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fylves , des cpigrammes , Bologne, i<JOi , '1/1-4°.
dont on fait cas.
CAIET ohC AY E T , (P ierre-Victor-Palma )
(Hifî. litt. mod. ) né en 1525 à Montrichard en
Touraine, d’abord proteftant & miniftre de Madame
, c’eft-à-dire de laprinceffe Catherine, foeur
de Henri I V , fut dépoté du miniftère par un fy-
-node ; il le fit catholique en 1595 , fut même
cloâeur de Sorbonne en 1600 ; il eut une place
de le&eur, c’eft-à-dire de profeffeur en langues
orientales7 au collège royal. On peut.croire qu’en
conféquence de fon abjuration,'les proteftans l’ont
déchiré, & qu’ils ont déchiré l’églife romaine en
conféquence de l’accueil qu’elle avoit fait à Cayet.
L ’auteur de la ConfeJJion catholique de Sancy a fait fur
cette converfion de Cayet des vers infâmes , où
en reprochant à Cayet d’avoir pris la défenfe des
anauvais lieux, il en parle le langage de la manière
la plus dégoûtante ; ce tort réel ou prétendu
d’avoir écrit en faveur des lieux de proftitution, :
fut une des caufes ou un des prétextes de fa dé- ■
pofition du miniftère. Mais les gouvernemens qui \
tolèrçnt ces abus , ne méconnoiffent point l’abus, I
ils fe propofent d’empêcher un plus grand mal ; j
ils fe trompent ■ peut-être ; mais leur intention eft
certainement bonne , & nous concevons qu’on
peut très-bien la défendre. C ’eft fans doute ce que
faifoit Cayet, car fon ouvrage avoir pour titre :
Remède aux diJJblutions publiques. Or , des politiques
de moeurs très - pures & d’une do&rine très-faine
ont cru, comme Cayet, que ce remede était l’abus
dont nous parlons, & que cet abus était malheu-
reufement néceffaire. Ont-ils tort? ont-ils raifon?
nous n’en favons rien ; mais parmi ces politiques
religieux, non pas indulgens pour cette infamie,
mais perfuadés qu’elle préferve d’un pliis grand
mal, on trouve faint Auguftin lui-même, qui dit
que les courtifannes font dans une v ille, ce que
font dans les palais & fur les toits, les égoûts
qui empêchent l’infeéfion & les goutières qui empêchent
les inondations. Voici le paffage :
Meretrices funt in civitate quod cloacoe in palatio,
quod Jlillicidium in teElo.
Toile çloacam de palatio & omnia implebuntur
fcetore.
Toile Jlillicidium de teElo & omnia aquis implebuntur.
Toile meretrices de civitate, & omnia.implebuntur
libidinibus.
Il y a plus; c’eft même une. idée populaire &
une phrafe proverbiale, que fans cette honteufe
refiburce , le s honnêtes femmes ne feroient pas en
sûreté.
Ce fynode qui dépola Cayet, pourroit donc bien
lui avoir fait une affez mauvaife querelle, & le
reproche qu’on a voulu faire à l’églife romaine
d’avoir donné afyle à l’apologifte du vice, & à ,
c a J
l’apôtre de la proftitution, n’eft fans doute qu’une
des injuftices ordinaires de l’efprit de parti.
Au refte, les proteftans ne s’en font pas tenus
là , ils ont dit que Cayet s’etoit donné au diable
par cédule fignée de fa main , acceptée de la main de
l’acquéreur ; qu’en conféquence ayant été tué par
le diable auquel il appartenoit, on trouva le contrat
qu’ils avoiént paffé enfemble, & en vertu
duquel le diable emporta le corps auffi bien que
l’ame de Cayet. On trouve ces particularités dans
le baron de Foenefte, dans la vie du fameux mi-
niftre Pierre Dumoulin, avec lequel Cayet avoit
eu différentes conférences fur les matières* contro-
verfées , & ailleurs.
Tous ces emportemens honorent Cayet, & protf-
: vent combien le parti proteftant foufl'roit impatiemment
de l’avoir perdu. C’étoit en effet, indépendamment
de fes connoiffances & .ae fes lumières
, un homme qui favoit, dans l’occafion, montrer
du fens & du caractère. Lorfqn’il étoit miniftre
de la princeffe Catherine, le comte de Soiffons,
& cette princeffe’ , ■ qui brûloient de s’unir contre
la volonté du roi, proposèrent à Cayet de leur
donner la bénédi&ion nuptiale , & prétendirent l’y
1 forcer. Sur fon refus perfévérant, le comte de
Soiffons s’emporta jufqu’à le mOTacer de le tuer.
