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euflent brûlé v if Arnaud de Brefle, ce qui arriva
en 1155. ,
Adrien prétendit que Guillaume, roi de Sicile ,
de la race Normande , ufurpoit les biens de l’églife,
il l’excommunia. Il redemanda inftamment à l’em-
JJereur Frédéric I , dit Barberouffe , les fiefs compris
dans la donation faite au faint Siège par la comteffe
Mathilde, le duché de Spolète, la .Corfe & la Sardaigne
; il ne put rien obtenir, mais il ne fe rebuta
jamais.
Quand au fécond point, ( fon défintéreflement
par rapport à fa famille) il laiffa fa mère & tous
fes parens dans la pauvreté. On raconte que fa
mère ayant pris des habits au-deffus de fon état,
pour paroître décemment à fon audience publique, il
feignit de ne la pas connoître & refiifa de l’entendre ;
que cette même femme ayant reparu à fon audience
en habit de payfanne, croyant peut-être le
mortifier, il la diftingua dans la foule, courut à
e lle , l’embraffa, & dit publiquement : Je reconnois
ma mèré ; mais il ne fit rien pour elle. Il mourut
à Anagni en 1159. A drien V I , né à Utrecht en 1459, fils d’un
tifferand , nommé Florent, ayant été bourfier dans
l ’univerfité de Louvain, en devint vice-chancelier,
& fut doyen de l’églife de cette ville. L’empereur
Maximilien I le nomma précepteur de fon petit-
fils l’archiduc Charles, qui fut l’empereur Charles-
Quint. Ferdinand-le-Catholique, aïeul maternel de
Cnarles-Quint, fit Adrien évêque de Tortofe ; après
la mort de Ferdinand , il partagea la régence d’Ef-
pagne avec le cardinal Ximènes, & fut enfuite
feul vice-roi au nom de Charles-Quint. Léon X
le fit cardinal & il lui fuccéda dans la papauté par
le crédit de Çharlés - Quint & par l’adreffe de la
Brigue impériale ; perforine ne paroiffoit fonger à
cet Adrien Florent, qu’on ne regardoit que comme !
un homme de collège, & qui avoit confirmé cette i
idée par‘ le mauvais fuccès de fon adminiftration |
d’Efpagne ; il y avoit une concurrence éclatante
éntre le cardinal d e . Médicis, coufin du dernier
pape, & le cardinal V o lfe y , à qui l’empereur
avoit promis de l’appuyer de tout fon parti. On ne
donna pas le temps aux cardinaux françois d’arriver
; ils âpprirent en route l’éleétion d’Adrien. Tous
lés cardinaux du conclave, ceux même qui étoient
cfaris le fecret, s’étonnèrent de ce choix, quelques-
i/ns s’en indignè»ent, les Romains en furent humiliés
& irrités. Lorfque les cardinaux paffèrent
fur le pont Saint-Ange en fortant du conclave, le
peuple les accabla d’injures & de malédictions, le
cardinal de Gonzague fe tournant vers lui, s’écria :
Vous êtes trop bons de vous en tenir aux injures,
nous méritons d*être lapidés. Ce que l’empereur avoit
.efpéré, ce que le facré collège avoit prévu arriva ,
Adrien ne fut point un pape-prince, Charles-Quint
fut le maître à Rome ; Adrien crut devoir cette
déférence à fon bienfaiteur, il crut devoir abandonner
le foin des affaires du fxècle aux puiffances
fêculières ; il prit pour lui la partie fpirituelle &
A D v religieufe ; il voulut réformer la cour de Rome, &
il eut le mérite de déplaire à cette cour ; il fe fit
un devoir facré de l’économie ; on lui repréfenta
qu’il prenoit trop peu de domeftiques : Je veux ,
dit-il, avant tout payer les dettes de l’églife. Combien
monprédécejfeur avoit-il de palfreniers?— Cent— C’efi
beaucoup, quatre me fuffiroient. — Le moins fajlueux
des cardinaux en a dix au moins. — Ayons-en donc
douçe, pour ne pas céder en fuperfluités au moins
fajlueux des cardinaux. Les Romains crurent le haïr
comme étranger, ils le haïfïbient comme un homme
jufte & fimple. A fa mort, ils mirent fur la porte
de fon médecin, cette infcription : Au libérateur de
la patrie. Etant profeffeur de Louvain, il avoit fait
un livre théologique, 011 il difoit : Que le pape peut
errer y même en matière de foi. Etant pape, il fit
réimprimer ce livre avec la même propofition. Il
fe jugea très-bien en mourant -i.Mon feul malheur t
dit-il, fut d’avoir à commander. Il n’étoit pas né en
effet pour le commandement ; mais il a donné aux
fouverains de grandes leçons & de grands exemples
d’économie & de juflice. On t’a comparé avec
Adrien IV. Tous deux s’élevèrent, d’une origine
obfeure jufqu’à la première dignité du monde chrétien
; tous deux regrettèrent fur le trône pontifir
cal leur obfeurité primitive ; tous deux refuferenc
d’élever & d’enrichir leur famille; mais Adrien IV
avoit plus d’élévation & plus de force dans le caractère.
