec tout le myffère qui
fut exigé, jufqu’à un village nommé Streydenfaas,
Vis-à-vis du Moërdick, fans favoir même le nom
des députés avec lefque’s il alloit conférer ; ces
députés fe trouvèrent être Buys, pensionnaire
d’Amfterdam, pédant obfcur dans fes longs difeours
8c.fécond en difficultés; 8c Wanderduuen mieux
difpofé -, plus pacifique, mais qui fembloit n’être
là que pour applaudir à Buys.
Ils affe&oient les difpofitions les plus favorables ;
ils paroiflbiérit flattés, & ils l’étoient fans doute , de
voir chez eux un plénipotentiaire du roi de France ;
ils louèrent 8c remercièrent le préfident Rouillé de
fon empreflement à fe rendre en Hollande, du
courage qu’il ayoit d’y venir en temps de guerre,
fur la fimple Sauvegarde d’un pafleport expédié