Eh bien ! monjeignèur, tue^-.moi, lui dit Cayet,,
f aime mieux mourir de la main d’un grand prince
que de celle du bourreau. Il mourut en 1610. On
connoît fa chronologie feptenaire & fa chronologie
nqvennaire ; on a de lui des ouvrages de
controverfe moins eftimés ; le titre même de quelques
uns en annonce d’avance le mauvais goût,
tel eft par exemple celui-ci contre Dumoulin, ha
foumaife ardente & le four de réverbère pour évaporer
les prétendues e a u x d e Siloe , ( c’était le titre
d’un ouvrage de Dumoulin ) & pour corroborer le
feu du purgatoire. .
CAJETAN , ( C o n s t a n t in ) bénédiâin italien,
dont la folie étoit de vouloir que tous les faints
célèbres , même faint Thomas d’Aquin, faint François
d’Affife, & jufqu’à faint Ignace de Loyola,
euffent été bénédiélins ; il trouvoitdes raifons pour
cela, & la notoriété publique ne l’embaraffoït
point. Le cardinal Cobellucci aifoit : Je prévois que
faint Pierre aura de la peine à s’en fauver.
CAILLE, (Nicolas-Louis de la) (^Hifoire
'litt. mod,.) membre diftingué de l’académie des
fciences, grand géomètre , grand aftronome, pro».
feffeur de mathématiques au collège Mazarin, fut
employé , avec M. Cafiïni de Thuri, au travail de
la méridienne qui traverfe la France. Il fit en 1750
le voyage du cap de Bonne-Efpérance, pour examiner
les étoiles auftrales , qui ne font pas vifibles
fur notre horifon ; il détermina la pofition de neuf
mille huit.cens étoiles jufqu’alors inconnues. Il
nous a donné le journal de ce voyage, & beaucoup
de bons livres élémentaires, d’algèbre , de
géométrie, d’aftronomie, d’optique,, de perfpeéfive,
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de méchanique. Il mourut à quarante-huit ans le
21 mars 1762.
CAILLY ; ( le chevalier Jacques de ) ( Hiß.
litt. mod. ) étoit d’Orléans, & é toit, dit-on , de
la famille de la pucelle d’Orléans. Il-mourut vers
l ’an 1674, chevalier de faint Michel, & gentilhomme
ordinaire du roi. Ses épigrammes ont eu
de la réputation. On les trouve dans un recueil
de poéfies , en deux volumes in-i2 , publié par
M. de la Monnoye en 17 14 , fous le titre de la
Haye!
CAIMACAN ou CAIMACAM, f. m . {H iß .
mod. ) dignité dans l’empire ottoman, qui répond
Scelle de lieutenant ou de vicaire parmi nous.
Ce mot eft compofé de deux mots arabes, qui
font caim machum, celui qui tient la place d’un
autre, qui s’acquitte de la fonâion d’un autre.
Il y a pour l’ordinaire deux caimacans : l’un réfide
à Conftantinople, dont il eft gouverneur ; l’autre
accompagne ^toujours le grand-vifir en qualité de
lieutenant. Quelquefois il y en a trois, dont l ’un
ne quitte jamais le grand-fei’gneur, l’autre le grand-
vifir ; & le troifième réfide à Conftantinople, où
il examine toutes les affaires de police, & lés règle
en partie.
Le cdima'can qui accompagne le grand - v ifir,
n’exerçe fa fonction que quand il eft éloigné du
grand-feigneur, & fa fonâion demeure fufpendue
quand le vifir eft auprès du fultàn. Le caimacan
du vifir eft comme fon fecrétaire d’état, & le
premier miniftre de fon confeil.