On a obfervé qü’Adrien V I , quidevoitfa
fortune aux lettres, ne fit rien pour elles. Il mourut
le 14 feptembre 152.3. Gafpard Burmann a
donné fâ vie en latin. Utrecht, 172.7 i/z-40.
A drien HT & A drien V ne fiégèrent pas affez
long-temps pour être connus. On a retenu du dernier
un prétendu mot. A peine élu , il tomba malade
de la maladie dont il mourut : fes parens étant;
accourus pour le féliciter fur fà nomination, le
trouvèrent au lit & affez mal : J’aimerais mieux r
leur dit-il, être cardinal en fanté que pape mourant»
Eft-ce là un mot ?
A drien efl aufîi le nom d’un chartreux, auteur
du traité intitulé : Liber utriufque fortunée, attribué
autrefois à Pétrarque, & dont la première édition,
publiée à Cologne, in-40. en 14 7 1, efl rare & recherchée.
ADVENEMENT, f m. ou A vènement, (Hijl
mod.j fe dit de l’élévation d’un prince fur le trône ,
d’un pape au pontificat.
ÆLIANUS MECCIUS, {Hijl. anc.) c’eft le
nom affez peu connu d’un médecin loué par Galien
, qui le premier employa , dans un temps de
pefte, la thériaque, & comme remède, & 'comme
préfèrvatif, & l’un & l’autre avec fuccès.
ÆMILIUS PROBUS. ( Voye^ Cornélius
Nepos. )
ÆNEAS SYLVIUS. ( m m Pie H.)
AÉTIUS. R y a plufieurs perfonnae es célèbres,
de ce nom.
i°. A étius, furnomméVimpie , avoitcommen
cé par être chaudronnier , & finit par êtrç patriar >
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che de Conftantinople fous Julien, furnommé 1 a-
voilai. Il embraffa les erreurs d'Arias, 8c en eut
encore de particulières, . dont faint Epiphane a recueilli
quelques-unes. Il mourut a Conftantinople
z° j A f;TIUS , médecin d’Amide, ville de la Me-
fopotamie fur le Tigre , vers la fin du quatrième
fiecle St le commencement du cinquième , premier
médecin chrétien dont nous ayons des écrits
fur la médecine. Son ouvrage grec, intitule Tejra-
biblos, eft un recueil des écrits des médecins qui
«voient vécu avant lui. Janus Cornants \e traduifit
en latin, 8c le fit imprimer à Balle chez Froben
en ic 42 fous ce titre: Contralta ex vetenbus meit-
cina. llexcelloit, dit-on, dans la pratique de la
chirurgie, fur-tout dans le traitement des maladies
des yeux. . . . . . \ „
5® A é t iu s , (H i f t . de l’empire romain. ) gouverneur
des Gaules , l’un des plus grands capitaines
de fon temps, 8c le boulevard de 1 empire contre les
barbares qui Tmondoient, étoit fils de Gaudentius ,
un des hommes les plus diftingués de cette portion de
la Scythie, qui étoit tombée fous la domination des
Romains. Sa mère, née dans l’Italie , etoit îffue
d’une famille opulente 8c illuftree par les plus nobles
emplois , ce qui fraya le chemin des honneurs
à fon fils qui, au fortir de 1 enfance, fervit dans
les troupes de la garde du prince, ou il annonça ce
qu’il devoit être un jour. Il fut donne pour otage
aux Vifigoths, & enfuite aux Huns, dont il étudia
les moeurs 8c la difeipline militaire. Ce fut 1 an
42c qu’il obtint le gouvernement des Gaules dévaluées
par les Vifigoths. Le bruit de fon arrivée
releva les courages abbatus. Arles afliegee alloit
par fa deilinèe décider de celle de toutes les provinces.
Aétius fe met en mouvement pour la délivrer
, les Vifigoths lèvent le fiege , & font attaqués
dans, leur retraite par ce général aaif. qu ils
croyoient encore éloigné. Le carnage quil fit des
Barbares les mit dans l’irftpuiffance détendre leurs
conquêtes. Aétius, après avoir feit d e I ®
théâtre de fa gloire , délivra Metz & T ou l, de
loppreffion des Bourguignons qui vouloient s en
rendre maîtres. H * , .
L’an 428, les Francs fe ren d iren t dans fes
Gaules , Aétius les obligea de repaffer le Rhin. Ses
fervices furent récompenfês par la charge de maître
de la milice , qui mettoit toutes les forces de 1 empire
dans fes mains. Sa fortune excita lenvte; il
fo forma une confpiration contre fa vie , Sc il en
fit affafliner les auteurs. Placidie, qui gouvernoit
alors l’empire, aima mieux fermer les yeux fur cet
abus d’autorité, que de s’expofer au danger de le
^M a isAétius, par fon ambition, parles troubles
qu’il femoit dans l’empire, par fes délations calom-
nieufes contre fes ennemis, précipita fadifgrace;
il ne s’y fournit pas, il devint hautement rebelle,
& alla chercher un afyle chez les Huns_ qui le ché-
. .v- . __ _«1. ormit Ptp nourri dans l&UI
A P E
camp ; ce fiit fous prétexte de le venger qu’ils fondirent
fur l’Italie , privée alors de fes plus bravés
défenfeurs. L’empire prévint la chute par une paix
humiliante. Aétius fut nommé patrice, dignité qui
lui donnoit le droit de commander par - tout où
l’empereur 8c le conful n’étoient pas. Il fignala fon
retour dans les Gaules par la délaite des Bourguignons
, des Vifigoths, des Armoriques. Sa-politiqne
ctoit de divifer fes ennemis , il arma les Alains
contre les Armoriques , qui s affoiblirent également
par leurs victoires 8c leurs défaites. Ce fut
dans ce temps que Clodion traverfa les Ardennes,
fe rendit maître de Tournai, de Cambrai, 8c de
tout le pays qui eft entre ces villes 8c la Somme.
Les garnifons romaines furent. paflees au fil de
l’épée. Aétius fe mit en mouvement pour l’arrêter
dans fes conquêtes. Le combat qu’il livra près du
vieux Hefdin, fans être décifif, réduifit les François
à quitter les bords de la Somme pour fe retirer
dans la Belgique. La guerre qu’il eut à foutenir
contre Attila mit le comble à fa gloire. Ce prince
barbare entra dans les Gaules, 8c Metz fut fa première
conquête. Il marcha contre Orléans , qu'il
prit 8c qu’il évacua fur la nouvelle api Aétius s’avan-
çoit pour le combattre, 8c tandis qu’il veut regagner
les bors du Rhin , il eft attaqué par Aétius.
Jamais on n’avoit vu deux armées fi nombreufes
en venir aux mains. Attila vainïu fit fa retraite à
la faveur des ténèbres. Sa ruine dit fuivi fa défaite,
fi Aétius , que la guerre rendonfnéceffaire , n’eût
favorifé fa retraite, pour lui laiffer le temps de
lever une nouvelle armée : ce fut par une fuite de
cette politique criminelle que , chargé de s’oppofer
à une nouvelle irruption, il négligea de couper
les voies militaires, 8c de retrancher les défilés.
Sa conduite devint fufpefte, mais il étoit trop
redoutable pour n’être pas refpeâé de fes maîtres,
Valentinien, parvenu à l’empire, eut l’humiliation
de traiter avec fon fujet comme avec un égal;
il ufa d’artifice pour mieux affurer fa vengeance,
il lui accorda tout ce qui pouvoit flatter un coeur
ambitieux. Séduit par ces démonftrations afleélueu-
fes, Aétius fe préfenta devant fon maître, qui ne vit
en lui qu’un rival, 8c qui le tenant en fa puiffance,
le fit maffacrer, §c lui donna de fa main le premier
coup de poignard. Boéce, qui étoit préfet du
prétoire d’Italie, fut affafliné avec lui, quoiqu’on
ne pût lui reprocher que d’avoir été fon ami; les
précautions dont l’empereur ufa pour juftifier ce
meurtre , l’apologie qu’il envoya dans toutes les
cours’, montrent combien Aétius étoit puiflant 8c
refpeâé. (Un courtifan à qui Valentinien s’excu-
foit de ce meutrre, fur la raifon d’état, lui répondit
: Vous vous êtes coupé la main droite avec la main
\ gauche. L’évènement juftifia ce difeours.') Occylla,
i né barbare 8c ami i'Aétius, vengea fa mort fur
' Valentinien, qu’il maffacra dans le' temps que ce
prince montoit dans upe tribune pour harangue*
le peuple. (T-iv.)
Aéiius (ut, tué eo 454.