Un auteur moderne qui, après beaucoup d’autres
, a écrit für le gouvernement des Turcs, parle
ainfi du caimacan : «L e caimacan eft proprement
» le'gouverneur de la ville de Conftantinople; il
3) a rang après les vifirs , & fon. pouvoir égale
33 celui des bachas dans leurs gouvernemens : ce-
«. pendant il ne peut rien ftatuer par rapport à
» l’adminiftration de la juftice ou le réglement civ
i l , fans un mandement du vifir. 3> Si ce miniftre eft engagé dans quelqu’expédi- 3> tion militaire, & que le grand-feignpur foit refté
33 au ferrail , ce prince nomme toujours un des
33 vifirs du kubbe ou un bacha à trois queues,
33 rekiaf kaïmacan , c’eft - à - dire député pour tenir
» l’étrier. Le vifir Azem ne fait donner cette charge
33 qu’à une de fes créatures, de peur qu’un autre
» abufant du privilège- de fa place, qui veut qu’en
33 l’abfence du premier miniftre,le caimacan ne quitte
'33 jamais fa hàuteffe , ne profite de la conjoncture
33 pour le fupplanter. 3J Cet officier eft chargé, dans l’abfence du v ifir,
33 de toutes les affaires qui regardent le gouverne-
33 ment, & que le vifir décideroit s’il étoit préfent; •
33 mais il ne peut pas créer de nouveaux bachas, ni
33 dégrader ceux qui le font, où en mettre aucun à ,
33 mort. Dès que le premier miniftre eft de retour , j
33 le pouvoir du caimacan ceffe. Il n’a nulle autorité j
J3 dans les villes de Conftantinople & d’Andrino-
” pie , tant que le fultan y eft préfent; mais fi cç j
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33 prince s’en abfente feulement huit heures, l’au-
33 torité du caimacan commence, & va prefque de
» pair avec celle du fouverain ». Guer, moeurs des
Turcs , tome II. ( G )
GAIN , ( Hiß. fainte.) premier fils d’Adam &
d’Eve , naquit vers la fin de la première année du
monde. Il s’adonna à l’agriculture. Avant offert au
Seigneur les prémices de fa réco.te, .orfqu’Abel
fon frère offroit la graiffe ou le lait de fon troupeau
, il eut le chagrin, de voir que Dieu agréoit
les offrandes d’A b e l, & ne témoignoit que de l’indifférence
pour les fiennes. Cette préférence excita
dans lui un fentiment de jaloufië qui fe changea en
haine, & le porta à tuer A b e l, l’an du monde
130. Dieu le maudit pour ce crime, & le condamna
à être vagabond fur la terre. Caïn fe retira
à l’orient d’Eden dans le pays de NocJ, où il eut
un fils nommé Henoch, & bâtit une ville qu’il ap-
pella Henochie, du nom de fon fils. Il fut tué par
mégarde, à ce que l’on croit, à la chaffe, par
Lantech un de fies petits-fils. L’hiftorien Jofephe nous
apprend que Caïn mena la vie d’un brigand, qu’il
fe mit à la tête d’une troupe de voleurs,, & commit
toutes fortes de défordres & de violences ;
qu’il corrompit la droiture des hommes qu’il in-
troduifit la fraude & la tromperie dans le mopde,
{ A . R .)
.GAIN AN , ( Hiß. fainte. ) fils d’Enos , naquît
l’an du monde 326, fut père de Malaléel à l’âge
de 70 ans, & mourut âgé de 910 ans. C ’eft tout
ce qu’on en fait.
Saint Luc parle d’un autre Caïnan, fils de Salé,
père d’Arphaxad, fur lequel les fayahs ne s’accordent
pas. ( A . R. )
CAINITES, ( Hiß. litt, mod J) Les Caïnites fu-*
rent une feéte d’hérétiques, branche des Gnofti-
ques, qui parut dans le deuxième fièele ; ils admettaient
un grand nombre de génies ou de vertus
oppofées qui fe combattaient , la vertu qui
avoit produit Abel étoit, difoient-ils, inférieure à
celle de Caïn, & ce fut la caufe de la viâoire de
ce dernier ; ils faifoient profeffion d’honorer tous
ceux qui portent dans récriture des marques de ré--
probation, comme Iqs habitans de Sodome , Efaii,
Coré, Dathan & Abiron , fur-tout Judas, dont
ils prétendent avoir un évangile & une afeenfion
de faint Paul, contenant les chofes mémorables que
ce grand apôtre avoit vues & ouïes, lorfqu’il avoit
été ravi au troifième ciel. Saint Auguftin, faint
Epiphane , Tertullien, Voffius , &c. ont parlé des
Caïnites.
C A JO T , ( Joseph ) ( Hiß. litt. mod. ) bêné-
di&rn de la congrégation de Saint-Vannes , auteur
des Antiquités de Met{, ou Recherches fur Vorigine
des m É'd i o m a TîtiCES, 1760 , in-8 ° .; & d’une5
critique intitulée f les Plagiats de J. J. RouJJeau fur
l’éducation, in-12 & i/z-8". 1767. Un bénédiéïin, l’auteur
des recherches fur les mÉDiomâtkices, n’étoit
pas vraifemblablement l’homme propre ^combattre